Hellfest 2016 - Jour 2
Live report
Hellfest 2016 - Jour 2 Archgoat + Asphyx + Cattle Decapitation + Crobot + Dark Fortress + Discharge + Drowned + Entrails + Goatsnake + Hermano + Joe Satriani + Loudness + Mantar + Myrkur + Otargos + Sick Of It All + Steak N
Le 18 Juin 2016 à Clisson, France
Keyser : C'est parti pour le deuxième jour de ce Hellfest 2016 après une première journée très satisfaisante si l'on met de côté le son souvent calamiteux. Enfin c'est parti... pas tout à fait puisqu'il faudra s'armer de patience avant de pouvoir passer sous la chapelle. Vigipirate sans doute…
Undead Prophecies (Altar, 10h30-11h00)
Keyser : Cette longue attente me fera manquer le set de Undead Prophecies que j'avais découvert sur son premier full-length False Prophecies sorti l'année dernière sur Listenable Records quand le groupe s'appelait juste Undead. Une formation qui cultive le mystère puisqu'on ne connaît ni l'identité de ses membres ni leurs origines. Je ne connaîtrai pas non plus ce qu'elle vaut sur scène. Dommage parce que le death metal old-school du combo m'avait convaincu sur album.
The Lumberjack Feedback (Valley, 10h30-11h00)
AtomicSchnitzel : Décidément, je sais choisir mes entrées en matière. Je prends du post-metal à la Neurosis dès le réveil, c'est ça de vivre dangereusement, que voulez-vous. Heureusement que celui-ci est de qualité, et que les compositions de The Lumberjack Feedback passent comme une lettre à la poste. On se plaît à être écrasé par ces riffs particulièrement denses et ces ambiances étouffantes, soutenus par deux batteries, un peu comme chez Year of No Light. Les Français ne révolutionnent rien, et leurs titres manquent encore un peu de personnalité pour éblouir mais on aura vu largement pire en tant qu'ouverture. Si Dopethrone était programmé à la base sur ce créneau, je dirais qu'on a probablement gagné au change avec The Lumberjack Feedback qui m'aura définitivement plus intéressé que les Canadiens qui devaient initialement se produire. Un groupe à suivre, d'autant plus que leur premier album Blackened Visions est sorti cette année et devrait probablement ravir les amateurs du genre.
Steak Number Eight (Mainstage 01, 11h05-11h35)
AtomicSchnitzel : La présence des Flamands de Steak Number Eight sur une mainstage est assez surprenante. Ce post-metal à la sauce belge est taillé pour un concert sous la Valley. Qu'à cela ne tienne, le quatuor va se donner à fond pour convaincre un public qui n'est pas forcément acquis à leur cause, et le pire, c'est que ça fonctionne sans accrocs. Avec ses cheveux longs, sa moustache classe comme celle d'Ikea et son t-shirt orné de champignons, Brent Vanneste ne tient plus en place et harangue le public à de nombreuses reprises. Véritable pile électrique, le frontman bouge partout, saute, et a plus d'un tour dans son sac pour dynamiser le concert. Celui-ci assure également côté chant, ses hurlements donnant un bon coup de fouet aux compositions du groupe. Les morceaux ont d'ailleurs un aspect presque tubesque, ce qui s'avère assez drôle tant le style pratiqué par les Flamands ne s'y prête pas. Et pourtant, ce mélange fonctionne et nul doute que les pistes sont écrites pour faire un carton en concert. N'étant pas familier avec le combo, ce sera pour moi une belle découverte, qui à mon avis aurait été encore meilleure sur une scène plus appropriée.
Otargos (Temple, 11h05-11h35)
Keyser : On se rabattra sur les Français d'Otargos qui ont déjà entamé leur set sur la Temple. Je sais que le quatuor bordelais est souvent critiqué par les blackeux pour leur musique trop clinique mais moi, le peu que j'en ai entendu ne m'a pas dégoûté. Pareil en live même si le son à nouveau peu enviable n'aura pas permis de discerner pleinement la musique. J'ai quand même pu entendre du bon gros blast et une ambiance assez sombre pas très éloigné de certains groupes de death metal. Rien de foncièrement génial mais une bonne façon de commencer la journée.
Setlist:
Dominatrix
Apex Terror
Origin
Infernal Legions Strike
Human Terminate
Deadstar
Drowned (Altar, 11h40-12h10)
Keyser : Drowned, c'est le genre de groupe qui ne paye pas de mine en live, avec des membres peu bavards, habillés sobrement et à première vue pas du tout charismatiques mais qui finissent par dégager quelque chose dès qu'ils balancent leur musique. Les Allemands font comme beaucoup dans le death metal old-school. Il n'y a pas donc à chercher de grande originalité. C'est plutôt grâce à la qualité intrinsèque de sa musique que le combo se démarque en offrant au public peu nombreux de très bons riffs noirs à l'ancienne (épargnés par un son suprenamment correct!) sur des rythmiques entraînantes et efficaces entre accélérations thrashies et mid-tempo tantôt groovy tantôt plus pesants. Une belle démonstration d'un death metal pur et sans fioriture que les connaisseurs ont dû apprécier.
