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Chronique

Ebola III
« Youta, bien joué, tu m’as eu, tu m’as surpris. Je ne m’attendais pas à ce que tu sortes un album avec ces sonorités. Je dois avouer que si la surprise devait rentrer en compte dans une note finale, tu aurais explosé les compteurs. Oui, Youta, j’attendais en fait une suite trop logique à ton épisode II, auquel j’avais bien accroché, auquel j’avais mis un 8/10 sur Thrashocore. Duquel je disais apprécier les similitudes avec KANASHIMI, AUSTERE, GERM, voire NORTT pour le titre final. Ton black metal dépressif ne m’avait pas étonné, mais il m’avait plu. »

Youta, je le tutoie. Je me le permets parce que je l’ai déjà rencontré en fait. Il vient de la préfecture de Oîta, qui est très proche de ma préfecture de Fukuoka. Je précisais d’ailleurs qu’il devait être actuellement le musicien de black metal le plus proche de moi géographiquement, à ma connaissance bien entendu. Je le tutoie donc ici, en français qu’il ne parle pas, pour lui montrer mon étonnement. Son III garde certes son bagage initial et j’accepte de classer ses 9 pistes dans le dépressif, mais il l’a mis plus en retrait. Il y fait appel beaucoup moins souvent, pour insister désormais sur des éléments ambiant, folk et traditionnels, sur une musique guidée principalement par du piano, de la guitare acoustique et surtout du Erhu. Enfin, ce qu’il me semble être un Erhu parce que je ne suis pas non plus spécialiste de cet instrument à corde qu’un simplet comme moi appelera un « violon chinois ». Donc je ne peux m’empêcher de dire à Youta mon étonnement à l’écoute de ce nouvel album : à cause du changement d’approche, à cause de l’équilibre brisé pour intégrer plus d’instrumental, et à cause de ce choix d’un instrument traditionnel, non japonais de surcroît.

« Et pourquoi pas ? ». Eh bien oui, pourquoi pas, mais il y a évidemment de bons et de mauvais côtés à ce relookage musical. Déjà, l’originalité et donc l’intérêt sont montés d’un cran. On a la curiosité des sonorités. Elles qui font imaginer des paysages lointains comme des montagnes asiatiques, des vallées mystérieuses, des grottes de cristaux fantastiques. Des lieux emplis de zen. C’est zen, zen, ultrazen sur ces parties acoustiques, qui occupent bien 60 à 70% de l’album et apparaissent obligatoirement à un moment donné de chacun des 9 morceaux. Il n’y a même que ça sur « Asagiri », titre qui ouvre l’album avec une douceur sereine. Près de 5 minutes de plénitude avec un léger chœur masculin et surtout les sanglots de l’Erhu à partir de la troisième minute. De la zénitude, partout. Réussie très souvent, comme sur l’introduction de « Yamaga » qui offre en plus la surprise d’une déclamation de voix féminine. Mais ! Mais ! MAIS ! Ces passages sont vraiment trop nombreux. La surabondance de parties instrumentales lasse. On peut vite se lasser de l’acoustique, et du violon chinois. C’est comme un homme qui pleure. On trouve ça touchant au début, mais s’il chiale continuellement, on a envie de le baffer. Sur cet album, l’overdose est presque certaine.
Et si l’onse dit que c’est dommage, c’est parce que les titres plus équilibrés, ceux qui incluent du black dépressif, sont idéalement dosés. « Yamaga » dont je viens de parler, mais encore plus « Yuhu ». Oh la la !!! Ce morceau est excellent. C’est un modèle de réussite, très chargé en émotions. Youta y prend son temps, 7:36, pour peindre les ambiances. Ce n’est pas que de la musique, c’est véritablement de la peinture sur âme. Pendant les 4 premières minutes, il fait appel à une guitare acoustique, à l’Erhu et à une voix fatiguée qui souffle en retrait. C’est paisible, mais tellement mélancolique. C’est un hymne à la solitude, à l’isolement, à la retraite éloignée. Et ensuite, tout est détruit, d’un cri d’abord, . Alors toute la beauté disparait, comme si la réalité était réapparue, comme si la douleur revenait subitement torturer le corps et l’esprit. Nous étions peut-être dans un rêve, nous croyions peur-être une illusion, nous profitions peut-être d’une accalmie. Quoi que cela ait été, c’est terminé. Et lorsque la mélodie du début, calme, revient à la fin, elle n’a plus le même goût, parce qu’elle ne fait que rappeler que le passé n’est plus qu’un souvenir désormais...

C’est vraiment à cause de quelques longueurs seulement que cet album rate le coche. Et encore, certains les apprécieront sans aucun doute. De mon côté j’ai l’impression qu’il y a des redites, et c’est ce qui m’interdit de mettre une note plus élevée malgré le génie de certaines parties.

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Ebola
Black Metal Folk Dépressif
2019 - Zero Dimensional Records
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Ebola
Ebola
Black Metal Folk Dépressif - 2014 - Japon
  

tracklist
01.   朝霧 - Asagiri
02.   九重 - Kokonoe
03.   由布 - Yuhu
04.   立石 - Tateishi
05.   鶴見 - Tsurumi
06.   直川 - Naokawa
07.   山香 - Yamaga
08.   大神 - Oga
09.   末広 - Suehiro

Durée : 50:03

parution
1 Mars 2019

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2017 - Autoproduction
  

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