Dying Fetus + Desecration + Basement Torture Killings + Regurgitate Life
Live report
Dying Fetus + Desecration + Basement Torture Killings + Regurgitate Life Le 12 Août 2013 à Londres, France (Barfly)
En déplacement à Londres pour quelques jours, j'étais un peu déçu de rater DYING FETUS à Paris mardi dernier. Non pas parce que je n'ai jamais vu les Américains (mon compteur doit afficher 4 ou 5) mais parce que les Français de Kronos, qui eux se font beaucoup plus rares depuis quelques années, devaient ouvrir pour la bande de Gallagher. Par chance, DYING FETUS passait à Londres le jour même de mon arrivée, avec DESECRATION en première partie. L'occasion pour moi de revoir les chaleureux Gallois et de découvrir le public anglais.
C'est donc à l'étage du Barfly, petit bar sur Chalk Farm Road dans le quartier de Camden (l'équivalent punk du racailleux Clignancourt) que se tenait le gig. Outre DYING FETUS et DESECRATION, BASEMENT TORTURE KILLINGS et REGURGITATE LIFE se partageaient la sympathique affiche. Et ça commence avec REGURGITATE LIFE, groupe anglais qui a sorti récemment un premier full-length sur Sevared Records, The Human Complex. Enfin, je dis groupe mais il s'agit en fait d'un one-man band. Malheureusement, je n'ai pu assister qu'aux deux derniers morceaux de la prestation à cause d'une file d'attente peu fluide à l'entrée. Dommage parce que Sammy Urwin, à seulement 19 ans, pratique un brutal death assez intéressant entre BDM US typique à base de bourrinage entrecoupé de ralentissements grassouillets et passages plus "originaux" (dans le brutal death du moins) souvent plus lents et dissonants. Même si ça ne fait pas toujours mouche, que la musique reste souvent trop générique, qu'un one-man band n'est jamais très passionant à regarder en live et que le son n'est pas des plus distincts, je préfère retenir l'effort de démarquage, plutôt rare dans le style. Du coup, je me suis pris l'album, signé en prime par l'amical frontman.
Le prochain groupe sera plus intéressant mais uniquement sur le plan visuel puisque les membres de BASEMENT TORTURE KILLINGS, groupe dont je n'avais auparavant jamais entendu parlé, sont déguisés en tueurs en série, notamment un Hannibal Lecter bourré de tics de psychopathe. Musicalement par contre, c'est très pauvre. À en juger par le peu que j'ai pu comprendre du moins car le son était un des pires qu'il m'ait été donné d'entendre, rendant le tout brouillon et ultra répétitif. Mais même avec un son correct, je ne pense pas que le trio londonien m'aurait davantage captivé tant son death/grind m'a semblé limité, avec des riffs on ne peut plus basiques, un double chant criard/growlé quelconque alterné par les deux guitaristes et des samples horrifiques trop longs et nombreux. Et même pas de vrais blasts! À noter aussi l'absence de bassiste qui se faisait cruellement sentir.
J'espérais très fort que le son soit meilleur pour DESECRATION, le groupe qui m'a fait me déplacer. Pas de chance, c'est tout aussi inaudible que pendant BASEMENT TORTURE KILLINGS! C'est même pire puisqu'on entend à peine la batterie de Michael Hourihan. Un comble pour cette machine à blaster! Du coup, on est loin de la claque que j'avais prise au Death Feast en Allemagne en 2008 lorsque j'avais découvert le groupe. Cela dit le concert fut tout de même très appréciable. D'abord parce que les compositions, même avec un son infâme, restent fort sympathiques et efficaces, DESECRATION faisant dans le vieux death metal musclé simple et direct. Le trio gallois nous a joué entre autres son tout dernier morceau "Cemetery Sickness" et un "Aim, Fire, Kill" dévastateur en final. Ensuite, parce que le son s'est tout de même un peu amélioré au fil du set jusqu'à rendre la batterie, et donc les blast-beats, audibles. Hallelujah! Enfin et surtout, parce que le guitariste/chanteur Ollie Jones et son bassiste Andi Morris ne manquent pas d'humour et d'auto-dérision et parlent beaucoup entre eux et avec le public entre les morceaux. L'ambiance est fun tout en restant death metal et on passe un bon moment (même s'il faut s'accrocher pour tout comprendre, accent prononcé oblige!). La preuve avec le public qui n'a pas cessé de pogoter, slammer et stage-diver tout du long des 45 minutes de show, avec un envahissement de la scène en fin de show à la demande du combo.
Le son va-t-il être plus clément avec DYING FETUS, tête d'affiche de la soirée? Oui! Il est même vraiment bon! Rien ne viendra donc entraver le show des Américains, comme d'habitude impressionnants de maîtrise. DYING FETUS est une valeur sûre, l'assurance de se prendre une bonne claque à chaque fois et ça se confirme à nouveau ce soir. Les Londoniens ne résistent d'ailleurs pas longtemps. Dès les premières notes, ça se bouscule sauvagement dans le pit qui fait presque la moitié de la salle. La capacité n'est que de 200 personnes mais ça reste impressionnant et surtout, ça fait plaisir de voir un public motivé! Sur scène, beaucoup moins de mouvement par contre. On connait l'immobilisme du groupe depuis le départ de Vince Matthews. Pas vraiment un problème, la musique se suffisant à elle-même. L'alternance de parties techniques blastées et sweepées et de mosh parts bien grasses reste ainsi un cocktail détonnant qui prend toute sa dimension en live. Impossible dès lors de ne pas remuer devant l'efficacité du trio du Maryland et son brutal deathcore imparable, véritable hymne au pit. Surtout avec des tueries comme "Second Skin" (un des meilleurs morceaux du nouvel album Reign Supreme), "Beaten Into Submission" (ça c'est du oldie!), "Grotesque Impalement", "We Are Your Enemy", "Your Treachery Will Die With You", "Kill Your Mother, Rape Your Dog" (classique de chez classique), "Praise The Lord" (j'étais fou sur celle-là!) ou encore "One Shot, One Kill" pour un final qui laissera tout le monde sur le carreau après plus d'une heure passée à se faire marteler la tronche.
Tout n'a pas été parfait, je pense au fait d'avoir presque raté REGURGITATE LIFE et à la médiocrité de BASEMENT TORTURE KILLINGS il est vrai peu aidé par un son horrible tout comme DESECRATION dont plus de la moitié du set a été gâché par le même souci, mais je ne regrette pas d'être venu. Malgré le son, DESECRATION, en vétérans expérimentés, ont livré un bon show et DYING FETUS a tout écrasé sans lever le moindre petit doigt, le tout dans une ambiance surprenamment agitée (je voyais les Anglais aussi mollassons que les Néerlandais). Quant à REGURGITATE LIFE, il faut que je confirme son potentiel en écoutant l'album. Niveau salle, la capacité limitée du Barfly a permis un concert intimiste parfait pour ce type de musique. J'ai par ailleurs trouvé le prix de la pinte (4,50£) honnête comparé aux tarifs prohibitifs pratiqués à Paris. De quoi donner envie d'enchaîner les concerts sur place. Le lendemain, Exodus joue d'ailleurs à l'Underworld. Mais en bon Frenchie, la flemme l'emportera!
| Keyser 16 Août 2013 - 1323 lectures |
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