Loudness (Mainstage 01, 12h15-12h45)
Keyser : Il aura fallu attendre samedi pour que je vive enfin mon premier concert sur la Mainstage 01! Pas étonnant cela dit vu les merdes qui sont passées la veille! Ce sont les vétérans de Loudness qui me feront sortir de ma Altar préférée pour un show très rare dans nos contrées. Le Hellfest n'étant pas vraiment un festival heavy/hard dès lors qu'on s'éloigne des grosses têtes d'affiche, les Japonais montent sur scène très tôt et n'y resteront que 30 minutes. Je ne vais pas faire mon fanfaron cela dit puisque je ne connais moi-même Loudness que de nom. C'est donc à un concert découverte auquel je vais assister. Sans trouver les compositions géniales, juste catchy et efficaces, j'ai bien apprécié le concert des Asiatiques. Un bon emplacement pas trop loin de la scène pas du tout surpeuplée, des membres contents d'être là et de jouer (les Japonais bénéficient en plus toujours chez moi d'un capital sympathie automatique), un heavy/hard old-school facile à assimiler ainsi qu'un son acceptable ont suffi à me faire passer un bon moment, quoique trop court pour faire plus ample connaissance. Pour ça, il faudrait que je me penche sur la discographie du groupe. Il y en a des trucs à écouter...
Setlist:
Crazy Nights
Heavy Chains
The Sun Will Rise Again
Crazy Doctor
In The Mirror
S.D.I.
Myrkur (Temple, 12h15-12h45)
AtomicSchnitzel : Avant de commencer ce compte-rendu, petit coup de gueule auprès d'une partie de l'audience. Vous avez parfaitement le droit de ne pas apprécier la musique de Myrkur, ou même la personnalité d'Amalie. Mon report plutôt acerbe sur la prestation de la Danoise en ouverture de Deafheaven montre également que je suis loin d'être parmi ses admirateurs. Mais sérieusement, ça vous tuerait de faire preuve d'un minimum de respect envers les artistes, même si vous ne les aimez pas? Les sifflets au moment où la chanteuse entre en scène, et au début de la prestation, étaient parfaitement dispensables. Cette attitude merdique et probablement foncièrement misogyne de certains festivaliers m'a presque donné envie d'apprécier ce concert. « Presque », je dis bien, car Myrkur n'arrive toujours pas à me convaincre. Trop artificiel, trop froid et ennuyeux, le set m'aura définitivement convaincu qu'entre elle et moi, l'alchimie ne passe pas. Le rendu de son chant clair, tout à fait juste au passage, est définitivement moins bon qu'en support physique et ses growls sont toujours aussi poussifs. Pareil au niveau des musiciens, on ne sent aucune complicité de groupe entre Amalie Bruun et ses comparses. Par conséquent, j'ai préféré écourter le show et voir quelques titres de Loudness. Je ne doute pas que Myrkur puisse plaire, et la Danoise est loin d'être plus ridicule qu'une bonne partie de la scène black metal actuelle, mais je n'adhère pas et ne lui redonnerait probablement pas de chance supplémentaire.
Entrails (Altar, 12h50-13h30)
Keyser : J'avais raté les Suédois au Netherlands Deathfest en février dernier, j'avais bien l'intention de me rattraper au Hellfest. Et cette fois, je n'ai pas failli! Tout comme le groupe qui a délivré un set remarquable au (bon!) son d'un gros old-school Swedish death metal certes pas original pour un sou mais qui butte des culs à la douzaine. Les guitares buzzsaw, le groove qui dégouline, les mid-tempos headbangants, les accélérations meurtrières, les leads mélodiques qui illuminent l'obscurité, le growl d'ours, tout est là pour satisfaire les amateurs de cette scène qui sature mais dont les meilleurs groupes (dont Entrails fait partie) arrivent toujours à s'imposer.
Crobot (Valley, 12h50-13h30)
AtomicSchnitzel : Si Steak Number Eight se produisait plus tôt sur la Mainstage mais aurait eu davantage sa place sur la Valley, Crobot m'aura, au contraire, fait l'effet inverse. Le côté rock américain, avec des titres plutôt directs et accrocheurs, aurait pu fédérer sur les scènes principales. Sauf que ce sera sans moi. La voix du chanteur qui minaude le plus possible et prend des poses ridicules, le côté « m'as-tu vu » exacerbé du groupe, les morceaux qui m'ennuient au point de me faire quitter la tente après une (longue) moitié de concert… les gens ont l'air à fond, ça semble plaire et tant mieux pour eux mais j'avoue que je ne comprends pas. Pour ne pas entièrement cracher dans la soupe, ça joue bien et ça chante juste, mais c'est plus ou moins tout ce que je vais retenir de positif de cette prestation. Si c'est votre truc allez-y, sinon faites comme moi et courage, fuyez.
