Oui, il aurait pu y avoir le
Riip Fest. L’affiche était belle, surtout grâce aux présences de
NAPALM DEATH et d’
ALL OUT WAR, mon pote
Coco me racontera certainement que ce furent les deux meilleurs concerts de l’année et que j’ai été un sacré clancul de ne pas venir, une rengaine dans nos échanges amicaux. Oui, j’ai préféré la facilité du
Klub en ce vendredi soir et ce pour plusieurs motifs : je n’ai jamais vu
MERCYLESS alors que j’écoute ce groupe depuis 1993 et l’achat de la cassette «
Coloured Funeral » (qui se décidera à enfin le chroniquer ?),
CREEPING FEAR vient de sortir son troisième album et il est excellent (
« Realm of the Impaled »), cela tombe bien car je ne garde aucun souvenir autre qu’un t-shirt de leur passage en 2023 aux côtés de
NERVOCHAOS et
CHTULUMINATI. Quant à
CARN, l’ouvreur, l’écoute rapide de leur deuxième EP «
Colors With Your Flesh » m’a bien emballé. Par conséquent, ces arguments musicaux associés à d’autres moins avouables (flemme, fatigue, place à douze balles) m’ont conduit à prendre ce billet plutôt qu’un autre. Oui, seulement douze petits euros pour rencontrer une légende du
death metal hexagonal. Ventriloque possède la place numéro 55, moi la 56, pour des achats effectués la veille ça laisse à penser que nous allons être au large dans ce sous-sol tant aimé. Comment cela se fait-il que ce ne soit pas complet d’ailleurs ? Nous avons vu tellement de soirées d’un intérêt artistique bien moindre afficher
sold out, je comprends de moins en moins la logique des remplissages de salle…
Une sortie au
Klub commence en général par une pinte au
Black Dog, nous profitons donc de sa climatisation avant de descendre les marches menant à la salle. Les Rémois viennent d’attaquer leur
set, principalement axé sur l’EP précédemment cité mais proposant également des nouveautés (« Gaudete » ; « Inner Delusion » ; « My Ultimate Sacrifice ») ainsi que deux reprises :
VOMITORY puis
ENTOMBED en guise de final. L’impasse est faite sur les cinq titres de «
The Putrid King » (2020), peut-être plus vraiment d’actualité depuis l’arrivée au chant de
Vincent Depasse, également grogneur chez
VISCERAL DISSECTION. C’est d’ailleurs la performance vocale de ce dernier qui retient le plus mon attention. Son
growl profond ancre la musique du groupe dans une belle putridité mais j’avoue décrocher assez vite du spectacle. Je ne retrouve que peu ce qui m’avait séduit sur le Bandcamp du quintette, la restitution scénique sonnant trop basique en comparaison des cinquante nuances de bruits qui émaillent l’EP. Cela dit, ce n’est qu’une affaire de subjectivité car le public donne de la voix et je croiserai un
Keyser enthousiaste muni du CD signé par les membres. Par conséquent, une première partie efficace, au professionnalisme indéniable (les mecs tiennent bien la scène, les morceaux sont rodés, nous ne sommes déjà plus dans le simple amateurisme) et je ne serai pas surpris outre mesure que la prochaine livraison soit un gros carton, je garde donc une oreille attentive sur
CARN.
