Obscure Verses For The Multiverse Tour
Live report
Obscure Verses For The Multiverse Tour Archgoat + Blackdeath + Inquisition + Ondskapt
Le 28 Janvier 2015 à Paris, France (Divan du Monde)
Après une fin d’année tout à fait mémorable avec la venue à Paris de Dead Congregation et Zom, j’attendais avec impatience de remettre le couvert pour mon premier concert de l’année. Pour cette rentrée 2015, Garmonbozia a vu les choses en grand avec une très belle affiche regroupant ainsi INQUISITION (oui, encore une fois, et alors?), ARCHGOAT (excusez du peu), ONDSKAPT (déjà venu nous rendre visite l’année dernière) et BLACKDEATH (dont on se serait bien passé). Toute cette joyeuse bande avait rendez-vous au Divan Du Monde pour une soirée qui promettait d’être elle aussi particulièrement mouvementée.
Les premiers à monter sur scène sont les Russes de BLACKDEATH. Avant toute chose, il faudra passer outre cette espèce de coiffe moyenâgeuse ridicule et hors propos ainsi que sur cette voix bien trop aiguë pour être convaincante pour tenter de s’attacher à ce qu’il y a derrière, c’est-à-dire pas grand-chose. En effet, la seule originalité du groupe réside dans le fait que la batterie est ici tenue par une nana dont la générosité en matière de blast n’a d’égal que la banalité de ce Black Metal sans saveur. On ne peut pas dire en effet que BLACKDEATH se soit montré particulièrement convaincant en ce mercredi soir malgré la volonté évidente de bien faire. La faute à des riffs bien trop quelconque pour espérer enflammer un public présent principalement pour les deux têtes d’affiche. Aussi, malgré un rythme soutenu et très peu de passages calmes et/ou mélodiques, le public parisien est resté plus ou moins de marbre devant ce spectacle assez ennuyeux. Bref, vivement la suite.
Les suivants sur la liste étaient les Suédois d’ONDSKAPT qui, un peu moins d’un an après leur dernier passage à Paris, revenaient fouler une nouvelle fois les planches du Divan Du Monde. Cela faisait d’ailleurs bien longtemps que je n’avais pas posé mes oreilles sur le Black Metal orthodoxe du groupe. Quelle erreur car je dois reconnaître que j’ai pris un sacré panard à l’écoute de leurs compositions pas forcément très originales mais savamment dosées et surtout parfaitement exécutées. Aussi, tous les yeux du public parisien étaient tournés sur Acerbus, chanteur particulièrement nonchalant se mouvant avec lenteur au rythme de gestes souvent religieux. Vêtu d’une longue cape à capuche et arborant fièrement un long collier ainsi qu’une ceinture faite d’os, ce prêtre sombre conduira cette messe obscure pendant quarante-cinq minutes. Trois quarts d’heure au son d’un Black Metal aux ambiances de mort, intense mais aussi terriblement pesant. ONDSKAPT va ainsi passer en revue l’ensemble de ses trois albums livrant alors la setlist suivante: "Feeding The Flames", "Ominous Worship Of The Divine", "Lord Of All Unclean Spirits", un tryptique issu de leur premier album intitulé Draco Sit Mihi Dux (les titres "I", "II" et "IV".) ainsi que "Astute Sceptre" et "Djävulens Ande". Mais au-delà de ces passages lents et ambiancés, ONDSKAPT sait aussi durcir le ton grâce à des séquences à base de trémolos sinistres et froids comme la glace. Je me suis bien vite laissé embarquer par le Black Metal sombre et ritualiste d’un ONDSKAPT qui, à l’inverse de BLACKDEATH, maitrise parfaitement l’exercice de la scène sans pour autant en faire des caisses. Une excellente prestation qui m’a convaincu de me replonger avec sérieux dans la discographie de ces Suédois.
