Satyricon + Keep Of Kalessin + Insomnium

C’était un grand jour pour moi. En effet, le seul groupe de metal que j’adore et que je n’avais jamais eu l’occasion de voir sur scène passait enfin en France. Je ne reviendrais pas sur les problèmes d’horaires qui m’ont valu de rentrer en bus + pieds et qui s’éclaircissent petit à petit : apparemment La Loco ne peut pas jouer de la musique avant 21H30. Si quelqu’un voulait confirmer et donner plus de détail, ça m’aiderait à comprendre…
Chose surprenante : c’est la première fois que je vois autant de (jolies) filles à un concert et à la vue de leur t-shirt, ces demoiselles ont l’air fan de black metal.

C’est avec une entrée des plus insipides qu’Insomnium commencera son set : les membres du groupes ont fait leur propre soundcheck et ont commencé à jouer sans aucune transition…
Les musiciens manquent clairement de jeu de scène et à part le chanteur charismatique, on ne se souviendra pas trop des autres qui se sont quand même un peu plus lâché au fil des morceaux.
Disposant de très peu de temps, le groupe axera malheureusement son concert sur le dernier album mais heureusement sur les meilleurs titres.
La musique étant assez lourde, le public restera de marbre pour mon plus grand plaisir mais il est vrai que cela doit être assez démotivant pour le groupe : d’un autre côté, ouvrir un concert de black metal avec du death mélodique est un chose à laquelle je ne me serais pas risquée si j’avais eu à faire ce choix.
Enorme déception : aucun titre du premier album ne sera joué. Adieux «Dying Chant» et «The Bitter End». Même le magnifique «Daughter Of The Moon» ne fut pas de la partie.
Seulement 7 pauvres compositions au final. Une personne près de moi était d’ailleurs persuadée qu’un rappel aurait lieu et que le groupe ne pouvait pas en rester là. Bref, un concert sympathique mais bien trop court.
La setlist approximative (il manque un titre du dernier album je crois, mais je ne saurais dire lequel) :

The Gale
Mortal Share
Closing Words
Drawn To Black
Bereavment
Devoid Of Caring ?

Après une courte attente, Keep Of Kalessin entre en scène. Alors que je pensais apprécier leur musique en live malgré le fait que je ne l’aime pas sur album, ce ne fut pas le cas : après m’être profondément ennuyé à admirer le guitariste ultra rapide, je suis allé me reposer sur les fauteuils en attendant Satyricon. Ce ne sera pas faute d’avoir essayé.

La pause fut cette fois ci plus longue et c’est devant une Locomotive pleine à craquer que les musiciens de Satyricon entrèrent sur scène sur la musique d’introduction de l’album Dark Medieval Times : «Walk The Path Of Sorrow» qu’ils joueront en entier. Des bougies noires installées tout autour de la batterie renforceront le côté black metal d’un groupe qui n’a plus grand-chose à voir avec ce à quoi il ressemblait il y a quelque année : un peu de noir autour des yeux et c’est tout. Satyr et Frost se sont entourés pour cette tournée de 2 guitaristes, un bassiste et une clavieriste.

Je ne sais pas si cela vient de ma déception du concert d’Insomnium ou du fait que je n’attendais pas grand-chose de Satyricon mais je me suis pris une très grande claque.
Satyr est un chanteur charismatique mais aussi très proche de son public, un peu trop proche par moment, surtout quand il prend une voix claire pour lui parler. Je n’ai cependant pas trouvé qu’il avait une attitude de star, chose que l’on semble lui reprocher : il avait l’air content d’être là et n’a jamais donné l’impression de vouloir jouer son set et partir au plus vite, ce qui est malheureusement de plus en plus fréquent lors des concerts.
Il fera chanter le public à plusieurs reprises avec son super micro monté sur un pied mi racine / mi serpent, notamment pendant le mythique «Dominions Of Satyricon». Les autres musiciens ne seront pas en reste et headbangueront tout au long du concert avec une mention spéciale à la claviériste assez frénétique par moments. Seul Frost se fera timide, caché derrière son immense batterie.
Bien entendu, je peux regretter qu’il n’y ait pas eu que des titres des trois premiers albums ; titres qui ont un énorme charisme en live. Cependant même des morceaux comme «K.I.N.G» ou «Now Diabolical» se sont révélés drôlement efficace et seul le trio «The Pentagram Burns», «Supersonic Journey» et «Delirium» m’aura déçu ce soir là.
Le groupe «finira» son concert avec un «Repined Bastard Nation» d’anthologie qui aura fait danser toute la fosse et au passage m’aura appris qu’il n’y a pas que des titres mauvais sur Volcano.

