1. Salut ! Je suis Dead du webzine metal français Thrashocore et avant de commencer, merci de m'accorder un peu de votre temps. Ma première question sera très classique : pourrais-tu nous présenter le groupe et nous résumer votre histoire jusqu'à aujourd'hui ?
[Alessandro] Salut Dead, merci à toi pour l'interview. Bien, tout a commencé il y a quelques années, plus précisément vers la fin des années 90. A ce moment, alors que je commençais à jouer avec des groupes de death metal, je pensais à monter un nouveau groupe avec un son doom gothique, le genre dans lequel je suis depuis que je suis enfant. Alors j'ai immédiatement contacté Andrea Chiodetti à la guitare (qui joue aussi avec Grimness et ex-Spiritual Front) et Francesco Sosto aux claviers (ex-Spiritual Front comme Andrea et musicien de session pour Klimt 1918), d'abord parce qu'ils sont de très proches amis puis parce qu'ils étaient les meilleurs interprètes pour commencer ce projet. Alors nous avons commencé à nous 3, mais parce que nous nous sommes rendu compte qu'il était vraiment très difficile de trouver d'autres musiciens qui correspondaient à nos idées, il y eu un break. Dans les années qui suivirent, nous avons eu d'autres expériences musicales qui nous ont temporairement écartés de notre projet jusqu'à la fin de 2005. Il y eut quelque chose qui a suscité l'intérêt de notre vieux projet doom gothique, certains événements et rencontres qui ont tout rendu possible. Nous nous sommes retrouvés et nous avons réarrangé ensemble le vieux matériel avec le batteur Jonah Padella (Grimness), mon vieil ami et bassiste Davide Pesola (avec qui j'ai partagé mon expérience dans Klimt 1918) et finalement Marco Benevento (chanteur et tête pensante du groupe de doom romain How Like a Winter). Il était le lien manquant et grâce à lui, nous avons trouvé le bonne formule pour réaliser DAYS OF NOTHING. L'évolution de cet album semble être une histoire tiré d'un bouquin, mais c'est comme un coup du destin pour nous, et c'est pour cette raison que nous en tirons un certain plaisir.
2. "Days Of Nothing", votre premier album sortira le 22 octobre 2007 et il est déjà signé par Candlelight Records. Je suppose que ça doit être une bonne récompense pour vous. Comment cela s'est-il fait ?
[Alessandro] L'offre de Candlelight fut assez inattendue et exceptionnelle. Après la sortie de l'album nous avons reçu avec beaucoup de plaisir de nombreuses propositions de contrats et nous étions prêt à signer sur un autre label européen très connu. Mais Candlelight est soudainement revenu et nous a fait une telle offre qu'il était impossible de dire non ! tout a été très vite et excitant, et en à peu près 10 jours nous avons signé avec eux. J'ai toujours aimé ce label historique et c'est un grand honneur pour nous d'avoir la chance de travailler avec eux.
3. Votre style semble être un mélange de différents styles de musique, du gothique au doom ou même avec des éléments dark metal. Comment définirais-tu votre style et que peut-on attendre de ce premier album ?
[Alessandro] Pour parler grossièrement, notre style pourrait se définir simplement comme du doom gothique. En gros notre but est de réinterpréter à notre manière un son qui semble avoir été abandonné ces dernières années.
4. J'ai lu que "Days Of Nothing" avait été mixé aux studios Outer Sound par Giuseppe Orlando de Novembre et le son est absolument excellent. Comment s'est passé la collaboration avec lui ? As-tu pu trouver un peu de temps pour écouter le dernier Novembre entre deux sessions de travail ?
[Alessandro] Giuseppe est très talentueux et a fait un excellent travail ! Même si nous n'en attendions pas moins de lui, nous avons été quand même surpris du résultat sachant que notre budget était limité. Il doit y avoir une raison car la plupart des groupes italiens (mais aussi européens) viennent aux studios Outer Sound pour enregistrer et mixer leurs albums. Nous n'avons pas rien entendu de leur dernier album, si je ne me trompe pas, ils n'ont pas encore commencé l'enregistrement pour l'instant (ndlr: l'album va sortir dans une semaine).
5. Y aura-t-il une tournée pour promouvoir ce premier album ?
[Alessandro] Oui, nous avons déjà commencé à nous bouger en ce qui concerne les concerts afin de promouvoir l'album dans toute l'Europe. Nous arrangeons également notre set en espérant organiser des concerts à courte durée.
6. J'ai lu dans votre biographie que vous "attendiez la juste fin de ce monde mauvais et cruel". Alors qu'est-ce qui vous rend si malade dans ce monde et comment penses-tu (ou espères-tu éventuellement) que l'humanité va mourir ?
