Monte Penumbra - As Blades in the Firmament
Chronique
Monte Penumbra As Blades in the Firmament
Bien choisir le style pour décrire sa musique, c’est important. Ça peut éviter de dérouter l’auditeur, de mentir sur la marchandise et du coup d’avoir des déceptions quand au résultat.
Je m’explique.
Lors de l’une de nos fameuses réunions Zoom hebdomadaires avec l’ensemble de la team Thrashocore, il y a ce fameux moment où l’on se distribue les promos que nous envoient les labels. Bon, pour ceux qui ne savent pas, un promo ce n’est pas des réductions que l’on obtient grâce à nos nombreuses pages de publicités sur le site. De toute manière étant dans les derniers arrivés sur Thrashocore, je n’ai pas encore le droit à ma prime d’intéressement. C’est dommage, je pensais que j’allais gagner plein de thunes en faisant des textes à rallonge, visiblement ça ne marche pas comme cela dans cette auguste demeure. Qu’à cela ne tienne, je n’étais pas venu ici pour cela, mais bien pour faire l’apologie d’un courant musical et dire du mal autant que je peux d’un célèbre groupe californien dont je n’ai pas le droit de prononcer le nom - sinon, Lars Ulrich risque encore de m’en vouloir - mais qui est mondialement connu. Je disais donc, un promo c’est lorsque les labels nous envoient en avant première un album pour qu’on en fasse une chronique, comme ça on peut aussi narguer tout le monde dans le topic des écoutes sur le forum et en société, voire aussi une interview, mais comme je suis nul en anglais, je m’abstiens de cette pratique. Et n’allez pas croire que comme l’on a ces avantages l’on donne forcément des bonnes notes aux promos, l’on n’est pas chez un célèbre magazine français dont je tairais le nom, solidarité professionnelle oblige, mais qui met facilement cinq boules d’explosif à partir du moment où un label achète une page de publicité dans ce magazine.
Bon, il faut savoir qu’avec le promo, il y a une fiche biographique pour nous présenter l’album et le groupe qui l’a enregistré. Et souvent, entre les élucubrations laudatives dignes d’un Laurent Michelland ou d’un Philippe Courtois période catalogue Holy Records, et non pas matador de l’extrême, il y a tout de même, à un moment donné, mais pas toujours, une indication sur le style pratiqué. Et dans le cas de Monte Penumbra qui nous occupe ici, l’on nous décrit que le groupe vient du Portugal, que c’est un duo, et qu’il y a par contre le batteur de Sinmara sur cet album dénommé As Blades in the Firmament, et le style pratiqué est donc du Doom/Black Metal Avantgardiste. Bon, évidemment, comme nous en étions au moment où l’on se répartit les promos et les chroniques, c’est à dire après une bonne heure et demie de réunion, et, comme dénoncé par le collègue Voay, quelques peu sous influences de THC et en train de dériver vers d’autres contrées lysergiques, mon cerveau a tout de même réagi au mot Doom Metal, comme vous pouvez bien vous en douter, mais évidemment pas au reste de l’appellation. Bon, j’avoue que comme il y avait le mot Blades dans le titre de l’album, je m’étais dit que ça allait être un groupe d’Epic Doom Metal et que du coup ce serait cool de me faire passer pour un viriliste, parce que je commençais à passer pour être une fanfouette auprès des autres de l’équipe avec mes chroniques de pleureuse sur Warning.
Sauf que pour le créneau musical du Doom Metal, il y avait aussi Raziel et Ikea qui étaient intéressés, les autres nous envoyant balader en nous disant qu’on les fussoirisaient quelque peu avec notre musique sans blasts. Cela dit, j’aurais du me douter d’un truc quand ils ont insisté pour vraiment avoir ce promo. Il a donc fallu nous départager pour savoir qui allait gagner le fameux sésame. Au début j’avais proposé de réciter les paroles de Fireball Demon de Cathedral, mais comme Ikea n’avait pas bossé chez Slow End, il a dit que ce n’était pas du jeu, que ça nous avantagerait Raziel et moi. Donc, l’on s’est rabattu sur un chifoumi virtuel, un peu particulier car arbitré par AxGxB, et consistant à casser sa table de salon en faisant le geste de chifoumi. Bon, étant très adroit, j’ai gagné en faisant le Sign of the Hammer, - car je ne vois pas d’autres manières de faire le point - et cassant ma table en verre en le rabattant, ce qui m’a valu la note artistique de dix sur dix, car comme le dit l’adage: tous les hommes jouent à dix.
