Condor - Unstoppable Power
Chronique
Condor Unstoppable Power
Si l’on connaissait jusqu’à présent le condor des Andes et celui d’Amérique du Nord, il ne fait pas de doute que celui de Norvège va obtenir la même notoriété, mais attention on ne parle pas du volatile charognard. Car bien que le changement climatique se fasse ressentir un peu partout sur la planète cet oiseau n’a pas encore pris ses quartiers dans les fjords et les falaises (où aiment déambuler torse nu dans la neige les deux ex-amis Demonaz et Abbath), vu qu’ici il s’agit du jeune trio de Kolbotn (adoubé par Fenriz – devenu depuis peu conseiller municipal de cette même ville) qui fait un retour remarqué et surtout remarquable. En effet quatre ans après un premier album éponyme intéressant, mais qui manquait un peu de maturité malgré le style pratiqué, revoilà la bande qui malgré une moyenne d’âge d’à peine plus de vingt-quatre ans renvoie à ses chères études bon nombre de formations plus expérimentées et techniques. Il faut dire que la paire Magnus Garathun et Christoffer Bråthen a pris son temps pour peaufiner ce nouvel opus, recrutant au passage un nouveau frappeur et débarquant dans la foulée chez High Roller (qui est décidemment très actif depuis quelques temps), pour un résultat que l’on n’attendait pas mais qui sera probablement une des meilleures sorties du genre de cette année.
Bien que n’ayant pas changé son fusil d’épaule la musique du combo se fait plus puissante et surtout moins linéaire, car celui-ci a pris de l’expérience et il n’hésite plus à diversifier son propos, tout en proposant des compositions plus longues et denses où l’on ne s’ennuie jamais. Il suffit d’écouter « Embraced By Evil » pour s’en apercevoir, car après une courte introduction la place est laissée majoritairement à la vitesse et à la furie sonore, et même si quelques passages plus mid-tempo bienvenus interviennent pour aérer l’ensemble les mecs démarrent pied au plancher avec une énergie incroyable et débordante, notamment du nouveau venu qui va livrer une prestation de haut vol et d’une précision chirurgicale. Si ceux-ci ont gardé les bases simples et directes de son prédécesseur, avec les courts et excités « Riders Of Violence » et « Malevolent Curse » furibards et déchaînés au possible (où ils conservent leur puissance du début à la fin), c’est surtout dans la variation qu’ils font sensation, et que cette galette réussit son pari d’accrocher l’auditeur sans jamais le perdre en route. On s’en aperçoit avec « Chained Victims » à la fois speedé et remuant, légèrement épique sur les bords, le tout avec un marteleur qui multiplie les roulements de toms à l’ancienne (qui d’ailleurs en joue allègrement sur les autres morceaux également) pour relancer la machine à plusieurs reprises, tout comme avec « Unstoppable Power ». Celle-ci voit même arriver quelques courtes parties de double, histoire encore de proposer de la nouveauté, tout en voyant la palette des gars faire des merveilles qui sortent tout leur attirail, comme c’est le cas également avec le puissant « 83 Days Of Radiation » où les passages plus lourds se font plus entendre pour créer une ambiance plus sombre, vu la gravité du sujet proposé, et qui là encore réalisent un sans-fautes, tout comme avec le long « Horrifier ». Pendant six minutes les compères donnent envie de headbanguer et de s’exciter dans tous les sens, tant les plusieurs parties qui le compose s’agglomèrent ensemble parfaitement, et offrent à l’auditeur un véritable récital tout en étalant toute leur classe.
Car que ce soit à fond les ballons ou plus posé comme avec le réussi et surprenant « You Can’t Escape The Fire » (où aucune pointe de vitesse n’est présente) les Norvégiens ont réussi totalement leur coup et ont fait un bond en avant incroyable et inattendu. Avec en prime une production qui crachote un peu, à la fois rétro et naturelle, qui permet à chaque note et instrument d’être mis en avant, de la basse audible aux frappes chirurgicales sur chacun des toms et des cymbales (qui servent énormément) d’un batteur déchainé qui ne faiblit à aucun moment, comme ses petits camarades qui se sont mis au diapason. Et même si l’ensemble peut sembler légèrement brouillon lors de certains passages, ceci n’est pas un problème tant leur Thrash de la vieille époque s’écoute tout seul, sans aucun temps mort, et surtout passera sans problème le cap des multiples écoutes, à l’instar des ANTICHRIST et HELLBRINGER qui démontrent depuis déjà quelques temps que la relève est bel et bien là avec une qualité au rendez-vous !
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3 COMMENTAIRE(S)
citer | Deathrash a écrit : Un futur achat avec le Antichrist, ça bourre bien comme il faut.
La pochette me fait penser à du Sadistik Exekution.
Rien d'étonnant, elle est signée par Rok.
Comme tout le monde, très bouette album de Thrash bien sauvage qui devrait finir en bonne position en fin d'année. |
citer | Un futur achat avec le Antichrist, ça bourre bien comme il faut.
La pochette me fait penser à du Sadistik Exekution. |
citer | Effectivement plus costaud que le 1er album qui était un peu light. |
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3 COMMENTAIRE(S)
04/07/2017 16:08
La pochette me fait penser à du Sadistik Exekution.
Rien d'étonnant, elle est signée par Rok.
Comme tout le monde, très bouette album de Thrash bien sauvage qui devrait finir en bonne position en fin d'année.
04/07/2017 15:41
La pochette me fait penser à du Sadistik Exekution.
04/07/2017 14:09