Je souhaite remercier chaleureusement l'illustre Olivier « Zoltar » Badin (Zero Tolerance, New Noise, ex-Hard 'n Heavy, Terrorizer ...) pour avoir fait don à Thrashocore de cette interview. Zoltar fait partie de mes modèles et de ceux qui m'ont donné envie d'écrire, c'est donc un honneur de voir son travail apparaître sur notre modeste webzine ! (Keyser)
Bonjour Charléli ! Déjà, j’avoue connaître peu de choses sur les autres membres de CHAOS CATHARSIS, à part toi. Quel est leur parcours ? Est-ce que comme toi ils viennent avant tout de la scène black metal ?
Salut! Tout d’abord, pour ce qui est de Christopher Watt à la guitare, son cheminement s’en tient exclusivement à Chaos Catharsis et précédemment Unholy rites. Pour lui, ce groupe est son terrain de jeu pour composer tout ce qui lui vient en tête mais surtout ce qui est super violent haha. Il a évolué musicalement à travers les années avec ce groupe. Rodolphe Bernier, à la basse, avait pour sa part commencé à jouer avec nous dans Unholy rites pour ensuite jouer avec un groupe thrash metal mais il a vite rejoint les rangs à nouveau, probablement en quête d’un projet plus extrême. Pour ma part je ne viens pas principalement de la scène black non plus, c’est arrivé plus tard dans l’histoire. Mon parcours commence plutôt avec des groupes punk/hardcore, qui ne m’ont pas donné l’adrénaline dont j’avais besoin. Par la suite mon grand besoin de jouer du drum de différentes influences m'a mené à jouer avec des groupes de la scène Métal noir et depuis je ne cesse de me partager entre les deux styles.
C’est d’ailleurs plutôt étonnant : comment se fait-il que CHAOS CATHARSIS soit pratiquement ta seule expérience dans ce style ? Tu as ressenti le besoin de te frotter à quelque chose que tu n’avais pas pratiqué jusqu’à lors, malgré des codes différents ?
Je me suis toujours mis la barre très haut pour Chaos, je me suis toujours donné au maximum afin de me dépasser musicalement et physiquement, c’est pourquoi je n’ai jamais ressenti le besoin d’avoir un autre groupe Death. J’ai joué quelque temps avec mes amis de Unbreakable hatred mais ce fut que pour quelques spectacles. Aussi, mon investissement dans la scène Métal noir m’a toujours tenu assez occupé. Culte d’Ébola, Chasse galerie, Cantique lépreux, Mêlée des aurores et Acédia plus récemment j’ai aussi été session pour Forteresse et Crépuscule.
En quoi UNHOLY RITES était différent de CHAOS CATHARSIS ?
Unholy rites était notre début en tant que groupe, nous étions peu expérimentés à l’époque. C’est le groupe avec lequel on a fait nos tests et cherché notre son. Beaucoup plus black/death, nous chantions d’ailleurs en anglais à ce moment-là, comme bien des groupes qui commencent. Notre son a évolué ensuite vers quelque chose de bien plus brutal, plus à l’image des membres du groupe. Ça nous a pris environ trois ans afin d’y parvenir.
Qu’est-ce qui explique la longue période qui a séparé au final la formation du groupe (2008) et la sortie de votre premier vrai disque ? D’ailleurs, si je ne me trompe pas, il n’y a eu aucune démo ni enregistrement entre 2008 et 2016 non ?
Disons qu’il a fallu d’abord être en mesure de jouer convenablement de nos instruments avant de se dire qu’on était prêt à enregistrer. Nous n’étions pas particulièrement pressés de sortir un album non plus. Nous avons fait un démo de deux pièces en 2008 mais nous avons décidé de ne pas le sortir. Ceci dit, certaines pièces de Renaissance psychotique date de cette époque mais en version améliorée. Aussi, quelques changements de line up a un peu retardé la sortie de Renaissance psychotique.
Bien sûr, la première chose qui frappe chez vous, c’est l’utilisation du chant en français, cas assez rare à part du côté d’OUTRE-TOMBE de Québec City ou de SAVAGE ANNIHILATION en France… Pourquoi ce choix ? Et n’est-ce pas paradoxal d’utiliser le français alors qu’au final, il faut plus chercher du côté des États-Unis les racines de votre style et donc de la langue anglaise qui va avec ?
Oui, en effet c’est encore assez inhabituel dans le death metal d’utiliser la langue française. Je crois que cela vient du fait que j’ai joué avec des groupes de métal noir dont le chanté est en français. Tous les membres du groupe trouvaient que c’était logique de chanter dans sa langue maternelle. Je trouve qu’une fois qu’on commence à chanter dans sa propre langue, on ne le regrette pas. C’est plus facile de s’exprimer et d’être interpellée par le texte.
Je ne crois pas que l’anglais devrait être la langue officielle du death metal. C’est plutôt les chants graves, le style musical et la thématique macabre qui devrait le définir.
Je crois que personne ne devrait chanter en anglais à des fins de visibilité ou d’accessibilité. Si les gens aiment vraiment, ils passeront facilement la barrière de la langue.
