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Discussions autour de la Saison De Rouille

Interview

Discussions autour de la Saison De Rouille Entretien avec Karl S. (2012)
Saison De Rouille, projet français qui a sorti cette année son premier opus nous en dit un peu plus sur ses inspirations et ses motivations !

1) Salut Karl ! Pour commencer, plutôt que de partir sur un classique type 'Présente le groupe", je me demandais plutôt dans quel but a été créé Saison de Rouille ? Qu'est ce que vous (toi et ton acolyte) vouliez faire passer au travers de ce projet ?

Karl : Il n’y a pas eu de but clairement défini au commencement de SDR. C’est davantage une longue maturation, au cours de l’année 2011, quand DANISHMENDT entrait dans une longue et irrémédiable agonie. J’avais rencontré Sébastyen d’Opium Dream Estate quelques mois auparavant et nous avions sympathisé. Je lui ai proposé de travailler avec moi pour un projet aux contours flous mais à l’intitulé tout trouvé « SAISON DE ROUILLE ». Je voulais que s’épanouissent mes influences plus personnelles, via des chansons composées et enregistrées dans une certaine urgence, et ainsi y exprimer mes angoisses, mon univers littéraire et philosophique.

2) Saison de Rouille semble être un projet collaboratif, comment est venue l'idée ? Le groupe a t'il été monté comme tel ou alors les relations avec d'autres musiciens ont conduit à les inviter pendant la production de l'album ?

Comme je te l’ai indiqué, l’idée m’est venue alors que DANISHMENDT vivait ses derniers mois. Je ne voulais pas reproduire l’organisation d’un groupe rock « classique », avec ce que cela implique en termes de socialisation, de travail de composition… Les ébauches des morceaux composant « Caduta dei Gravi » ont été accouchées rapidement et sans douleurs. Je ne voulais pas les confronter aux points de vue d’autres musiciens, je préférai qu’elles soient brutes et imparfaites, et leur laisser la possibilité d’être enrichies plus tard, notamment en concert. Et l’idée d’un projet collaboratif avec des musiciens appréciant cet univers m’intéressait davantage par l’aspect éphémère de leur participation. Mais 3 des intervenants du premier cycle sont de la « famille », il n’y a que PH que j’avais contacté suite à une annonce. Cependant, SDR est en train de prendre une forme plus « classique » actuellement, avec la participation de musiciens qui veulent s’investir pleinement, au moins pour le second cycle en cours de composition.

3) "Caduta Dei Gravi" est sorti sur 6 structures, c'est rare de voir une co-production aussi étendue ! Pourquoi ce choix ? Une question de logistique, de budget ou simplement une volonté de faire de Saison de Rouille une entité très collaborative ?

Ce choix d’une large coprod tient aussi bien à une démarche éthique que pragmatique. J’entends par là que tout comme le projet je voulais travailler avec plusieurs structures afin de rencontrer des individus vraiment motivés par SDR, mais aussi mutualiser les coûts et les réseaux, et ainsi, dans une période critique pour les labels, limiter les coups durs. Il ne faut pas négliger la variable « hasard »non plus : je ne pensais pas recevoir autant de réponses favorables ! D’ailleurs, la version CD « deluxe » paraîtra en janvier grâce à une nouvelle coprod, composée des labels « Le Crepuscule d’un soir » et de « Necrocosme ».

4) Quel est la symbolique que tu souhaitais développer avec l'artwork ? Qui s'est occupé de ce travail ?

Le visuel fait écho à la thématique dominante de ce premier cycle : le corps comme lieux de tensions, de frustrations, d’enjeux individuels mais aussi politiques. En travaillant à partir de ces planches anatomiques, je voulais rendre compte de l’éclatement, des stigmates, mais aussi des espoirs dont est porteuse notre chair. Julien, ancien batteur de DANISHMENDT et illustrateur de formation, a réalisé l’ensemble graphique.

5) Caduta dei Gravi sonne de manière très industrielle, je suppose donc qu'il y avait une volonté de faire une musique rythmique, martiale et d'apporter une démarche très mécanique dans la façon dont vous sonnez. Comment s'est passé ce travail sur l'industriel, ce sont vos influences qui sont sorties naturellement, ou alors vous avez vraiment exploré beaucoup de pistes pour finalement opter pour celle-ci ?

Les ébauches à l’origine de cycle ont été tracées très rapidement, d’où le côté compact et homogène de l’ensemble. L’approche « industrielle » liées aux sonorités froides et aux rythmiques aliénantes fait partie de ces influences qui ont façonné mon univers musical depuis longtemps. Je n’ai pas exploré d’autres démarches, tout s’est fait naturellement, si je peux dire. Dans le second cycle, en cours de composition, elles seront moins explicites, en raison d’une seconde batterie, plus « chaude ». Mais cette approche me sert toujours de base dans la composition des chansons.

6) Je pense qu'il y a aussi beaucoup -si ce n'est des influences- de résonances Black Metal dans votre musique. Un univers assez froid et sombre en somme, c'est un style musical qui te parle ?

Je ne partage pas vraiment ton point de vue. Au contraire je trouve que cette influence BM est résiduelle, cantonnée davantage à l’ambiance qu’à des plans précis. D’une culture métal très réduite, je ne suis friand que de ces groupes BM hétérodoxes comme DsO ou BaN, dont j’apprécie beaucoup l’univers depuis « The work… » et je considère le dernier volet de la trilogie comme l’un des albums 2012.
Il y a quelques passages qui peuvent, à la réflexion, rappeler le jeux blackisant de Florent, ex-DANISHMENDT, notamment à la fin de « Hypercéphalée », mais c’est peu de chose.
Le prochain cycle sera beaucoup plus « bluesy », et l’aspect métal devrait avoir disparu.

