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Putrefied Corpse - Left To Rot
Chronique
Putrefied Corpse Left To Rot
Après des années de vache maigre le Death néerlandais semble enfin retrouver des couleurs malgré l’arrêt dommageable de HAIL OF BULLETS, car ces derniers temps les vieux briscards locaux ont visiblement décidé de reprendre les choses en main afin que le style ne disparaisse pas de leur pays. Si SIEGE OF POWER et son line-up de rêve ont montré la voie l’an dernier il en est également de même avec PUTREFIED CORPSE qui même s’il n’avait rien sorti depuis ses débuts en 2013, bénéficiait déjà d’une petite réputation dans l’underground local. Il faut dire que ses membres ont un passé assez conséquent vu qu’ils ont joué notamment dans PHLEBOTOMIZED, ROTTEN CASKET, DEATH SQUAD, BLOODY REMAINS et d’autres… bref de bonnes formations flamandes de seconde division tout entières dévouées au Metal de la mort direct et à l’ancienne. D’ailleurs musicalement il n’y a ici pas de surprises à avoir ici tant le quintet nous renvoie dans les années 90, d’abord via une production qui rappelle celle du mythique Morrisound Studio et aussi par une technique relativement simple où le feeling prime sur la branlette de manche, privilégiant du coup les instants groovy et le headbanging pour que chaque note jouée soit la plus efficace possible.
C’est d’ailleurs le terme efficacité qui va le mieux convenir dès la première écoute, vu que dès l’introduction terminée « Smashed To Pieces » va littéralement faire plonger l’auditeur dans ce revival old-school assumé et assuré parfaitement. En effet dès les notes d’ouverture le sens du riff de la paire de guitaristes fait mouche, aidée en cela par un batteur au jeu tout en explosivité et un chanteur à la voix gutturale et profonde, qui nous jouent chacun toute leur palette d’influences où la vitesse pure côtoie des moments plus lourds où les nuques ne peuvent s’empêcher de bouger. Misant d’entrée sur la pluralité des tempos les bataves démarrent de la meilleure des façons avec cette compo très classique mais redoutablement accrocheuse, comme ça sera le cas de la suivante intitulée « Cordon Bleu Of Her Curvaceous Body ». Place ici à plus de simplicité avec en prime quelques relents Crust et des blasts discrets qui donnent un groove implacable et entraînant, tout en maintenant un fort dynamisme avec « Embrace Death In Solitude » qui mise de nouveau sur l’alternance. Jouant sur les extrémités entre tempo énervé et passages plus massifs et lourds (comme avec l’ultra-court « Bloodbath » qui vient juste après) l’ensemble est remuant à souhait et là-encore l’envie de taper du pied et remuer la tête ne faiblit pas durant tout le morceau.
Si l’interlude placé au milieu de l’opus sert à séparer les deux parties, il faut quand même remarquer que la seconde moitié sera un peu moins convaincante que la précédente, la faute à certaines longueurs inutiles et des plans qui ont tendance à se répéter. C’est le cas de « Obliteration Of Cerebral Arteriovenous Malformation » qui reprend l’intégralité des éléments entendus jusque-là mais qui finit par un peu tourner en rond à force d’avoir été étiré de façon inutile. Du côté de la doublette « Necrotopia – Zombie Apocalypse » / « Joyful Repeating Movement » c’est l’inspiration qui se montre un peu en baisse, rien de mauvais en soi mais le tout a déjà été proposé au début de façon plus convaincante, et surtout ne donnait pas l’impression de tourner en pilotage automatique comme c’est le cas ici. Heureusement l’excellent « Procreation Of The Rotten Flesh » vient remonter l’attrait en se séparant en trois passages distincts, un début et une fin joués de façon explosive et le central qui lui est d’une lenteur compressée et s’étale sans souci dans la durée. En prime ici intervient en invité derrière le micro le suédois Per Boder (GOD MACABRE, MORDBRAND) qui amène un petit plus d’âme, à l’instar de la reprise d’OBITUARY (« Godly Beings ») figurant initialement sur le mythique « Slowly We Rot ». Sans pour autant se l’approprier totalement la bande revisite légèrement le morceau des floridiens tout en conservant sa base initiale, et même si l’idée et l’hommage sont louables le résultat n’amène en revanche pas grand-chose de plus.
Cependant sans être le disque aussi clinquant et puissant qu’espéré sur le papier on est quand même en présence d’une réalisation très agréable, et qui fait le job comme il faut avec fougue et passion. Alors oui l’ensemble y aurait gagné en étant plus homogène et raccourci, mais il n’en reste pas moins que ses créateurs maîtrisent leur sujet et récitent leurs gammes comme il faut sans sortir des sentiers battus, préférant ainsi rester en terrain balisé et dans un univers qu’ils connaissent bien. Même s’il y’a fort à parier qu’il passera difficilement l’épreuve du temps et des écoutes multiples, cet opus fera néanmoins son effet sur scène où la musique qu’il contient prendra toute son ampleur et sa vigueur, principalement en ouverture d’une tête d’affiche (malgré d’évidentes qualités et une implication sans failles) ce qui n’est déjà pas si mal vu la concurrence féroce actuellement qui règne chez les bataves.
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