Au programme d’aujourd’hui, nous allons partir à la rencontre de
CHLOROMA. Si cela ne vous évoque rien, à l’image des coutumes du peuple Papous, c’est bien normal. En effet, le
one man band américain n’a sorti qu’un single en 2018 et l’EP dont nous allons parler, «
Chloroma ». Il va me falloir aller très vite, les trois titres ne durent que six minutes vingt-deux secondes. Mais d’abord, les présentations.
Hunter Petersen, vous le connaissez peut-être pour ses passages passés au sein d’
EMBRYONIC DEVOURMENT ou d’
INFERNAL DAMNATION, voire pour son engagement plus récent dans des formations aussi bizarres que brutales (
DIARRHEA ;
TRICHOMONIASIS) et, avec ce projet solo, il semble avoir pour ambition de repousser les limites du compréhensible. « Rainbow Herbicides », « Black Blizzard » puis « The Reactor’s Sarcophagus » sont autant de tentatives orgiaques de mélanger une base faite de pur
brutal death metal à une guitare
shred qui foutrait la coulante à
Mick Barr tout en terrorisant un professeur de solfège, sans oublier le remugle vocal en provenance directe du Néandertal. Mais ce qui vous fera peut-être griffer les murs, c’est cette caisse claire bourrée de
reverb’ qui sonne comme ton putain de faitout Tefal. Mais si ! Ta grande marmite en inox et acier inoxydable que tu utilises pour faire des ragouts de fin gourmet le dimanche en famille.
Moi, un tel déballage, que d’aucuns pourraient qualifier d’absurde sans avoir franchement tort, cela me laisse sans voix. D’un côté, nous pourrions saluer la performance artistique en arguant qu’ils sont peu nombreux, les musiciens à pouvoir se targuer d’être aussi doués dans tous les instruments qu’ils pratiquent. Parce qu’ici, la batterie, c’est aussi le père
Hunter qui la pratique, pas une boîte de sardines. Sans compter que même visuellement le rendu est assez beau, particulièrement ce logo en fils blancs de mandarine ou en toile d’araignée selon votre vision des choses. Mais le pendant de cette quête d’une absolue violence, c’est que j’ai presque envie de dire que l’on sort du cadre strictement musical. En effet, si l’on se réfère à quelques définitions « traditionnelles » de la musique (« art de combiner les sons d’après des règles » ; « science des sons considérés sous le rapport de la mélodie et du rythme »), et pour peu que j’ajoute à cela une dimension ludique et divertissante, voire fédératrice pour certains groupes sociaux, alors
CHLOROMA ne joue pas de musique. Toutes les règles sont déconstruites (ce qui signifie qu’il les a apprises évidemment), il n’y a aucune mélodie, quelle qu’elle soit, pas vraiment de rythme qui dure plus de quelques mesures, même les blasts semblent aléatoires, et, évidemment, il n’y a rien de divertissant ou de fédérateur dans ces trois compositions. A moins qu’une poignée de gugusses se rassemblent pour évangéliser le bas peuple.
Au pire, écouter cet EP pourra flatter l’égo, si tant est que l’on veuille adopter la posture des mecs qui écoutent du
jazz sans jamais rien n’y comprendre mais qui te disent «
ah… la trompette dans le jazz… » (référence directe à « Jacques » de
LES VRP), eh bien là ce sera pareil : personne ne pigera rien, la crainte se lira sur les visages, mais cela laissera à penser par rebond que vous êtes une personne dotée d’une oreille supérieure et qui vole bien au-dessus de la masse des auditeurs besogneux. Je ne sais même pas quelle note mettre à ce disque tant « génial » et « débilement brutal » ont rarement été aussi proches.
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