Intronaut - Fluid Existential Inversions
Chronique
Intronaut Fluid Existential Inversions
Après quelques années de recul et de repli sur mes classiques personnels, l’envie m’a pris de rechausser mes bottes d’explorateur de la sphère metal. Après tout, à 77 balais, Harrison Ford s’apprête à reprendre du service dans le rôle d’Indiana Jones alors bon, à 42 ans on peut bien reprendre la route du riff ! Du coup, depuis la reprise, j’ai tendance à me diriger vers les groupes que je maîtrise. SODOM, ILLDISPOSED, CANNABIS CORPSE … et INTRONAUT ! Un groupe dont je m’étonne de ne pas trouver trace sur Thrasho, voilà qui sera chose faite. Pas que je sois spécialiste du groupe de Los Angeles mais « Prehistoricisms » m’ayant laissé de bons souvenirs, j’étais curieux de voir comment l’ex groupe de Leon Del Muerte (joyeux drille chez IMPALED et EXHUMED) avait fait évoluer son metal jazzy à consonance post.
12 ans après les présentations, les retrouvailles se font sans heurts, tant INTRONAUT n’a guère changé dans le fond. Basse fretless, goût prononcé pour les polyrythmies, la dualité chant clair/vocaux abrasifs et cette science du break placé au bon moment pour aérer les compos, tous les éléments qui m’avaient jadis accroché l’oreille répondent présent. Bien sûr, on relève une plus grande maîtrise globale des structures, une justesse de jeu appréciable et une production plus légère allant dans le sens de l’histoire ; si les Américains ont ouvert pour TOOL, MASTODON et KYLESA, ils semblent également épouser la même trajectoire au niveau de leur son : du metal toujours, mais avec adoucissant.
Ce n’est pas un problème en soit, INTRONAUT tombant pour moi dans la case des groupes légers que j’aime à ressortir lorsque ma concentration fait défaut. Entendons nous bien, les Californiens proposent une musique (relativement) exigeante mais heureusement rien qui n’incite à ressortir les manuels de physique quantique. Dans le même ordre d’idée, si quelques titres sortent du lot (l’opener « Cubensis » et ses guitares délicieuses), on retient bien plus la vue d’ensemble que la science du détail développée sur ces 9 nouveaux titres un peu passe partout. C’est autant une limite qu’une qualité ici, et je serai bien en peine de trancher définitivement sur le cas INTRONAUT avec ce « Fluid Existential Inversions ». Le potentiel est là, on tutoie la grâce par bribes mais le sentiment qui prédomine, une fois la ballade terminée, reste celui d’un groupe un peu trop propret (« Speaking Of Orbs » et son refrain mielleux), bien au chaud dans sa zone de confort.
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