Machine Head + Hatebreed + Bleeding Through

Ca faisait un moment que je n'avais pas assisté à un concert. Il faut dire que, je ne sais pas pourquoi, ça ne me dit trop rien ces temps-ci. Déjà blasé le Keyser?! Peut-être mais s'il y a un groupe qui peut me faire bouger, c'est bien MACHINE HEAD, de retour en France enfin en tête d'affiche. Et en plus, cette date du Black Procession Tour passait au Zénith de Paris, salle où je n'avais encore jamais mis les pieds. Avec en plus HATEBREED qui ouvrait, impossible de rater ce show qui s'annonçait bouillant, malgré l'annulation dommageable d'ALL SHALL PERISH que j'aurais bien vu (à condition qu'ils jouaient beaucoup de titres de leur premier album).

Arrivé une heure avant le début des hostilités, je m'étonne de voir le Zénith
dans sa petite configuration et si peu de monde dans la fosse. Mais finalement, la salle de la Porte de la Villette se remplira vite à mon grand soulagement. On commence par BLEEDING THROUGH à 19h30. J'aurais préféré que ce soit eux qui annulent. Au bout du compte la demie-heure de show des Américains n'aura pas été le calvaire attendu malgré un son saturé de basse qui sera le point noir de la soirée. Un bon frontman bien remuant, bien en voix et content d'être là, un metalcore basique et impersonnel mais, il faut bien avouer, très efficace grâce à des influences plus brutales (du thrash notamment), et une claviériste véritable régal pour les yeux. Le public semble apprécier et bien connaître le groupe, du coup ça bastonne déjà sévère dans le pit avec circle pits, wall of death et KDS sur les
nombreuses mosh parts assassines. Ni génial ni horrible pour ma part (ils auraient pu faire sans le chant clair cliché sur les refrains cela dit), voilà une mise en oreille qui s'est en fin de compte plutôt bien passée.

Setlist BLEEDING THROUGH:

Finnis Fatalis Spei
Declaration
Orange County Blonde And Blue
For Love And Failing
Love Lost in a Hail of Gun Fire
Revenge I Seek
Kill to Believe

Arrive ensuite HATEBREED et là, c'est quand même un autre monde. Quel putain de bordel dans la fosse! Et Jasta, quel putain de frontman qui harangue la foule et saute partout! Juste dommage que sa voix était en retrait, nous empêchant de profiter pleinement de sa voix de boeuf. Par contre la basse, on en a eu plein les oreilles et les guitares ont eu du mal à s'imposer aussi du coup. Mais la puissance était quand même là et c'était bien ça le principal. De tout façon, avec une entrée en scène sur "I Will Be Heard", d'habitude joué en final, ça ne pouvait pas en être autrement. Les Américains enchaînent les hymnes taillés pour le live (notamment les énormes "Perseverance", "Proven", "Doomsayer" ou encore "Live For This", avec un monumental "Destroy Within" en final), quelques vieux morceaux ("Empty Promises", "Before Dishonor", "Last Breath", dommage pas de "Worlds Apart") et bien sûr des extraits du dernier et suprenant album éponyme mais pas tant que ça ("Everyone Bleeds Now", "Merciless Tide", "In Ashes They Shall Reap"). Ca pogote, ça circle pit, ça joue des coudes, ça balance des coups de tatane, ça faisait longtemps que j'avais pas vu une fosse si animée, ça fait plaisir! Trois quarts d'heure de metal/hardcore ultra efficace, à la fois groovy et dans ta face, le tout tenu de main de maître par un Jamey Jasta qui communique une énergie de dingue. A part le trop plein de basse dans le son, je ne vois pas ce que je pourrais reprocher à la performance d'HATEBREED, qui est décidement toujours à la hauteur de sa réputation de tueurs sur scène.

Setlist HATEBREED:

I Will Be Heard
Never Let It Die
Tear It Down
Last Breath
In Ashes They Shall Reap
Merciless Tide
Everyone Bleeds Now
Live For This
Before Dishonor
To The Threshold
Perseverance
Doomsayer
Defeatist
Proven
Empty Promises
Destroy Everything


21h30, on va encore monter d'un autre niveau avec ce qui sera l'un des meilleurs concerts de MACHINE HEAD que j'ai fait (c'était le cinquième si ma mémoire est bonne). Et ce, encore une fois, en dépit d'un son surchargé en basse. Un problème de toute façon régulier en concert. Les guitares restant audibles, c'est passé sans trop de souci toutefois. Alors pourquoi MACHINE HEAD a donné samedi dernier l'un de ses meilleurs shows? D'abord grâce à Robb Flynn qui semble gagner en charisme avec l'âge. Aussi doué en communication avec le public (je ne vous dis pas la réaction quand il annonce que MACHINE HEAD commencera à composer un nouvel album après la tournée!) que pour son jeu de scène énergique, Flynn est tout simplement l'un des meilleurs frontman en activité, peut-être même LE meilleur. Les autres musiciens, moins remuants et charismatiques, restent malgré tout à saluer pour la prestation presque sans faute, avec un Phil Demmel qui a eu la gentillesse de ne pas faire un malaise, un Adam Duce qui n'a pas vraiment maigri et un Dave McClain aussi impérial que chauve. Ensuite, grâce au public que je n'avais jamais vu si déchaîné. Pogos à gogo, crowd surfing chaotique et circle pits de dingue (l'un de a même fait presque toute la fosse!!). Pourtant, en voyant la moyenne d'âge très jeune, j'avais des doutes! Enfin, grâce à la setlist. Treize ans que j'attendais de voir "Struck A Nerve" en live, quel putain de carton! Et puis "Spine"? Miam! Avec l'habituel "Ten Ton Hammer" qui porte bien son nom en écrasant toute la foule de sa lourdeur introductive, ne manquait plus qu'un "Bay Of Pigs" et je crois que j'aurais souillé mon caleçon! Très bonne idée également d'avoir inclus la ballade "The Burning Red" (même si le chant de l'Américain n'est pas toujours juste), sans doute l'un des meilleurs titres du mésestimé The Burning Red duquel le très bon "Exhale The Vile" sera aussi tiré. J'aurais juste pu faire sans "Bulldozer" avec un "Unleash The Wolves" à la place mais bon, arrêtons de chipoter. Du pur bonheur je vous dis. MACHINE HEAD a enchaîné les tubes pendant 105 minutes (oui vous avez bien lu, 1h45!!) qui en ont paru vingt. Les autres joyeusetés? Les épiques et puissants "Clenching The Fists Of Dissent" et "Imperium", le très thrashy "Aesthetics Of Hate" avec son fameux double solo Demmel/Flynn dos à dos, les "Old" et "Block" super groovy et en rappel la magnifique "Halo" et son refrain poignant et bien sûr en final, l'incontournable "Davidian" qui me frustre comme d'habitude vu que le groupe ralentit toujours la fin. Putain mais jouez-la comme sur l'album nom d'un foutre! Enfin c'est pas grave, j'ai vu un excellent concert avec un géant, un groupe jouissif et un combo sympathique pour s'échauffer dirons-nous. Franchement, ç'aurait pu être pire!

Setlist MACHINE HEAD:

Clenching the Fists Of Dissent
Imperium
Beautiful Mourning
Spine
Ten Ton Hammer
Now I Lay Thee Down
Struck A Nerve
Aesthetics Of Hate
Old
The Burning Red
Exhale The Vile
Bulldozer
Block

Rappel:

Halo
Davidian