Kill-Town Death Fest 2014 (The Funeral Edition) - 3ème Jour
Live report
Kill-Town Death Fest 2014 (The Funeral Edition) - 3ème Jour Bölzer + Cianide + Dead Congregation + Incarceration + Irkallian Oracle + Mitochondrion + Obliteration + Unaussprechlichen Kulten + Undergang + Zombiefication
Le 06 Septembre 2014 à Copenhague, Danemark (Ungdomshuset)
Après une trop courte nuit de sommeil et un début de journée passé à flâner dans la cour providentielle de notre appartement, nous reprenons le chemin de La Maison Des Jeunes (ou Ungdomshuset en Danois) sous un soleil bienvenu. Nous arrivons un peu avant 16h00, le temps de faire un énième tour aux tables de merch (Blood Harvest Records, ce qu’il reste des bacs de Nuclear Winter Records, Me Saco Un Ojo Records, Ancient Darkness Productions…) et de se sustenter à coup de Vegan Burger et Fuckin’ Fries.
ZOMBIEFICATION (16h00 – 17h00 / Dødsmaskinen)
Originaire du Mexique, ZOMBIEFICATION n’est pas le genre de groupe à rester les bras croisés puisque depuis sa formation en 2009, il compte déjà trois albums à son actif. Malgré un passage chez Pulverised Records et une récente signature sur Doomentia pour la sortie de Procession Through Infestation, je dois bien avouer que je ne connaissais rien de ce groupe auparavant. Ma curiosité me pousse donc naturellement à rentrer dans la salle pour voir exactement de quoi il s’agit. Sans surprise, ZOMBIEFICATION pratique un Death Metal old school entrainant et aux riffs plutôt efficaces bien qu’assez convenus. Ça fonctionne donc assez bien même si le groupe n’a rien inventé. Toutefois, après quatre ou cinq titres, je décide d’en rester là, n’étant pas particulièrement subjugué par la prestation de ZOMBIEFICATION et puis surtout parce qu’il fait bon dehors et que j’aimerai bien m’économiser pour ne pas terminer la soirée sur les rotules...
MITOCHONDRION (17h00 – 18h00 / Main Stage)
Parmi les groupes que j’attendais le plus en cette nouvelle journée de festival, les Canadiens de MITOCHONDRION figuraient assurément dans le trio de tête. Partageant deux de ses membres avec Auroch, le groupe va très vite déployer le même charisme impressionnant, jouant également la carte d’un Death/Black opaque, malsain et particulièrement agressif à rapprocher de cette nouvelle vague de groupes tels qu’Antediluian, Abyssal, Vasaeleth…
Toutefois, la musique de MITOCHONDRION se montre encore plus compliquée à appréhender que celle de son cousin Auroch, notamment à cause de compositions plus longues mais aussi plus tordues. Le groupe va ainsi offrir au public de la Main Stage une prestation éprouvante de presque cinquante minutes pendant laquelle MITOCHONDRION va s’efforcer d’écraser le pauvre public du Kill-Town. Difficile de décrire le chaos ressenti tant la musique du groupe peut s’apparenter pour les non-initiés à une simple succession de plans tarabiscotés, de growl terreux et/ou de cris insaisissables. Néanmoins, pour peu que l'on connaisse les disques desquels ils sont tirés, il est aisé de reconnaitre les quelques titres de l’excellent Parasignosis ainsi que ceux de son EP Antinumerology paru l’année dernière sur Dark Descent Records. Une atmosphère pesante, terrible et paradoxalement attirante soulignée par de nombreux petits détails comme cette fumée artificielle qui aura plongé bien des groupes dans les brumes les plus épaisses durant tout le festival, ces légères peintures de guerre sur les visages des quatre membres de MITOCHONDRION, ces levers de manches synchronisés du plus bel effet ou encore ces double voire triple growls tout en puissance.