7) Comment s'est passé l'enregistrement ? Comment avez-vous procédés pour mettre en boîte l'album ?

Tout est DIY. Enregistré dans notre local miteux, avec notre matériel, entre janvier et mars. Il fallait surtout aux guitaristes le temps de s’habituer à travailler au casque avec un métronome ! Les programmations et les claviers posent peu de problème car intégrés au logiciel de MAO. Le violon a été travaillé en parallèle grâce aux compétences d’orchestration de PH. Le mixage a été réalisé à la maison et dirigé par Julien « l’illustrateur ».

8) J'aimerais avoir quelques éclaircissements sur la voix. La manière de chanter est très spéciale, que vouliez-vous représenter avec cette voix ? Paradoxalement, je la trouve très humaine, tout en donnant un sentiment de mécanisation extrême ainsi qu'un fort aspect ritualiste. J'ai bon ?

Je n’ai pas grand-chose à expliquer concernant la voix. Il n’y a pas vraiment de réflexion ni de technique précise. Elle est dans la continuité de ce que je faisais dans DANISHMENDT, débarrassée de ses oripeaux violents et puissants. La musique étant moins dense, je dispose davantage d’espace sonore pour me laisser aller à une forme de chant que je trouve approprié à mon univers, assez ritualiste et incantatoire tu as raison. Elle fait écho à certaines de mes influences dans le domaine de la « chanson française » ou de la folk sombre. Je compte bien explorer mes capacités vocales et évoluer vers ces dernières. Tout dépendra de la tournure des prochains cycles. Mais on peut déceler cette évolution sur le titre bonus de la version CD « Co(r)ps ».

9)Il y a aussi un côté Noise dans votre musique. Comment est né cet aspect ?

L’aspect bruitiste est très présent, liée à ma culture musicale. J’apprécie la noise dans ces différentes acceptions musicales : noiserock, noise indus, noisecore…la dissonance, la fureur et l’alambiqué sont partie intégrantes de mes influences. Il n’y a donc pas d’origine précise !

10) Le choix de donner des titres en français est assez peu courant dans un style comme le votre. Chanter dans votre langue maternelle était t'il une partie inhérente au concept de Saison de Rouille ?

Je ne peux pas mentir tout simplement. Chanter dans une langue autre que la mienne, uniquement pour des raisons sonores ou pour cacher une vacuité textuelle ne m’intéresse pas. Je veux exprimer musicalement ET textuellement certaines idées. Je reconnais que tout n’est pas encore totalement audible mais je travaille justement à ce que les prochaines chansons soient plus claires, mais jamais explicites. C’est un défi que j’aime relever depuis pas mal d’années.

11) Quel est le fil conducteur de la trilogie annoncée, quel est le concept global de cette oeuvre en trois parties, et par conséquent que représente "Caduta Dei Gravi" en tant que première étape de ce cheminement ?

Caduta est une forme d’introduction à SDR, un cycle qui présente le projet son univers, mais qui n’en a pas épuisé le propos. J’ai en tête de composer une trilogie, voire plus autour, de thématiques contemporaines et personnelles, en lien avec la crise systémique qui nous affecte. La première étant la ville et la route. Je ne peux en dire plus…

12) Pourras t'on voir Saison de Rouille sur scène d'ici peu ? Si oui, ou ?

A l’origine SDR devait être un projet éphémère, studio et collaboratif. Après mures réflexions et les retours critiques, j’ai suggéré à Sebastyen de préparer dès janvier des concerts pour le printemps 2013. Les chansons seront modifiées en fonction de la présence des musiciens. L’idée sous-jacente est que la présence de tous n’est pas obligatoire pour jouer en concert. Pour autant, je n’ai aucune date précise à proposer. De nombreuses associations et salles ont été contactées, et si certaines lisent cet entretien, qu’elles n’hésitent pas à me contacter.

13) Quelles sont vos influences musicales prédominantes, vos groupes repères et qu'est-ce que vous écoutez en ce moment chez vous ?

Au moment où je t’écris j’écoute la BO de l’exceptionnelle série « The Wire », après avoir passé le dernier LP de El-P ! Rien de très sombres et industrielles, en somme ! Certains groupes ont eu un rôle majeur c’est évident et en premier lieu les SWANS, CINDYTALK, FAUST, SOL INVICTUS, BaN, LUSTMORD et BASHUNG …pour couper court à deux référence dans les chroniques parues jusqu’à présent, je n’aime pas Godflesh et je connais très peu les Young Gods !

14) Quels sont vos projets à venir ? Vos sides-projects ou autres groupes sont-ils toujours actifs ?

Aucun projet parallèle concret à l’heure actuelle, une collaboration avec l’ancien bassiste de DANISHMENDT pour un projet « ambient- électro-kraut minimaliste » entre Deathprod et Tangerim Dream.
La priorité reste SDR qui me prend pas mal de temps, en cette une période où j’en dispose de peu pour des raisons personnelles !

15) Merci d'avoir accepté l'interview, si vous avez un mot pour nos lecteurs, la parole est à vous !

Merci de l’intérêt que tu as porté à SDR. J’espère pouvoir partager son univers autant que possible en 2013 sur scène et avec le prochain LP. Sans oublier la sortie de la version CD enrichie et assez différente, prévue pour janvier.

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