Cannabis Corpse - Nug So Vile
Chronique
Cannabis Corpse Nug So Vile
Avec son death à l’ancienne et ses artwork de série Z, CANNABIS CORPSE entretient le culte du vidéo club de quartier, ce haut lieu de contre culture où l’on brasse joyeusement films coquins, catégorie 3 Hong-Kongais et autres anthologies de films d’horreur déjà longues comme le bras. En bon aventurier de l’actioner perdu, vous avez forcément lorgné sur le visuel de « Nug So Vile » et son monstre en mousse qu’on rêverait de voir débarquer dans une pub Cetelem. Mais par peur d’essuyer une énième déconvenue, vous n’avez jamais osé louer la chose, craignant que l’essentiel du budget du film n'ait été concentré sur l’affiche promo. Heureusement pour vous, la brigade cinéphile de Thrashocore a fait le sale boulot et après visionnage, on vous la recommande chaudement, cette nouvelle livraison des petits comiques de Richmond.
Malgré son pitch de série Z, « Nug So Vile » est donc cette super série B avec laquelle vous allez bassiner tout le monde au boulot une semaine durant, avant de revenir à la raison une dizaine d’écoutes plus tard ; certes, CANNABIS CORPSE a emballé la chose avec sérieux mais après tout, on reste dans le cadre d’un death metal de niche qui parlera essentiellement à ceux qui résument Canniboule à « Vile » et « The Bleeding ». Et si les Américains n’avaient jusqu’alors marqué les esprits qu’avec le joyeusement régressif
« Tube Of The Resinated », les fans de mimétisme parodique seront ravi d’apprendre que « Nug So Vile » le surpasse sur certains points bien précis : avec un hit, un vrai, dans sa besace dès l’ouverture, les frères Hall ayant convenu qu’un pastiche de KRISIUN passait forcément par un supplément de
cojones bienvenu. Aussi violemment débile qu’un film de Joseph Zito, « Conquerors Of Chronageddon » semble avoir été pensé pour scander son refrain crétin sur le trajet domicile-travail tandis que le programme restant, de très bonne facture, donne dans le classique ; s’appuyant sur d’excellents soli signés Adam Gulliams (« Blasphemy Made Hash »), CANNABIS CORPSE multiplie les changements de rythme façon
coup du lapin pour mieux laisser libre cours à ses pulsions primaires. Tel un Jason Vorhees, on y massacre à coup de machette sur les séquences les plus barbares (« Cheeba Jigsore Quandary ») mais non sans avoir préparé son coup de manière quasi scientifique (le break ingénieux de « Cylinders Of Madness »). Rare concession aux sirènes du monde moderne, on relève même quelques riffs syncopés sur un title track presque subtil. Prend garde, Fredrik Thordendal !
Baignant dans la sueur thrash du KREATOR d’ « Extreme Aggression », CANNABIS CORPSE reste ce tueur compulsif tabassant ses victimes à l’arrière d’une ruelle, filmé hors champ pendant une heure avant d’exhiber fièrement son animatronique du pauvre sur un climax rigolard en diable (« From Enslavement To Hydrobliteration », cadeau de la maison). Capitalisant sur d’excellents riffs (« Edibles Autopsy ») et quelques backing vocals vomitifs dignes de Patrick Mameli (gag récurrent sur « Blunt Force Domain »), « Nug So Vile » coche donc toutes les cases du bon vieux plaisir coupable, à consommer jusqu’à modération par les hautes instances du bon goût.
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