Incantation + Mercyless + Christ Agony + Purge + Nervochaos
Live report
Incantation + Mercyless + Christ Agony + Purge + Nervochaos Le 02 Mai 2013 à Paris, France (Gibus)
Enfin j'allais pouvoir assister à un concert d'INCANTATION en tête d'affiche. Les deux seules fois où j'avais vule groupe - au Harvest Festival 2005 et au Neurotic Deathfest en 2001 - la bande de McEntee n'avait joué qu'une malheureuse demi-heure. Une insulte à son rang! Les choses allaient rentrer dans l'ordre ce soir. Mais le concert a failli ne pas se faire, Trendkill Recordings récupérant finalement l'organisation de la soirée. Ouf! Et c'est en plus au Gibus, salle mythique des années 1990 où je n'avais encore jamais mis les pieds, que les festivités vont se dérouler, avec une affiche alléchante puisque les Américains sont accompagnés par les revenants de MERCYLESS, le tout complété de PURGE, NERVOCHAOS et CHRIST AGONY.
Arrivé sur place un peu en avance, je découvre les lieux. Un grand hall commun puis une petite entrée sur la droite avant la descente au sous-sol. Si la salle est relativement grande avec pas mal d'espace pour se poser, le devant de la scène est assez petite. Quant à la scène en elle-même, les musiciens seront à l'étroit. Il y a plus d'espace au bar! Mais j'ai un premier bon feeling, ça va le faire.
Pas pour NERVOCHAOS en tout cas. Rarement je me suis autant ennuyé devant un groupe de death. Ayant eu des retour négatifs sur ce groupe brésilien que je ne connaissais pas, j'avais écouté quelques extraits qui ne m'avaient effectivement pas convaincu. Mais je ne me doutais pas du calvaire que j'allais devoir endurer pendant une demi-heure qui m'a semblé durer une éternité. Ça ne m'amuse pas de dire du mal du quatuor, surtout qu'ils ont tous une bonne bouille et m'ont l'air fort sympathiques (malgré le vilain look dreadlocké du frontman/guitariste Guiller et du second guitariste, préposé aux backing vocals Quinho) mais il faut admettre le vide abyssal des compositions des Sud-Américains. Un manque de talent non justifiable par la jeunesse puisque la naissance de NERVOCHAOS remonte à 1996! Presque 20 ans passés dans l'anonymat le plus complet, il y a bien une raison parfois! Le death old-school pseudo-evil du combo est d'une mollesse incroyable, privilégiant les mid-tempos bateaux, et même quand ça accélère, ça ne va pas très loin. Je n'ai sourcillé que sur un semblant de d-beat à un moment. Un comble pour une formation issue d'une nation qui a enfanté Krisiun, Rebaelliun et Nephasth! Aucune inspiration dans les riffs, un niveau technique limité (une basse à six cordes, pour quoi faire?!), des solos chaotiques sans intérêt, un son pas top, une dizaine de pèlerins comateux en guise de spectateurs: j'ai vu mieux comme concert! Même mon collègue AxGxB, pourtant bien plus tolérant que moi, est parti se réfugier au Subway voisin!
On oubliera vite ce faux-pas pour le show de PURGE qui s'annonçait plus intéressant et surtout plus couillu. Avec Blastum (Ritualization, Merrrimack, Antaeus), comment pouvait-il en être autrement? Les Parisiens, qui m'avaient déjà converti en 2009 à la Peña Festayre en 2009, ont depuis sorti un premier full-length sur Gospels of Death Records, Sordid Preludes To Purgatory. Un album qui confirmait le potentiel de la formation qui jouait ce soir devant son public, déjà plus nombreux que pour NERVOCHAOS. On sent rapidement la différence entre un groupe sans génie et un autre, certes pas révolutionnaire, mais qui sait riffer, blaster et instaurer une ambiance. Sorte de mélange entre Morbid Angel et Incantation, le death de PURGE se veut old-school, sombre et efficace entre mid-tempos catchy, accélérations entraînantes et séances de blasts dévastateurs. On appréciera également le duo vocal chant arraché/growl profond qui apporte de la variété et du dynamisme. Pas énormément d'ambiance encore, le pit reste au round d'observation, mais on sent le public bien plus réceptif à la musique du quatuor français. Question de qualité, pas de nationalité.
