Sarcolytic - Thee Arcane Progeny
Chronique
Sarcolytic Thee Arcane Progeny
Se lancer dans une nouvelle année est toujours un moment délicat pour un label, qui doit plus que jamais ne pas avoir misé sur le mauvais poulain afin de partir sur le bon pied et pouvoir assurer la promotion de son catalogue à venir. C'est à Sarcolytic et son Thee Arcane Progeny que revient le rôle de « première sortie 2010 » de son incontournable écurie : Unique Leader. Connu aussi bien pour ses quelques formidables coups de flair (Decrepit Birth, Odious Mortem ou Psycroptic) que pour sa pelletée conséquente de groupes toujours aussi efficaces que lambdas, le spécialiste du brutal death nous propose donc un album doublement symbolique : pour lui même comme pour le combo qui signe ici son premier réel effort.
La formation s'articule actuellement autour du célèbre marteleur de Disgorge Ricky Myers et de trois membres issus de Image Of Violence, à savoir Mark Denton et Steven Watkins, respectivement à la basse et à la guitare et enfin le growleur et talentueux illustrateur Jon Zig, ayant notamment travaillé pour des groupes comme Severed Savior ou Gorgasm. Considéré depuis sa création en 2003 comme un simple passe temps pour ses géniteurs, il aura fallu attendre sept ans, un EP convaincant et un split avec les brutes de Devourment pour que Sarcolytic devienne enfin une occupation à part entière.
Enregistré aux studios Amplitude Media et fort joliment mis en valeur grâce au remarquable artwork dépliable du vocaliste, rentrons dès maintenant au cœur d'une bête dont je n'attendais à vrai dire pas grand chose avec le morceau éponyme, ouvrant l'album sur vingt secondes de samples mystérieux avant la prévisible mais tant attendue explosion qui lance réellement la machine. Et contre toute attente, alors que je pensais avoir affaire à un énième opus conforme aux standards du label, je fus assez agréablement surpris par la teneur du brutal death des nord-américains. Effectivement, on peut remarquer dès les premières écoutes le travail qu'a effectué le groupe sur l'ambiance particulièrement sombre et soignée qui transpire à tout instant de ses compositions. Fort d'un niveau technique absolument irréprochable, les musiciens parviennent à agencer de manière étonnamment fluide des parties tantôt complexes et rapides, tantôt lentes et écrasantes à d'autres plus aérées favorisant le développement de l'atmosphère noire du méfait. Sachant se faire intense et brutale ou plus répétitive et entêtante, c'est par sa cohérence et sa maîtrise que la musique de Sarcolytic peut espérer se démarquer de nombre de ses homonymes.
Admirablement produit, on peut toutefois regretter que les vocaux caverneux de Jon Zig soit parfois mis un peu trop en avant et occupent toute la place au détriment du reste, il résulte toutefois un chant particulièrement imposant et entraînant qui vient compenser ce léger bémol. Le leader se voit même accompagné sur deux titres d'un guest prestigieux puisque ce n'est autre que Luc Lemay de Gorguts qui vient poser son growl sur les très bons "Emissary" et Ruserrected For Bloodshed". Le riffing efficace et varié de Steven Watkins est tout bonnement excellent et à défaut d'être toujours très inspiré, touche à tout les coups où ça fait le plus mal, à l'image des violents ralentissements de tempo d'un "Exalted Gift Of The Abzu" ou de la lourdeur imparable d'un "The Seed Of All Beginnings". Même Mark Denton trouve sa place dans la production et nous fait profiter à plusieurs reprises de ses lignes de basse riches et on ne peu plus bienvenues ! Mais c'est bien évidemment sur les épaules de l'impressionnant Ricky Myers que repose toute la force de Sarcolytic, imposant avec son jeu puissant et incroyablement véloce et complexe une section rythmique irréprochable aux compositions. Enfin, Thee Arcane Progeny s'achève judicieusement sur la même plage bruitiste qui l'introduisait une quarantaine de minutes plus tôt, incitant ainsi à laisser se retoucher les deux bouts et repartir pour une nouvelle écoute.
Se démarquant sensiblement des quelconques groupes de brutal death américain grâce à quelques éléments caractéristiques, Sarcolytic doit cependant pousser le concept un peu plus loin s'il veut acquérir une réelle identité. Ce léger manque de maturité est toutefois largement pardonnable pour un premier essai, surtout que les Texans semblent déjà être sur la bonne voie pour pouvoir corriger le tir rapidement. Impressionnant de par sa complexité tant les compositions sont en perpétuelle évolution et tant les musiciens semblent ne jamais jouer plus de deux fois le même riff dans un morceau, une cohérence étonnante se dégage de ce Thee Arcane Progeny. Lui conférant ainsi une durée de vie assez conséquente qui me réconforte dans mon idée que les défauts de jeunesse de la formation peuvent être vite oubliés à la vue de ses nombreuses qualités. A défaut de transcender, le méfait remplit haut la main son but et devrait faire passer un très bon moment aux amateurs de Severed Savior ou Deeds Of Flesh en attendant une suite peut-être encore plus concluante.
| Squirk 15 Janvier 2011 - 1786 lectures |
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