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Wacken Open Air 2007

Live report

Wacken Open Air 2007 Le compte-rendu
Du 02 Août 2007 au 04 Août 2007 à Wacken, Allemagne
Sodom: Pour fêter leur 25 ans de carrière, le groupe a fait revivre tous ses line-ups. Ainsi les ex-guitaristes vinrent sur scène recréer les époques de Sodom, certainement pour le plus grand bonheur des fans de la première heure. Dommage que ces fameux guests ne se soient fait remarquer que par leurs pains et l'imprécision de leur jeu. La prestation qui se pressentait riche et variée s'avéra au final plutôt décevante et la passivité des membres permanents n'a fait que confirmer cette impression.

Overkill : Place à un autre groupe phare du thrash des années 80 avec un chanteur sur-vitaminé qui déchaîne la foule dès les premiers riffs. Lumières, sons et jeux tranchants, Overkill prouve qu'il porte toujours aussi bien son nom. Brandissant une caméra numérique (offert par la maman à son anniversaire –véridique) au bout d'un bâton pour immortalisé ce passage en terres germaniques, le chanteur annonce qu'ils vont sortir un nouveau DVD ! Mais une bonne nouvelle n'arrive jamais seule et au milieu de leur set, composé des tubes de leur discographie, surgit un tout nouveau titre « Skull and Bones », extrait de leur tout aussi nouveau nouvel album !

Destruction : Marre de me sentir petite dans ce pays de géants, je me fabrique une petite colline avec les copeaux de sciure amoncelés à nos pieds. Aussitôt fait, je suis auto-satisfaite pendant 30 secondes, avant de me rendre compte que ma géniale initiative était immédiatement copiée… -_-‘ Mais j'ai pu assister au concert avec quelques centimètres de plus (qui font parfois toute la différence…) et ne rien rater des scénettes érotico-gore entre un boucher armé d'une tronçonneuse et des pom-pom girls sanguinolentes armées de leurs seuls atouts naturels (suffisamment de taille…). Bref, cela en dit long sur les goûts (douteux) du groupe mais pimente allègrement le show au final assez calme malgré l'agressivité groovy des riffs et le chant criard du chanteur qui s'est senti d'inviter sur scène les chanteurs de Rage, Communic et Overkill afin de reprendre tous ensemble un de leur tube. Dommage que certains n'aient pas eu le temps d'apprendre les paroles, ou tout simplement pour d'autres de connaître la chanson…

Possessed: Vétéran d'un black/thrash metal assez offensif, Possessed a délivré un show d'une rate intensité. Ceci s'explique sûrement par la présence de leur chanteur, seul et unique membre restant de la formation d'origine, qui est handicapé et en fauteuil roulant depuis qu'il a été touché en 1992 par une balle perdue lors d'une fusillade. Cramponné au fauteuil comme à la vie, sa voix et son charisme n'en étaient que plus grands et j'admire le groupe pour être passé outre le détail visuel et pour avoir gardé un musicien de talent à leur côté malgré son invalidité. J'ai assisté à leur performance sur l'extrême droite de la scène alors j'étais mal placée pour véritablement juger de la qualité du son mais le set était carré et les musiciens investis qui n'hésitaient pas à prendre de la place, bref, c'est bon d'être possédée !

Enslaved : C'est parfois la curiosité qui nous pousse devant certaines scènes et pour le cas de ce groupe ce n'était que la curiosité qui m'avait fait assister à leur show. Si Enslaved avait été un groupe de black metal, il ne l'est plus. Si Enslaved avait été un groupe « trve », bah il l'est encore moins. A la place se trouve un groupe lisse, brillant, soyeux, comme leurs cheveux (d'ailleurs j'aurai bien vu le guitariste mi-nudiste, les cheveux dans le ventilo vanter les mérites du dernier Petrol-Han). C'est assez déconcertant à voir surtout quand le groupe tente de revenir en arrière dans leur discographie mais sans toucher à leurs origines, comme s'ils avaient peur de se salir. A part ça, musicalement c'était du néo-Enslaved, mou et chiant, plaintif à souhait, bidon au niveau des passages pseudo lents et dépressifs et aussi consistant que l'intelligence de Paris Hilton sur les quelques « riffs » plus dynamiques… bref, que de l'apparence.

Rage : Malgré son nom, voici un groupe qui a perdu sa rage depuis un bail. En focalisant principalement sur les titres de leur dernier album, le set du groupe n'a pas emballé grand monde si ce n'est leurs fans inconditionnels des 5 premiers rangs et des curieux venus voir ce que donnait un groupe qui n'hésite pas à ramener son orchestre sur scène. Leur son est gros, énorme –orchestre oblige- mais ce n'est que pour mieux cacher la misère musicale. Rage est un des groupes qui confond puissance des riffs et puissance sonore, normal puisque des riffs puissants ils n'en ont pas ! A cela s'ajoute une présence scénique médiocre et peu charismatique.