Si je peux comprendre que certaines personnes soient hermétiques à ce genre de Death Metal, j’ai pour ma part été une fois de plus soufflé par la prestation de MITOCHONDRION. Décidément, ces jeunes garçons savent y fait et ont offert au public du Kill-Town un show particulièrement intense et possédé.
INCARCERATION (18h00 – 19h00 / Dødsmaskinen)
Le temps de reprendre mes esprits, le groupe brésilien INCARCERATION (exilé depuis en Allemagne) a déjà commencé à jouer. Je me décide néanmoins à y faire un tour après vingt minutes passées dehors à prendre l’air et discuter. Cependant, le monde agglutiné dans la petite Dødsmaskinen me décourage quasi instantanément puisque je n’arrive à apercevoir que la casquette du sympathique Daniel Silva. Je décide donc de ressortir immédiatement sans regret même si, à l’écoute de ce que j’ai pu distinguer depuis l’extérieur, le Death Metal old school d’INCARCERATION avait l’air prometteur. Désolé pour les quelques personnes intéressées...
OBLITERATION (19h00 – 20h00 / Main Stage)
Séduit par leur prestation lors du warm-up du Wolf Throne Festival ainsi que par un nouvel album (Black Death Horizon) que je trouve pour ma part vraiment intéressant pour la personnalité et l’atmosphère qui s’en dégage, j’étais vraiment enthousiaste à l’idée de revoir les Norvégiens originaires de Kolbotn. A l’exception de Christoffer Bråthen, guitariste de Gouge et bassiste live pour Obliteration remplacé ici par Didrik Telle, bassiste officiel du groupe, la prestation des Norvégiens s’est montrée en tout point identique à celle de novembre dernier avec notamment une setlist assez similaire et naturellement orientée sur les titres de leur dernier album. Mais peu importe si le show de ce soir sent le réchauffé car le Death Metal old school thrashisant et halluciné d’OBLITERATION a toujours de quoi séduire, notamment en live grâce la prestance de l’excellent Sindre Solem. Sans être particulièrement communicatif, ce grand chanteur à l’allure nonchalante possède ce qu’il faut de charisme pour, si ce n’est séduire, au moins attirer les regards vers lui et donc l’attention du public. Avec beaucoup d’énergie, ce grand gaillard à l’air possédé et au regard fou va ainsi tenir la scène pendant une quarantaine de minutes au son d’un Death Metal inspiré et assez personnel. Les riffs font mouche tout de suite, à l’image de l’excellent "Goat Skull Crown" par exemple. Il faut dire que le jeune Arlid Myren Torp sait y faire, posant ses solos d’une façon impeccable (merci le son incroyablement bon). C’est clair, net et précis avec beaucoup de passages soutenus rappelant Autopsy et d’autres plus ambiancés qui apportent du relief à la prestation une fois de plus convaincante d’OBLITERATION. Comme le dit le dicton : "Jamais deux sans trois"... J’ai donc hâte de les revoir.