Dark Fortress (Temple, 13h35-14h15)
AtomicSchnitzel : ENFIN un son décent sous la Temple, sincèrement, merci! De quoi profiter dans les meilleures conditions de la prestation des Allemands, qui arpentent la scène depuis de nombreuses années mais ne bénéficient pas de la plus grande réputation dans l'hexagone, preuve en est par leur horaire de passage. Mais cette prestation de grande qualité aura sûrement fait gagner de nombreux fans au groupe. Ne serait-ce que par le côté carré et professionnel du jeu de scène et des titres interprétés, qui passent l'épreuve du concert avec brio. S'il n'est pas le chanteur le plus charismatique ou imposant du milieu black metal, Morean remplit son rôle comme il se doit grâce à une très bonne tenue de voix. D'autant plus que le frontman interagit régulièrement avec la foule, sans en faire trop, ce qui est à souligner. Côté musical, là encore, aucune déception à l'horizon. Les titres se suivent sans se ressembler et cette variété permet de rester concentré d'un bout à l'autre du concert. Dark Fortress sait instaurer une ambiance, notamment via le clavier, toujours dosé à la perfection, sans tomber dans le kitsch ou le grandiloquent. J'en aurais bien redemandé, mais les quarante minutes sont passées très rapidement, et il est dommage que le combo soit encore aussi peu estimé en France. Peu de groupes pourront se targuer d'avoir fait mieux sous cette même tente. A revoir au plus vite!
Cattle Decapitation (Altar, 14h20-15h00)
Keyser : Après la bouffe, retour à la Altar pour un de mes groupes fétiches dont le dernier album The Anthropocene Extinction m'avait réconcilié avec lui après un Monolith Of Inhumanity qui m'avait un peu déçu. Oui, il s'agit bien des bouffeurs de légumes misanthropes de Cattle Decapitation et leur metal extrême moderne et varié entre furie grind, gros brutal death et groove d'aujourd'hui. J'ai encore en tête ce concert au Glazart en 2012 d'une brutalité sidérante, peut-être le concert le plus bourrin auquel j'ai assisté (avec celui d'Origin au Neurotic Deathfest en 2011). Je ne pensais pas revivre ça ici mais j'étais à peu près certain de prendre une bonne mandale. Bien vu puisque le groupe a assuré, en jouant beaucoup de titres de son très bon nouvel opus. On a déjà entendu un son plus clair mais connaissant plutôt bien les morceaux, ça ne m'a pas trop dérangé. Bon, Travis Ryan ressemble de plus en plus à Randy Blythe mais il reste un des frontmen les plus talentueux de ces dernières années, que ce soit en termes de jeu de scène (bien agité du bocal!) ou de registre vocal (large et original du growl au chant clair reptilien). Entre ça, les riffs rapides plus ou moins techniques, la batterie en mode mitraillette une bonne partie du temps, les décélérations bien grasses et les solos mélodiques pas dégueux, il y avait de quoi faire! On sent d'ailleurs que le groupe a acquis une belle renommée depuis plusieurs années car la Altar est plutôt bien remplie vu l'heure. D'autant plus étonnant de voir que les Californiens reviendront en France début août à Paris pour une date... au Klub! On ne va pas se plaindre de les revoir, surtout dans un cadre aussi intimiste, mais avouez qu'il y a de quoi sourciller!
Mantar (Valley, 14h20-15h00)
AtomicSchnitzel : Mantar est devenu une valeur sûre en peu de temps, et pourtant ce concert n'a pas commencé sous les meilleures auspices. J'imagine que mon placement sous la Valley en était en partie responsable mais le son n'a clairement pas aidé à apprécier les efforts du duo sur le début du concert. Heureusement les choses s'amélioreront au fur et à mesure, permettant d'enfin profiter de ce set. Je risque de répéter mon compte-rendu de la prestation du Doomed Gatherings tant les choses auront peu changé en un mois, mais la débauche d'énergie véhiculée par les deux Allemands est étonnante et fait plaisir à voir. Les brûlots de sludge s'enchaînent et vous emportent, d'autant plus que cet effet tornade ne cesse de grandir au fur et à mesure du show. Un peu dubitatif au départ, on termine pleinement satisfait et Mantar peut être fier de son boulot sur la Valley. Les fans seront ravis, et les autres auront probablement envie d'en écouter davantage. Objectif réussi.
