Où Chaos Echoes mérite de nouveau son nom. Ho, ne croyez pas que je critique ici l'ensemble des créations de la bande menée par les frères Uibo (des regrettés Bloody Sign, que vous allez écouter tout de suite, au trot !) ! Mais j'ai déploré que les Français, après un EP à la mise en bouche faisant saliver d'un appétit bestial (
Tone of Things to Come), prennent une direction plus esthétique avec
Transient. Un essai qui, malgré de nombreuses tentatives, cherche tellement à échapper à toute ligne fixe qu'il finit par partir également de mes mains, à la recherche de saveurs plus crues, charnelles, au psychédélisme plus corrosif...
Inutile de regarder mes étagères car l'objet de mon désir est là.
Mouvement est ce que j'attendais de Chaos Echoes après
Tone of Things to Come. Un album psychédélique, oui, mais aussi un album de death metal, soit, si jamais vous n'êtes pas au clair avec l'obscur, une double ration d'hallucinations à injection directe. Il suffit d'écouter ce premier titre, ses beuglements renvoyant à Abscess, ses riffs qu'on croirait issu de Bloody Sign – cette version enflammée de spiritualité de Morbid Angel –, pour avoir l'impression que la troupe a décidé de présenter frontalement ce que
Transient ne faisait qu'effleurer. Décidément l'endroit où les échos du Chaos méritent leur nom, mais aussi cette pochette, aussi belle à regarder que pertinente, tant on ne sait pas si l'on entend des effusions de sang ou de lave.
Mais n'allez pas imaginer que les Français ont ici fait un retour en arrière, freinant leurs envies d'alchimie pour répondre aux sirènes du death metal ! Psychédélique,
Mouvement l'est constamment, en long, large et travers, faisant le pont entre ce que l'on pourra trouver de plus viandard et les développements avançant comme une araignée en chasse d'un Aluk Todolo. Trente-trois minutes réfléchies de bout en bout, au point de voir en
Mouvement une piste unique. Car ce disque mérite – on l'aura compris – énormément de choses, y compris son nom, se faisant gestes, coups, caresses, d'une tenue aussi souple que ravageuse, au gré de ses intentions. Autant drogué en transe que maître de cérémonie, Chaos Echoes s'invente le messager de ses visions d'une planète rouge du sol au ciel, donnant le même plaisir qu'un recueil d'histoires de guerres galactiques et d'outre-monde contemplant avec concupiscence les meurtres perpétrés par ses lubriques fanatiques, magnanime jusqu'à une basse constamment ventripotente malgré ses multiples digressions.
Certes, on trouvera ici ou là quelques moments de flottements, des endroits de pause où l'attente des soubresauts se fera un peu trop longue. Reste que, pour une musique quasi-instrumentale (faites bien attention cependant aux grognements qui se font entendre sous les secousses : eux, ils vous ont à l’œil),
Mouvement offre largement de quoi se narrer des fantasmes d'horreurs à grande échelle, pour qui apprécie ses cauchemars choisis et brûlants, dans une torpeur vécue comme un trou de couleurs perçant la nuit. Un disque – que je n'accuserai pas d'être trop court tant il est cohérent – qui se termine dans le mysticisme le plus sordide, mais qui, assurément, commence cette année d'une belle manière !
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