Dernièrement avec ma femme nous nous refaisons quelques Disney et en réfléchissant hier à ce que j'allais bien pouvoir écrire dans cette chronique, je me suis posé la question suivante : est-ce que Mick est le diminutif de Mickey ? Est-ce que Mick Moss s'est appelé Mickey Moss durant toute son enfance ? Est-ce une des causes de cette souffrance qui ressort dans sa musique ? Parfois les parents font des trucs tellement bizarres... Quoiqu'il en soit, je ne le saurais sans doute jamais. Trêve de suppositions, Music in Stone a eu la bonne idée le mois dernier de regrouper les singles "Welcome to the Machine" et "Too Late", deux sorties dont je n'avais pas eu vent et qui s'inscrivent autour de la période
"Fear of a Unique Identity" / "The Judas Table", assez proche en terme de style. 6 titres pour un peu plus d'une demi-heure de musique, un petit extra qui ne se refuse pas.
Welcome to the Machine (2016)
Les incollables de musique progressive auront probablement tiqué sur le titre de cette première partie. Il s'agit bien d'une reprise d'un titre apparemment emblématique de Pink Floyd, extrait de leur neuvième album "Wish You Were Here" (1975). Si les amateurs du cultissime combo britannique n'apprécieront peut-être pas ce que Mick en a fait, délaissant l'aspect résolument atmosphérique, synthétique et hypnotique de l'original, ceux qui suivent de près les lamentations d'Antimatter auront probablement un autre avis sur la question. L'homme s'est réapproprié le titre à tel point qu'on jurerait une composition originale, simplement trahie par des effets et passages instrumentaux peu familiers : autrement plus sombre et monotone, elle s'inscrit entre la lourdeur de
"Leaving Eden" et les expérimentations de
"Fear of a Unique Identity", un équilibre sur lequel Mick gagnerait à travailler ce dernier ayant complètement délaissé la noirceur de
"Leaving Eden" sur ses récentes créations. S'en suivent 2 titres enregistrés lives "Killer" et "Redemption" extraits respectivement de
"The Judas Table" et
"Leaving Eden", de très bonne qualité sonore et fidèles aux versions studio. Mention spéciale à la conclusion qui sonne comme une petite piqûre de rappel au cas où votre dernière écoute du quatrième album des Anglais remonterait à loin : j'en ai encore des frissons.
Too Late (2014)
Changement d'atmosphère pour cette seconde partie. On y retrouve le Moss touchant et intimiste, contenant sa tristesse avec pudeur sur les 2 premiers titres, tous deux très beaux dans un mélange de rock et de folk progressif. Si "Too Late" demeure le temps fort de l'EP par sa magnifique progression et ses superbes mélodies, "By My Side" ne manquera pas de vous arracher le coeur pour en faire des confétis, le dépouillement de son instrumentation illustrant parfaitement le sujet dont elle traite. On termine enfin par une revisite de l'instrumentale "Landlocked" tirée de
"Leaving Eden" (encore), réarrangée avec du chant féminin, quelques choeurs et plus de cordes. Si cette version n'aurait sans doute pas été dans le ton en 2007, elle apporte de la chaleur et du relief à un titre volontairement monotone à la base. Une belle conclusion.
Si comme moi vous étiez passé à côté de ces deux singles, il n'est pas trop tard pour y jeter une oreille. N'attendez rien d'extraordinaire, Antimatter ne fait que du Antimatter. Mais bon, ce n'est pas comme si Moss nous submergeait d'un flot continu de sorties. Vous auriez tord de bouder votre plaisir.
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