Discharge (Warzone, 15h05-15h45)
KPM : Réveil difficile et très tardif en ce deuxième jour de festival, toujours le plus difficile pour moi. J’ai malheureusement loupé mes chouchous Hangman’s Chair mais le succès de leur dernier album leur permet de beaucoup tourner en ce moment, ce n’est donc que partie remise. Je vais donc me désembuer les yeux et remettre la machine en route devant les papas anglais du d-beat : Discharge. La faute à une discographie longue comme le bras, je suis loin de maîtriser parfaitement le sujet mais cela n’empêche pas de s’y retrouver car la musique de Discharge n’est pas la plus variée qui soit. Je ne dis pas ça comme un reproche car le crust/d-beat n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour être efficace, il s’agit plus d’une question d’attitude et là-dessus les Anglais ont été fidèles à ce qu’ils ont toujours été : volontaires. Le « nouveau » chanteur Jeff Maniak, torse nu et arborant un mohawk à l’ancienne a passé son temps à s’agiter pour provoquer une réaction dans le public – sans forcément beaucoup de succès –, de même pour les deux guitaristes et le batteur tapant toujours tout droit sur son kit. La seule exception était le bassiste, membre fondateur qui paraissait complètement perdu sur scène, jouant de profil et regardant toujours le sol ou dans le vide – sans pour autant être à côté de la plaque musicalement. Cela aura eu le mérite d’ajouter une touche « no prise de tête » à ce show bien inscrit dans l’attitude punk caractéristique de Discharge. Ce concert restera au final anecdotique car la furie qui peut se dégager d’un groupe comme ça en salle était loin d’être présente, à cause des barrières et du trou béant entre le public et la scène. Respect quand même envers ce groupe influent d’avoir toujours la flamme, surtout sachant que le line up est encore composé de membres historiques même après tout ce temps.
Keyser : Je ne connais pas grand chose à Discharge si ce n'est par les reprises de certains groupes metal (Soulfly et Machine Head pour ne pas les nommer avec "Ain't No Feeble Bastard" et "The Possibility Of Life's Destruction") mais ce serait bien d'aller voir au moins une fois ce groupe mythique de la scène punk hardcore, inventeur du fameux d-beat. En plus c'est sur la Warzone, alors pourquoi se priver? Si le style des Anglais se fait vite répétitif (morceaux courts d'une à deux minutes avec toujours la même rythmique d-beat et le même type de riff), je n'ai pas regretté le déplacement. Le son est bon et le combo, malgré l'âge des protagonistes (formation en 1977 s'il vous plait!), délivre un set d'une rare énergie qu'il communique sans problème à la foule, bien remuante comme souvent ici. C'est donc un réel plaisir que d'assister au show musclé des Britanniques même si je finis par décrocher sur la deuxième moitié à cause de ce côté redondant des compositions, dont la plupart seront tirés du mythique Hear Nothing See Nothing Say Nothing, premier album de 1982 qui a tout lancé.
Setlist:
The Blood Runs Red
Fight Back
Hear Nothing, See Nothing, Say Nothing
The Nightmare Continues
Look At Tomorrow
The End
A Hell On Earth
Cries Of Help
Hatebomb
Ain't No Feeble Bastard
Protest And Survive
Hype Overload
New World Order
Never Again
State Violence State Control
Realities Of War
The Possibility Of Life's Destruction
Decontrol
Torche (Valley, 15h50-16h40)
AtomicSchnitzel : Réputé pour la qualité de ses concerts, Torche est l'un des groupes que j'avais le plus envie de voir. Leurs albums sont bons, filent la patate et il n'y a aucune raison pour que ce soit différent en concert. Et Ô joie, ça ne l'est pas. Mieux encore, les compositions sont encore plus percutantes en live. La bonne humeur des influences pop et le côté tubesque des refrains offrent une parfaite réponse aux riffs pesants et lourds. On est donc pris entre deux feux : d'un côté, les moments stoner / sludge nous écrasent sous leur densité et de l'autre, on se retrouve le sourire aux lèvres devant ces points d'orgue mémorables, où l'interprétation de Steve Brooks est absolument parfaite. Son attitude scénique est étonnante, car celui-ci est étonnamment statique et peu communicatif, là où je m'attendais à le voir plus enjoué, surtout vu les émotions que transmettent les morceaux. Râleries mises à part, la prestation de Torche m'a collé une grosse mandale, et le dernier opus en date trouve sa place dans la setlist sans la moindre difficulté. Des titres de la trempe de « Barrier Hammer » ou « Loose Men » gagnent un second souffle. Je vais éviter d'en faire trop et de faire des paragraphes dithyrambiques, vous comprenez ce que je veux dire. Torche s'est imposé parmi les meilleures formations de ce Hellfest, et les Américains reprendront le chemin des routes européennes en compagnie de Red Fang au mois d'Octobre. Allez-y car vous allez passer un excellent moment. C'est du moins tout ce que je peux vous souhaiter.
