Slaughterday - Ancient Death Triumph
Chronique
Slaughterday Ancient Death Triumph
Avec désormais dix années de carrière au compteur le binôme de Basse-Saxe a dorénavant trouvé ses marques et surtout son rythme de croisière d’une sortie tous les deux ans, où albums et Ep se succèdent l’un après l’autre de façon régulière. Si la dernière réalisation en date du combo était un court-format réussi et agréable (le très bon
« Abattoir » en 2018) il est donc logique que celui-ci nous revienne avec une mouture plus longue, qui si elle ne révolutionnera rien sur le fond comme la forme, fera encore passer un excellent moment. Car ce troisième opus à l’instar des précédents sera d’un très bon niveau, possédant tous les ingrédients pour que l’auditeur ne s’ennuie pas en cours de route malgré une musique très simple, calibrée à l’extrême et presque prévisible dans l’exécution mais qui fait toujours mouche et où toute l'expérience et le vécu de ses créateurs se montre au grand jour.
Depuis leur première démo en 2013 ils n’ont en effet pas changé d’un iota leur formule qui a fait ses preuves, en utilisant à merveille l’expression "Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?", vu qu’en matière d’écriture ça ne s’embarrasse d’aucunes fioritures en alternant parties rapides bas du front et rétro au possible à d’autres plus lourdes propices au headbanging le plus dépouillé. Cela s'entend d’entrée avec le redoutable « Ancient Death Triumph » qui met tout de suite les points sur les i, et permet de retrouver directement le style si spécifique des deux acolytes. Nul doute que cette plage va cartonner sur scène tant ceux-ci nous abreuvent ici de changements rythmiques incessants où la vitesse la plus élevée côtoie d'autres passages au ralenti et même quasiment Doom (où le riffing se fait également beaucoup plus sombre), pour une accroche totale où se greffe un long solo de qualité où lumière et noirceur se mélangent. D'ailleurs si la densité est ici présente elle le restera par la suite sans faiblir même si le duo ne va pas prendre de risques et continuer sur sa lancée, quitte à parfois simplifier encore un peu plus son jeu sans qu'il ne soit pour autant linéaire et ennuyeux, preuve en est avec les très bons et classiques « Spawn Of The Incubus » et « Apocalyptic Dreams » qui misent sur une alternance continue, un entrain communicatif et une réalisation sobre et frontale. Mais ce qui fait de cet opus le meilleur de la carrière des teutons c'est qu'il montre une facette plus dense qu'auparavant, n'hésitant pas à alourdir son propos plus que précédemment et d'y adjoindre des éléments rarement entendus chez eux par le passé, comme sur « Expulsed From Decay » à l'obscurité exacerbée via de longues plages d'une lenteur pénétrante et inquiétante, ou encore les passages presque "dansants" de « Impenitent Agony » qui donnent envie de remuer la tête et taper du pied presque instantanément. Et cela sans oublier les parties tribales étouffantes du varié « Malformed Assimilation » ou le radical et primitif « Discarnate Forces » joué à fond les ballons quasiment en continu et qui sent bon le « Scream Bloody Gore » de DEATH. Et histoire de finir correctement les hostilités quoi de mieux qu'une reprise ? C'est ce qui s'applique ici avec une version fidèle de « Thumb Hang » d'ANVIL (tirée de « This Is Thirteen » en 2007), qui sort du registre habituel des deux compères mais qui ne dépareille pas avec tout ce qui a été proposé jusque-là, et offre même une bouffée d'oxygène bien agréable.
Du coup sans se réinventer mais sans pour autant se renier les vétérans offrent une fois encore une livraison ultra-efficace et instinctive, qui ravira les amateur de Metal de la mort à l'ancienne où le feeling prend le pas sur la technique outrancière. Tout en sobriété et simplicité ce chapitre trouvera facilement sa place avec les précédents, tout en montrant encore plus de variété et d'homogénéité qu'auparavant, sans baisse de régime ni sans jamais être redondant ou répétitif, preuve que malgré les années et un style relativement primitif qui peut être facilement casse-gueule le groupe conserve sa force de frappe et sa discipline, conjuguée à une intégrité sans failles. Du tout bon qui confirme que dans le genre l'Allemagne a encore du potentiel et qu'elle voit (re)naître un vrai vivier intéressant de jeunes loups comme vieux briscards et on ne va pas s'en plaindre, vu que ça n'était plus forcément le cas au début de la décennie actuelle.
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