D’ailleurs, vous avez aussi joué une reprise de DEEDS OF FLESH sur scène, est-ce que cela veut dire que vos influences viennent surtout de la côte ouest US ?
Nos influences sont plutôt variées. On a tous écouté beaucoup de black mais c’est sûr que nos influences majeurs sont plus death metal du début 2000.
On peut parler de Deeds of flesh, Hate eternal, Disgorge(us), Suffocation, Nile, Gorguts et Unmerciful,
Si on regarde côté européen et autres parties du monde il y a aussi Inveracity de Grèce, Ulcerate de Nouvelle zélande, Near death condition de la Suisse, Defeated sanity d’Allemagne pour ne nommer que ceux-là.
Nos influences viennent d’un bon death metal et non d’un endroit spécifique.
Finalement, si je regarde de plus près, TOUS les groupes auxquels tu as participé chantaient en français non ? C’est donc un choix conscient ? Après, j’imagine que le fait d’être basé à Québec City joue beaucoup aussi non ?
Oui c’est clairement un choix conscient. D’ailleurs on préfère dire : Ville de Québec! C’est notre langue natale et on en est fier. Une fois qu’on commence à chanter en français, on ne peut revenir en arrière selon moi. Je crois que ça permet de voir les choses différemment et de façons plus claires. L’idée d’originalité derrière ça me plaît aussi. Si jamais ça pouvait encourager des jeunes groupes à chanter en français nous serions bien content.
Cela dit, pourquoi ne pas avoir alors choisi aussi un nom français pour le groupe ?
En fait c’est deux mots français mais la disposition fait anglophone effectivement. On voulait quelque chose de simple et efficace. Le catharsis du chaos ne sonnait pas bien à nos oreilles.
On pourrait le traduire ainsi : le chaos a une symbolique puissante liée au vide, aux ténèbres créatrices et aux forces du mal. Tandis que Catharsis, en psychologie, est une sorte de purge des émotions négatives dues aux émotions refoulés. On parle donc d’une libération de toutes les oppressions internes dans un flux d’énergie malsaine d’une brutalité sans précédent.
Votre musique est assez tortueuse mais malgré tout, vous avez décidé de vous contenter d’une guitare. Pourquoi ?
On avait tout ce qu’il nous fallait avec un drum une guitare une basse et un chanteur. Notre chimie de groupe est parfaite ainsi. Ca fait plus de 15 ans qu’on est 4 membres. Nous croyons que c’est la meilleure formule.
Plusieurs de nos influences sont d’ailleurs des trios ou 3 instrumentistes plus un chanteur (Deeds of flesh, Dying fetus, Inveracity).
Notre façon de composer est simple et efficace, basé sur des bons riffs de guitare, qui sont la pièce maîtresse des chansons.
Après, certains de vos titres sont assez expansifs : plus de la moitié des titres du nouvel album dépasse les cinq minutes et « Océan de Vide » fait, lui, carrément plus de sept minutes… Vous n’aviez pas peur de ‘perdre’ vos auditeurs ?
Ça ne nous a jamais traversé l’esprit que de longues pièces de death metal pourraient être un facteur négatif au point de vue des auditeurs. Certaines pièces ont été rallongées, d’autres raccourcies. Chacun apporte ses idées et ça nous fait aller dans différentes directions. Les pièces sont souvent modifiées plusieurs fois avant d’être finales. Des fois 3 minutes des fois 7. Mais on ne calcule jamais le temps qu’elles durent afin de les raccourcir. On essaye seulement qu’elles soient originales, cohérentes et non redondantes mais surtout qu’elles nous plaisent,
À titre d’exemple, quelques pièces de plus de 5 minutes :
- Suspended in tribulation de Suffocation, 6 minutes 31 secondes.
-Annihilation of the wicked de Nile, 8minutes 37.
Et attention!
The endurance de Deeds of flesh……………….11 minutes 51 secondes.
Quelle est donc cette ‘extase dans la violence’ dont vous parlez dans le titre ? Une formule un peu choc ou est-ce que cela révèle quelque chose de plus profond servant de fil directeur pour tout le disque ?
Notre album parle de la nature humaine, du conscient, de l’inconscient. Ça reflète le plus haut niveau de perversion de l’homme qui trouve une jouissance extatique dans la violence envers autrui. C’est l’inspiration pour la plupart de nos textes, un sujet qu’on aime bien. La maladie mentale, la déchéance, le chaos ! Un peu comme le nom du groupe, le titre d’album se doit d’être simple et accrocheur.
Quelles sont vos prochaines activités ?
Pour l’instant on est en mode composition, vu l’impossibilité de faire des spectacles.
On travail fort sur le 3ème album qui se doit d’être aussi violent que les deux premiers. Ça prend beaucoup de temps pour peaufiner des pièces aussi techniques et rapides. On a très hâte de remonter sur scène afin de vous dévoiler le résultat de notre travail acharné!
Ce fut un plaisir de répondre à tes questions et merci à toi de t’être intéressé à Chaos Catharsis!
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