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Benighted nous parle de ''Carnivore Sublime'' et un peu plus encore

Interview

Benighted nous parle de ''Carnivore Sublime'' et un peu plus encore Entretien avec Julien (chant) (2014)

1- Je ne te ferai pas l’affront de te demander de présenter le groupe à nos lecteurs qui sont bien évidemment l’élite des métalleux alors pourrais-tu simplement nous faire un petit récap rapide sur votre disco, à base d'une anecdote par album?
Pas de souci :
-Benighted (2000), notre tout premier album autoproduit qui nous a fait signer tout de suite chez Adipocère Records et qui nous a mis le pied à l’étrier !
- Psychose (2001), nous a permis de faire notre première tournée française et le nom de Benighted a commencé à bien résonner dans tout l’hexagone
- Insane Cephalic Production (2003) est notre 1er enregistrement au Kohlekeller Studio en Allemagne, c’est avec cet album qu’on assoit vraiment l’identité du groupe avec ce death/grind teinté de black et hardcore et c’est aussi là qu’on trouve notre identité sonore qui ne cessera de se peaufiner par la suite !
- Identisick (2005) nous a permis de franchir un gros pas sur le plan international, cet album est encore cité en référence par de nombreux fans et nous a ouvert les portes de gros festivals européens !
- Icon (2007) signature chez Osmose Productions, arrivée du petit Kévin Foley dans le groupe derrière la batterie qui a 17 ans, ne sait pas ce que c’est qu’un blast-beat, et qui 6 ans plus tard se retrouve à jouer pour des groupes comme Sepultura, Sabaton, Decapitated ou Disavowed !
- Asylum Cave (2011) signature chez Season of Mist, notre meilleur album à l’époque, tournée européenne avec Morbid Angel, Hellfest, Summer Breeze, Wacken, Fortarock, Neurotic Death Fest… tous les plus gros festivals où on a pu jouer pour défendre cet album !
- Carnivore Sublime (2014), notre nouveau bébé, plus malsain que son grand frère et encore plus extrême, qui commence tout juste son œuvre et voit l’arrivée dans le groupe d’Adrien et Alexis à la guitare et la basse !

2- « Carnivore Sublime » est sorti depuis trois mois et a reçu un accueil quasi unanime, les chroniques dithyrambiques ont fusé, ça vous fait pas trop chier ?
Ah ah ! On essaie de bien le vivre, mais c’est dur ! Non, on est plus que ravis des retours de ce nouvel album, on en est vraiment très fiers ! L’édition limitée a été sold out en une semaine, les chroniques sont monstrueuses, et on a pu remarquer en tournée que nos fans connaissaient déjà les morceaux et les paroles ! Carnivore Sublime a rempli toutes ses promesses et a bien botté les culs ! Hé hé !

3- Comment s’est passé l’enregistrement ? Est-ce que l’album a pris forme rapidement ? Aviez-vous une idée de ce que vous vouliez faire avant d’entrer en studio (genre l’album le plus brutal du groupe, ce qu’il n’est pas loin d’être) ?
On n’avait en fait aucune idée de ce qu’il allait être, en plus on venait juste d’intégrer Adrien au poste de guitariste suite au départ de Liem, et tout s’est fait assez naturellement en fait ! On était très impatients de reprendre la compo avec ce nouveau line-up et mettre en commun toutes les idées qu’on avait emmagasinées depuis plusieurs mois. Le nouvel album était fin prêt à notre arrivée au studio après neuf mois de travail ensemble et de pur plaisir à écrire nos nouveaux titres.

4- Après l’accueillante cave de l’oncle Fritzl, peux-tu nous éclairer sur le concept autour de « Carnivore Sublime » ?
C’est encore un grand moment de poésie qui souligne une maladie qui est malheureusement bien réelle, c’est l’histoire d’un homme « état-limite » et les traumas de son enfance qui l’ont conduit à se construire dans l’angoisse de l’abandon et certains morceaux expliquent comment il ne supporta pas l’annonce de la grossesse de sa femme dans sa vie adulte, comment il dû la tuer et en manger des morceaux pour qu’elle ne le quitte jamais, jusqu’à remanger ses propres excréments pour empêcher sa femme de sortir de son corps. Un très joli programme pour illustrer à l’extrême une pathologie qui se répand de plus en plus du fait entre autres des disfonctionnements parentaux.

