Cannabis Corpse - Tube Of The Resinated
Chronique
Cannabis Corpse Tube Of The Resinated
Dans le genre cas d'école, les accusés CANNABIS CORPSE se posent un peu là. Déjà qu'on passe notre temps à condamner sans appel les copycats singeant d'un peu trop près les serials killers les plus renommés, voilà qu'entrent dans le thrashobox les plus tordus des suiveurs. Les petits malins qui confondent recyclage des meilleurs plans metal avec touche d'originalité, jusque là, on avait l'habitude. Mais en optant pour le clonage pur et simple, CANNABIS CORPSE pousse encore plus loin les limites de la fumisterie. Aussi fûtés que les tueurs mégalomanes du cinéma ricain, nos quatre lascars n'avaient sans doute qu'un désir, être rattrapés illico par la justice. Car sinon, comment expliquer autrement le choix délibérément stupide de s'attaquer à l'institution CANNIBAL CORPSE, déjà vampirisée par leurs soins en 2006 avec leur premier album, "Blunted At Birth" ? Va comprendre, Charles Manson ! l'avocat, commis d'office, étant dans l'incapacité de rouler un joint pour ses clients, c'est à LandPhil (MUNICIPAL WASTE) que revient la lourde tâche de défendre l'indéfendable. Parole à la défonce.
LandPhil : "Nous avons formé CANNABIS CORPSE en 2006, pour partager notre amour de l'herbe et de CANNIBAL CORPSE. Nous à la base, tout ce qu'on voulait, c'était jouer du bon vieux death metal, old school et maladif, le genre qui met bien le front voyez ? Je tiens d'ailleurs à signaler à la cour que chaque riff, growl ou roulement de batterie a été composé sous emprise totale de marijuana, quand on était à peine capables de jouer sur trois cordes. Si on pouvait convaincre les gens d'attraper un bong et de s'immerger dans un monde merveilleux, où on n'est jamais à l'abri de se faire taxer son herbe par des zombies assoiffés de sang, on sera pas morts pour rien !
La cour : Les jurés apprécieront l'acuité de vos textes, qui se plaisent à décrire les rituels sacrificiels de druides utilisant leurs victimes comme engrais, afin d'accélérer la croissance de leur ganja démoniaque. A l'accusation de plagiat éhonté de la trademark CANNIBAL, que répondez vous ?
LandPhil : Coupable votre honneur ! on ne s'en cache pas, on adore le groupe d'Alex Webster dont on a repris tous les gimmicks de jeu, à commencer par cette basse tarentulaire qui sonne comme si on jouait sur des boyaux de goule aérophage. Comme on est de vieux fans, on a forcément tapé dans le back catalogue et "Tube Of The Resinated" est la combinaison gagnante entre les excellents "The Bleeding" (1994) et "Gallery Of Suicide" (1998). Pourquoi ce choix ? Parce qu'on a eu du mal à choisir entre Chris Barnes et Corpsegrinder, et que conjuguer les cris inhumains du premier avec la cadence du second, c'est de loin la meilleure idée de l'année. Musicalement parlant, on tronçonne comme à la grande époque mais le rythme est moins hystérique que sur "Kill" ou "Bloodthirst", vu qu'on a un faible pour le drumming de grand mère de Paulo. A album à l'ancienne, prod à l'ancienne et si on a reproduit leur style dans les grandes largeurs, nos compos restent 100% originales. Les solos on a vite arrêté, d'une part parce que, je le rappelle, on avait beaucoup fumé, et ensuite parce que jouer comme Pat O'Brien quand on a deux de tension, humainement, c'est pas possible. Du coup on a quand même rajouté quelques leads lugubre comme on peut en trouver sur "Vile", ce qui plaira aux aficionados du vieux canniboule, moins borné et plus mélodique. Parce que des buddies qui ont trouvé "The Wretched Spawn" et "Gore Obsessed" à gerber j'en connais, et pas qu'un peu.
La cour : La cour juge vos propos insultants et dénués de sens de même que les titres de vos, hum, chansons.
LandPhil : Raah non, t'abuses votre honneur ! franchement, "Mummified In Bongwater", "Disposal Of The Baggy", ça te fait pas rêver ? et "Sentenced To Burn One" ! celui là, on a mis trois semaines à le trouver.
La cour : Vos arguments ont été entendus. Les jurés peuvent se retirer, verdict attendu en fin de chronique.
Les jurés : A l'accusation de détention et usage de stupéfiants, les accusés sont reconnus coupables des faits qui leurs sont reprochés. Mais en ce qui concerne l'album, nous n'y voyons qu'une sympathique blague de potaches, qui ne nuiera en rien à la carrière de CANNIBAL CORPSE, un groupe toujours à la limite de l'autoparodie. On a même trouvé certains passages bien jouissifs, comme le premier break de "Chronolith" après seulement 22 secondes, ou encore la petite lead bien tripante à 1:17 sur "Mommified In Bongwater". Et puis franchement, en 2008, on a déjà entendu bien pire. Pour avoir statué sur d'ignobles purges comme le "Blooddrunk" de CHILDREN OF BODOM, les jurés incitent donc la cour à la plus grande clémence.
Alexi Laiho : Objection !!
La cour : Rejetée ! accusés levez vous ! la cour vous condamne à 666 heures de travaux d'intérêt général, comprenant la réécriture de l'insupportable générique de la série TV "Weeds" et l'obtention du numéro de téléphone de l'actrice principale, qui est quand même bien bonne. La séance est levée.
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