Overkill

Samedi matin 2 avril. En ce week-end qui s’annonce très tranquille et faisant nonchalamment défiler mon fil facebook, me voilà nez-à-nez avec une info qui m’avait totalement échappé : ce soir OverKill joue à l’Antipode, à Rennes. Mazette ! Mais comment pourrais décemment me permettre de rater ça ?! OverKill, l’un de mes chouchous, à 1h15 de chez moi et qui plus est dans cette MJC de Cleunay que j’ai plus que fréquenté pendant mes années étudiantes, ma dernière fois là-bas devant maintenant bien remonter à une douzaine d’année. Ni une ni deux, quelques heures plus tard c’est ma place en poche et une poignée de CDs sur le siège passager que je prends la route de Rennes. Et je ne vais pas le regretter !

Je partis pourtant avec un brin de circonspection après avoir jeté un coup d’œil à la setlist des derniers concerts du groupe (en tout cas des derniers répertoriés sur le site du même nom et qui datent de la fin 2015) laquelle, piochant essentiellement dans les périodes extrêmes des Américains (chronologiquement parlant j’entends) et laissant allègrement de côté toute la période 1991-2007 (tout de même !) et boudant notamment le génialissime « Horrorscope » qui reste, faut-il le préciser, l’un des tout meilleurs albums de thrash de l’histoire. OverKill s’apprêtant à fêter les 25 ans dudit album, je me raccrochai à cet espoir de voir au moins un petit « Coma » échouer sur le programme de la soirée. De toute façon, wait and see comme on le dit à Vegas.

Après un rapide apéro (merci Titi !) me voilà donc de retour dans cette fameuse salle de L’antipode qui n’a (de mémoire) pas du tout changé, petite mais conviviale. La première partie est déjà terminée (One Machine, combo ‘’international’’ de ‘’progressive groove power thrash’’ avec notamment Steve Smyth, ex-Nevermore et un gus de Savage Messiah), je m’en remettrai. A peine le temps d’aller choper une petite bière au bar que les premières notes de « XDM » retentissent. Je me faufile sur le bord droit de la scène que le groupe, visiblement en pleine forme, investit pour une « White Devil Armory » parfaite pour se chauffer. Même si le dernier album en date baisse un chouïa de régime comparé à ses deux excellents prédécesseurs, pas de soucis en revanche en live où les « Armory !! Armory !! » résonnent dans la fosse. Le son parait plutôt correct même si la batterie mange un peu les guitares (ce qui sera un peu plus gênant par la suite mais c’est (presque) un détail). S’ensuit alors le hit survitaminé « Rotten To The Core » une fois de plus repris en chœur par une salle qui commence à sérieusement s’échauffer. « Hello From The Gutter », « Electric Rattlesnake », « Hammerhead » et « Feel The Fire » viennent alors enfoncer le clou d’un concert qui commence fort mené par un Blitz toujours aussi énergique et en pleine forme vocalement, tel le Iggy Pop du thrash. Le groupe est visiblement heureux d’être là (sans Ron Lipnicki, remplacé par un gus dont je n’ai pas compris le nom et qui nous gratifiera de quelques jolis pains, Bobby nous annonçant même en le présentant qu’il est « peut-être là pour toujours », va falloir bosser ses classiques alors mon gars !) et avec un Derek Tailer en mode torse-nu / bandana qui lui donnera des faux airs de Bobby Hambel. Bref tout se passe pour le mieux quand je commence à réaliser que la setlist n’est pas exactement la même que celle vue quelques heures plus tôt sur le net. Et là j’aurais du mal à vous décrire la jubilation qui s’empare de moi lorsque résonne l’intro de « Coma ». Je me fraye alors un passage jusqu’au-devant de la scène (que je ne quitterai pas), excité comme un curé lyonnais dans une garderie, pour assister à un très grand moment puisque nous allons avoir droit à un enchainement de sept titres issus de « Horrorscope » (l’un des tout meilleurs albums de thrash de l’histoire, je l’ai déjà dit ?). « Coma » est juste imparable malgré quelques ratés à la batterie (qui se répèteront) et ça remue de plus en plus à côté de moi, un titre taillé pour le live, juste génial. Et la suite ne le fut pas moins, jugez plutôt : « Infectious » et son groove insidieux, concours de headbang et « hey ! » poing levé obligatoires ; « Blood Money », « Bare Bones » (raaaah cette intro !), « Nice Day… For A Funeral », l’éponyme et lancinant « Horrorscope » pour finir sur une « Thanx For Nothin’ » survoltée que je pensais bien (comme beaucoup d’autres) ne jamais avoir la chance de vivre en live. Autant dire que je m’époumone comme un beau diable sur ces titres que j’ai tant beuglés au collège et jusqu’aujourd’hui dans ma voiture, à tel point que cela me vaudra un combo index pointé / clin d’œil de la part de Blitz. On a tous le droit à son quart d’heure de gloire, non ? Après ce moment inoubliable, place à une fin de concert classique mais pas moins efficace à base de « Overkill », l’excellente « Ironbound » (seul extrait dudit album, nous n’aurons pas droit à « Bring Me The Night » mais ce fut pour la bonne cause), le classique « Elimination » et l’habituelle clôture sur « Fuck You » des Subhumans.

C’est donc plus qu’heureux et avec la grosse banane que je quitte Rennes après un concert mémorable. C’était la première fois que j’avais la chance de voir OverKill sur scène et je ne regrette évidemment pas le déplacement. Malgré un son manquant un poil de clarté (batterie trop forte et guitare lead trop faible) et quelques pains derrière les fûts, le set fut irréprochable, grâce notamment à ces sept titres de « Horrorscope » absolument géniaux, à l’énergie et la bonne humeur de Bobby Ellsworth toujours aussi charismatique (et chambrant au passage nos amis Espagnols lorsque les retours du public lui semblaient trop faiblards, « Come on, this is not France. This is Spain. ») , DD Verni le parrain, Derek Tailer en mode Biohazard et Dave Linsk en shredder de service. Bref, merci Garmonbozia et vive OverKill !

Setlist :

Armory
Rotten To The Core
Hello From The Gutter
Electric Rattlesnake
Hammerhead
Feel The Fire
Coma
Infectious
Blood Money
Bare Bones
Nice Day... For A Funeral
Horrorscope
Thanx For Nothin'
Overkill
Ironbound
Elimination
Fuck You

PHOTOS

Overkill Le 02 Avril 2016 à Rennes, France (L'Antipode) 3 photo(s)