Belphegor : Voici un groupe que j'attendais particulièrement au tournant. Séduite par le Belphegor en album je voulais avoir un aperçu de la bête en live. Les lumières s'allument sur un trio quelque peu hétéroclite, composé de M. Muscles, de M. Gay et de M. Tout le Monde chacun occupant bien un endroit de la scène, sans déborder. Au centre, M. Muscles, le chanteur sosie masculin de Kate Moss, qui ne fait que grimacer entre 3 syllabes quand il ne se met pas en pause caca pour jouer ou quand il ne fait pas de signes obscènes au cameraman qui ne voulait que lui tirer un portrait live de sa vulgarité. A droite, le gratteux que l'on ne remarque pas si l'on n'est pas posté devant lui. A gauche le bassiste, ce maigrichon qui s'agite de la langue à la seule vue de mon appareil photo et qui se la pète dans son costume de brigadier trop grand pour lui. Musicalement oui ça envoie et c'est sans doute carré mais le son dégueulasse sous le chapiteau blindé ne m'a pas aidée à m'en rendre compte. Malgré toute la positive attitude que l'on peut lire dans mes quelques lignes j'ai quand même envie de revoir le groupe dans de meilleures conditions avant de le bouder définitivement.

Secret of the Moon : J'arrive trop tard et ne peux assister qu'aux derniers instants du groupe dont on m'avait tant parlé. Si musicalement cette brève mise en bouche m'a creusé l'appétit, je suis restée assez sur ma faim quant à la prestation scénique. Musiciens qui ne se regardent pas, chanteur qui semblait être dans son propre monde… C'était décousu visuellement et c'est dommage. Mais je ne me permettrai pas de critiquer d'avantage avec le peu de matière que j'ai eu à me mettre sous la dent, le tout servi avec un son toujours aussi grossier sous ce chapiteau.

In Flames : Aaah ! Le groupe kikou-lol et tête d'affiche de ce WOA 2007 n'a pas manqué de se faire entendre. Autant vous dire que pour assister à Cannibal Corpse j'ai du subir la prestation mièvre du combo suèdois à mon grand regret. Son énorme, éclairage et vidéos à n'en plus voir clair sans oublier l'inévitable feu d'artifices, In Flames a été comblé d'effets pour un spectacle tout feu tout flammes comme l'auraient aimé les juristes de l'Eurovision. Tout le Wacken était là, tassé dans la boue à brandir briquets et téléphones portables écrans tournés vers la scène sur la demande du chanteur pour la chanson « love » de la soirée. Avouez que c'est beau quand même j'en verserai presque une larme. Mais bon, je n'ai pas été convaincue par les riffs multi saccades, ni par les mélodies typiques et tellement classiques du style, ni par cette attitude de chanteur pop trop anti-metal laul. Et puis bon les dreads c'est mignon mais pas quand ça s'agite et pour le coup je préfère encore Petrol-Han. Quant au spectacle, le pet enflammé à coup de briquet du gars à côté de moi m'a plus divertie et résume assez fidèlement ce que je pense du groupe !

Dimmu Borgir : Ah ce groupe que j'ai adoré par le passé, comme j'aurais aimé voir cette prestation quelques années plus tôt. Et oui, j'aurais été ravie d'entendre en live mes morceaux préférés de Puritanical Euphoric Misanthropia ainsi que de Death Cult Armageddon. J'aurais été aux anges devant la puissance du son, séduite par la retranscription quasi identique des passages symphoniques et des effets vocaux. J'aurais vénéré la présence des musiciens, leur charisme noir et blanc et leur jeu de scène épuré. Oui mais voilà, les temps ont changé et je n'ai été qu'agréablement divertie pas un groupe qui semble ne plus rien avoir à prouver. Manque d'agressivité, manque de patate malgré un Hellhammer qui envoyait comme un sourd derrière ses fûts. Dimmu Borgir est un groupe vitrine aussi lisse et distant qu'un modèle d'exposition, ils sont au-delà du professionnalisme, ils sont riches et ils le valent bien. En tout cas j'ai apprécié le set, pas trop chargé en morceaux du dernier album, ou alors c'est qu'ils m'ont pas marquée du tout, mais une rétrospective plus importante dans leur discographie n'aurait pas été pour me déplaire.