Ce devait être Supreme Lord, ce sera finalement CHRIST AGONY. Polonais contre polonais. J'aurais préféré voir Supreme Lord dont le dernier opus Father Kaos était plutôt pas mal dans le genre death polack bête et méchant, ce sera pour une autre fois. Je décidais tout de même de laisser sa chance à CHRIST AGONY dont je ne connaissais absolument rien malgré 23 ans de carrière! Après 30 minutes de show, je sais que j'en resterai là. Pas beaucoup plus intéressant que NERVOCHAOS, le trio fait dans le blackened death à l'ancienne qui ne connaît quasiment qu'une seule rythmique: le mid-tempo. Et toujours un seul riff par morceau à peu près. C'est plus facile à composer, à jouer, et on se justifiera en disant que ça donne un côté hypnotique. Dans ce sens, CHRIST AGONY me rappelle ses compatriotes de Pandemonium. Pas la joie! Faire tourner toujours le même riff pseudo-épique (Bathory doit se retourner dans sa tombe) pendant 5 à 6 minutes, très peu pour moi. Alors certes le guitariste/chanteur Cezar est à fond dedans et son chant prend parfois des tournures originales (presque claires) mais ça ne compense pas l'ennui provoqué chez moi par le rythme ultra mollasson des compositions du combo, qui n'accélère que trop peu souvent. Suivant.
Deux groupes chiants sur trois. Peu de public, pas trop d'ambiance, son pas extra. Ça partait mal! Je comptais donc sur MERCYLESS pour mettre le souk. D'autant que les Français s'apprêtent à sortir leur album comeback Unholy Black Splendor dans quelques semaines chez Trendkill Recordings. Mission accomplie pour MERCYLESS qui va réussir à faire bouger la fosse qui commence enfin à s'agiter. Un peu du moins. Le quatuor de Mulhouse ouvre les hostilités sur "Substance Of Purity", vite enchaîné par "A Message for All Those Who Died", mon morceau préféré d'Abject Offerings. Forcément, ça réveille! Comme d'habitude beaucoup d'extraits du premier album (outre les deux pré-cités, "Without Christ", "Abject Offerings" et "Burned At The Stake"), un seul du pourtant excellent Coloured Funeral ("Spiral Of Flowers" et son contraste entre un début ultra bourrin et ses passages presque mélancoliques), une ou deux nouvelles compos ("God Is Dreaming") qui auraient pu figurer sur le premier full-length et la reprise habituelle de Death ("Evil Dead") en final. Un bon concert, avec notamment un Max Otero très en voix (entre Schuldiner et Van Drunen) et un Laurent Michalak qui n'hésite pas à brutaliser certains passages en blasts , mais le moins prenant des trois que j'ai vu (aux Combustibles l'année dernière et à Strasbourg un mois après). La faute à une fatigue précoce (déjà le quatrième groupe après une longue journée de boulot), à l'anticipation de voir INCANTATION, un son bizarre (la basse qui grésille de façon désagréable la première moitié du show) et à une ambiance, même si moins morte que pour les trois premiers groupes, assez moribonde. Après un début prometteur, les spectateurs se font en effet vite rendormis, réveillés seulement à la fin sur un "Evil Dead" jouissif. Un peu dommage mais ça ne m'a pas empêché de passer un bon moment. Toujours un plaisir de voir ces légendes du death français. Vraiment hâte d'écouter le nouvel album d'ailleurs!
