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Riot V - Armor Of Light

Chronique

Riot V Armor Of Light
Riot a toujours fait fort en matière de pochette hideuse. On se rappelle tous de Narita et son phoque sumo improbable. Quelle idée aussi de choisir un humain à tête de phoque, baptisé Johnny, pour mascotte!? L'album précédent Unleash The Fire, le premier sous le nom de Riot V suite au décès du compositeur originel Mark Reale, avait repris avec succès cette tradition charmante après une longue série d'illustrations plus sobres phoque-free. On croyait alors le summum du kitsch atteint. C'était sans compter sur l'abnégation des Américains à repousser les limites du mauvais goût. Avec ses phoques humanoïdes gladiateurs musclés et torse nu ainsi que ses couleurs pastelles chatoyantes, Armor Of Light va encore plus loin. Mais vous savez quoi? Eh bien j'adore!

J'adore, parce que ça représente Riot. L'un de mes groupes de heavy metal préférés pour lequel j'ai la plus grande affection, d'autant que les gars n'ont jamais eu la vie facile. Malgré la perte de Mark Reale, celle-ci semble cependant sourire davantage ces derniers temps aux New-Yorkais qui connaissent une nouvelle jeunesse depuis leur retour en 2011 sur l'excellentissime Immortal Soul. Il y a eu cette signature chez Steamhammer pour Unleash The Fire afin de gagner en visibilité. Un disque acclamé par la critique et les fans. Puis des tas de concerts et des apparitions dans les festivals du monde entier pour un succès toujours plus grand. Et là, c'est carrément Nuclear Blast qui s'est occupé de ce nouvel album Armor Of Light sorti au printemps. Alors oui, Nuclear Blast ça peut effrayer quand on voit ce que certains groupes deviennent après être passés dans leur carcan. Niveau notoriété et reconnaissance par contre, ça ne peut qu'aider une formation qui n'a jamais eu le succès qu'elle aurait méritée.

Cette nouvelle collaboration n'a en tout cas eu aucun effet sur la musique de Riot, pardon Riot V. Peut-être juste en ce qui concerne la production un peu moins plate que celle de Unleash The Fire. Armor Of Light jouit en effet d'un son plus puissant, même si ce n'est pas non plus la folie. Le côté moderne synthétique et lisse reste en effet de mise, surtout la batterie. On aurait clairement apprécié quelque chose de plus rugueux, thrashy, metal quoi! D'autant que les Américains utilisent la même recette que sur leur opus précédent en continuant de capitaliser sur le succès de leur œuvre la plus populaire, le pionnier et magistral Thundersteel (1988). Du power metal mélodique bien speedé qui galope à tout va. Les guitares cavalent, la basse suit la cadence infernale, le batteur ne lâche pas la double pédale, tantôt saccadée sur les couplets, tantôt en continu sur les refrains. Ça joue vite, c'est affûté, parfaitement maîtrisé et d'une efficacité absolument redoutable. La paire Mike Flyntz / Nick Lee est en feu, non seulement sur les riffs rapides mélodiques mais aussi pour nous inonder de solos et leads en tout genre, parfois en twin dans une osmose parfaite. Les guitares gazouillent tout le temps, une putain d'orgie! Le feeling mélodique de la bande a toujours été un de ses nombreux points forts, cela ne se dément pas sur ce Armor Of Light qui porte bien son nom. Cerise sur le gâteau ultra crémeux, le chanteur Todd Michael Hall qui continue d'enchaîner les performances de choix. On ne présente plus le bonhomme, son aisance vocale, doublée d'une prestance des plus classes, laisse pantois. Plutôt aigu avec quelques montées qui ne me font pas dresser que les poils, son timbre enchante et fédère. Encore une belle livraison de rythmiques efficaces et de mélodies catchy pour lever le poing et l'accompagner sur les refrains qui font mouche. "End Of The World", "Messiah", "Angel's Thunder, Devil's Reign", "Burn The Daylight", "Heart Of A Lion", "Armor Of Light", "Caught In The Witches Eye", "Ready To Shine", la liste est longue, presque toute la tracklist! "Victory" en ouverture pourrait aussi en faire partie tellement il sonne comme du classic Riot mais ce n'est pas celui qui marque le plus. Celui de "San Antonio" (il faut toujours qu'il place sa ville de naissance quelque part le Don Van Stavern!) se fait par contre griller la politesse par l'excellent pre-chorus (avec du "shine" dedans, forcément!).