Avant de passer au compte rendu des deux groupes que je retiendrai et de loin de cette édition 2007, je tiens à passer mon coup de gueule.
Voilà que l'organisation du festival tient à faire une petite coupure juste avant Immortal afin de décerner des prix aux personnalités phares de la team dans le but de nous rappeler que sans les 20 à 30 personnes qui se tenaient sur scène, le Wacken n'aurait pu avoir lieu. Et alors, au lieu d'ovationner ces gens pour le bonheur qu'ils nous font vivre, voilà que la foule se met à scander « Immortal, Immortal », sans vergogne ni considération pour les personnes qui ont pu matérialiser ce désir de voir ce groupe sur une telle scène. J'étais outrée par cette attitude profiteuse et capricieuse, surtout en voyant que cette intervention n'a pas du tout empêché Immortal de commencer à l'heure. Franchement j'aurai bien botté tous les culs terreux qui se trouvaient autour de moi. Mais c'est vrai j'avais oublié… le respect c'est pas metaaal. Immortaaaal.
Voilà, c'est dit, je me sens mieux, merci.

Immortal : Qu'on se le dise tout de suite, n'attendez pas d'un groupe de ce genre une prestation à la Dimmu Borgir. Ils ne sont que 3 sur scène dont un qu'on ne voit pas derrière ses fûts, il n'y a pas de décors et pourtant, on ne peut lâcher des yeux ce duo charismatique et décalé. Si la musique est violente (les titres d'At the Heart of Winter et surtout de Pure Holocaust ont bien annoncé la couleur), l'attitude du groupe peut presque se lire au second degré. Derrière un masque de haine dégoulinant de sueur, au-delà d'un trve black metalleux en pleine catharsys, on peut voir en Abbath une espèce de clown-crapeau-farceur aussi décidé à faire rire qu'à faire peur. Et c'est ce que j'aime tant chez Immortal, ce ridicule assumé avec une telle conviction qu'on se retrouve en malaise entre la moquerie bienveillante et le respect inquiété. Mais quand Abbath prend le flambeau et se met à cracher du feu sur un roulement de tambour on reste muet, impressionné. Si visuellement la complicité des deux musiciens tient en haleine et fait sourire, ce sont nos oreilles qui vivent un peu plus mal l'expérience. Un son médiocre, saturé, des leads en claire criardes, des solos approximatifs et des pains à répétition, ce n'est pas la technicité du groupe qui restera gravé dans la mémoire. Au moins, le doute est impossible : ce n'est pas du play-back ! Le set fut assez varié mais globalement concentré sur les dernières productions du groupe dont le titre « Sons of Northern Darkness » était très attendu par la foule. Ils conclurent sur un rappel et un Blashyrk Mighty RavenDark tant espéré par moi et s'en furent en grands seigneurs sous les applaudissements retentissant de ceux qui furent comblés par cette prestation malgré les imprécisions.

Cannibal Corpse : Dernier groupe mais pas des moindres à jouer sur la Trve Metal Stage. Les brutes de Cannibal débarquent sur scène et nous font cruellement saigner les oreilles avec un son puissant, béton, calquant, qui réveille et fout la pêche. A noter que tout le monde ne fut pas réveillé ou alors que les pogos doivent être proscris car le public allemand était plus que statique devant la violence déferlante de la musique et pire encore, il stoppait net nos tentatives de mouvements de foule à coups de coude et de regards noirs. Etrange. Tanpis pour eux. Au moins j'ai pu apprécier sans bousculades les riffs groovy à s'en dévisser la tête d'un groupe qui a retrouvé toute son énergie et qui a bien envie de nous en foutre plein la tronche. La censure allemande a été levée sur les titres les moins politiquement correctes et bien sûr le groupe n'a pas manqué de nous livrer des « I cum Blood » et autres « Fucked with a Knife » avec un enthousiasme sauvage. Si scéniquement chacun est à sa place et y reste, la présence du groupe n'en est pas moins oppressante surtout quand le chanteur n'hésite pas à nous menacer : « I wanna see every head moving for the next song or I go down and struggle each one of you » juste avant la tant attendue « Hammer Smashed Face ». Le set ma paru trop court tellement on se laisse embarquer dans le monde putride et plein de cadavres en décomposition qui est le sujet favori du groupe d'après leurs propres dires mais bon on s'en était rendu compte ! Deux à trois titres de plus avec cette puissance et cette maîtrise m'aurait véritablement achevée. J'aurais voulu profiter davantage de la technicité des musiciens et de leur feeling unique. Je suis frustrée, j'ai trop envie de les revoir en espérant qu'ils seront dans la même humeur, dans le même état d'esprit d'envoyer chier toute personne qui viendrait à l'encontre de leur art singulier.
A retenir : ce concert sera peut-être sur leur nouveau DVD !


Voilà, Wacken 2007 c'est fini de mon côté. Vous retrouverez les live reports des autres groupes sur d'autres webzines. En attendant moi j'économise déjà pour le Wacken 2008 qui accueillera en tête d'affiche les on-ne-peut-plus-célèbres……………….IRON MAIDEN !!!

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