Je garde un souvenir ému et contrit de ma toute première, mais ô combien laborieuse, chronique sur Thrashocore : il s'agissait de
Void, le premier album de
WOLVENNEST. Quelques jours avant la fin de cette maudite année 2020, les Belges ont déposé au pied du sapin Bandcamp leur seconde offrande intitulée
Temple sous format digital, sortie depuis le 5 mars 2021 chez Ván Records en format physique. Il y a trois ans, je n'avais de cesse d'encenser aussi bien le groupe que ce fameux premier album. Aujourd'hui, je ne renie en rien tout le bien que j'avais pu en dire à l'époque, je persiste en signe,
Void est un excellent album qui suscite encore chez moi de vives émotions (j'ai même pris soin de le vérifier). Qu'allait-il en être de
Temple ?
Ouille, arf, outch, WTF, cœur brisé, choisissez le terme que vous préférez, mais là, j'ai mal à mon occulte !!! Mais que s'est-il donc passé ? Le charme serait-il définitivement rompu ? Aurais-je par le passé succombé trop facilement ? Un crush certes assumé, mais finalement vite retombé ? Mais d'abord, pourquoi me remettre en question ? Je ne suis peut-être pas à l'origine de ce désamour soudain entre WOLVENNEST et moi et après plusieurs écoutes attentives, j'ai finalement trouvé quelques explications.
On va pas se mentir, le premier problème de Temple est sa durée : 1h17 au compteur et quand il s'agit de se l'enfiler en boucle pour en dire quelque chose, faut se le farcir et fichtre ce que ça m'a paru long ! L'abus de plages d'ambiant/claviers peu originales qui n'apportent rien - ce qui n'était pas le cas sur
Void - est dangereux pour l'attention auditive, on devrait créer un sticker à mettre sur les disques, comme ce bon vieux "Parental Advisory - Explicit Lyrics". Ouh ! le vilain flagrant délit de remplissage !
Ensuite, les masques (non, non, pas les FFP2) finissent de tomber, et en ce qui me concerne, ce n'est pas une surprise. Après trois déceptions en live, Sharon Shazzula semble de plus en plus devenir ce que je pressentais, l'argument belle gosse avec la panoplie "silhouette vampiresque - cheveux de jais - yeux charbonneux". Elle chante de moins en moins souvent et lorsqu'elle prend le micro, il s'agit toujours et encore plus de récitations que de véritables exercices vocaux. Soit elle a pris conscience de ses défaillances, soit on arrive à la DLUO du produit marketing "belle et ténébreuse sorcière". En tout cas, chez moi, ça ne passe plus. Et puis, ce "Souffle de mort"... On frise le ridicule tant sur le texte que sur le ton caricaturalement menaçant qui n'effraie personne. Au secours !!!
Enfin, et non le moindre des défauts de cet album, c'est le sentiment profond d'un manque de travail et d'inspiration. Les Belges, certainement au fait de la hype qu'ils ont suscitée, se sont reposés sur leurs lauriers. Je veux bien croire qu'ils se contrefichent des sept péchés capitaux (ils sont so evil, ne l'oublions pas), mais je ne leur pardonnerai pas cet excès de paresse. On s'ennuie souvent et longtemps : zéro prise de risque pour zéro coup d'éclat flamboyant, peu de frissons parcourant l'échine, pas un poil ne se dresse fièrement. Ils pensaient peut-être pouvoir continuer à séduire avec les mêmes ficelles. Ça a très bien fonctionné jusqu'ici, continuons ! Eh bien non, les ficelles sont soit trop grosses, soit sur le point de rompre. Les ambiances psychédéliques occultes et rituelles se sont délitées, ont perdu de leur piquant diabolique. De la belle camelote, en somme, pour qui n'y regarde pas de trop près...
Il y a quand même quelques meubles à sauver dans ce
Temple : "Succubus", digne d'intérêt grâce au featuring de TJ Cowgill de KING DUDE et son chant de crooner démoniaque, ça fait toujours son petit effet, "Swear to Fire", bien que trop longue, mais offrant une bien belle ligne de basse ou encore "Disappear". Ces deux derniers titres, dénotant particulièrement avec le reste de l'opus, auraient pu légitimement trouver une petite place sur
Void, faisant presque, je dis bien presque, jeu égal d'un point de vue qualitatif avec celui-ci. Il serait malgré tout malhonnête de ne pas rendre justice à celui qui s'en sort haut la main, le guitariste Marc De Backer alias Mongolito, dont le jeu aérien et vaporeux continue de rehausser l'ensemble, à tel point que le fossé semble se creuser entre lui et ses comparses. Allez, j'ai quelques scrupules et ça ne me réjouit pas tellement de dire autant de mal de WOLVENNEST, alors je distribue un dernier bon point : l'album bénéficie d'une production soignée et d'un son de très bonne qualité. En définitive, trois bons (mais pas excellents) titres sur huit que comprend cet album de 77 minutes, c'est un peu léger comme moisson. On est loin du Chemin de Croix, mais on ne risque pas l'Assomption.
Première réelle et grosse déception de l'année 2021, WOLVENNEST est tombé dans le piège de la facilité, s'est contenté de proposer un sous-
Void, le panache soufré et le souffle du Malin en moins, et s'est claquemuré dans son
Temple de vanité.
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