Antimatter - The Judas Table
Chronique
Antimatter The Judas Table
L'année dernière j'avais pour ambition de chroniquer l'ensemble de la discographie de ce projet initié par Mick Moss et Duncan Patterson à l'exception de "Planetary Confinement" que notre cher Ikea avait réservé. Comme vous avez pu le constater, ni lui, ni moi n'avons avancé sur le sujet. Pire encore, votre serviteur n'a même pas été capable d'assurer la couverture de la dernière complainte des Anglais sortie en Octobre. Une chronique qui arrive donc avec 7 mois de retard pour un album qui aurait mérité un tout autre traitement. 4 ans après le très bon
"Fear of a Unique Identity", Mick continue sa croisade des trucs qui ne vont pas dans ce monde, dans la plus pure tradition Antimatteresque.
Depuis le départ de Duncan, Mick est seul aux commandes et semble s'en satisfaire pleinement. Sixième album du projet, troisième album en solo, "The Judas Table" est surtout le premier à ressembler au précédent. Les souffrances interminables de
"Leaving Eden" n'auront duré que le temps d'un album, c'est le virage opéré avec
"Fear of a Unique Identity" qui perdure, un mélange aigre-doux de rock lourd et de folk intimiste mené par le fabuleux chant de Moss. A l'instar de la précédente production, les compositions alternent les ambiances, tantôt sombres et graves, tantôt plus légères et contemplatives privilégiant à tour de rôle l'utilisation des guitares acoustiques ou électriques ainsi que diverses participations additionnelles. La liste de ses intervenants est d'ailleurs assez longue cette fois-ci et apporte énormément à l'ensemble. Même si le capitaine s'en sort très bien tout seul avec sa guitare ("Hole") et ses claviers ("Can of Worms"), il n'a pas hésité à faire appel à des potes pour donner du volume à son oeuvre : en plus des indispensables bassiste et batteur, on retrouve quelques incursions assez habituelles de chant féminin et un peu de violon à qui l'on doit notamment le final fantastique de "Little Piggy". "The Judas Table" se place alors un cran au dessus du précédent en terme de peaufinage, vous assurant pas mal d'écoutes de découverte malgré des morceaux qui ne nécessitent pas spécialement d'effort d'assimilation.
Comme je le disais précédemment, "The Judas Table" poursuit les travaux menés sur
"Fear of a Unique Identity" et la se trouve son principal défaut. Antimatter se contente de faire du Antimatter, avec le même son, sans surprise, sans prise de risque là où le précédent tentait encore une approche nouvelle. Ce projet qui est toujours allé de l'avant marque un temps d'arrêt et va même jusqu'à s'inspirer de ses origines, retrouvant des guitares aériennes héritées d'Anathema, des voix féminines rugueuses qu'on croirait sorties de "Savior" et même quelques sonorités trip-hop rappelant fortement "Lights Out". On peut néanmoins observer une tendance globale moins électrique et plus folk qui s'accorde parfaitement aux prédispositions de Mick à vous arracher des émotions. Si l'album ne souffre d'aucun faux pas, ce sont les morceaux les plus calmes qui sortent du lot : la beauté nue de "Hole", le final fantastique de "The Judas Table", la progression poignante de "Little Piggy" ou encore le nostalgique "Comrade" ne devraient pas vous laisser indifférent. Certes, on était en droit d'attendre un peu plus de ce sixième album mais "The Judas Table" n'en demeure pas moins une belle oeuvre, touchante et sincère, composée avec les tripes et toutes les rancoeurs que son géniteur a sur le coeur. Ca ne pouvait donc pas être mauvais.
| Dead 19 Avril 2016 - 1343 lectures |
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