UNAUSSPRECHLICHEN KULTEN (20h00 – 21h00 / Dødsmaskinen)
Retour illico-presto dans la Dødsmaskinen pour assister au show evil des Chiliens d'UNAUSSPRECHLICHEN KULTEN (Pouah...). Alors que le groupe se met en place, mes yeux se portent sur l’énorme Christ renversé attaché au pied du micro de Joseph Curwen. Ca, plus les nombreux bracelets à clous qu’arborent fièrement chaque membre du groupe (à l’exception du volumineux Butcher of Christ) suffit à indiquer à quelle sauce nous allons être mangés. Effectivement, il n’y a pas tromperie sur la marchandise puisqu'UNAUSSPRECHLICHEN KULTEN délivre un Death Metal evil et blasphématoire à la sauce sud-américaine. Bien motivé avant le début de leur prestation, mon excitation retombe bien vite à l’écoute des deux premiers morceaux. C’est mou, aucun riff ne me parle, pas d’ambiance ni sur scène ni dans le public. Merde... C’est mal barré. Et puis, comme par magie, les Chiliens se décident enfin à embrayer et passer la seconde. A partir de là, changement radical de situation grâce à une succession de titres bien faisandés et à l’esprit résolument maléfique. Il n’y a bien que ce solo de basse en fin de set qui me laisse encore aujourd’hui quelque peu sceptique même si je ne doute pas du talent de William Muñoz aka Namru Impetradorum Mortem avec sa six cordes. J’ai en effet du mal à y trouver un quelconque intérêt d’autant que cela vient rompre avec le rythme plutôt soutenu de la prestation d’UNAUSSPRECHLICHEN KULTEN. Enfin bon, ces deux minutes ne m’ont pas non plus pourri mon concert et j’ai en effet pris beaucoup de plaisir à l’écoute de ce Death Metal sale (Argh ces leads!), un peu bancal et profondément anti-chrétien. Les Chiliens savent décidément y faire et malgré un début de set vraiment moyen, UNAUSSPRECHLICHEN KULTEN a très vite réussi à élever son niveau de jeu pour le plus grand plaisir des spectateurs présents dans la Dødsmaskinen.
BÖLZER (21h00 – 22h00 / Main Stage)
Je m’empresse de quitter la Dødsmaskinen pour tenter de me frayer un chemin jusqu’à la Main Stage et ainsi me placer devant la scène pour prendre quelques photos. Ce ne sera malheureusement pas le cas, du moins pas immédiatement, puisqu’il y a déjà beaucoup de monde au premier rang. Tant pis, je prendrais mon mal en patience en attendant qu’une âme charitable me laisse enfin sa place.
Si BÖLZER évolue sous la forme d’un duo sur disque, je m’étonne de voir qu’en live il en est également de même. Je ne sais pas pourquoi mais je m’attendais à retrouver au moins un bassiste en plus. Avec un micro perché à presque deux mètres de hauteur à la manière du pendu (vous savez, le fameux jeu où l’on doit trouver le mot) et une batterie de retours tournée vers les deux musiciens, je m’interroge à ce moment de la soirée sur le rendu de BÖLZER en live en me remémorant les paroles négatives de Keyser quant à la qualité du son lors du Hell’s Pleasure en 2013. Finalement, après avoir lu une interview très intéressante quelques jours après le concert, j’apprends que KzR joue dans une configuration tout à fait atypique. En fait, le signal sonore en sortie de guitare passe pas trois amplificateurs différents. Deux amplis de guitare et un ampli de basse. Le mystère est donc résolu et me permet ainsi de comprendre pourquoi j’ai trouvé le son aussi bon (puissant et précis) et non dénué de basse.
Considéré probablement comme l’une des plus grosses sensations Death Metal underground de l’année 2013, la prestation des Suisses était particulièrement attendue à commencer par moi qui les voyais ici pour la première fois. Et bien non, je n’ai pas été déçu et j’ai même pris un pied incroyable à l’écoute de ces titres qui ont tournés chez moi durant des semaines et que je continue d’ailleurs encore à écouter avec plaisir. Une setlist absolument parfaite puisque constituée de l’intégralité du EP Aura soit "C.M.E.", "Entranced By The Wolfshook" et "The Great Unifier" ainsi que les deux titres du petit dernier Soma ("Steppes" et "Labyrinthian Graves"). Tout est limpide, le son est nickel, les riffs sont parfaitement compréhensibles. Finalement, il n’y a qu’à profiter du spectacle en headbangant le sourire aux lèvres. D’autant que KzR, seul devant le public, se montre totalement hypnotique. Ce grand gaillard plutôt costaud avec ses nombreux et imposants tattoos pouvant prêter à confusion (croix du soleil, swastikas etc...) concentre naturellement tous les regards par son charisme et sa présence. Du duo, il est le seul véritablement visible et c’est donc sur lui que repose l’essentiel de la prestation. Un exercice difficile mais qu’Okoi Thierry Jones maîtrise ici sur le bout des doigts. L’un des meilleurs concerts du Kill-Town Death Fest, sans discussion.