5- Il y a 2 featurings sur l’album (Michael Kern de Carnal Decay et Niklas de Shining), comment se sont-ils retrouvés sur l’album ? Le titre « Spit » sur lequel figure Kvarforth est très réussi et l’ambiance bien malsaine. Je me suis laissé dire qu’il avait eu recours à des pratiques assez ‘’particulières’’ en studio (à base de ceinture), tu peux nous en dire plus ? A-t-il fait des siennes également sur le tournage du clip ?
Je connais Michael depuis plusieurs années et c’est un vocaliste impressionnant avec une voix d’ours des cavernes énorme ! On jouait ensemble au Eisenwahn Festival un week end près du Kohlekeller Studio et après avoir assisté à leur concert, ça m’a sauté aux yeux et on lui a tout simplement demandé ce qu’il faisait le lendemain et si ça lui disait de venir poser des voix sur un titre avec moi, il a accepté et le titre June And The Laconic Solstice compte maintenant ses jolies vocalises de brontosaure sous stéroïdes ! Pour Niklas, je l’ai contacté par le biais d’un ami commun et à ma grande surprise, il a non seulement accepté le featuring mais a tenu à venir en studio avec nous pour l’enregistrer ! Il a fait un job hallucinant sur Spit, des voix sorties de nulle part, qu’elles soient glauques, agressives ou en chant clair, un artiste impressionnant ! Il a effectivement fait des râles de pendu en s’étranglant avec sa ceinture pour que ça fasse plus réel, et ça met une dimension encore plus malsaine à ce morceau ! Pour le clip qui doit sortir ce mois-ci, il a fait d’autres trucs absolument énormes, mais je vous laisse la surprise !

6- En parlant de featuring, est-ce qu’on t’en propose souvent Julien ? J’écoutais dernièrement l’album de Reanima et j’ai vu que avait posé ta voix sur un des titres.
Oui, je suis très ami avec Harry le chanteur de ce groupe autrichien. On m’en propose beaucoup oui, j’ai fait des apparitions sur les albums d’Aborted, Otargos, Recueil Morbide, Livarkahil, Absurdity, Emeth… Mais je ne les accepte en général que si je connais le groupe et si on a déjà joué ensemble sur des dates et qu’il y a eu un bon feeling. C’est très flatteur d’être sollicité de cette façon mais je ne peux malheureusement pas toutes les accepter.

7- Comment avez-vous fait le choix pour les reprises qui figurent sur le bonus de l’édition limitée ? Bon pour Aborted on comprend facilement mais sinon vous êtes fans de Rammstein et Machine Head ?
Le but de ces reprises était de rendre hommage à des titres qui nous ont marqués dans notre parcours depuis nos débuts, Aborted était bien sûr inévitable car on a toujours adoré ce groupe même avant de se rencontrer. L’album Burn My Eyes de Machine Head est juste un monument du métal surtout à l’époque où il est sorti, et Rammstein c’était plus un défi un peu casse-gueule de se dire, est-ce qu’on a les couilles de reprendre un titre comme Du Rieschst So Gut et le jouer comme si il avait été écrit par Benighted ? Le résultat a beaucoup surpris l’équipe de Season of Mist et nous a beaucoup surpris aussi pour tout dire ! Il a également fait l’unanimité auprès de la presse et des fans !

