Necros Christos + Grave Miasma + Aluk Todolo
Live report
Necros Christos + Grave Miasma + Aluk Todolo Le 04 Octobre 2013 à Paris, France (Glazart)
Après quelques semaines de vacances bien méritées, me voilà de nouveau sur les bancs de l’école, reprenant ainsi le chemin des salles obscures non pas pour apprécier le dernier Woody Allen (ou le dernier Riddick hein, je ne suis pas regardant) mais pour assister au premier concert Death Metal de la rentrée avec à l’affiche les Parisiens d’ALUK TODOLO, les Anglais de GRAVE MIASMA et enfin les Allemands de NECROS CHRISTOS. Une affiche, proposée par Garmonbozia, que je n’espérais pourtant pas voir jouer à Paris. Et bien que les deux tiers de celle-ci ne me soit pas inconnu en live, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que je me suis rendu vendredi dernier au Glazart.
L’ouverture des portes était annoncée à 18h00 pour un début à 18h40. J’arrive donc avec seulement quelques minutes d’avances afin de jeter un coup d’œil au stand de merchandising (12€ le CD tout de même) et serrer quelques mains.
Ce sont les Français d’ALUK TODOLO qui ouvrent alors la soirée. Je ne connais rien des Franciliens sur lesquels je n’ai jamais posé mes oreilles. De ce que j’en sait, il s’agit d’un trio pratiquant un Black Metal instrumental. L’idée est là, il s’agit bel et bien d’un trio instrumental mais point de Black Metal à l’horizon. Il est plutôt question ici d’un Rock sombre et épileptique à très forte tendance Noise. Le groupe est d’une discrétion à toute épreuve et on ne peut pas dire qu’il illumine le Glazart de sa présence. Il n’y a bien que l’ampoule suspendu en lieu et place d’un hypothétique chanteur pour prétendre à ce rôle. Pour le reste et malgré le talent indiscutable de ces trois musiciens (notamment un batteur survolté qui insuffle ici énormément d’énergie), ALUK TODOLO ne semble pas passionner les foules. Il est tôt mais la salle est loin d’être remplie. Tout juste une quarantaine de personnes disséminées ici et là entre le bar, le stand de merchandising, les canapés et le devant de la scène. Plusieurs éléments peuvent expliquer ce manque d’intérêt de la part du public : des constructions plutôt abstraites, en tout cas très loin du couplet/refrain, une absence de mélodie mémorable, l’absence de chant etc... Pour ma part, je reconnais au groupe beaucoup de qualité (de l’énergie, des structures intéressantes, une personnalité propre) mais cette soirée n’était probablement pas le meilleur endroit pour les découvrir. Je leur redonnerai une chance sur CD à l’occasion.
La suite promettait d’être par contre beaucoup plus captivante, au moins de mon point de vue grâce à GRAVE MIASMA, un groupe anglais dont on vous a déjà parlé à plusieurs reprises sur Thrashocore. Keyser et moi les avions d’ailleurs déjà vu à Helsinki en 2010 lors du Black Mass III Festival et aujourd’hui je remets le couvert avec grand plaisir d’autant que le groupe est là pour présenter son premier (et excellent) album, Odori Sepulcrorum. Alors que je pensais que la soirée ferait un four, force est de constater qu’entre temps le Glazart s’est largement rempli. Une bonne nouvelle pour Garmonbozia. Après quelques minutes d’attente, les Anglais montent alors sur scène en entamant sans plus attendre le début de leur set. Un show plutôt varié puisque sur les sept titres de leur setlist, quatre sont issus du petit dernier ("Death’s Meditative Trance", "Odoratus Sepulcrorum", "έσχατος" et "Ossuary"), deux du EP Exalted Emanation ("Arisen Through The Grave Miasma" et "Gnosis Of The Summon") et enfin un titre composé alors que le groupe s’appelait encore Goat Molestör ("This Tomb Is My Altar"). Sans être hallucinant sur le plan visuel (la sobriété du Death Metal dans toute sa splendeur), le set des Anglais ne manque pas de qualité à commencer par une atmosphère obscure et blasphématoire parfaitement retranscrite. Peu d’artifice (light/fumée) mais une qualité de riffs et de leads qui transporte l’auditeur dans un monde souterrain peuplé de créatures difformes et monstrueuses. Je ne connais que peu les morceaux du nouvel album mais ils s’annoncent tout aussi fameux que ceux du très bon EP Exalted Emanation. Et je ne suis pas le seul à le penser si j’en crois les réactions positives d’un public qui semble tout à fait enchanter. Le groupe communique peu mais les musiciens semblent apprécier cet échange. Je regrette juste de m’être placé un peu trop à droite de la scène et de ne pas avoir suffisamment pu distinguer le son de la guitare et la batterie.
Enfin, après cette excellente prestation, quoi de mieux que de conclure la soirée avec un set des hippies de NECROS CHRISTOS. Plus sobre que les deux précédentes prestations auxquelles j’ai pu assister (Black Mass III Festival et Kill-Town Death Festival), Mors Dalos Ra n’a pour l’occasion enfilé qu’un simple vêtement traditionnel Hindou (?) en haut et disposé un bandeau noir sur sa tête, façon Pirates des Caraïbes. Le reste de la formation ayant opté pour de simples vêtements noir tout ce qu’il y a de plus classique (jeans/chemises). Bref, pas de bougeoirs et autres artifices de ce genre. Apprécié par les uns, dénigré par les autres, NECROS CHRISTOS n’est pas du genre à faire l’unanimité. En effet, son Death Metal plutôt mid tempo offre peu de variation et à par conséquent tendance à vite ennuyer certaines personnes. Pour ma part, c’est tout le contraire et dès les premières notes de "Tormented Flesh On The Mount Of Crucifixion" me voilà une fois de plus sous le charme de ces riffs implacables et de cette voix puissante et grave. Non, NECROS CHRISTOS ne bourre pas, ou presque jamais (à l’exception des excellents "Doom Of Kali Ma-Pyramide Of Shakti Love-Flame Of Master Shiva" et "Baptized By The Black Urine Of The Deceased") mais la qualité de ses riffs et l’ambiance religieuse orientale qui s’en dégage suffit à me faire déposer les armes, plier le genou et headbanguer comme un demeuré le sourire aux lèvres. Le groupe originaire de Berlin enchaîne les titres et les interludes (quatre avec l’introduction) avec énergie et passion pour sa première venue à Paris. Un plaisir là aussi partagé par une bonne partie du public décidément bien content d’être là. Fidèles à eux mêmes, les Allemands ne déçoivent pas et nous offrent d’ailleurs pour l’occasion un titre inédit dans la droite lignée de leur dernier album, soit lourd, écrasant et toujours aussi menaçant. Après une heure sur les planches, NECROS CHRISTOS tire sa révérence. Le public semble en vouloir davantage mais il semble que le rappel ne soit pas un exercice pratiqué outre mesure au Glazart.
Hormis ALUK TODOLO qui n’était probablement pas le groupe le plus adapté pour ouvrir cette soirée, le reste de l’affiche était absolument parfait. Un plateau en or pour les amateurs de Death Metal underground qui ont bien du mal à se mettre quelque chose sous la dent en règle générale. Le public a répondu plutôt positivement à l’invitation de Garmonbozia et j’espère sincèrement qu’il y aura d’autres dates de ce genre à l’avenir car cela manque cruellement à une ville comme Paris (même si la tendance semble s’inverser dernièrement). Bref, si vous n’étiez pas, vous avez eu tord.
| AxGxB 7 Octobre 2013 - 1101 lectures |
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