Après cette victoire bien méritée, mais quelque peu onéreuse, j’ai donc téléchargé le fameux prix. Et là, la mauvaise surprise. Je ne sais pas si cela venait de la descente de THC, et non pas celle de bière, - je laisse cela à d’autres camarades plus compétents en la matière -, mais ça a été dur cette phase de découverte. Bref, je pensais même avoir un truc de doom metal quelque peu progressif, parce que l’on met un peut tout et n’importe quoi derrière le terme avant-guardiste, ce qui n’est pas du tout le cas pour le terme Doom Metal, - encore que j’ai un doute là-dessus -. Bref, je pensais tomber sur un truc un peu comme sur The Guessing Game?. Et bien non, pas du tout et bien loin de ça même. Je dois même avouer que même encore maintenant, et sobre et clean, je cherche le Doom Metal dans tout ceci. Oui, car je me suis bien fait enfler en fait. Car Monte Penumbra officie plutôt dans un Black Death Metal un peu dissonant et qui n’aurait pas dépareillé sur un label comme Invictus Production.
Pour la faire plus claire, j’ai un peu pensé à Malthusian ou aux Irlandais de Scáth na Déithe. Donc, ça blaste pas mal, ça ralentit de temps en temps, et les riffs sont truffés de petites dissonances et de complexités qui nous renvoient à Dødheimsgard, Virus ou bien encore Ved Buens Ende. L’on retrouve donc cette même acidité et âpreté dans les riffs de guitares, qui pourront être l’attrait des personnes appréciant ce type de sonorités. Il y a aussi une basse qui virevolte et qui se démarque pas mal de ce côté acre de l’ensemble, et j’ai bien aimé cet aspect. Et il faut avouer que c’est plutôt bien fait, qu’il y a de l’idée même derrière tout ça, et de bonnes idées dans les structures, dans cette manière de faire évoluer les choses. J’ai même essayé de le refourguer à Ikea du coup, en lui faisant croire que ça se rapprochait de Void Paradigm, mais il a vite flairer le traquenard. Et puis, je ne pouvais me défiler et ne pas faire une chronique de cet album, vu que c’est malheureusement le jeu quand on prend un promo et encore plus lorsqu’on le gagne au chifoumi.
Donc, le soucis, c’est que je n’arrive pas à distinguer quoi que ce soit de tout ceci, et que je m’ennuie profondément en écoutant cet album. J’ai la désagréable impression d’écouter un peu le même titre du début jusqu’à la fin. D’ailleurs, la fin elle a du mal à arriver avec ces larsens qui n’en finissent pas sur le titre final. Je ne sais pas si l’on est payé sur la longueur de la conclusion d’un disque chez End All Life Records, l’on peut tout de même se poser la question. Cela dit ce petit passage sur la toute fin, c’est le plus sympathique de tous, juste quand il n’y a que des synthétiseurs. Du coup, je trouve ça un peu long et pas très passionnant. C’est paradoxal venant de quelqu’un qui n’écoute que des trucs chiants et sans blasts avec des titres qui durent une plombe et qui sont basés sur deux ou trois riffs. Attention, ici c’est bien fait et je pense que tout amateur des références norvégiennes suscitées pourrait y trouver son plaisir, mais je suis plus de l’école Arcturus, Peccatum et Solefald et que le chant uniquement black et monotone n’a pas aidé non plus à me passionner pour tout ceci. Oui, je sais, mais j’assume tout ceci pleinement et puis ici ça va beaucoup trop vite pour moi.
Vous allez me rétorquer que ça m’apprendra à consommer des substances illicites, que ce soit pour le principe, mais surtout en réunion de travail. En fait, si vous voulez, je ne pourrai pas dire le contraire, mais la bonne foi qui me caractérise dira que c’est de la faute du label qui m’a bien induit en erreur sur le fait de ne pas être en mesure de bien décrire la musique d’un de ses poulains. C’est pourtant simple, monsieur du label End All Life Records, il te suffisait juste de mettre pour les fans de telle ou telle formation, celle que j’ai noté plus haut, parce que j’ai la flemme de réécrire les caractères spéciaux en norvégien. Généralement, les gens des labels ils savent te pondre ce genre de truc et bien là non, le gars il ne s’est pas foulé en fait. Et puis surtout, ça m’aurait couté moins cher, car la table de salon, elle coutait un bras. En plus, elle avait une valeur sentimentale: elle faisait partie de l’édition ultra limitée d’un live en Suède de Candlemass appelé Crystal Table. Bon, cela dit, je ne l’ai pas trouvé référencé sur Discogs ce fameux live et le vendeur a disparu subitement depuis cette transaction. Sacré Blake Judd va! Bref, elle faisait tout même bien dans la pénombre. Bon, j’espère que je vais monter en grade bientôt et récupérer quelques subsides pour le travail rendu dans cette auguste demeure pour la remplacer. La prochaine, je la prendrai en acier, mais attention, pas n’importe lequel d’acier, le modèle que je veux sera en acier valyrien et fait par les mains solides de Khal Drogo de Nocternity.
Et la note dans tout ça? Et bien je crois qu’on s’en fout en fait. De toute manière comme personne ne va lire cette chronique jusqu’au bout, je doute donc que quelqu’un va aller écouter le disque en question.
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