8- Il y a eu quelques de changements de line-up ces dernières années, ça n’a pas l’air d’avoir réellement impacté la musique de Benighted. Ça n’a pas été trop difficile de garder son identité après ces remaniements ? A quel point les petits nouveaux ont-ils participé aux nouvelles compos ?
On pourrait croire que l’arrivée d’un nouveau membre aurait pu nous mettre la pression pour un nouvel album mais je crois que c’est paradoxalement celui qu’on a enregistré avec le plus de sérénité. On était très confiants des morceaux qu’on avait écrits en répète et on avait hâte de leur donner notre son sur album ! Dans Benighted, on compose toujours à cinq avec les riffs que les uns et les autres amènent avec une idée de morceau. C’est un vrai travail d’équipe et le nouvel album en est encore la preuve vivante ! Non seulement l’identité de Benighted n’a pris aucune ride avec ce nouvel opus mais elle s’est même affinée et renforcée vers quelque chose d’encore plus malsain et dérangeant. Et juste pour te donner une idée de l’investissement d’Adrien, c’est lui qui a dû amener 60% des riffs de l’album, ce qui est énorme ! Nous sommes très fiers de le compter parmi nous et l’arrivée d’Alexis a été très bénéfique aussi même si il a rejoint le groupe après l’enregistrement !

9- Avec tous ces changements Benighted a phagocyté le line-up de F Stands For Fuck You, est-ce qu’on peut s’attendre à un peu plus de grind n’ roll chez Benighted ?
On a toujours eu un coté rock n’roll mais relativement loin de l’univers de F Stands… Le groove a toujours été un élément important de notre musique et ça parle énormément aux nouveaux arrivants aussi ! On a un line-up monstrueux aujourd’hui et c’est un pur bonheur de mettre le feu aux scènes avec cette formation !

10- Avec maintenant 7 albums au compteur est-ce que ça ne devient pas difficile de planifier une setlist qui plaise à tout le monde (même si les premiers albums ne sont pas joués) ?
Non, parce qu’on aime beaucoup amener de nouveaux titres quand on a un nouvel album à défendre, et il est facile au vu des réactions du public de repérer les titres qui marquent le plus et qui mettent le plus le feu !

11- Vous avez prévu de filmer votre concert au Sylak pour un futur DVD. Est-ce qu’on peut s’attendre à quelques surprises ou ce sera du classique en terme de setlist ?
Il y aura effectivement une set-list qui mélangera nos classiques que les fans attendent avec d’autres titres qu’on n’a pas l’habitude de jouer, mais on va profiter de l’occasion pour faire quelques surprises au public mais on ne peut pas encore en dire plus !

12- Vous êtes stéphanois, y a-t-il des groupes sympas de cette charmante ex ville minière à nous faire connaitre?
On vous recommande surtout les excellents High For A Dive et Mithridatic sur Saint-Étienne, et le groupe de pop-rock d’Adrien et Alexis Doorsfall qui est vraiment énorme !

13- Le brutale coalition tour vient de se terminer, une petite anecdote pour nous faire rêver?
On vient de passer une tournée avec nos frères de Loudblast qui restera gravée dans nos mémoires, et dans notre peau aussi puisqu’on s’est tous faits faire le même tatouage pour sceller cette fraternité qu’on s’est découverte entre les deux groupes ! Ces mecs-là sont juste géniaux tant sur scène qu’en dehors et on a hâte de les retrouver au Hellfest et au Motocultor ! On vient juste de se voir au Lézardos festival ce week end et j’ai encore du mal à m’en remettre ! Ah ah ! Cette tournée a été géniale de bout en bout, que ce soit l’affluence, l’ambiance ou l’organisation, tout était parfait ! Comme anecdote, je pense à la date de Poitiers où j’ai fait chanter joyeux anniversaire au public entre deux morceaux pour Kévin, les Loudblast et le crew sont montés tous montés sur scène pour chanter aussi avec un beau gâteau et une bougie, et John notre tour manager a envoyé une tarte à la crème en pleine face à Kévin ! On a ri à en prendre mal au ventre, il a joué les deux derniers morceaux avec des morceaux de crème et de croûte plein le visage et sa batterie était dégueulasse !