Sick of it All (Mainstage 02, 17h40-18h30)
Keyser : Pas de Agoraphobic Nosebleed (vu et pas aimé au Netherlands Deathfest) ni de Fleshgod Apocalypse (évolution symphonique pompeuse et problèmes techniques récurrents en live), ce sera donc encore du hardcore pour moi, cette fois sur la Mainstage 02 pour les vétérans de Sick of it All dont j'avais adoré le show au Motocultor l'année dernière. Rebolote au Hellfest cette année quoique j'aurais préféré un set plus intimiste sur la Warzone. Mais les New-Yorkais sont des montres sacrés alors la petite scène guerrière devait sans doute être trop petite pour eux. Peu importe, les vétérans ont assuré, balançant pendant 50 minutes ultra énergiques leur hardcore old-school punky à la face d'un public ravi.
Setlist:
Take The Night Off
Injustice System
Machete
Road Less Traveled
Good Lookin' Out
Step Down
Just Look Around
My Life
Death Or Jail
Uprising Nation
Braveheart
Scratch The Surface
DNC
World Full Of Hate
Us vs. Them
Goatless
With The Dead (Valley, 17h40-18h30)
KPM : Voilà le gros buzz de la scène doom, que je voyais pour la seconde fois après le Roadburn. Pour rappel, ce qui a attiré l’attention sur With the Dead au départ, c’est son line up all star : Lee Dorian, Mark Greening et Tim Bagshaw. Autrement dit, la crème de la crème du doom anglais. Pas de Greening en revanche car comme je le disais, monsieur a réussi à se faire virer de son propre groupe quelques temps avant. C’est un ex Bolt Thrower qui tenait les baguettes et s’il s’en est sorti avec tous les honneurs, n’est pas Mark G. qui veut. Je tirerai deux constats de ce concert : d’abord négatif sur le plan musical, car bien moins intéressant que Ramesses – normal entre un groupe à l’identité unique et un groupe qui rappelle beaucoup trop les projets antérieurs de chaque membre, pour pondre des riffs à la El Wiz pas mauvais en soi mais pas super inspirés non plus ; puis cette fois en bien au niveau de l’impact sonore, With the Dead étant probablement ce qui m’a le plus assommé en live dans ce style – sans mentionner leur set du Roadburn où le confinement de la salle 013 rendait la chose encore plus monolithique. D’accord Lee Dorian sait y faire, chacune de ses interventions fout des frissons dans le dos – « THERE IS NO TURNING BACK! – mais j’en attends un peu plus d’un line up pareil. La grosse claque surtout été administrée par le bassiste, qui n’est autre que monsieur Leo Smee (Chrome Hoof/ex Cathedral) et dont la classe intersidérale écrase le reste des autres musiciens. Incroyable de décontraction, Leo porte les riffs de mammouth de With the Dead avec une grâce et une souplesse en total décalage. Quel chapeau, quelle allure… En résumé, mention « peut mieux faire », avec encouragements pour les morceaux « Crown of Burning Stars » et « Living With the Dead » qui tassent tout de même le dos comme il faut.
Joe Satriani (Mainstage 01, 18h35-19h25)
Keyser : Étonnant de voir un des plus grands guitaristes rock de notre époque jouer si tôt et si peu longtemps! Mais bon, je ne vais pas me plaindre, je n'avais jamais vu Joe Satriani avant! Je ne possède que Surfing With The Alien et Flying In A Blue Dream mais j'apprécie beaucoup le style caractéristique du chauve aux lunettes de soleil. Un style à la fois planant, cosmique et groovy tout en feeling qui ne tombe jamais dans la démonstration narcissique. Pas besoin de paroles (set 100% instrumental), de grands discours ou d'artifice bling bling, le mec a juste la classe!. Et il l'a prouvé avec brio sur la Mainstage 01 devant un public pas si nombreux (aucun problème pour bien se placer) mais qui a écouté religieusement l'artiste au son de grands classiques intemporels comme "Flying In A Blue Dream", "Satch Boogie" ou "Surfing With The Alien". 50 minutes que j'ai passées à dévorer des yeux et des oreilles l'Américain au toucher et au groove uniques et qui a su me transporter dans l'espace à surfer sur les ondes gravitationnelles. Et on remerciera pour une fois le son cristallin. Splendide!
