Shining + Hellsaw + Skitliv
Live report
Shining + Hellsaw + Skitliv Le 09 Décembre 2007 à Paris, France (Glazart)
Décidément, beaucoup de concerts intéressants au Glaz'art en ce moment. Benighted/Kronos le mois dernier, Dew-Scented/Severe Torture en février prochain et en ce dimanche pluvieux de décembre, SHINING, qui venait promouvoir son génial dernier album V-Halmstad, en compagnie de SKITLIV et HELLSAW.
SKITLIV commence peu après 20h30 dans une salle déjà bien remplie. L'intérêt premier de ce groupe est évidemment la présence au chant de Maniac l'ex-Mayhem et de Kvarforth le frontman de SHINING à la guitare. Restait à savoir si musicalement, l'intérêt persisterait. La réponse est malheureusement négative. Bon déjà je ne suis pas fan de doom alors le groupe évoluant dans une sorte de doom aux relents black, il y avait peu de chances que j'adhère. Mais la musique de SKITLIV est tellement lente et répétitive qu'il est difficile d'y voir quelque chose d'intéressant. Surtout que Maniac, toujours aussi allumé et portant une veste rose à capuche complètement ridicule, nous livre une performance à la limite du supportable avec un chant strident horripilant. Seul point positif à retenir: le côté dérangeant et oppressant de la musique du combo. Le public, plutôt amorphe, a eu semble-t-il les mêmes difficultés que moi pour accrocher.
HELLSAW prend vite le relai pour 45 minutes de black métal clichesque au possible avec corpse paints et grosses piques de rigueur. Légèrement plus intéressante que celle de SKITLIV car plus variée et mélodique, la musique des Autrichiens restera malgré tout d'une banalité rapidement lassante. Chant criard, gestuelle "evil" typique, riffs froids mélodiques en tremolo à foison, les ingrédients y sont mais il manque l'étincelle qui illuminerait des compos trop classiques et répétitives pour marquer. Des blast-beats n'auraient pas été du luxe aussi, histoire de brutaliser le propos. Autre source de mécontentement, le son beaucoup trop fort et un set interminable pour une 1ère partie.
Ca ne commence donc pas très bien. Mais bon, tout le monde est venu pour SHINING et les Suédois vont remonter le niveau. 22h30, c'est l'heure de la déprime! Ce qui n'empêche pas la foule parisienne de s'exciter un peu et de s'amasser vers le devant de la scène. Grosse peur, le son est médiocre mais par chance, il s'améliorera par la suite pour devenir même très bon. Niklas "Kvarforth" Olsson, LA star de la soirée, attire bien sûr tous les regards. On a entendu parler de scarifications en direct, de jets de sang voire d'urine mais il n'en fut rien. N'allez pas croire cependant que le show fut classique, Kvarforth est bien un illuminé. Son jeu de scène est très théâtral, à moitié couché par terre ou à genoux, se baladant dans tous les recoins de la scène ou emmerdant ses bandmates. Faisant des mimiques louches avec ses mains aussi ou s'adonnant à des danses du ventre assez personnelles. C'est bien connu, la musique de SHINING vient des tripes et le bonhomme vit sa musique à fond. Peut-être trop si on considère les nombreuses visites de sa main droite dans son caleçon mais bon! Le Suédois ne lâchera pas non plus sa (ses) bouteille de Jim Beam. Ah oui quand même, Kvarforth s'est écrasé une cigarette (taxée dans le public et ce ne sera pas la 1ère) sur le torse, il faut bien être fidèle à sa réputation! Alors bien sûr à côté de ce phénomène de foire, les autres musiciens semblent effacés, stoïques et pas trop dans le trip suicidaire (cf. quand ils firent les néo-métalleux en sautant sur place ou leurs bouilles souriantes notamment), même si Niklas, plus communicatif que ce que j'avais imaginé, leur rendra plusieurs fois hommage en les présentant brièvement. A noter que Kvarforth, suivant l'adage plus on est de fous et plus on rit, a laissé Maniac pousser la chansonnette avec lui pour un featuring de psychopates!
Bon et la musique dans tout ça? Hé bien logiquement pas mal de titres issus du dernier opus V-Halmstad ("Yttligare Ett Steg Närmare Total Jävla Utfrysning", "Längtar Bort Från Mitt Hjärta", "Låt Oss Ta Allt Från Varandra", "Besvikelsens Dystra Monotoni" et "Neka Morgondagen", c'est à dire tout l'opus excepté l'interlude beethovienne "Åttiosextusenfyrahundra"). Tant mieux, c'est le seul que je connais! J'avais quelques appréhensions quant à la retranscription sur scène de ces morceaux vu le nombre d'interludes acoustiques et de samples divers et variés mais ceux-ci franchissent plutôt bien le cap de la scène. SHINING a choisi de ne pas utiliser de samples, choix honnête et respectable. Revers de la médaille toutefois, la tension émotionnelle est moins forte. Et concernant les samples humains, c'est Kvarforth qui fait la fille qui geint! De son côté d'ailleurs, il y a eu de tout. Soit ses parties de chant étaient parfaitement retranscrites soit complètement gâchées par des approximations ou des improvisations bancales. Quoiqu'il en soit le gaillard a du coffre et a vraiment un chant très personnel. Je salue également le fait d'avoir surmixé la voix, c'est une initiative tellement rare qu'elle est à souligner! Et voilà que pendant près d'une heure et demie, SHINING nous aura embarqué dans son monde si particulier.
Krow: SHINING a certes joué la quasi-totalité des morceaux de V-Halmstad, mais a laissé la part belle aux autres sorties. Pas mal de morceaux de The Eerie Cold (dont "The Claws of Perdition"), "Submit to Selfdestruction" de Angst, un morceau de Within Deep Dark Chamber dont j'ai zappé le titre. Le II par contre a l'air d'être le grand absent du set. Il faut mentionner l'attitude de Kvaforth qui créé l'atmosphère à lui seul (car SHINING est Kvarforth, suffisait de regarder le concert pour se dissiper des doutes), mélangeant à merveille le malsain et le cynisme. Quelques blagues comme les fausses reprises de "Freezing Moon" et "De Mysteriis Dom Sathanas", quelques rires assez déroutants, juste assez pour laisser planer une ambiance façon "je suis votre pote les mecs mais au fond j'ai juste envie que vous creviez". J'ai adoré.
Deux premières parties dispensables, un excellent SHINING et un Glaz'art pratiquement plein, le bilan reste positif. Surtout que c'est ce qu'on a vu en dernier qui reste en mémoire. On regrettera juste le néant niveau merchandising vestimentaire du groupe et l'absence de rappel malgré l'insistance du public parisien. En ce qui me concerne, il ne me reste plus qu'à plonger dans les tréfonds obscures de la discographie de ce groupe au frontman si charismatique.
| Keyser 11 Décembre 2007 - 3038 lectures |
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