Tout comme
Keyser, la découverte en 2008 de
« Deformed Future // Genetic Nightmare », premier album des Turcs de
CARNOPHAGE, m’avait bien secoué la couenne. Un peu comme tout le monde d’ailleurs,
Unique Leader Records ne s’y trompant pas en signant immédiatement le groupe, chez qui il restera le temps d’un deuxième LP, «
Monument », sur lequel j’ai fait (sans doute bêtement) l’impasse. Mais cela remonte déjà à 2016 et la formation semblait murée dans son silence, jusqu’à ce que
Transcending Obscurity Records sorte du bois et promeuve ce «
Matter of Darker Nature » que l’on n’attendait plus vraiment. Heureusement que la mémoire du métalleux est l’équivalent de l’olfaction chez le chien, il est capable de se souvenir vingt après d’une obscure démo qu’il aurait écoutée un soir de beuverie, remuant alors la queue comme au premier jour de la rencontre. Ainsi en est-il de ce retour sur le devant de la scène du quintette.
Mis à part le remplacement d’un guitariste par
Serhat Kaya, de
CENOTAPH, le line up n’a pas bougé, ce qui devrait garantir une certaine cohérence avec le style des sorties précédentes. Et, effectivement, nous retrouvons dans ces huit compositions ce
brutal death épais extrêmement bien exécuté mais à qui il manque désormais, à mon goût, le parfum si original des débuts. Ce que je note surtout, c’est l’accroissement de la technique peut-être parfois au détriment de la virulence, la formation faisant désormais bien plus qu’empiéter sur les plates-bandes de
SEVERED SAVIOR ou encore des récents
SUFFOCATION. Autrement dit, la musique des Turcs a gagné en densité, en
groove également, et ça tartine sévèrement dès les premières mesures de « In My Bones », les baisses de régime étant quasi inexistantes durant les trente minutes qui suivent. Un bon album donc ? Selon mon goût oui car toujours friand de ce style rouleau-compresseur qui pousse au hochement de tête et à froncer les sourcils d’un air entendu. En revanche, question singularité, il s’agira de se tourner vers d’autres horizons car, de la production ultra compacte aux rythmiques hachoir à viande, il n’y a rien que vous ne connaîtriez pas déjà.
Heureusement, nous ne nous arrêtons pas à cela, la qualité de ce «
Matter of a Darker Nature » faisant finalement amèrement regretter que le groupe se fasse si rare (un disque tous les huit ans). À ce titre, nous pourrions d’ailleurs relever les parties de basse ultra percutantes de
Bengi, la qualité mélodique des quelques solos (« Underneath the Horrendous One ») ou évidemment la performance vocale impressionnante d’
Oral Akyol dont les modulations grasses sont pour beaucoup dans l’impact de l’album qui, lorsqu’il dégaine l’artillerie lourde (« Death Works Overtime ») ratiboise tout sur son passage. Par conséquent, si personne n’écoutera
CARNOPHAGE pour l’unicité de son jeu, il régurgite néanmoins une partition impeccable de
brutal death metal complexe, intelligent, éminemment travaillé et sans aucune aspérité, à laquelle on revient inlassablement grâce à la qualité de ses structures qui garantissent une belle durée de vie. Autrement dit, pas un LP jetable, plutôt le genre de skeud qui s’inscrit dans le temps.
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