[Francesco] Ce que nous n'aimons pas dans ce monde, est que nous ne prenons aucun plaisir à apprécier la simplicité des choses, et c'est un fait qui concerne tout le monde, en excluant personne. De plus, ces temps se distinguent par un manque de respect pour tout et tout le monde, plus on te baise, plus on prend du pouvoir, c'est la loi. Tout ce que les gens apprécient est superficiel. Prend la musique par exemple. De nos jours, quelqu'un écoute une chanson pour la première fois, l'aime et l'écoute 10 fois de plus, puis quand ça l'ennuie, la jette. Et qu'est-ce qu'il lui reste intérieurement de cette chanson ? Rien. C'est à cause de cette manière de "consommer" qui a aussi investi le business de la musique. Je pense qu'un jour, l'humanité sera engloutie par une énorme apocalypse. Mais nous le concevons comme un événement positif plus que négatif, ça serait une chance de remettre tous les compteurs à zéro et de recommencer.
7. Je suppose qu'on peut trouver ces pensées dans les textes de l'album mais peux-tu nous en dire plus concernant les thèmes que vous abordez dans les paroles ?
[Francesco] Oui, le concept de Days Of Nothing vient du constat que j'ai fait précédemment. C'est un album qui parle de l'apocalypse à venir et d'un homme qui vit ses dernières heures dans la détresse, cherchant son âme pour comprendre ce qu'il a fait de mal dans sa vie. Bien sûr il y a d'autres sujets tels que le cynisme, le quotidien et l'aliénation de l'homme. Nous parlons aussi de la mort, et elle est vue d'une manière aussi positive que l'apocalypse, c'est quelque chose qui nous libère des abus du pouvoir que nous subissons jour après jour.
8. Tu sembles être très pessimiste en ce qui concerne l'existence et la vie de tous les jours. N'attends-tu rien de la vie personnellement ?
[Francesco] La seule chose que nous attendons de nos vie est de continuer à vivre pour la musique, c'est notre salut, la seule chose en laquelle nous croyons. Ce groupe n'a pas pour but d'être un hobby ou une distraction pour tuer le temps, mais plutôt une sorte de mission. Nous avons le sentiment d'être nés pour faire de la musique, indépendamment de sa qualité bonne ou mauvaise, par conséquent nous espérons jouer autant que nous le voulons.
9. Maintenant une question très provocante : que faites-vous en dehors du groupe ?
[Francesco] Tu sais, parce que nous ne sommes pas des rockstars et étant donné que de nos jours, ils est quasiment impossible de gagner sa vie en faisant de la musique (je parle du partage de fichiers, du téléchargement, internet etc.), nous avons nécessairement des boulots "normaux".
10. Qu'écoutes-tu en ce moment ? Des albums de metal (ou non) à recommander ?
Paradise Lost – In Requiem; Editors – An End has a Start; Ministry – The Last Sucker; Pink Turns Blue – Ghost; HIM – Venus Doom.
Interpol – Our Love to admire; Angels of Light – We are Him.
11. Excepté Lacuna Coil, Novembre, Ephel Duath, Rhapsody ou peut-être Addiction Crew (un groupe très connu sur Thrashocore), la scène metal italienne n'est pas très connue dans le monde (la scène française est pire c'est sûr...). Qu'en penses-tu et connais-tu d'autres groupes à découvrir absolument ?
[Alessandro / Francesco] De mon point de vue, la scène italienne est très valide et compétitive, regarde juste des groupes comme Klimt 1918, Room with a View, Spiritual Front, How like a Winter et le même Grimness dans lequel Jonah et Andrea jouent, ils font de la bonne musique. Entre autres je vous recommande de jeter une oreille à nos amis de THE SUN OF WEAKNESS. Leur dernier album TROMPE L'OEIL est très intéressant. Le problème est que parfois, il y a un manque de confiance en les groupes italiens, probablement due au fait que dans un endroit aussi magnifique et ensoleillé comme le notre, un groupe qui joue du metal dépressif et mélancolique a moins de crédibilité. Bien au contraire, l'Italie n'est pas comme ça. Vivre en Italie en tant que touriste est une chose, mais si tu vis vraiment ici c'est bien différent, il y a des aspects très négatifs qu'on ne réalise qu'à partir du moment où l'on y vit.
12. Merci pour l'interview. Les derniers mots sont pour toi !
[Francesco] Si j'avais une raison de recommander cet album, je vous dirais de l'acheter car c'est un travail réalisé en toute sincérité et avec les tripes. Nous avons fait cet album parce que nous le sentions et que nous voulions réagir aux déceptions que nous rencontrons constamment le long de notre chemin et que nous avons enfouit sous la musique, qui est la seule chose que nous avons pour combattre nos souffrances.
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Traduction par
Dead
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