Order Ov Riven Cathedrals - The Discontinuity's Interlude
Chronique
Order Ov Riven Cathedrals The Discontinuity's Interlude
Alors que le groupe vient de nous offrir son nouvel album, « Göbekli Tepe » (sur lequel figure peut-être l’un des tout derniers solos enregistré par Ralph Santolla) il y a à peine trois mois (j’espère avoir un jour le temps de vous en dire deux mots), j’ai voulu prendre les choses par ordre chronologique et vous parler un peu de leur première offrande sortie en juillet 2017 (eh oui il y en a qui ne chôment pas). Vous n’avez probablement jamais entendu parler de nos Italiens et rien de plus normal car outre la jeunesse du groupe formé l’an dernier, le duo laisse planer un certain mystère sur leur identité, ne nous laissant que deux pseudonymes étranges à nous mettre sous la dent. C’est donc ici à ‘’12’’ que nous devrons tous les instruments et à ‘’En Sabah Nur’’ le chant. Si beaucoup d’ombre plane sur ses membres, il est en revanche une chose qui est claire comme de l’eau de roche : Order Ov Riven Cathedrals ça déboite sa mère ! Alors si vous n’êtes pas trop du genre impressionnable, rentrons un peu plus dans le vif du sujet.
Car oui, une chose est sûre, il vous faudra avoir le cœur bien accroché et les tympans déjà fort familiers aux sensations fortes musicales pour supporter les cinq petites mandales qui composent « The Discontinuity’s Interlude » (je laisse de côté l’intro et l’outro qui très honnêtement ne servent de toute façon pas à grand-chose). S’il est vrai que les transalpins mâtinent leur musique de nombreux samples et orchestrations, à tel point de leur voir parfois accolé le terme « symphonique » (ce qui me semble tout de même un peu à côté de la plaque), il est important de garder à l’esprit que le propos principal ici est avant tout un death metal féroce, brutal, extrêmement véloce et flirtant bien souvent avec un black/death bestial de par une intensité de tous les instants. Ne vous attendez donc pas à un death metal pépère ou grassouillet suintant le groove, que nenni ! Ici on parle vitesse d’exécution, riffing incisif ultra affûté, growl caverneux presqu’intimidant et surtout du blast, du blast et encore du blast. Il vous faudra d’ailleurs assez peu de temps une fois « Combination Formula for the Creation ov Our World ov Hate » lancée pour vous rendre compte de quoi il retourne… et faire demi-tour rapidement pour les moins téméraires ! Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce Mr 12 a l’air de sacrément maitriser son art. Que ce soit dans ce riffing tranchant toujours droit dans le mille alliant power-chords, tremolo et riffs plus black/death ou cette prestation absolument impressionnante derrière les fûts avec des blasts monstrueux entrecoupés de quelques rares breaks (bon faut avouer que ça blaste quand même 90% du temps ici…), il y a de quoi rester sur le cul parce que ça tabasse méchamment ! Et si vous rajoutez à cela le growl bien puissant de Mr Nur, il est difficile voire totalement impossible de finir l’écoute de ce « The Discontinuity’s Interlude » en manque de brutalité. C’est juste impensable, vous vous retrouverez plus probablement la mâchoire pendante devant une telle débauche de furie chirurgicale si ce n’est pas carrément en PLS.
Attention toutefois à ne pas prendre nos ritaux pour des bourrins écervelés incapables de proposer autre chose que du blast non-stop bête et méchant. Non, heureusement Order Ov Riven Cathedrals sait éviter l’écueil d’une brutalité à outrance qui finit bien souvent par lasser. Le duo a donc eu l’idée judicieuse d’incorporer une petite dose de mélodie dans ce déferlement de brutalité, qu’elle soit apportée par les guitares («Combination Formula for the Creation ov Our World ov Hate » à 1’55, le riff principal de « Dead Sea Scrolls Revelations ») ou par les claviers (« Apothem For Atomic Bane ») elle donne une texture complémentaire aux compositions tout en les empêchant de tomber dans le côté fatiguant du bourrinage pour le bourrinage. Au-delà de ces petites touches de mélodies bienvenues, le combo a également la bonne idée de ralentir le rythme de façon itérative afin de nous laisser prendre quelques bouffées d’oxygène sur quelques ralentissement salvateurs qui sans donner dans le groovy pur et dur aèrent des compos en leur donnant une touche encore plus accrocheuse (le break mélodique de « Combination Formula for the Creation ov Our World ov Hate » à 1’55, « 6000 Years Of Hate » à 1’45).
Mais ce qui donne aussi cette saveur bien particulière à Order Ov Riven Cathedrals ce sont ces claviers/samples/orchestrations qui viennent enrober les compositions et leur donner une dimension supplémentaire. Alors je sais bien que lorsqu’on dit « death metal », « Italie », « orchestrations », on pense inévitablement à Fleshgod Apocalypse mais même si la comparaison n’est pas totalement déplacée, leur utilisation est ici bien moins pompeuse et grandiloquente. Ne servant jamais à masquer ou travestir de quelque façon que ce soit la musique du duo, elle lui confère au contraire une emphase voire un côté épique (l’excellente et ambitieuse « Dead Sea Scrolls Revelations ») pour les parties les plus orchestrales et revêtent bien souvent un visage carrément indus et là j’y vois bien plus The Amenta ou Tristwood.
Bref pas besoin de tourner autour du pot, « The Discontinuity’s Interlude » est une monumentale raclée d’un death excessivement brutal et véloce, porté par un riffing implacable et baigné d’ambiances indus épiques apportant épaisseur et complexité. Ce groupe dégage une intensité et une puissance assez folles et bien rares sont les moments d’accalmies hormis ces intros ou encore quelques ralentissements épisodiques et même si le groupe n’hésite pas à étirer ses compos (« Dead Sea Scrolls Revelations » culmine à 7’32) je n’aurais personnellement pas craché sur une petite piste supplémentaire tant la mandale ramassée ici est jouissive (et à l’inverse du petit nouveau qui aurait lui presque gagné en efficacité avec un titre en mois). Vous l’avez compris si les blasts ne vous font pas peur, que vous vous acoquinez sans problèmes de samples ou orchestrations bien foutues et que l’idée de passer à la moulinette Fleshgod Apocalypse/Zyklon/The Amenta/Tristwood, dans une mouture encore plus radicale vous titille fortement la nouille je ne peux que vous conseiller de vous pencher sur ces mystérieux Italiens qui pourraient bien vous laisser pantois.
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