Mais figurez-vous que toutes ces qualités, habituelles pour Riot (V), ne se sont révélées qu'après plusieurs écoutes et ont fini par atténuer le goût de déception qui a d'abord obstrué mes papilles auditives. Quoi?! Comment?! Riot et déception dans la même phrase!? Bah oui, ça arrive même au meilleur. Sans trouver Armor Of Light ignoble évidemment, plein de défauts m'ont sauté aux oreilles lors de mes premiers rendez-vous avec l'opus. Ce titre d'album cul-cul la praline qui me replonge dans les heures les plus sombres de la musique avec Cindy Sander et son papillon de lumière. Les Américains sont des habitués des kitschouilleries typiques du genre mais alors là, ils n'ont pas lésiné! Ça sent aussi un peu trop la religion ("Messiah", les chœurs gospel de "Ready To Shine"...), on sait que Mark Reale était très religieux, Todd Michael Hall également. Ce son trop synthétique de la batterie qui enlève tout feeling. Cette overdose de mélodies gentillettes qui renforcent le côté kitsch et niais, pas aidé par la production qui, bien que plus puissante que sur Unleash The Fire, manque quand même de couilles. Les mecs sont super doués et ont un feeling de malade mais c'est un peu too much ici, trop gai et lumineux. Je sais bien que c'est du power metal, pas du death, mais quand même! Le plus gros défaut cela dit reste la redondance voire l'auto-parodie. Quasiment tous les titres font dans le "Thundersteel" sauf "Burn The Daylight" plus typé 70s et qui renvoie plutôt du côté des premiers opus des New-Yorkais pour le plus grand plaisir des vieux fans (les riffs et le groove surtout, moins vocalement car Hall n'a pas du tout une voix rock 'n roll), ainsi que "Caught In The Witches Eye" avec lequel j'ai un peu plus de mal car il aurait pu figurer sur The Privilege Of Power en raison de ses notes festives de saxophone (ou un autre instrument à vent dégueulasse). "Messiah" recycle carrément le riff de "Thundersteel". Alors forcément ça sonne bien mais "Thundersteel" reste intouchable. Le combo sort ainsi un peu trop cette carte, faisant penser qu'il a du mal à se renouveler et qu'il commence à se répéter un peu trop. La durée atteignant quasiment une heure (elle la dépasse même sur la version digipak avec deux bonus, "Unbelief" et un réenregistrement de ... "Thundersteel"!), on ne peut s'empêcher de ressentir une petite lassitude, d'autant que les trois derniers morceaux "Caught In The Witches Eye", "Ready To Shine" et "Raining Fire" (en dépit de notes plus sombres) ne font pas partie de ce que Riot a fait de mieux. L'inspiration, globalement, s'avère de toute façon quelque peu en baisse sur ce Armor Of Light. Il y a plein de bons morceaux très convaincants mais aucun ne peut vraiment prétendre au statut de futurs classiques parmi les nombreuses références du quintette même si je n'ai aucun doute sur leur rendu live.

D'où la légère déception que je ne peux m'empêcher de ressentir. J'attends toujours beaucoup de Riot qui fait partie du top 5 des meilleurs groupes de heavy metal de tous les temps. Un nouvel album de Riot se doit de terminer dans le bilan de fin d'année. Or, ce ne sera pas le cas de ce Armor Of Light qui manque de quelque chose. Les derniers White Wizzard et Visigoth m'ont ainsi fait bien plus d'effet. Et si on veut continuer dans le négatif, Armor Of Light s'avère donc inférieur à Unleash The Fire lui même déjà en-dessous du génial Immortal Soul, le dernier opus avec Mark Reale. De là à dire que Riot est sur la pente descendante d'un point de vue artistique? D'un côté oui, on vient de le voir. Le recyclage flagrant de Thundersteel, le côté répétitif, le manque de renouvellement dans les riffs et les mélodies, l'inspiration moindre, le son de batterie plastique, la durée excessive, la niaiserie du titre, tout cela, on ne peut pas le nier. De l'autre non et c'est ce que je finirai par retenir, préférant profiter qu'un tel groupe soit encore en vie et en forme plutôt que geindre sur quelques "détails" qu'il faut toutefois bien mentionner pour l'honnêteté intellectuelle. Car malgré ses défauts, Armor Of Light reste un très bon album de power metal, avec tout ce qui fait le charme du combo US. Le feeling mélodique, l'exécution parfaite, le chant impeccable, le rythme enlevé... C'est toujours du très haut niveau et beaucoup de groupes tueraient père et mère pour sortir une telle œuvre. La version digipak, bien qu'encore plus longue, contient un CD bonus avec un excellent live de 2015 au festival Keep It True auquel j'avais eu la chance d'assister. Indispensable pour tous les fans des émeutiers et une bonne façon de découvrir le répertoire du combo pour les tristes personnes qui ne connaîtraient pas encore. Assurément pas le meilleur donc ce Armor Of Light qui peut faire se poser des questions ceux qui aiment bien se prendre la tête et chercher la petite bête comme moi mais ça reste du Riot: du putain de heavy metal qui transpire la classe!

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Riot V
Heavy/Power/Speed
2018 - Nuclear Blast Records
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (1)  7.5/10
Webzines : (9)  8.41/10

plus d'infos sur
Riot V
Riot V
Heavy/Power/Speed - 1975 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Victory  (04:40)
02.   End Of The World  (05:09)
03.   Messiah  (04:20)
04.   Angel's Thunder, Devil's Reign  (04:40)
05.   Burn The Daylight  (04:47)
06.   Heart Of A Lion  (03:52)
07.   Armor Of Light  (04:36)
08.   Set The World Alight  (04:52)
09.   San Antonio  (03:49)
10.   Caught In The Witches Eye  (04:56)
11.   Ready To Shine  (05:00)
12.   Raining Fire  (04:45)

Durée : 55:26

line up
parution
27 Avril 2018

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