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L'envers de l'hystérie

Interview

L'envers de l'hystérie Entretien avec Xavier (batteur) (2020)
Formé en 1996 non loin de Lyon, ou peu s’en faut, Hysteria a construit patiemment un édifice de death à tendance brutale, n’hésitant à le solidifier à coup de black et de mélancolie sous-jacente. Un bien beau mélange axé sur la qualité plutôt que la quantité, et dont le groupe nous livre ici les secrets de fabrication.
Entretien.


Attaquons pied au plancher avec cette première question, toute bête : il existe 10 ou 12 Hysteria à travers le monde, dont un en Occitanie. Certains de ces groupes étant plus vieux que vous, n’avez-vous jamais eu l’envie de changer de patronyme ?

Je ne savais pas qu’il y en avait autant ! Heureux de l’apprendre. C’est plutôt le « Mass » qui est chiant dans les recherches pour nous retrouver ou le morceau de Muse ou l’album de Def Leppard. Ce nom on l’a depuis le lycée en 1ère si je me souviens bien donc 27 ans que l’on entraine. Ce n’est pas maintenant que l’on va le changer, on est trop vieux !

Seconde question, plus sérieuse celle-là : pour les malheureux/étourdis/ignorants qui ne vous connaitraient pas encore (rayer la mention inutile !!!), pourriez-vous présenter succinctement le groupe ?

Pauvres malheureux qui ne nous connaissent pas ! Petit cours de rattrapage alors !
Formé en 1996, nous sommes un combo lyonnais de brutal death mélodique qui a évolué au fil des années vers un style black death.
Nous en sommes désormais à 2 EP et 3 LP dont notre dernier méfait qui est paru en Avril 2019 chez Adipocere records et qui s’intitule « From the Abyss… To the flesh ». Ce dernier contient, 3 nouveaux titres + 3 titres live enregistrés au Slylak 2015.

Bien, maintenant que les politesses sont faites et que tout le monde est détendu, j’aimerais avoir la réponse à quelque chose qui m’interpelle depuis un moment maintenant : « From The Abyss…To The Flesh » est sorti depuis environ un an et demi, dans le but, en gros, d’annoncer votre « retour » et de préparer le terrain pour la suite, quid alors d’un nouveau long-format ?

Il est sorti pour célébrer nos 20 ans d’existence sur les planches. Il fallait vraiment que l’on marque le coup et que notre nouveau bassiste Adrien apporte sa pierre à l’édifice HYSTERIA. Et ça faisait déjà un certain temps que l’on n’avait pas d’actualité. C’était l’occasion rêvé.
Et oui sa prépare un terrain pour la suite puisque les nouveaux morceaux sont vraiment l’esprit de notre « From the Abyss… »

Pour faire écho à vos sorties hors-albums, justement, vos débuts étaient très ancrés dans le death à tendance U.S., avec même ce petit côté Deicide (l’entame de « Taking Sides With The Devil » sur « Abyssal Plains Of Chaos » est particulièrement parlante à ce sujet). Votre style s’est depuis affirmé et personnalisé, bien que demeurant toujours très virulent. Peut-on cependant dire que vous avez étendu le cercle de vos influences, ou cela résulte-t-il d’une plus grande expérience ?

On a tout simplement évolué avec les années, car en 96 on était plus branché Death et nous nous sommes adaptés naturellement à l’évolution de la musique metal tout en gardant notre patte qui fait notre originalité. Ça vient assez spontanément, sans forcer et ça ne dénaturalise pas notre entité. On se modernise en toute logique comme un certain nombre de groupes l’ont déjà fait par le passé. C’est peut-être pour ça que l’on perdure aussi.

Vous êtes originaires du sud Est : avez-vous des liens particuliers avec des groupes de la région (je crois savoir que vous êtes proches des excellents Bliss Of Flesh). Je sais aussi que vous avez seulement changé de bassiste après toutes ces années. Un secret à nous livrer pour obtenir un si faible turn-over ?

Des groupes de la région et hexagonaux aussi : of course ! On aime bien rigoler et ne pas se prendre la tête. Nous sommes de bonnes pattes, on joue et on bringue voilà tout et de ce fait dans le milieu il y a possibilité de bien s’éclater !
Après beaucoup de groupes de potes n’ont pas eu notre longévité : RIP ! Dans la région on est un peu considéré comme les vétérans, seuls rescapés de l’air Death metal des années 90 ! Mdr !
Par curiosité je viens de visionner quelques flyers de nos past gigs et ça fait peur ! Les trois quarts des groupes ont disparus !
Pour les nommés les survivants ou pas ! : Aorlhac, Cainan dawn, Destinity, Mercyless, South of hell, Evohe, Bliss of flesh, Skox, Allobrogia, Hate supremacy, Blackness, Kemet, Cesspit, Svart crown, Deadly sins, Mithridatic, Diluvian…
Le secret de cette longévité et d’un si faible turn-over : La musique n’est pas notre buisness : c’est notre passion ! Avant tout, nous sommes tous des potes de longues dates. Je crois que l’on passe plus de temps avant et après les repets à parler de nos vies ou de conneries et boire des bières que de parler du groupe en lui-même.
Nos obligations professionnelles et familiales ont en toute logique prit le dessus et ce qui est tout naturellement compréhensible. Nous n’avions aucun désir de percer ou d’en faire notre métier donc très peu de contraintes de ce côté-là. Zéro stress et aucune animosité dans le groupe. On avance à la vitesse que l’on veut et personne ne décide pour nous.

