Skulmagot - Skulled To Death
Chronique
Skulmagot Skulled To Death
Dernière petite trouvaille en direct des Internets, les Finlandais de Skulmagot dont le premier album intitulé Skulled To Death est sorti début octobre via Old Skull Productions, petit label hongrois spécialisé dans le format cassette. Bien qu’encore disponible via l’e-shop du dit label, une version pour le marché américain a également été éditée via le label Headsplit Records, lui aussi spécialisé dans ce format pour le moins désuet.
Fonctionnant sur la base d’un duo, Skulmagot se forme à Helsinki courant 2015 autour de deux activistes plutôt discrets embarqués jusque-là dans des projets de 3ème ou 4ème division (qui a déjà entendu parler de Tukkanuotta et Buried Alive ?). Alors il y a très peu de chance pour que les choses changent avec Skulmagot mais au moins, la qualité de l’artwork signé Irwan Awang de Ironworx Gravefix devrait donner à certains l’envie de s’y intéresser davantage. Il faut dire que le côté chargé et dégoulinant de son travail à de quoi séduire les amateurs de Death Metal à l’ancienne habitués à ce genre d’illustrations peu ragoûtantes. C’est en tout cas la raison principale (ça et le nom de Headsplit Records, label de qualité) de mon clic sur YouTube alors pourquoi en serait-il autrement pour vous ?
Du haut de ses huit titres pour un petit peu plus de vingt-six minutes, Skulled To Death semble donner le ton avant même que l’on ait pressé cette fameuse touche « Play ». Et à dire vrai, entre ce visuel qui ne trompe pas, cette durée peu excessive et ces titres sans équivoque ("Cum Culprit", "Furnace Tan", "Skuzzle", "Gastrointestinal Armageddon"...), on sait effectivement sur quel pied danser avant même d’avoir écouté ne serait-ce que quelques secondes de ce que Skulmagot a à nous proposer.
Adepte d’un Death Metal à l’ancienne, le duo finlandais puise l’essentiel de son inspiration dans les premiers albums de Cannibal Corpse (Butchered At Birth, Tombs Of The Mutilated et The Bleeding en tête. Un mimétisme particulièrement flagrant qui devrait donc laisser de côté tous ceux pour qui l’originalité est un élément déterminant quant à l’appréciation d’un groupe et de sa musique. A l’inverse, si cela n’a pas spécialement d’importance pour vous et que vous tenez en haute estime les premiers albums de Chris Barnes en compagnie de Canniboul, je vois mal ce qui pourrait vous empêcher de ne pas tomber sous le charme de ce premier album disponible malheureusement uniquement en cassette à l’heure où j’écris ces lignes.
Vous parler de Skulmagot après ce petit paragraphe revient donc en quelques sorte à paraphraser n’importe quelles chroniques de Cannibal Corpse. On trouve ainsi tout au long de cette petite demi-heure son lot de fulgurances Thrash ("Cum Culprit" à 0:14 et 1:37, "Skulled To Death" à 0:21, "Skuzzle" à 1:14, la fin de "Old Boy", "Body Varial Error" à 1:58, le début tonitruant de "Terror Barn"...) auxquelles vont venir se mêler des séquences plus techniques avec un riffing typique rappelant les grandes heures de Jack Owen et Bob Rusay (ces riffs qui déroulent à vitesse grand V, ces légères saccades et autres petites dissonances). Coincés entre tout cela, des passages au groove absolument redoutable qui ne devraient pas manquer de faire leur petit effet (les trente dernières secondes de "Cum Culprit", "Skulled To Death" à 1:46, "Skuzzle" à 0:29 et 1:43) ainsi que des passages bien lourdingues histoire de plomber définitivement l’atmosphère ("Furnace Tan", "Old Boy", "Body Varial Error ", "Gastrointestinal Armageddon"). N’oublions pas non plus d’évoquer cette basse frétillante et particulièrement expressive qui semble tricoter sans vraiment se soucier du reste ainsi que ce chant partagé entre growl des cavernes et cris arrachés aux intonations pleines de haine proches d’un Pete Helmkamp. Certes la production aurait méritée d’être un poil aérée mais ça colle finalement assez bien à l’artwork plutôt dense de ce Skulled To Death ainsi qu’à la musique poisseuse et dégoulinante du duo finlandais.
Sans grande originalité, ce Skulled To Death est pourtant la bonne surprise de cette fin d’année. Les références à Cannibal Corpse sont légions et surtout évidentes mais encore une fois, si vous êtes amateurs des premières heures du groupe originaire de Buffalo, vous devriez êtres ravi de poser vos oreilles sur un album de cette qualité. Résolument old school, de la production à l’exécution, Skulled To Death reprend tous les poncifs qui ont fait le succès des premiers albums du groupe américain en prenant soin d’y apporter un soupçon de groove supplémentaire. Une recette d’une efficacité absolument imparable même s’il est vrai qu’en terme d’originalité on déjà entendu mieux. Il n’y a maintenant plus qu’à espérer que le groupe réussisse à trouver un label pour un pressage CD.
| AxGxB 13 Décembre 2018 - 616 lectures |
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