PEURBLEUE - La ciguë
Chronique
PEURBLEUE La ciguë
1000ème chronique de Sakrifiss sur Thrashocore ! Ça se fête. Ah si, ça se fête, parce que pour faire 1000 chroniques, il lui a fallu plus de 10 ans. La toute première date du 7 juin 2012, et c’était pour OPERA IX avec Strix - Maledictae In Aeternum. Avant cette longue aventure, il avait déjà parlé de centaines d’autres albums, mais c’était dans son ancienne maison : Postchrist. 1000 chroniques donc pour le compte de Thrashocore… Et jusqu’à aujourd’hui 999 occasions de parler des autres, de donner envie de s’intéresser à divers genres de black, de parfois émettre des critiques mais toujours en respectant les artistes… 999 chroniques qui ont peut-être servi les groupes, mais qui ont surtout tenté d’aiguiller les auditeurs. Alors pour la millième, laissez à Sakrifiss la possibilité d’être un peu plus égoïste que d’habitude. Laissez-lui le plaisir de présenter la formation dans laquelle il officie. Si vous ne le lui permettez pas, ce ne sera de toute façon aucun autre de ses camarades de webzine qui le fera à sa place ici.
D’abord, PEURBLEUE n’est pas le groupe « de » Sakrifiss, mais juste un groupe « avec » Sakrifiss. Le véritable maître à bord s’appelle JC EX, et c’est lui qui est à l’origine de tout ce qui est musical dans le groupe. Il s’amusait à triturer les sons depuis quelques années quand il a décidé en 2020 de prendre une nouvelle dimension et d’ajouter des vocaux à ses compositions qui étaient jusqu’alors uniquement instrumentales. Je ne le connaissais pas, mais il a trouvé mon adresse mail, et m’a contacté pour savoir si je pouvais le mettre en lien avec une âme perdue prête à poser son timbre sur ses sons. J’ai écouté. J’ai été convaincu. J’ai proposé de devenir la voix de PEURBLEUE, qui s’écrivait encore Peur Bleue à l’époque. La collaboration a commencé petitement avec seulement quelques râles posés sur la démo disponible sur YouTube : Construction de la Violence, puis elle s’est envolée juste après, pour préparer un premier album finalisé en une année à peu près.
Les compères se sont bien trouvés car ils ont suffisamment de points communs et de différences pour créer une entité véritablement personnelle, étrange mélanges de leurs influences respectives. Sakrifiss est presque uniquement inspiré par le black metal et toujours sensible aux formations aux vocaux très marqués. Mais JC EX a dans sa mallette une palette plus large, qui trempe fortement dans la noise, le drone, ou encore l’industriel. Là où ils se retrouvent, c’est dans leur passion pour WOODS OF INFINITY / SAPAUDIA, SALE FREUX ou encore LIFELOVER. Ce sont les ponts qui ont permis à leurs univers de se croiser. Mais au fil de la composition, ils ont aussi constaté que leurs philosophies pouvaient aussi prendre les mêmes chemins, et que leurs tortures intérieures ainsi que leurs considérations sur la condition humaine se ressemblaient.
Il en est né un album composé de 10 pistes, dont 3 instrumentaux, qui sont censés s’écouter d’une traite et non séparément, car ils s’axent autour d’un concept qui se dévoile peu à peu. La Ciguë suit un individu qui pourrait être vous, moi ou lui, ou elle, de sa naissance à sa mort. Il connaît les espoirs, les découvertes, les trahisons, les déceptions de la vie et de la société, mais se rend compte aussi de la futilité de tous ces sentiments. Les expériences se suivent, et il découvre donc le caractère profond des hommes dans « Plus rien », l’impossibilité de sortir de sa condition dans « Ressac », la difficulté d’accepter la mort même lorsqu’on la souhaitait dans « Vision de mort ». Toutes ces émotions, toutes ces expériences sont racontées avec les armes naturelles des deux protagonistes. JC EX avec sa guitare et ses machines tente de transmettre la froideur et la vacuité du monde. Sakrifiss avec ses vocaux tour à tour parlés, déclamés, gémis ou pleurnichés essaie de placer le malaise, la tension, l’imperfection de chaque individu dans ce monde.
Le résultat ne cherche pas à être beau à l’oreille. PEURBLEUE cherche plutôt à cracher ce qu’il a sur le cœur, même si cela érafle, amoche ou écorche. Il appelle ainsi sa musique du Black Metal Hanté, plus pour ses thématiques que pour le résultat sonore, considérant que le quotidien est envahi par des monstres, des zombis, des harpies : vous et nous tous. Nous violentons, heurtons, trahissons, errons, rampons… hantons le monde…
L’album est sorti chez Les Acteurs de L’Ombre. Une évidence quand on regarde à nouveau la fresque originale que le label construit depuis quelques années. Il se montre une nouvelle fois intéressé par l’originalité et reste ainsi fidèle à son envie de titiller les auditeurs curieux.
Voilà, Sakrifiss a conscience qu’il est délicat de parler soi-même de sa musique, mais c’est le seul « cadeau » qu’il avait envie de se faire à l’occasion de sa 1000ème chronique… Il replace ses oreilles sur la musique des autres dès demain ! Malci !
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