Psychonaut 4 - Beautyfall
Chronique
Psychonaut 4 Beautyfall
Retour d’un groupe qui a une très sérieuse fan base. Il a aussi ses détracteurs, et d’autres qui s’en battent puissamment les coucougnettes, mais ceux qui aiment en deviennent particulièrement fadas. Et même si c’est encore Dipsomania (2015) qui remporte le plus de suffrages, l’ensemble des sorties du groupe formé en 2010 a eu sa part d’excellence et parvient quoi qu’il en soit à se différencier du reste de la scène black metal dépressif. Ce 4ème album ne déroge pas à la règle.
Celui-ci, dont la pochette est une nouvelle fois réalisée par notre compatriote Max Taccardi, conserve ce talent de proposer des pistes qui sentent le PSYCHONAUT 4 sans se répéter pourtant grâce à leur créativité. Les essais sont légion, les ajouts sont nombreux. Et si on continue de classer Beautyfull dans le black ouin ouin, c’est surtout par commodité, car il mérite plus que cette étiquette. Lui-même continue de se considérer comme affilié à ce mouvement, et ce n’est pas la reprise en fin d’album de « Sterile Nails and Thunderbowels » du goupe culte SILENCER qui viendra le contredire, mais il a la même approche que ses aînés de LIFELOVER et SHINING. C’est surtout que sa musique est emplie d’une mélancolie du quotidien, une souffrance qui est dans les détails. C’est à dire qu’au lieu de lancer des trémolos à outrance et de prendre un timbre pleureur continu, PSYCHONAUT 4 fait appel à des sonorités qui nous entoure dans notre vie « réelle » pour les détourner, les méler à un univers dépressif. Il fait appel à des classiques, comme du piano, mais aussi à du saxo, à de l’accordéon, à une guitare aux airs tsiganes, à des ambiances jazzy... Autre exemple, il prend une mélodie pop rock pour « #tokeepandtouse », qui pourrait être un tube enjoué, et il la triture pour en faire un morceau plein de tension malsaine...
Les vocaux sont aussi impressionnant, et les deux guitaristes se sont aussi investis sur certains passages pour varier avec le travail de Graf. Des vocaux black sont bien sûr présents, mais il y a de tout... Ça gromelle, ça grogne, ça geint, ça chante, ça fait les chœurs... Je sais que la comparaison est un peu trop osée et exagérée, mais cet album est tellement varié et surtout tellement inattendu dans son évolution que je le considère proche d’un SYSTEM OF A DOWN. Aussi proches et éloignés que le sont la Géorgie et l’Arménie...
Quel talent donc. PSYCHONAUT 4 a une personnalité forte et cette créativité qui mérite d’être plus reconnue. Certes, on sent que ce n’est pas parfait, comme sur le final de « An Sorrow, Again » où le rythme est volontairement mais étrangement décalé, mais il y a déjà beaucoup de frissons qui se font ressentir durant 57 minutes. Alors merci au groupe et vivement la suite.
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