Setlist:
Shockwave Supernova
Flying In A Blue Dream
Ice 9
On Peregrine Wings
Crystal Planet
Cataclysmic
Summer Song
Always With Me, Always With You
Satch Boogie
Surfing With The Alien
Archgoat (Temple, 18h35-19h25)
KPM : Mon 4ème concert des vétérans du black/death finlandais : ni le moins bon, ni le meilleur, la faute à un son qui ne m’aura pas convaincu sur la Temple. Déjà que Archgoat n’est pas un groupe jouant des riffs facilement discernables ni particulièrement mélodiques, lorsque la sono s’en mêle cela peut vite tourner à la débandade. Sans aller jusque-là, je suis tout de même resté un peu sur ma faim. Les raids auditifs de Archgoat sont partagés entre blast primitif et breaks qui cassent la gueule, sur fond de voix d’outre-tombe avec une bonne reverb. Si ce trio n’est pas le plus original de la scène à laquelle il est rattaché – de toute façon ce ne serait pas pertinent de chercher à tout prix de l’originalité dans ce carcan –, c’est pour moi celui qui a trouvé meilleur dosage entre sauvagerie et accroche. Le nouveau batteur Ville (ex Maveth) envoie des gros hammer blasts tandis que les samples de cloches plombent la scène sur « Nuns, Cunts and Darkness ». Mention spéciale à « Grand Luciferian Theophany » evil as fuck. HAIL SATAN! HAIL LUCIFER!
AtomicSchnitzel : Les Finlandais vont livrer un concert sans chichis, parfaitement fidèle à leur réputation : agressif, frontal et pas très intelligent mais incroyablement entraînant et jouissif. Archgoat fait le boulot, exactement ce que je souhaitais et au fond, je n'attendais vraiment rien d'autre de leur part. Si ce n'est pas le groupe que j'écoute le plus en format physique, c'est tout de suite autre chose en concert et les morceaux plus directs font passer le temps sans même qu'on s'en rende compte. Le tempo sera tout de même modéré par des titres offrant des ralentissements bienvenus, qui brisent la lassitude qui aurait pu s'installer si l'ensemble de la prestation s'était déroulée sur des pistes de la même trempe. Et bien que le son ne soit pas parfait, il reste suffisamment bon pour apprécier le concert. D'autant plus qu'un groupe aux productions comme Archgoat n'est pas de ceux souffrant le plus d'approximations sonores. Étrangement, le dernier opus The Apocalyptic Triumphator sera peu représenté dans la setlist. On notera tout de même l'ouverture « Nuns, Cunts and Darkness » qui convainc sans se faire prier. La prestation des Finlandais n'était pas celle que j'attendais le plus et pourtant, elle reste parmi celles que j'ai préféré sous la Temple. Même si les morceaux du groupe peinent à vous plaire en studio, allez tout de même faire un tour du côté de leurs concerts. Vous risqueriez bien d'être surpris. A revoir au plus vite!
Asphyx (Altar, 19h30-20h30)
KPM : Scandale ! Remboursez ! En tant que gros fan des maîtres du death metal old school, j’ai vraiment mal au cœur d’avoir assisté à ce concert. Je m’attendais à prendre mon pied en enchaînant Archgoat et Asphyx, au final cela aura été ma plus grosse déception du festival. Alors que je m’apprête à gueuler les premières paroles du grand classique « Vermin » qui ouvre systématiquement les sets de Van Drunen et compagnie, je me rends compte qu’il y a un problème. Non ce n’est pas « Vermin » qui commence – et qui sera carrément absent de la setlist – mais « Into the Timewastes »… Quand même sacrément moins marquant pour lancer les hostilités, mais surtout, impossible de reconnaître le morceau sur le moment à cause du son le plus affreux de ce Hellfest, voire même de tout ce que j’ai pu entendre à Clisson en 4 éditions. Les classiques s’enchaînent par la suite mais rien à faire, même si je connais les riffs par cœur cette bouillie qui sort des speakers me fout les boules. Retour de « Scorbutics » que j’adore et première fois que j’entends « Der Landser » en live, ça ne suffira pas pour sauver cette grosse taule. Je ne blâme absolument pas le groupe pour ça en revanche, car comme à son habitude, Asphyx a envoyé du lourd.
Keyser : En parlant de classe, en voilà d'autres qui se posent là! Dans un genre évidemment bien différent, ASPHYX a aussi donné une belle leçon en assénant son death metal old-school au public du Hellfest qui en a redemandé. Même pas besoin d'un son aussi clair que JOE SATRIANI, il a suffi aux Néerlandais d'une bonne louche de 2-beat entraînant, de mid-tempos groovy et de séquences doomy assommantes de guerres de tranchées et de fin du monde pour mettre d'accord tous les fans de death metal du Hellfest réunis sous la Altar. Sans oublier bien sûr ce sacré van Drunen, le plus français des métalleux bataves, qui a encore une fois prouvé qu'il restait non seulement un frontman éminemment sympathique grâce à sa bonne humeur éternelle mais surtout l'un des meilleurs growlers de l'histoire. Un pied peut-être pas aussi jouissif que mon dépucelage au Fall Of Summer l'année dernière mais un putain de bon pied quand même!
