Maligner - Attraction To Annihilation
Chronique
Maligner Attraction To Annihilation
Unspeakable Axe Records a beau être un label de confiance, j’avoue avoir occulté quelques-unes de ses sorties dont notamment le premier EP des Suédois de Maligner paru fin 2016. Du coup, je n’ai finalement découvert le groupe qu’il y a quelques mois avec leur premier album intitulé Attraction To Annihilation sorti cette fois-ci sur Blood Harvest Records. Un changement de structure qui ne tient pas vraiment du hasard puisque l’on trouve à la batterie un certain Rodrigo Alfaro, patron du dit-label et accessoirement batteur au sein de Maligner. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soit même, c’est le bassiste/chanteur Emanuel Bylund qui s’est également chargé de cet artwork pour le moins discutable.
Cependant, l’habit ne fait pas le moine et Maligner a heureusement bien plus à proposer qu’un artwork moisi qui sent bon le Photoshop de la fin des années 90. Adepte d’un Thrash particulièrement virulent qui ne s’embarrasse d’aucune fioriture, le trio suédois s’en va marcher sur les pas de groupes tels que Demolition Hammer, Epidemic, Morbid Saint et compagnie. Si vous êtes de fins connaisseurs et adeptes de ce genre de Thrash vicieux et explosif, ces quelques noms ne devraient pas manquer d’attiser votre curiosité à l’égard de ce trio qui mérite, il est vrai, que l’on s’y intéresse avec sérieux.
Et si malgré mes dires vous aviez encore quelques doutes sur les intentions de Maligner, les chiffres avancés par les Suédois devraient normalement finir de vous convaincre. Expédié en trente minutes et pas une de plus, Attraction To Annihilation n’entend pas s’attarder en chemin. Comme tous les albums des quelques groupes cités en guise d’exemple un peu plus haut, ce qui caractérise essentiellement ce premier album de Maligner c’est le rythme impitoyable que le groupe nous impose tout au long de ces huit morceaux menés avec la furieuse envie d’en découdre. Une cadence particulièrement soutenue marquée par une section rythmique qui frise bien souvent l’hystérie. Et à ce petit jeu-là, Rodrigo Alfaro connaît parfaitement la chanson. Batteur des Satanic Surfers (oui, oui, le célèbre groupe de Punk Rock suédois qui a fait en son temps les belles heures de Burning Heart Records) depuis les débuts du groupe à la fin des années 80, ce dernier n’a pas de leçon à recevoir en matière de tchouka-tchouka et autres rythmes chaloupés hérités de la scène Punk/Hardcore. Même chose lorsqu’il corse le ton avec ses attaques à la double, ces passages complètement épileptiques ou bien ces séquences de blasts musclées et tout en nerfs. Bref, le bougre cravache dur tout en proposant un jeu extrêmement varié avec ce qu’il faut de changements de rythmes pour ne jamais ennuyer et ainsi provoquer encore un peu plus d’excitation. J’aime alors autant vous dire que vos cervicales risquent de prendre cher.
Outre cette cadence particulièrement explosive, on retrouve comme chez tous ces autres groupes, ce même type de chant rageur et abrasif dont le débit mitraillette - toujours aussi impressionnant -risque également de vous donner quelques sueurs froides. Car si Rodrigo cavale derrière ses fûts, Emanuel Bylund n’a certainement pas à rougir de sa prestation. Sa voix âpre, presque growlée, apporte clairement une dose supplémentaire de violence et d’agressivité à une musique qui pourtant en est déjà bien pourvue.
Car côté riffs, le Chilien Patricio Vergara n’y va pas de main morte lui non plus. Seul guitariste à bord, celui-ci s’applique dans l’exécution de riffs toujours extrêmement rapides et nerveux. Palm mute, tricotages à toute berzingue et autres soli mélodiques constituent donc l’essentiel d’un riffing qui là encore ne manque certainement pas d’intensité. Ces fulgurances naturellement redoutables d’efficacité sont cependant contrebalancées par une propension à la mélodie plutôt évidente. Ce sont justement ces solos inhérents à tout album de Thrash digne de ce nom qui vont permettre d’insuffler une dose de mélodie aux compositions de Maligner. Ces solos parfaitement exécutés, au feeling Heavy Metal évident et d’une "propreté" impeccable vont ainsi venir contraster avec l’approche beaucoup moins civilisée que mène Maligner tout au long de ces huit morceaux particulièrement impitoyables.
Inutile de tergiverser plus longtemps sur le sujet, Attraction To Annihilation est un album de Thrash absolument redoutable qui ravira à n’en point douter tous les amateurs de musique virulente menée pied au plancher. Après le premier album de Mortal Scepter sorti il y a quelques jours, voilà une fois de plus une belle leçon de Thrash avec, il est vrai, une (grosse) pointe de Death Metal dedans. Bien sûr, cela n’est pas pour me déplaire mais si vous n’avez que faire des premiers albums de Demolition Hammer, Epidemic, Morbid Saint ou Protector alors je vous encourage à passer votre chemin. Les autres auront de toute façon compris quoi faire depuis déjà belle lurette.
| AxGxB 24 Janvier 2019 - 797 lectures |
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Sympa cette découverte, du bon thrash sans prétention et qui fait le boulot avec énergie et envie. Ultra-classique mais hyper entraînant qui fait headbanguer comme il faut ! |
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1 COMMENTAIRE(S)
25/01/2019 09:14