IRKALLIAN ORACLE (22h00 – 23h00 / Dødsmaskinen)
Après ce moment riche en émotions, retour rapide dans la Dødsmaskinen pour assister à mon deuxième show d’IRKALLIAN ORACLE. Lors de leur passage parisien en mars dernier, la prestation du groupe suédois avait été sabotée par l’incompétence d’un ingénieur du son doté malheureusement de deux mains gauches. Mais pas de raison pour que cela arrive une seconde fois, surtout ici où les gens savent faire correctement leur boulot. Alors que la salle se remplit à vue d’oeil, le chanteur d'IRKALLIAN ORACLE se concentre sur sa tâche du moment à savoir allumer consciencieusement les quelques bougies disposées sur scène et surtout les dizaines de bâtonnets d’encens qui vont embaumer la Dødsmaskinen pendant toute la durée du show. Une odeur de vieux magasin new-age, vous savez ceux où l’on vend ces grosses pierres translucides sensées faire je ne sais quoi, va ainsi marquer olfactivement la prestation d'IRKALLIAN ORACLE qui, heureusement, sera en tout point opposée à celle de Paris.
Le groupe monte enfin sur scène dans un noir quasi complet, vêtu de longues toges et de capuchons masquant intégralement le visage. Seul quelques bougies brûlent ici et là alors qu’un autel a été dressé aux pieds de Carl Tiburtius Nordblom aka ar-Ra'd al-Iblis afin d’y déposer son énorme tambourin de chamane et sa cloche processionnaire empruntée à la vache Milka. A peine le show a-t-il débuté que nous voilà devenus spectateurs d’une espèce de messe noire et occulte tantôt inquiétante tantôt irrésistiblement attirante. Un parti pris qui rend d’emblée la prestation d'IRKALLIAN ORACLE tout à fait intéressante. On regrettera peut-être ces encens un peu trop chargé et qui, pour ma part, viendront me piquer les yeux et me prendre à la gorge. Pour le reste, le Black/Death occulte du groupe suédois fonctionne à merveille alternant séquences pesantes et incantatoires et passages plus soutenus tout aussi étouffants et sinistres. Le public se laissera aisément embarqué dans cette étrange communion marquée, comme précisé plus haut, par l’utilisation sporadique d’instruments exotiques comme ce tambourin tribal et aliénant ou cette cloche funeste. Après une quarantaine de minutes étouffantes, je ressors de la Dødsmaskinen épuisé mais ravi. Une expérience à part entière.
CIANIDE (23h00 – 24h00 / Main Stage)
Groupe américain formé à Chicago à la fin des années 80, CIANIDE vient pour la première fois de sa carrière poser les pieds sur le sol européen. Cependant, enchaînant les concerts sans discontinuer depuis 19h00, je ne suis pas spécialement pressé de retour m’enfermer. Je laisse donc passer les quinze/vingt premières minutes du show histoire de prendre l’air et retrouver les copains avant de rejoindre une fois de plus la Main Stage pour ce qu’il reste du show de CIANIDE. Moment rare et devoir de mémoire oblige, je suivrais le truc de loin, sans réelle excitation car il faut bien avouer que le Death Metal hyper basique et un brin doomy des Américains n’a rien de franchement mémorable. Une prestation sympathique mais qui sera très vite oubliée.