Puis l’ensemble des musiciens (sauf Frost) viendra serrer quelques mains avant de sortir de scène. Le problème est que quand un groupe s’amuse à ne pas jouer son titre phare avant le rappel, le public ne se donne pas la peine de demander le rappel (et ce n’est pas les habituels débiles de la fosse qui auraient pu pour une fois faire du bruit pour une bonne cause : et oui, malheureusement, on ne leur a pas appris que c’était mois stupide de crier pour qu’un groupe revienne sur scène que sur les parties calmes et en son clair d’Insomnium – ce sont des cas perdus apparemment…).
Finalement, les premiers rangs essayeront difficilement de lancer la mélodie de «Mother North» mais entre ceux qui ne connaissent visiblement pas cette époque de Satyricon et ceux qui sont trop fainéants pour y participer, l’effort semblera un peu ridicule. Cependant Satyricon s’en contentera et reviendra sur scène pour jouer «Raining Blood» de Slayer, titre qui lui aussi enflammera la salle. Le très passable tube «Fuel For Hatred» suivra avant que le groupe ne revienne serrer des mains et quitter à nouveau la scène.

A ce moment là, certains commencèrent à s’inquiéter : serait il possible que devant notre attitude pitoyable avant le rappel il fut décidé de ne pas jouer «Mother North» ?? La fosse s’est alors enfin réveillé et c’est sur le vacarme d’un tapage de pied collectif que le groupe revint sur scène pour la troisième fois pour leur très attendu titre culte.
Même si cela avait un air de «déjà vu», ce fut très plaisant de voir un des guitaristes commencer à jouer la mélodie chantable de «Mother North» pour nous chauffer avant les hostilités.
Après l’avoir joué une quinzaine de fois en boucle, ce fut parti pour 6 minutes de bonheur intense, minutes pendant lesquelles on ne peut que se sentir en admiration devant une composition aussi imposante.
Satyricon nous ce soir là offert un concert génial et plein d’énergie auquel je ne pourrais au final faire aucun reproche important : merci à eux !

Setlist :

Walk The Path Of Sorrow
Dominions Of Satyricon
Now Diabolical
Possessed
K.I.N.G
Du Som Hater Gud
The Pentagram Burns
Supersonic Journey
Delirium
God Of Thunder (reprise de Kiss)/Repined Bastard Nation

Rappel 1

Raining Blood (reprise de Slayer)
Fuel For Hatred

Rappel 2

Mother North

Juste avant de sortir de La Locomotive, j’aperçois Insomnium. Hésitant un moment, je vais finalement leur parler. Je leur explique, la gorge assez bloquée à mon grand étonnement, que j’avais adoré leur set malheureusement trop court. Mais surtout je leur avoue que je trouvais ça lamentable qu’il n’ait pu donner aucune interview ce jour là alors qu’il y avait eu au moins une demande (oui moi…). Bref je la ferais peut être par mail mais ce n’est pas avec si peu d’effort de promotion que leur label arrivera à les faire connaître à leur juste valeur. J’étais triste d’aller parler à l’un de mes groupes préférés pour me plaindre, j’en perdais même mon anglais. Je me suis d’ailleurs au final abstenu de leur faire remarquer que 22 euros pour des t-shirt d’un groupe de leur ampleur c’était du vol et j’ai préféré conclure sur le fait qu’il me tardait de les revoir, chose qui n’arrivera probablement pas de si tôt…