En parlant de changements : j’ai remarqué voici quelques années celui concernant le logo : cela est-il dû à votre modification de style (plus moderne – rapport aux voix claires notamment - et touches black plus présentes comme dit précédemment), ou une envie de dépoussiérer un peu les choses ? D’ailleurs le black dans son ensemble semble être un style auquel vous êtes attachés, non ? Une école, en particulier ?

Pareil qu’au-dessus ! Faire évoluer son logo permet aussi de suivre la mouvance et on avait envie de changement. Le 1er qui a eu l’idée est Seth Siro Anton de Septic Flesh notre graphiste de l’époque qui trouvait que sur « When believers… » le logo ne collait pas du tout à l’Artwork. De fil en aiguille on l’a fait évoluer.

Comment êtes-vous rentrés en contact avec Seth de S. Flesh pour ce nouvel album (je précise ici que c’est lui qui a travaillé sur votre artwork) ?

Alors Seth a travaillé sur « When believers… » et sur « Flesh, humiliation… ». C’est notre pote de longue date Nicolas Bonniel de Metal Ink Tattoo qui a bossé sur le dernier artwork. Et c’est lui qui ferrât le prochain c’est sûre, on est plus que satisfait de son taff !
Seth, on l’a contacté tout simplement par mail pour la réalisation de notre pochette et au fil du temps c’est devenu une bonne connaissance. C’est un chic type, têtu quand même un peu concernant la direction artistique des projets car il y a certaines choses qu’il ne déroge pas ! C’est sa patte, sa marque de fabrique donc c’est non négociable ! Ce qui est tout à fait compréhensible aussi ! On est super content de ses 2 réalisations pour HYSTERIA et on adore Septic Flesh depuis leur début !

Et qui est ce fameux Kra Cillag qui partage le rôle de guest aux côtés de Necurat ?

Kra cillag est l’ex chanteur de Cristalium, chanteur actuel de NHSH qui a fait des backings sur 2 morceaux d’hysteria : Art of Evil et Heiress of Disease.

Qu’est-ce que l’arrivée d’Adrien à la basse a pu apporter au groupe ? D’ailleurs, a-t-il pu participer à l’écriture ou est-ce Thibault qui a « concocté » les parties de basse ?

Adrien a composé ses parties basses sur le dernier opus.
Il a apporté de la motivation, des idées nouvelles à la basse et aux chants : graves et aigues qui ont permis au groupe d’évoluer différemment vocalement et musicalement parlant.
Si bien qu’il a enregistré sur le dernier ses parties chants, chose que l’on n’a jamais pratiquée par le passé. On continuera ainsi car le rendu est terrible. Cela permet d’expérimenter aux chants des questions/réponses qui fonctionnent à merveille entre slyv’ et lui-même.

Vous avez une relation particulière avec Adipocère : dernier groupe à être produit par leurs soins à l’époque, puis premier groupe à rempiler chez eux. Cette entente est toujours au beau fixe ? Auriez-vous malgré tout des envies d’ailleurs ? Pourquoi ne pas avoir continué à l’époque avec Great Dane Records ?

Christian D’adip’ est un ami de longue date. On le connait depuis plus de 20 ans maintenant. Pour les 20 ans, Adipocère nous a proposé un deal que l’on n’ a pas pu refuser : la réédition de « Haunted…+ Abyssal » en vinyl et le dernier Album en Vinyl et digipack + patchs… Great Dane ne proposait que le digipack en série limitée. Le choix a vite été plié ! Nous gardons de bons contacts avec great Dane.

Développons si vous le voulez bien un des aspects les plus intéressants de votre Art, à savoir cette propension à développer les thèmes/sujets d’un album à l’autre : « Haunted By Words Of Gods » dont la seconde partie figure sur votre dernier album (et non sur le second comme on aurait pu s’y attendre), « Works Of Torments part 2 », ou encore « Blasphemous Writings » qui forme la seconde partie des « Ecrits Blasphématoires »…Cela sert-il à relier les albums entre eux ? Des suites sont-elles prévues à ces chansons ? Pensez-vous aux développements futurs d’un titre – ou ses suites – lorsque vous entamez l’écriture d’un titre ? D’ailleurs, comment sont choisis les morceaux qui auront droit à un second volet ?