Il est à peu près 23h quand INCANTATION monte sur scène. Le Gibus est désormais plus rempli mais l'affluence reste décevante pour un groupe de cette trempe. Kyle Severn a sorti la grosse barbe de terroriste, McEntee a désormais les cheveux complètement gris et Alex Bouks ressemble à une version bouffie et plus âgée de Jeff Loomis. Seul le bassiste Chuck Sherwood n'a pas l'air ravagé par le temps. Mais c'est ça qui est bon. On voit tout de suite qu'on n'a pas affaire à des newbies. Et dès l'ouverture sur "Invoked Infinity", on sait qu'on va s'en manger plein la gueule. Un torrent de brutalité blasphématoire et jubilatoire. Le son est brouillon et trop fort (il s'améliorera par la suite, comme souvent) mais putain qu'est-ce que ça cogne! En un morceau, INCANTATION renvoie à leurs chères études tous les suiveurs. Je n'avais pas été submergé par une telle intensité, une telle sauvagerie maîtrisée depuis Origin qui m'a même paru bien pâle face à un INCANTATION complètement déchaîné. Musicalement parlant bien sûr parce que sur scène, ça ne bouge pas trop (il n'y a pas beaucoup de place il faut dire). Et John McEntee m'impressionne de plus en plus au chant. Un putain de growl ultra profond venu tout droit des abysses! C'est qu'il commencerait à concurrencer Craig Pillard! Deuxième morceau et deuxième extrait du dernier album Vanquish In Vengeance, que les Américains venaient bien sûr promouvoir, avec "Ascend Into The Eternal". Le carnage continue même si ce dernier est moins frénétique que "Invoked Infinity". Un régal que ces parties pesantes aux leads dark à mort. Me voilà complètement absorbé par l'ambiance, transcendé. Moi qui avais bien aimé Vanquish In Vengeance sans le trouver particulièrement génial, notamment face aux classiques de la formation, je dois dire qu'en live, les compositions prennent vraiment une autre dimension et n'ont rien à envier aux anciens morceaux. Tant mieux d'ailleurs car INCANTATION ne va pas faire semblant: rien moins que sept extraits du petit nouveau! "Progeny Of Tyranny" après un doublé "Oath To Armageddon"/"Lead To Desolation", titres assez récents eux aussi, "Transcend Into Absolute Dissolution" ultra massif, "Haruspex", "Vanquish In Vengeance", "Hellion's Genesis", presque tout l'album y passe. Dommage que le terrifiant morceau de clôture "Legion Of Dis" n'y soit pas inclus. Mais avec plus de 10 minutes au compteur ça se comprend!
Qu'en est-il des classiques du groupe? INCANTATION les aurait-il oubliés au profit de ses nouvelles compos? Un peu oui, un des rares reproches qu'on pourra faire à la formation. Il faudra ainsi attendre le sixième titre pour entendre du vieux et pas qu'un peu puisque c'est "Devoured Death" de Onward To Golgotha qui sera joué, seul extrait du premier album légendaire. Miam! Après le tellurique "Transcend Into Absolute Dissolution", c'est l'énorme "Anoint The Chosen" qui déchire les amplis. Jouissif, impossible de résister à l'envie de piter! La fosse est désormais bien animée, même si les pogos restent peu violents. Un petit "Rotting With Your Christ" (Blasphemy) bien gras passera également fort bien, sans oublier bien sûr le trio old-school de fin composé de "Impending Diabolical Conquest" (ouch les blasts!), malheureusement seul titre du meilleur album du groupe Diabolical Conquest (j'ai demandé à McEntee à la fin du show de revenir le plus tôt possible et de la jouer, espérons qu'il m'entende!) et de l'hymne "The Ibex Moon". Et le dernier? Il est plus de minuit, le couvre-feu est atteint mais INCANTATION a encore le droit à un titre. Ils ont très peu de temps, j'ai l'espoir fou qu'ils jouent "Blissful Bloodshower", morceau le plus court du groupe. Gagné! Une minute de blast-beats et de riffs plus evil tu meurs. Quel final!
Setlist INCANTATION:
Invoked Infinity
Ascend Into The Eternal
Oath Of Armageddon
Lead To Desolation
Progeny Of Tyranny
Devoured Death
Transcend Into Absolute Dissolution
Anoint The Chosen
Haruspex
Rotting With Your Christ
Vanquish In Vengeance
Hellion's Genesis
Dying Divinity
Impending Diabolical Conquest
The Ibex Moon
Blissful Bloodshower
Vous l'avez compris, INCANTATION a mis tout le monde d'accord ce soir. Oubliés les soporifiques NERVOCHAOS et CHRIST AGONY. Les Français PURGE et MERCYLESS n'ont eux pas démérité, mais face à un grand INCANTATION, ils n'ont pas pesé lourd! J'ai attendu 8 ans pour voir McEntee et ses disciples en tête d'affiche mais ça valait le coup. Quel pied! Je me rappellerai longtemps de ma première au Gibus! Ça c'était du Death Metal avec un grand "D"! Merci!
| Keyser 5 Mai 2013 - 1236 lectures |
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