Seide - Beyond the Fallacy
Chronique
Seide Beyond the Fallacy
Les gars de SEIDE doivent se demander ce qu’il se passe et si je ne les boude pas parce que ça fait bien trois mois que j’ai acheté leur album et que je ne l’ai toujours pas chroniqué... Eh bah vous n’aurez qu’à vous dire que c’est ma vengeance pour m’avoir fait patienter 6 ans ! C’est vrai quoi. Je me souviens très bien d’avoir chroniqué le premier, Here Is No Truth en 2011 et de lui avoir mis une belle note. C’était un album surprise, qui avait un talent de composition qui trahissait son line-up. Il ne pouvait pas choisir de petits débutants ou de petits jeunôts. Et effectivement, la bande s’exerçait déjà depuis 2007 et abritait entre autres un chanteur actif dans le black depuis la fin des années 90 (Count D.), et le batteur de NYDVIND passé aussi par TEMPLE OF BAAL et PENUMBRA. Bon, mauvaise nouvelle si ces noms vous excitent, R. Rikk ne fait plus partie de SEIDE. Il a été remplacé par un apparemment nouveau venu, Naar Zeroth, et même si c’est difficile à croire, il n’a pas à rougir devant son prédescesseur. Il s’en sort très bien tout le long de ces 9 pistes, qui se révèlent encore plus matures que les anciennes.
Car c’est bien une confirmation que ce deuxième essai. D’ailleurs je n’avais pas été le seul à être impressionné puisque de grands noms ont accepté de faire un coucou sur une piste. Et il s’agit d’abord de Kvarforth sur « Ångest ». Bon, le leader de SHINING est connu pour aimer ça, on se souvient qu’il a poussé de la voix pour ANAAL NATHRAKH, OFERMOD, SIGH, URGEHAL et on passe... Tant mieux, il a un timbre qui se reconnaît et donne bien le frisson. Son apparition n’est pas si étrange que cela à l’écoute de la musique proposée par le nouveau SEIDE. Les deux groupes partagent le goût de l’ouverture. Leur base black metal laisse de la place à divers éléments, et ici on trouvera des parties acoustiques, du clavier, des vocaux clairs en fond, des samples, des breaks inattendus, des envolées lyriques... Et du coup comme avec SHINING, on trouve des pistes imprévisibles. Par contre, alors que le Suédois se concentre sur des ambiances sombres et résignées avec des lueurs qui ne percent qu’à travers les carreaux de lucarnes fermées, SEIDE est dans son ensemble plus clair, plus combattif. Il vit encore et ne se roule pas dans la poussière poisseuse. En fait, il y a aurait dans les ambiances plus de ressemblances avec un autre Français : LES CHANTS DE NIHIL. La construction très narrative y est pour quelque chose, tout comme la langue française et les paroles qui amènent à la réflexion.
On trouve ainsi des pistes nommées « Omniprésence du gris » ou « Les Nuits sans lune » quand le groupe de Jerry proposait récemment : « Lune rousse » ou « Là où nous étions les rois ». Et il y a bien des similitudes musicales également, les morceaux savent rentrer dedans puis prendre des voies plus sinueuses. Cet équilibre entre ces deux orientations se résume encore mieux en citant les deux autres invités de l’album, tous deux présents sur la piste. Il s’agit de Blasphemer, le Norvégien de MAYHEM et AURA NOIR qui nous livre un numéro à la guitare mémorable, et de Louise Leverd, inconnue au bataillon des metalleux, mais qui pose ici avec réussite son violoncelle.
Les compositions de ce nouvel album sont une nouvelle fois travaillées, mais en laissant encore sa place aux ambiances organiques. Jamais pédant, prétentieux, narcissique ou démonstratif, cet album trouve un bon équilibre. Il ne lui manque pas grand chose pour atteindre un niveau encore plus élevé, mais c’est justement quelque chose d’imperceptible, quelque chose qui ne se travaille pas : un peu plus d’aura. Ou aussi quelque chose qui nous rétame totalement et une bonne fois pour toute. Difficile puisque c’est une remarque qui concerne le ressenti... Mais malgré beaucoup d’écoutes, je n’ai pas vraiment à l’esprit de parties qui viennent me hanter, comme j’avais pu hurler pendant des semaines : « Nous sommes les frères du soleil gelé. DAAAAAME SILENCE ! » des CHANTS DE NIHIL pour reprendre ma comparaison plus haute...
C’est un reproche minuscule, qui explique simplement que ma note ne dépasse pas 8 même si l’opus m’a beaucoup plu. Du bon travail ! Et si j'ai mis 3 mois à le chroniquer, c'est bien parce qu'il m'a fallu ce temps pour le savourer pleinement, tranquillement, avec plaisir...
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