Mais le meilleur restait à venir avec les Finlandais d’ARCHGOAT particulièrement attendus par une partie du public parisien. Un large backdrop aux couleurs du groupe habille dès lors la scène du Divan Du Monde alors que les trois Finlandais largement grimés investissent les planches pour... les balances. Et oui, contrairement aux trois autres groupes présents sur l’affiche, ARCHGOAT a décidé de faire ses réglages devant le public et tant pis pour la spontanéité et l’effet de surprise... On pourra ainsi admirer le magnifique maquillage des frères Puolakanaho (aka Lord Angelslayer et Ritual Butcherer) et de Sinisterror (batteur de Demigod) ainsi que les beaux artifices de Lord Angelslayer (un impressionnant bracelet à clous ainsi que de belles cartouchières). Fort heureusement, les réglages de dernières minutes sont très vite peaufinés. Ainsi, la lumière s’estompe rapidement pour laisser place à l’obscurité et à "Left Hand Path", sinistre introduction ouvrant The Apocalyptic Triumphator, dernier album d’ARCHGOAT disponible au merch pour 15€ (ouille!). Sans surprise, le trio entame ainsi son set par "Nuns, Cunts And Darkness" histoire de mettre tout le monde d’accord. Mais contre toute attente, et malgré ce riff hyper entêtant, le public semble de marbre. Je suis pour ma part aux avant-postes et bizarrement, personne ne bouge. Finalement, ces gens sont-ils là pour ARCHGOAT? Il faudra attendre l’excellent "Lord Of The Void" pour voire enfin le public parisien se laisser aller à un pit digne de ce nom. Sans regret, je laisse ma place aux nombreux excités pour assister de plus loin à la punition infligée par le trio finlandais. Le son est, comme d’habitude, très bon, et je me réjouis de retrouver ce grain de guitare et cette voix caverneuse si caractéristiques du groupe de Turku. Violent et primitif jusqu’au bout, ARCHGOAT ne fait pas dans la dentelle et balance ses "tubes" Black Metal avec véhémence, fier et conquérant à la fois. "Lord Of The Void", "Apotheosis Of Lucifer", "Blessed Vulva", "Day Of Clouds", "Goddess Of The Abyss Of The Grave", "Goat And The Moon" s’enchaînent ainsi sans aucun temps mort ou presque. D’une extrême simplicité et tout à fait répétitive, la musique d’ARCHGOAT plaît ou ne plaît pas (beaucoup de commentaires ont d’ailleurs fusé dans ce sens). Toujours est-il qu’il semble bien difficile d’y résister sur scène. Entre ces attaques franches marquées par un batteur impressionnant et ces séquences mid-tempo à se décrocher les cervicales, les Finlandais ravagent absolument tout sur leur passage! Le trio ralentit parfois la cadence avec des titres plus écrasants comme le très bon "Grand Luciferian Theophany" dont le "Hail Lucifer, Hail Satan" sera repris par les nombreux connaisseurs présents en ce mercredi soir. Finalement, le groupe tire sa révérence après plus de cinquante minutes sur scène au son d’un "Hammer Of Satan" absolument représentatif du chaos laissé par ARCHGOAT. Hail ARCHGOAT!
Moins pressé que les autres, les deux lascars d’INQUISITION se feront davantage désirer. Mais qu’importe car dehors les discussions vont bon train. Aussi, après une bonne vingtaine de minutes, Incubus et Dagon finissent par prendre enfin possession de la large scène (du moins lorsqu’on est que deux) du Divan Du Monde. Afin de combler cet espace, deux micros sont positionnés de chaque côté, laissant à Dagon l’opportunité d’occuper cet espace vide entre les deux et ainsi chanter à gauche ou à droite selon son bon vouloir.
La première et dernière fois que j’ai vu INQUISITION, c’était lors de leur prestation au Glazart en compagnie de Revenge (entre autre). J’en garde un excellent souvenir, ayant pour le groupe un énorme respect pour sa capacité à tenir la scène avec autant de puissance et de charisme. La scène du Glazart n’étant pas celle du Divan Du Monde, j’étais donc curieux de voir comment le duo s’en sortirait cette fois-ci. Passé cette courte introduction reprenant le sample de fin de "Infinite Interstellar Genocide", INQUISITION aura vite fait de piétiner mes interrogations. Aussi, malgré l’absence de bassiste ou même d’un second guitariste, nous sommes bien vite rattrapés par cette toute puissance qui émane de ces riffs tantôt entêtants, tantôt hyper rapides et surtout de cette voix aussi ridicule que fascinante. Naturellement, la part belle est faite ici au petit dernier avec pas moins de quatre titres ("Force Of The Floating Tomb", "Master Of The Cosmological Black Cauldron", "Arrival Of Eons After" et "Infinite Interstellar Genocide") issus de l’album Obscure Verses For The Multiverse. Le reste sera un condensé de ses précédents albums avec des titres tels que "Ancient Monumental War Hymn", "Dark Mutilation Rites", "Astral Path To Supreme Majesties", "Those Of The Night" etc... Une setlist généreuse composée au total de treize titres pour une bonne heure de show. De quoi contenter le public qui, depuis le début, semble prendre son pied (de façon plus modérée que sur ARCHGOAT) malgré quelques baisses de régime ici et là. Et oui, une heure c’est long et certaines séquences mid-tempo rencontreront moins de succès que d’autres. Du coup, deux ou trois titres en moins n’auraient probablement pas fait de mal.
Ainsi, hormis une première partie dispensable, ONDSKAPT, ARCHGOAT et INQUISITION ont livré trois prestations de qualité. Intense et personnelle à leur manière. Un beau panel de ce qu’est aujourd’hui la scène Black Metal. On remercie donc une fois de plus Garmonbozia qui n’hésite désormais plus à faire jouer ce genre de plateau en France dans des salles de qualité comme peut l’être le Divan Du Monde. Une rentrée 2015 plus qu’encourageante. Vivement la suite.
| AxGxB 2 Février 2015 - 560 lectures |
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