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Der Weg einer Freiheit + Harakiri for the Sky + The Great Old Ones

Live report

Der Weg einer Freiheit + Harakiri for the Sky + The Great Old Ones Le 20 Mars 2016 à Rennes, France (L'Ubu)
Visiblement, le fait d'être signé sur un label français offre de belles opportunités à Der Weg Einer Freiheit qui gâte l'hexagone de cinq dates. Et la Bretagne n'est pas oubliée avec une escale par Rennes. On se rend donc à l'Ubu, salle à la configuration totalement aléatoire (imaginez des escaliers devant la scène, et un long couloir avec un écran pour ceux qui n'ont pas pu arriver tôt et se placer) pour assister au concert des Allemands.

Évidemment, avant les réjouissances finales, deux premières parties sont chargées d'ouvrir les hostilités. On démarre ainsi avec le post-black des Autrichiens d'Harakiri for the Sky, qui ne sont pas à leur première venue en France mais qui restent cependant relativement inconnus du public. Mais que ce soit via la mise en scène assez sobre ou par le chant de J.J., une bonne partie du propos des musiciens est éloigné des standards de la scène black metal, ce qui laissera circonspect quelques spectateurs. Donc au final, prestation à oublier? Loin de là. De nombreux éléments positifs tireront vers le haut un set réussi de bout en bout. A commencer par un son relativement bon, qui permet d'apprécier à sa juste mesure les mélodies bien ficelées des Autrichiens. A cette qualité auditive s'ajoutent des compositions qui passent avec brio le cap scénique, très justement dosées entre moments d'accalmies et fulgurances typiques du post-black. La majorité des morceaux proviennent d'Aokigahara, dernière œuvre en date du groupe, et si le propos est plutôt bon sur album, il trouve un second souffle en concert. Et ce chant si clivant? Tout dépend de votre appréciation de ce type de voix que l'on retrouve plutôt du côté du post-hardcore, m'évoquant également les Français de Déluge dans l'approche. On adhère ou pas, mais le frontman fait son boulot correctement. Aucune communication ne sera cependant adressée à la foule et le combo repart comme il est venu, sobrement et sans un mot. Quoiqu'il en soit, les quarante minutes seront passées rapidement et nul doute que le quintette en avait encore sous le coude. Des premières parties comme ça, on en demanderait plus souvent.

Si Harakiri for the Sky ne jouit pas d'une énorme réputation auprès du public français, le groupe suivant, lui, est déjà bien plus conséquent par chez nous. The Great Old Ones était attendu impatiemment par le public, ce que confirmeront les nombreux applaudissements entre les titres. Autant être franc d'entrée de jeu : si j'apprécie le travail des musiciens sur album, je n'ai pas été aussi emballé par le concert. Et pourtant il y a de quoi être conquis : la mise en scène est soignée, tous les musiciens étant vêtus de noir et recouverts d'une capuche, sans oublier ce cher Cthulhu devant la scène. Ajoutez à cela un son qui, encore une fois, sera excellent, et des morceaux joués sans accrocs, et vous avez là une recette qui fonctionne. Ce qui sera le cas auprès d'une bonne partie de la foule. Pour ma part, si j'ai été plongé assez rapidement dans le black metal lovecraftien des Français, j'ai commencé à ressentir une certaine lassitude au fur et à mesure du set pour décrocher en fin de course. Sans doute la faute à quelques passages m'étant apparus comme un peu trop longs. Quoiqu'il en soit, rien à redire du côté de la formation : c'est carré, exécuté avec précision, et les compos ont de sérieux atouts à faire valoir. Ne serait-ce que pour cette impression d'être littéralement plongé dans un univers abyssal et ténébreux.
The Great Old Ones aura donc gâté son auditoire sans difficulté, même si de mon côté, je n'ai pas été aussi enthousiasmé que par la formation précédente.

Vous l'aurez compris, tirer son épingle du jeu après deux très belles prestations de la part des premières parties risque d'être un peu compliqué. Et pourtant, c'est une véritable leçon que va nous asséner Der Weg Einer Freiheit ce soir. Les Allemands ont un album à promouvoir, Stellar sorti l'an passé, et vont s'en donner à cœur joie en balançant « Eiswanderer » d'entrée de jeu. L'exécution est nette et précise, le quatuor parfaitement rodé techniquement et Nikita Kamprad toujours aussi convaincant au niveau du chant extrême. Bien que ce titre d'ouverture soit plutôt long du haut de ses 9 minutes, il ne souffre d'aucune longueur et les moments aériens subliment la composition. On remarquera pourtant qu'avant la fin du set, le dernier né Stellar est quasiment absent. Le groupe n'oublie pas ses opus précédents, y compris son EP Agonie en interprétant les très efficaces « Der Stille Fluss » et « Posthum ». L'attitude scénique des Allemands est différente de celle des formations précédentes. Le combo est plus communicatif, Nikita n'hésitant pas à remercier le public de sa présence, tandis que Giuliano Barbieri (basse) et Sascha Rissling (guitare) bougent régulièrement sur scène, là où les autres groupes adoptaient une posture plus statique mais ne nuisant pas un instant à la qualité de leur prestation. Le set de Der Weg Einer Freiheit s'avère également varié, bien que les titres aient souvent la particularité de dépasser les sept minutes. Seule « Zum Abschied », issu de l'opus éponyme du groupe, passe en-dessous de cette durée et s'avérera plus concis. Le point d'orgue de la soirée est, pour moi, atteint lors de l'interprétation de la splendide « Zeichen », piste ouvrant l'album Unstille. Tout y est parfaitement restitué et on se plonge entièrement dans l'atmosphère tissée par les Allemands. Douze longues minutes qui passent bien trop rapidement. Stellar est remis à l'honneur en toute fin de concert, grâce à la présence de « Repulsion » et de « Requiem », la première nommée introduisant même un peu de chant clair de la part de Nikita, une addition sympathique mais pas indispensable. Regret personnel : l'absence d'« Einkehr », mon titre favori du dernier album. Tant pis. Cette absence n'entache en aucun cas une performance excellente d'un bout à l'autre, et qui sera passée bien trop vite.

L'instant fail de la soirée : au moment du rappel, les 2/3 du public sont au bar pendant que le combo revient interpréter « Lichtmensch » devant une foule clairsemée. Tant pis pour les absents.

Eiswanderer
Der Stille Fluss
Zum Abschied
Zeichen
Posthum
Vergängnis
Repulsion
Requiem

Rappel :

Lichtmensch


Rien à redire sur cette excellente soirée. Tous les groupes ont délivré de belles prestations devant une affluence considérable, ce qui est toujours plaisant à voir. Remerciements à Garmonbozia pour l'organisation de cette date rennaise. On attend de revoir Der Weg Einer Freiheit dans le coin au plus vite.

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