Setlist
1. Gaudete
2. Addictive Euphoria
3. Atrocious Scars of Duty
4. Colors With Your Flesh
5. The Carnage Rages on (Vomitory cover)
6. Inner Delusion
7. My Ultimate Sacrifice
8. Apocalyptic Prophecy
9. Supposed to Rot (Entombed cover)
C’est ensuite au tour de
CREEPING FEAR de monter sur les planches avec une
setlist équilibrée : cinq compositions du récent «
Realm of the Impaled », trois issues de
« Hategod Triumph » (2021) et une provenant d’
« Onward to Apocalypse ». Preuve de la qualité constante mais croissante des Français : tout est au même niveau de brutalité jouissive, même si les nouveaux titres me semblent casser encore plus la barraque tant ils démontrent une totale maîtrise du sujet extrême. La prestation se révèle cinglante, saignante, avec des ralentissements monstrueux dignes du grand
IMMOLATION, sans doute l’influence la plus marquée du quatuor. Mais « influence » ne signifiant pas « impersonnalité », les Viroflaysiens soufflent du souffre sur l’assemblée soumise à un tel déferlement de riffs, de rythmiques meurtrières, avec en prime une excellence dans les solos. Pour moi, avec une discographie pareille et ce genre de prestations ultra maîtrisées,
CREEPING FEAR se hisse à la hauteur des meilleurs, la tête d’affiche n’est clairement pas loin.
Clément Ducouret en impose salement dans son rôle de guitariste – chanteur, avec une grosse présence scénique et juste ce qu’il faut de décontraction pour rendre ce moment paradoxalement
cool alors que les musiciens ont tous sorti leur hachoir à viande. Mon seul regret ? Que le t-shirt du
merch soit le même que la fois précédente. Pour le reste, c’est un 10/10 et comme le disait Jacques Villeret à Jacqueline Maillan dans « Papy fait de la résistance » : «
on ne regrette pas sa soirée ».
Setlist
1. Dismembered and Thrown Into Black Flames
2. Spreading Disease
3. Demonic Ascent
4. Wearing the Skin of the Wicked
5. Et ils se couvrirent de gloire
6. Hate Crush Consume
7. We Belong to the Crypts
8. Feast of Violence
9. Torture Wheel
MERCYLESS finit de se préparer, il semblerait qu’il y ait quelques soucis techniques au niveau d’un ampli, cela n’est guère rassurant pour la suite et, effectivement, la sonorisation fut absolument catastrophique du début à la fin.
Max Otero était quasiment inaudible, j’ai eu parfois l’impression qu’il n’y avait carrément pas de distorsion sur sa guitare, la deuxième prenant parfois des airs interloqués. Est-ce que les mecs entendaient au moins ce qu’ils jouaient ? J’en doute tant certains passages semblaient bancals, la mine des musiciens trahissant parfois cet état de fait.
De plus, si les Mulhousiens pratiquent un
death féroce, celui-ci a toujours été riche de subtilités, d’harmonies, de changements de rythmes, de solos, d’ambiances… Il fallait être fortiche pour distinguer tout cela, personnellement je n’ai rien pigé à quoi que ce soit, ne reconnaissant aucun morceau, la beauté des solos se trouvant noyée dans une cacophonie sans nom. C’est d’autant plus con que la
setlist offrait un échantillon représentatif de la carrière du groupe, avec un focus sur les quatre derniers LP bien entendu (
« Unholy Black Splendor » ;
« Pathetic Divinity » ;
« The Mother of All Plagues » ;
« Those Who Reign Below ») ainsi que deux chansons extraites du culte
« Abject Offerings ». Sans surprise, le groupe occulte sa période «
C.O.L.D » / «
Sure to Be Pure », le fan que je suis regrettant juste le silence concernant «
Coloured Funeral ». Cela dit, étant donné les conditions de jeu, je me demande si je ne préfère pas que rien n’ait été joué de ce bijou.
J’aurais aimé écrire que
MERCYLESS a retourné le
Klub, au mieux il a retourné les estomacs fragiles, mais malgré tous les efforts fournis, l’intensité visible, palpable, l’abnégation mise dans l’exécution des compositions, les musiciens affrontaient trop d’éléments défavorables pour s’en sortir.
Setlist
1. Rival of the Nazarene
2. I Am Hell
3. Christianist
4. Substance of Purity
5. Extreme Unction
6. Without Christ
7. God is Dreaming
8. Crown of Blasphemy
9. Abject Offerings
10. I Vomit This World
11. Pathetic Divinity
12. Evil Dead (Death cover)
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