Gojira + Nostromo
Live report
Gojira + Nostromo Le 23 Janvier 2017 à Nancy, France (L'Autre Canal)
Avec la notoriété qu'ils ont acquise au fil des années, il devient de plus en plus difficile de choper Gojira en concert, en tout cas dans une salle à dimension humaine. J'ai donc été ravi de les voir s'afficher à l'Autre Canal, à Nancy, à l'occasion de l'étape française de la tournée de leur dernier bijou en date, Magma. Et avec Nostromo en première partie, reformés pour la première fois depuis 11 ans, rahh.
J'entre dans la salle alors que Nostromo lance son premier brûlot. Difficile pour moi d'être objectif en parlant de ce groupe puisque leur Ecce Lex a été l'un des premiers disques de musique brutale et chaotique que j'ai entendus, et qu'il m'administre toujours fidèlement une bonne raclée en règle à chaque fois que je le réécoute. Les suisses n'avaient pas joué ensemble depuis un moment, mais n'ont rien perdu de leur hargne, abattant méthodiquement chanson après chanson sur un public matraqué mais conquis. La technicité et le côté déconstruit de leur musique ne gêne en rien leur précision et leur énergie sur scène, menés par un hurleur barbu et déchaîné qui déambule d'un bout à l'autre de la scène pendant tout le set, comme un loup en cage.
Puis, après une pause bien méritée, vient Gojira. Lumières éteintes, bande-son menaçante en fond, volcan se déchaînant sur l'écran géant, spots sur le logo de Magma ornant les grosses-caisses... La tension monte, palpable, jusqu'à l'arrivée de Mario qui commence directement à bûcheronner de tout son poids l'intro de 'Only Pain'. Avant d'enchaîner aussi sec avec la colossale 'The Heaviest Matter Of The Universe'. Et puis j'ai tout oublié pendant une heure et demie.
Une véritable machine de guerre. A la fois bien huilée et sauvage, entre maîtrise et rage à vif. Joe Duplantier, charismatique comme personne, porte la foule de ses vocaux aussi irréprochables que sur disque, son frangin martèle ses fûts avec une précision métronomique, et Christian Andreu et Jean-Michel Labadie sont de véritables piliers, portant le reste du show.
Mais le quatuor ne fait pas que ravager tout ce qui se dresse devant lui, c'est justement ce qui le distingue de beaucoup des autres groupes de ce style. Chez Gojira, on ne se fait écraser par une avalanche de baleines que pour mieux se retrouver transporté ensuite. Si j'ai pu, comme beaucoup, trouver leur recette fortement adoucie sur Magma, j'en ai bien mieux compris le sens en concert. Un morceau tel que 'The Shooting Star' est assez transcendant si on se laisse emporter. Telle est la force de Gojira : la technique brute leur sert autant à... brutaliser, justement, qu'à apaiser. Et inversement, leur technique irréprochable et leur show millimétré n'efface pas leur côté organique et brut de décoffrage. La groupie en moi commence à être à court d'adjectifs.
J'ai lu quelque part que Gojira n'est étiqueté "death metal" que parce que le terme "life metal" n'est pas encore d'actualité. C'est exactement ça : au-delà de quatre excellents musiciens, on a l'impression d'assister à une seule entité, une grande pulsion de vie montée de la terre. Ils repassent quand ?
Setlist :
1. Only Pain
2. The Heaviest Matter Of The Universe
3. Silvera
4. Stranded
5. Flying Whales
6. The Cell
7. Backbone (+ l'outro de Remembrance)
8. Terra Inc.
9. Wisdom Comes
10. Drum Solo
11. The Shooting Star
12. Toxic Garbage Island
13. Pray
Rappel :
15. Oroborus
14. Vacuity
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