Setlist:
Into The Timewastes
Food For The Ignorant
Death The Brutal Way
Deathhammer
Asphyx (Forgotten War)
Der Landser
Wasteland Of Terror
The Rack
Scorbutics
Last One On Earth
Goatsnake (Valley, 19h30-20h20)
AtomicSchnitzel : L'un des clashs qui m'aura le plus emmerdé du festival est probablement Asphyx vs Goatsnake. Tant pis pour les Néerlandais, je préfère privilégier le second groupe de Mr. Greg Anderson, qui s'est produit la veille avec Sunn O))). Un choix que je ne regretterais pas, tant les Américains se donnent en concert et en particulier le chanteur Pete Stahl, complètement à fond. Ce type est probablement l'un des musiciens les plus communicatifs que j'ai pu voir de tout le festival et il semble plus qu'heureux de se produire devant les nombreux festivaliers. Ce mec a de nombreux points forts, au-delà de sa parlotte. On peut aussi évoquer son chant de très bonne facture et dans l'ensemble tout à fait juste, son penchant pour l'harmonica qui vient joliment agrémenter les titres et en particulier ceux extraits de Black Age Blues, son amour pour les maracas, aussi, ou pour le vin… bref tous les yeux sont rivés sur le frontman qui fait le show à lui tout seul, éclipsant presque ses comparses. La prestation n'en souffrira pas et chaque pièce est interprétée avec brio, le tout avec un son de qualité. Un très bon moment de stoner, que ce soit lors des titres plus anciens comme « Flower of Disease » ou des récents, qui aura balayé mes regrets de n'avoir tâté d'Asphyx ne serait-ce que dix minutes.
Terrorizer (Altar, 21h20-22h10)
Keyser : C'est que l'après-midi et la soirée passent crème! Forcément, il fallait bien un bémol pour redescendre sur terre. C'est Terrorizer qui s'est chargé de me décevoir. Oh, pas que j'attendais beaucoup de ce concert, les Américains n'ayant ressuscité sous une autre forme que pour nous pondre deux sombres merdes sans intérêt. Mais ne les ayant jamais vus auparavant, j'espérais quand même une petite surprise. Elle est bien venue mais du mauvais côté! Pourtant, la troupe de Pete Sandoval (enfin, si c'était bien lui caché!) a joué une grande partie de son premier album, le génial World Downfall, pierre angulaire du grind (/death), et mon taux d'alcoolémie, assez élevé à cette heure, aurait dû me faire aimer à peu près n'importe quoi. À peu près seulement car je ne suis jamais rentré dans le set de Terrorizer, complètement gâché par le son abominable, une bouille innommable beaucoup trop forte, gavée de basse et de batterie dégueulasse (j'étais pourtant placé près de la console, normalement le meilleur endroit!) qui rendait quasi impossible la reconnaissance des morceaux joués. Bon et puis même si les deux compères de l'ex-Morbid Angel ne sont pas des puceaux (Sam Molina à la basse et au chant, Lee Harrison à la guitare) et se démènent comme ils peuvent sur scène, ça reste du grand n'importe quoi niveau line-up, ce qui n'aide pas à rendre crédible la prestation des Californiens. Attristé par un tel spectacle, je préfère aller voir ailleurs...
Setlist:
After World Obliteration
Storm Of Stress
Fear Of Napalm
Human Prey
Corporation Pull-In
Ripped To Shreds
Injustice
Whirlwind Struggle
Infestation
Hordes Of Zombies
Resurrection
Enslaved By Propaganda
Crematorium
State Of Mind
Dead Shall Rise
World Downfall
Hermano (Valley, 21h20-22h10)
AtomicSchnitzel : John Garcia aurait-il pris une carte d'abonnement au Hellfest? C'est à se le demander, vu qu'il y est présent chaque année. Et pour l'occasion, c'est une reformation exceptionnelle d'Hermano qui est offerte aux festivaliers, et visiblement unique à en croire les communiqués du festival. Un événement incontournable pour les fans du chanteur, qui semble toujours aussi heureux de se produire à Clisson. Pour l'occasion, les autres musiciens formant le groupe sont venus de divers endroits des États-Unis uniquement pour ce show, et semblent d'ailleurs très émus d'être là, et de jouer des morceaux du groupe. L'alchimie entre chaque protagoniste rend le set intéressant d'un point de vue visuel, les membres du projet semblant afficher une réelle complicité entre eux, tous trouvant leur place. Quant aux morceaux, ils sont très plaisants et ce moment de rock fait plaisir à entendre, même si j'ai commencé à ressentir une certaine lassitude en fin de course, connaissant peu le travail d'Hermano en studio. Pas grand-chose à redire sur cette prestation, sympathique dans son ensemble et assez exclusive dans ce contexte. Si les Américains décident de refaire des concerts, il n'est pas dit que je foncerais les voir, mais si l'occasion se présente, je sais pertinemment que ce sera loin d'être un mauvais moment.