UNDERGANG (00h00 – 01h00 / Dødsmaskinen)
Je profite de ce nouvel entre deux pour aller m’acheter à manger et discuter avec quelques-uns de mes compagnons. Le temps passe tranquillement et le show d'UNDERGANG est sur le point de débuter. Malheureusement pour ceux qui auraient aimé lire un petit quelque chose à leur sujet, je suis trop bien dehors pour retourner suffoquer dans la chaleur de la Dødsmaskinen. J’ai pourtant bien essayé d’y aller mais il était déjà trop tard puisqu’encore une fois, du fond de la salle, on ne voyait strictement rien et cela malgré mon mètre 87.
DEAD CONGREGATION (01h00 – 02h00 / Main Stage)
Frais et dispo, enfin comme on peut l’être après une journée de 18h passée essentiellement debout, je me dirige vers la Main Stage avec un peu d’avance histoire d’être le mieux placé possible. Une bonne initiative qui me vaudra d’être au premier rang, juste sous le micro d’Anastasis. "Jamais deux sans trois"... Enfin c’est ce que l’on dit et j’avais hâte que DEAD CONGREGATION viennent me prouver le contraire. En effet, pour avoir déjà vu le groupe deux fois auparavant, j’ai systématiquement été gêné par un son relativement médiocre ne rendant absolument pas justice au Death Metal blasphématoire de DEAD CONGREGATION. Une crainte justifiée mais bien plus modérée étant donné la qualité du son durant l’ensemble du Kill-Town Death Fest.
Et j’ai bien fait d’avoir la foi car DEAD CONGREGATION a absolument tout annihilé sur son passage. Tout d’abord, et c’est la bonne surprise, le son est absolument incroyable. Jamais je n’ai entendu aussi distinctement les riffs sombres d’Anastasis ou encore les leads sinistres d’Antonis, guitariste d’Inveracity prêtant main forte à DEAD CONGREGATION en live depuis maintenant plusieurs mois. Inutile de vous dire que dans ces conditions, le public derrière moi est complètement déchaîné et qu’il devient très vite compliqué de faire des photos sans se faire systématiquement bousculer par quelqu’un. D’autant que la setlist frise la perfection. Jugez plutôt: “Auguring An Eternal War", "Only Ashes Remain", "Promulgation Of The Fall", "Serpentskin" (le tryptique parfait), "Hosti Humanis Generis", "Immaculate Poison", "Vomitchrist", "Quitessence Maligned", "Schisma" (argh, ces leads démoniaques!), "Teeth Into Red" et sa fameuse séquence de blasts punitifs, "Vanishing Faith", "Lucid Curse", "From A Wretched Womb"... La crème de la crème pour un set de plus d’une heure. Chacun des membres de DEAD CONGREGATION, sans être particulièrement expansif, met du cœur à l’ouvrage. Un set qui sent la passion avec un Anastasis puissant et implacable en maître de cérémonie, suivi par ses acolytes, Antonis et Georges, décidément bien énervés et qui ne cesseront d’arpenter leur petit bout de scène, chacun de son côté. Derrière ses fûts, Vagelis impressionne par sa précision et sa puissance, martelant sans relâche le crâne des heureux spectateurs que nous sommes.
Que dire de plus? Une fin de soirée qui sent la perfection à plein nez. Je me dépêche d’ailleurs d’en terminer avec mes photos pour pouvoir profiter au maximum de ce moment inoubliable dont je ne suis évidement pas le seul à saisir toute la magie et la puissance qui s’en dégage. Ce soir, le Kill-Town Death Fest est mort et nous avec. Probablement le meilleur moment de cette "Funeral Edition".
Cette troisième soirée se termine donc sur l’un des sets les plus marquant de cette édition. Fatigué mais heureux d’avoir pu vivre ce moment, je me sens comme porté par une énergie nouvelle qui me conduira ainsi dans la Dødsmaskinen pour un karaoké Heavy/Punk/Metal d’anthologie au son de NOFX, The Descendents, Dead Boys, Venom, Black Sabbath, Dio et bien d'autres encore. Après tout, c’est bien le moment de faire la fête non?
| AxGxB 17 Septembre 2014 - 696 lectures |
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