Adimiron + Swallow The Sun + Wolfheart
Live report
Adimiron + Swallow The Sun + Wolfheart Le 17 Décembre 2015 à Weinheim, Allemagne (Café Central)
Je n'imaginais pas revoir Swallow the Sun de mon plein gré un jour, d'autant plus que la dernière fois que j'ai écouté un album des Finlandais, c'était au moment de la sortie de la cuvée 2012, qui ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable. Alors, est-ce une certaine façon de raviver des souvenirs ou de leur redonner une chance? Je n'en ai aucune idée. Toujours est-il que j'ai en mémoire deux prestations scéniques de bonne facture, notamment lors d'une tournée en compagnie de Sólstafir (quand les Islandais avaient encore de l'intérêt, c'est à dire avant de sortir leurs deux derniers opus moisis) et de Mar de Grises, qui pour le coup avait littéralement éclipsé les deux autres formations. Mais revenons au sujet : les Finlandais viennent de sortir un nouvel opus, que je n'ai pas écouté, et qu'ils défendent en ce moment même sur les routes européennes. Pour les accompagner, ce sont Wolfheart et Adimiron qui ont été choisis.
Et je suis encore circonspect quant au choix des Italiens en tant qu'ouverture de Swallow the Sun. A vrai dire, la prestation d'Adimiron n'avait rien de mauvaise en soi mais semblait surtout complètement hors de propos par rapport au reste de l'affiche. Alors oui, c'est vrai qu'une affiche où trois groupes d'un même style se succèdent peut avoir un effet redondant (ou cohérent, c'est selon), ici, on aurait préféré avoir un combo plus en adéquation avec le reste du line-up. C'est donc un propos tirant massivement vers un metal progressif moderne qui nous est proposé (comprenez djent), loin d'être le genre convenant particulièrement à mes esgourdes. En première partie d'un Leprous, par exemple, pourquoi pas. Mais là, on passe sincèrement le plus clair de son temps à se demander ce qu'Adimiron est venu faire dans cette galère. Et à espérer que le supplice s'achève le plus rapidement possible. A la décharge des Italiens, j'imagine que quiconque apprécie ce style musical doit trouver leurs compositions accrocheuses et solidement écrites. Le chanteur de session Giuseppe di Giorgio est d'ailleurs à l'aise dans l'ensemble, que ce soit en voix claire ou en chant extrême et ce en prenant en compte le fait qu'il ait été appelé en renfort seulement trois semaines avant d'embarquer en tournée. Chaque membre est en place, délivrant une prestation carrée et professionnelle, avec une mention spéciale pour la bassiste Cecilia Nappo, celle-ci ayant également rejoint les rangs d'Adimiron très récemment. Qui plus est, la communication était correctement assurée avec un public ne répondant que moyennement présent, et dont l'enthousiasme n'était pas franchement au beau fixe. Comment conclure? Disons que si vous n'êtes pas complètement allergiques au prog moderne, le groupe vous plaira potentiellement. Dans mon cas, c'était plutôt l'envie de mourir carabinée qui prenait le dessus. Clairement, ce groupe n'était pas pour moi et je n'attendais qu'une chose : la fin.
Quelques minutes plus tard, ce sont les Finlandais de Wolfheart qui investissent les planches du Central Café. Et quand je parlais de soirée nostalgie de mon adolescence, on était effectivement en plein dedans, pour la simple et bonne raison que ce quatuor n'est autre que la nouvelle formation de Tuomas Saukkonen, ancien leader de Before the Dawn dont j'étais très fan il y a quelques années. Le très imposant chanteur / guitariste et ses comparses évoluent d'ailleurs dans un registre similaire à celui de la décédée formation, à savoir en plein dans le death mélodique. Si je ne suis pas un grand adepte du genre sauf exceptions, je dois bien avouer avoir été séduit par la performance du combo. Wolfheart compense son absence complète d'originalité par des compositions très efficaces, qui maintiennent une dose d'énergie considérable et ne laissent aucune place à des longueurs ou des instants de faiblesse. Dès l'ouverture « The Hunt », le groupe se met le public en poche, et continue sur sa lancée pendant trois pistes sans aucune communication, pour un effet rouleau compresseur garanti. D'autant plus que les morceaux ne semblent jamais calqués les uns sur les autres, avec des mécanismes trop proches et donc lassants. Tuomas ne s'adressera à la foule qu'en fin de concert, avant d'achever ce set au bout de huit titres, issus des deux albums sortis à ce jour par le groupe. Quoiqu'il en soit, en une quarantaine de minutes, Wolfheart aura fait forte impression et sûrement gagné de nouveaux fans. S'il n'est pas dit que je réécouterai forcément en format physique, je ne bouderai pas mon plaisir s'ils repassent un jour en festival. Une bonne expérience en somme.