Twisted Sister (Mainstage 01, 23h00-00h15)
Keyser : Sûrement pas pour aller voir Within Temptation en tout cas, ni Bring Me The Horizon! J'aurais par contre pu zieuter Primordial dont j'avais aimé le peu que j'avais vu à Durbuy, ou même les punks français de Ludwig Von 88 qui fêtaient leur grand retour sur la Warzone. Mon concert suivant sera finalement une des deux raisons qui m'ont fait venir à Clisson (la deuxième jouant demain soir), j'ai nommé Twisted Sister. Je connais mal le groupe, ne possédant que Stay Hungry, mais sachant qu'il s'agissait de la tournée d'adieu de la bande à Dee Snider que je n'avais en plus jamais croisée et qu'elle jouit d'une réputation de bête de scène, c'était l'occasion ou jamais de voir les New-Yorkais. D'autant que je me doutais qu'il n'y aurait pas foule devant la Mainstage 01, du moins pas autant que pour des groupes comme Black Sabbath ou Rammstein et qu'il serait donc plus aisé de bien se placer pour profiter pleinement du show. Alors, Twisted Sister a-t-il été à la hauteur de sa réputation? J'ai envie de dire oui malgré quelques anicroches pas de son fait. J'ai en fait surtout trouvé le public assez mou, venu en simples spectateurs plus qu'autre chose pour la plupart (comme au Parc des Princes maintenant...). Ça avait l'air plus remuant et concerné devant d'après ce que je pouvais voir. Un peu dommage alors que Twisted Sister n'a pas démérité pour mettre l'ambiance. L'ultra charismatique Dee Snider a fait le show, même si je m'attendais à une prestation plus bavarde, tout en assurant le chant avec brio. Et si on aurait pu avoir des doutes sur la performance de l'ex-Dream Theater Mike Portnoy derrière les fûts en remplacement de feu A.J. Pero, le bonhomme a vite montré qu'il pouvait aussi avoir du groove et jouer simplement sans en rajouter. Concernant le son, pas de doléances non plus à ce niveau, les conditions se sont révélées tout à fait acceptables. Quant à la setlist, on a eu le droit aux grands classiques de la formation, notamment l'hymne fédérateur "We're Not Gonna Take It" et son refrain légendaire repris à de nombreuses reprises par le public, les tubesques "You Can't Stop Rock 'n' Roll", "I Believe In Rock 'n' Roll et "I Wanna Rock" (ouais on aime le rock chez TWISTED SISTER!) ou encore le fameux "S.M.F." en clôture de l'heure et quart de jeu. Avant le final, les Américains avaient invité le guitariste de Motörhead Phil Campbell sur "Shoot 'Em Down" puis "Born To Raise Hell" en hommage à Lemmy Kilmister.
Setlist:
What You Don't Know (Sure Can Hurt You)
The Kids Are Back
Burn In Hell
Destroyer
You Can't Stop Rock 'n' Roll
The Fire Still Burns
We're Not Gonna Take It
The Price
I Believe In Rock 'n' Roll
I Wanna Rock
Shoot 'Em Down
Born To Raise Hell (Motörhead cover)
S.M.F.
Keyser :Hommage à Lemmy qui va se poursuivre après le départ de scène de Twisted Sister. Phil Campbell revient sur la Mainstage 01 pour un discours plein d'émotion avant que les écrans géants ne diffusent un extrait du dernier concert de Motörhead au Hellfest 2015. Il avait bien maigri le pauvre Lemmy! Puis c'est un beau feu d'artifice auquel on assiste en guise d'au revoir à ce qui était sans doute la dernière véritable icône de notre musique qui aura vu de trop nombreuses morts ces dernières années. Moment très émouvant sur lequel je terminerai le samedi puisque je vais skipper Korn sur la Mainstage 02 malgré mon désir ardent de les voir en souvenir du bon vieux temps (Follow The Leader m'avait bien marqué à l'époque avant de prendre une bien plus grosse claque en découvrant le premier opus). Je me consolerai en me disant que c'était plutôt le show de l'année dernière qu'il ne fallait pas rater avec l'éponyme joué en entier. Une bien belle journée que ce samedi en tout cas, qui confirme ce qu'on avait déjà ressenti vendredi. La cuvée Hellfest 2016 est un grand cru et on a bien fait de venir!
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