Avec l'énorme
Molesting The Decapitated en 1999, Devourment avait mis l'underground à ses pieds. En inventant un nouveau style, le Texas Death Metal, le groupe repoussait les limites de la brutalité. Il n'en fallait pas plus pour qu'il s'invite au CGC (club des groupes cultes), surtout qu'en raison de l'emprisonnement de son frontman Ruben Rosas, Devourment devait spliter dès la sortie de son 1er album! le combo texan avait bien essayé de se remettre sur les rails avec le retour de Braxton Henry (guitare) et Wayne Knupp (chant), la sortie de la compilation
1.3.8. regroupant la démo
Impaled (1997),
Molesting The Decapitated ainsi qu'un nouveau titre, "Babykiller", mais finalement, rien d'autre ne se passa. 2 ans et demi après son incarcération, Rosas est relâché et décide de réveiller le monstre en recrutant de nouveaux musiciens et donnant quelques concerts. Nouvel échec. Ce n'est que quelques années plus tard, en 2005, que la vraie reformation eu enfin lieu avec l'ancien bassiste Mike Majewski, qui prendra le micro à la place de Rosas, ce dernier s'occupant des parties de guitare, de basse et des backing vocals, et Erik Park (ex-Suture), nouveau batteur. Le quatre-cordiste Chris Andrews rejoindra Devourment après l'enregistrement du tant attendu successeur de
Molesting The Decapitated, j'ai nommé
Butcher The Weak.
Comme sur le 1er opus, c'est un sample qui vient nous plonger dans l'horreur absolue. La suite est elle aussi reconnaissable entre mille, malgré tous les clones qui ont fleuri ces dernières années. Pas de doute, Devourment est bien de retour! On retrouve la même recette qui a fait le succès de
Molesting The Decapitated: une lourdeur titanesque, des riffs ultra brutaux, des vocaux inhumains gargouillant des perversités indicibles, des accélérations de malade à base de blasts et de gravity et surtout ces putains de ralentissements, ces saloperies de mosh-parts ultra lourdes qui vous compressent le cerveau. Et toujours ce groove dansant qui arrive on ne sait comment à ressortir de ces compos d'une brutalité sidérante. Car oui,
Butcher The Weak est encore plus brutal que
Molesting The Decapitated! Devourment a dû se remettre à niveau mais m'est avis qu'ils ne se sont pas trop forcés! Marrant de voir qu'on peut encore être ébahi par certains passages d'un bourrinisme d'anthologie malgré toutes les saletés qu'on a pû s'enfiler depuis l'avènement du jusqu'au boutisme musical: le déchaînement dantesque à 0'56 de "Butcher The Weak", l'intro jouissive de "Autoerotic Asphyxiation", "Masturbating At The Slab" à partir de 1'36...
Mais la question qui se pose, bien sûr, est de savoir si Devourment a fait aussi bien que
Molesting The Decapitated. Pour moi, la réponse est non et ce pour plusieurs raisons. D'abord la production. Elle est certes moins confuse, plus soignée tout en gardant une touche UG indispensable mais je la trouve trop pataude, la lourdeur et le côté groovy en pâtissent. Les guitares ont en plus tendance à grincer ou couiner ce qui est un peu énervant. La batterie a elle carrément un son en plastique alors qu'Erik Park nous sort une prestation incroyable! Mais là où j'achoppe le plus: les vocaux. Majewski n'aurait pas dû remplacer Rosas, ses gargouillis porcins répétitifs (mon estomac émet le même bruit quand il me réclame à manger!) m'attirent beaucoup moins que ceux de Ruben et j'avoue avoir eu beaucoup de mal à m'y faire au début. La pochette est moche aussi, trop typée BD et donc beaucoup moins outrageante que la cover au réalisme glauque de
Molesting The Decapitated. Dernier point qui fait définitivement pencher la balance, l'impact de
Butcher The Weak. Si
Molesting The Decapitated avait chamboulé beaucoup de choses, ce nouvel album s'avère plus anodin 6 ans après, surtout que bon nombre de plans sentent le réchauffé à plein nez.
Voilà pourquoi
Butcher The Weak reste une petite déception pour moi. Un groupe inconnu aurait sorti un album pareil, j'aurais été le 1er à applaudir. Mais il s'agit de Devourment et on est toujours plus exigeants envers les gros calibres. Reste que les Texans imposent toujours autant le respect et ça fait bien plaisir de revoir un tel monument de l'underground renaître. Si vous n'avez pas encore connu l'expérience Devourment,
Butcher The Weak reste quand même un bon moyen de se rattraper!
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