Ouaw ! Alors là tu m’épates ! Avoir remarqué ce genre de détails, ça me fait énormément plaisir puisque je suis le parolier d’Hysteria !
Il y a des liens entre ces morceaux puisque le sujet traité est le même. Comme sur : « les écrits blasphématoires et « blashemous writings » qui est la partie 2 qui traitent du sujet des religions, des croyances…
C’est un petit clin d’œil aux albums passés. On s’est influencé des vieux Kataklysm ( Sorcery et Temple of Knowledge) qui avaient des chapitres dans les paroles, des suites… Ils ont arrêté ! Nous on continue.
Et oui des suites sont prévues dans le prochain puisque les paroles sont pratiquement terminées et traduites donc j’ai des idées en tête concernant des suites potentielles à des morceaux des albums précédents.

Vous qui semblez aimer les thèmes se développant sur le long terme, n’avez-vous jamais été tentés par la composition d’un album-concept ?

J’ai tenté sur le dernier que l’on est en train de composer de faire un album concept mais je n’y arrivais pas, c’était page blanche.
Donc pour le moment on est repartit comme en 14 à traiter des sujets qui nous tiennent à cœur et donc l’écriture arrive plus spontanément.
La nature humaine est tellement surprenante qu’elle ne cessera jamais de m’influencer.

Second axe de lecture de votre musique, et fin de cette interview, à travers l’étude de votre approche au « sacré ». Hormis votre premier mini, vos trois albums semblent suivre un chemin ; peut-on dire que cela se rapproche d’une quête pour vous ? Peut-on même avancer qu’Hysteria est un groupe, pardonnez-moi l’expression, « religieux », ou à tout le moins mystique ?

Nous ne sommes pas du tout croyant. J’ai presque envie de dire athée pour la plupart. Je n’ai pas les religions dans mon cœur mais ce n’est pas pour autant que je ne les respecte pas. On ne va pas parler de la messe mais une bonne vieille histoire de prêtre pédophile là ça m’intéresse plus déjà ! La période anxiogène que l’on vit en ce moment en est un exemple concret qui a influencé mon écriture sur le prochain. Les paroles d’Hysteria sont comme beaucoup de paroles inspirés d’expériences personnelles mais romancées et fictives. Certaines paroles s’ont la métaphore d’expériences vécues. On a aucun message a véhiculé qu’il soit politique ou religieux. La majorité des textes traitent de sujets qui m’ont inspirés : films ou documentaires. Bien sûre on exclut les comédies et documentaires animaliers ;)

En parallèle de ça, quand on lit les titres de vos chansons ou certains de vos textes, on s’aperçoit d’autre chose : vous faites énormément référence au tourment, au(x) vice(s) ou à votre incroyance au divin dans « O, Father » par exemple, de même qu’à la supériorité du « Moi » face aux dogmes. Serait-ce une définition du satanisme : être l’adversaire de dieu, donc croire en lui pour pouvoir s’y opposer ? D’ailleurs, quelle serait votre définition du satanisme ?

Je ne m’oppose pas aux religions, je donne juste mon avis sur la question sans influencer personne dans mon jugement.
Ma définition du satanisme est que je n’y connais rien ! Je ne lis rien là-dessus. Cela ne m’intéresse pas. Certaines personnes passent leur vie à se dire Luciférien, sataniste, vegan, conspirationniste… Ce genre de délires ou mouvements ne nous correspond pas du tout avec Hysteria. La vie est trop courte et déjà assez compliqué pour s’attarder à tout ça. Nous sommes là pour nous faire plaisir en composant en enregistrant, en performant en partageant notre musique avec autrui. L’essentiel est de se faire plaisir et de sortir de ton quotidien grâce à ta musique. Et tout ça sans se prendre la tête !

Je vous remercie d’avoir bien voulu répondre à ces quelques questions qui, je l’espère fortement, seront à même d’intéresser ou de faire découvrir votre formidable groupe. Les derniers mots sont pour vous !!!!

Merci à toi pour cette superbe interview. 1ère fois que l’on nous pose autant de questions sur les paroles, les croyances du groupe… ce sont des questions que l’on nous pose que très rarement dans les interviews. Tu es vraiment bien calé sur HYSTERIA puisque on s’est contacté lors de ton achat de « From the abyss… » sur notre bandcamp et que tu me disais avoir en ta possession tous les albums. Merci à toi pour ton soutient et à la pertinence de tes questions.
Petite information concernant notre activité du moment. Nous avons presque finis de composer la musique du prochain album, les paroles sont écrites et traduites. Reste à bosser tout ça, se préparer à rentrer en stud’ en 2021 et à sortir notre nouvel opus fin d’année. Pas simple de répéter en ce moment mais il semblerait que le confinement a du bon sur nous ! Ce qui est certain c’est que l’on n’a jamais été aussi productif en se voyant si peu ! Stay underground, Cheers !

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Blackened Death Metal - 1996 - France
  

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