Et voici qu'après un dernier changement de plateau, la tête d'affiche de la soirée arrive sur scène pour plus d'une heure de concert. Swallow the Sun est donc l'heureux géniteur d'un tout nouvel album, qui a été chroniqué sur nos pages par Dead. Album dont je n'ai écouté aucun titre. Et Ô joie, les Finlandais vont en jouer plein ce soir, avec pas moins de six compositions extraites de Songs from the North. Toutes les œuvres du combo seront d'ailleurs représentées dans la setlist de la soirée. Et donc, ces nouvelles pistes, que valent-elles sur scène? Si la formation est un peu lente au démarrage et que je dois bien reconnaître avoir mis du temps à rentrer dedans, force est de constater que ces morceaux sonnent plutôt correctement, et ne changent pas radicalement du style habituel de Swallow the Sun. Autant dire que je n'ai pas été complètement perdu. Ma crainte principale concernait avant tout les compositions de Emerald Forest and the Blackbird, et là encore, « Hate, Lead the Way! » s'offre un second souffle salvateur sur scène et parvient à emporter le public sans grandes difficultés. Puis vient la faute de goût du concert : « Cathedral Walls ». Un titre mou, bourré de chant clair mielleux, où la voix d'Anette Olzon est (mal) samplée et presque inaudible, faisant ainsi perdre de la dynamique au set. Ce morceau n'est pas le seul à ne pas m'avoir emballé, un constat similaire s'impose pour « New Moon » pourtant très attendu par les fans. Mikko Kotamäki a beau avoir une excellente maîtrise de sa voix, le chant clair m'apparaît une fois de plus comme mièvre et sans grand intérêt. Et puis le groupe a joué un nouveau morceau, « Abandoned by the Light ». Et c'était excellent. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé chez Swallow the Sun, mais ce basculement vers un registre plus inspiré par le funeral doom leur va à ravir. D'autant plus que ladite composition s'avère envoûtante, presque trop courte tant elle fait du bien à entendre, en obscurcissant drastiquement l'atmosphère du concert. Après huit morceaux, les six finlandais s'éclipsent pour revenir quelques instants après dans une configuration acoustique. Et moi qui m'attendait à m'ennuyer complètement durant cet intermède, je me suis surpris à apprécier « The Heart of a Cold White Land » et « Pray for the Winds to Come », provenant du nouvel opus. Ces deux extraits ont judicieusement aéré le concert avant de repartir sur un set classique, « Descending Winters » et « Swallow » clôturant judicieusement la soirée sous les ovations d'une foule conquise.
10 Silver Bullets
Rooms and Shadows
Hate, Lead the Way!
Cathedral Walls
Hope
New Moon
Lost & Catatonic
Abandoned By The Light
Rappel :
The Heart Of A Cold White Land
Pray For The Winds To Come
Descending Winters
Swallow (Horror Pt. 1)
Bilan final? Plutôt satisfaisant. Si je n'ai pas adhéré entièrement à la prestation de Swallow the Sun, j'ai tout de même passé un bon moment dans l'ensemble, et si vous appréciez la formation, alors vous serez aux anges. J'ai davantage été happé par le set de Wolfheart, qui n'officie pas non plus dans mon genre de prédilection mais a offert aux personnes présentes un très bon concert et qui, là encore, devrait ravir les fans de death mélodique.
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