14- Suite aux cascades d'Olivier lors du Brutale Coalition tour, il se murmure que vous aurez désormais la scène couverte de matelas pour éviter qu'un guitariste ne se casse le cou en faisant des pirouettes, est-ce vrai? On murmure également que "Experience Your Flesh" serait renommée "Experience Your Fail" toujours suite à cette cascade, pouvez-vous nous en dire plus?
Ah ah ! Oui, il nous a vraiment vendu du rêve ce jour-là, il a fait plus de 2000 vues en une nuit avec la vidéo de sa chute ! On ne sait toujours pas bien ce qu’il s’est passé, juste qu’il s’est pris les pieds dans un câble et que pour protéger sa guitare il a réussi à sauter sur le côté en se retournant ! Olivier est ceinture noire de judo, et heureusement qu’il a gardé ses réflexes parce que sinon il explosait son instrument ! Enfin, il n’a pas fini de nous faire rire avec cette chute !

15- Alors comme ça on se voit au Hellfest ? Vous aimez y jouer ?
Oui, on joue le samedi assez tôt, vert 12h je crois mais si c’est comme en 2012 où l’ Altar était blindée à la même heure et où on a reçu un accueil proprement hallucinant, je ne suis vraiment pas inquiet quant au moment inoubliable qu’on va passer là-bas, sans oublier tous les potes des groupes et du public qu’on croise durant tout le festival !

16- Vivez-vous de la musique? (On sait que non, alors révélez nous votre vraie vie, on veut tout savoir!)
Ah ah ! Oui effectivement on a tous un travail en dehors excepté Kévin qui vit de la batterie. Olivier est professeur, Alexis travaille comme acheteur dans une société et Adrien bosse dans un collège, et moi c’est à l’hôpital psychiatrique en tant qu’infirmier. Pour tourner, on doit prendre des jours à nos boulots respectifs, ce qui demande beaucoup d’organisation mais on a tellement de chance de vivre ce qu’on vit avec Benighted qu’on va pas se plaindre, c’est clair !

17- Benighted, bande de potes avant tout? Qu'est-ce qui vous ferait arrêter le groupe un jour?
Tout à fait, jusqu’à aujourd’hui c’est toujours sur cette base là qu’on s’est construit au fil des années, toujours avec des gens qu’on connaissait et qu’on estimait beaucoup humainement lorsqu’on s’est trouvé contraint de remplacer des membres. Je ne sais pas trop ce qui pourrait faire arrêter le groupe, surtout qu’on n’a jamais cessé de progresser sur le plan international d’années en années et qu’on a la chance de jouer partout dans des endroits fantastiques. Je pense que même avec une vie de famille et un travail à côté, c’est possible mais il faut avoir une famille compréhensive et capable de se débrouiller sans nous lorsqu’on est en tournée et un boulot qui te laisse un peu libre de ton planning. En ce qui me concerne, rien ne pourrait me faire arrêter, sauf si un jour je perds la passion que j’ai pour ce groupe, mais ce n’est pas pour demain, croyez-moi ! Hé hé !

18- Avec le recul quel est votre album préféré de Benighted ? Interdiction de répondre "le nouveau" !
« Asylum Cave » a été sans aucun doute celui pour lequel nous avons été unanimes pour la 1ère fois et sur lequel on n’aurait rien changé même avec plusieurs mois de recul. Le son est exactement ce qu’on recherchait, les titres sont très distincts et efficaces, avec notamment ceux que nos fans gueulent avec nous en concert comme « Let the Blood Spill », « Asylum Cave », « Prey » ou « Fritzl », et enfin l’imagerie de l’artwork dont je suis un fan absolu, un super boulot signé Sven De Caluwé (Aborted)

19- Vous écoutez quoi en ce moment ? Avez-vous des bons albums à nous conseiller ?
Le nouveau Aborted est démentiel de brutalité, il tourne en boucle dans ma voiture, le dernier Behemoth aussi est vraiment cool ! Pour la France, jetez-vous sur le dernier Loudblast qui est une tuerie et j’attends aussi avec impatience le nouvel album de nos potes de Kronos !!

20- Je te laisse le mot de la fin ! Stay Brutal !!
Merci à toi pour cette interview, on se voit sur les festivals d’été avec toute la famille du métal extrême pour de super moments de brutalité dans la fosse et la grosse bringue après ! Stay sick !

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Brutal Death / Grind - 1998 - France
  

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