Netherlands Deathfest III - 1er Jour
Live report
Netherlands Deathfest III - 1er Jour Aura Noir + Auroch + Broken Hope + Carcass + Hellbomb + Hierophant + Leng Tch'e + Profanatica + Rites of Thy Degringolade + Suffocation + The Ominous Circle + Victims + Yacøpsæ + Hacavitz
Le 02 Mars 2018 à Tilburg, Pays-Bas (013)
Tranquillement mais sûrement, le Netherlands Deathfest est en train de s’imposer comme l’un des meilleurs festivals indoor que compte aujourd’hui le vieux continent. Un statut que l’on peut difficilement lui contester après trois éditions menées d’une main de maître. Et ce ne sont pas les conditions climatiques particulièrement compliquées rencontrées cette année (fortes neiges sur une bonne partie de l’Europe) qui changeront quoi que ce soit à ce constat tant les organisateurs ont su faire preuve d’une gestion exemplaire des quelques annulations qu’a malheureusement dû subir le festival tout au long de ces trois jours (AUROCH, RITES OF THY DEGRINGOLADE, ROOT, SADISTIC INTENT...).
Pour la troisième année consécutive, nous voilà donc de retour au Poppodium 013 de Tilburg pour un long week-end fait une fois de plus de moments inoubliables, de découvertes, de courtes nuits, de rigolades, de rencontres mais aussi de quelques déceptions...
Sur place, peu de choses ont changé par rapport à l’année précédente. Hormis les distros que j’ai trouvés peut-être un poils moins nombreuses (et pourtant il y a déjà largement de quoi faire), on trouve désormais à l’extérieur quelques foodtrucks afin de se sustenter. J’y suis passé en coup de vent mais il y en a vraisemblablement pour tous les goûts, du viandard invétéré au vegan altermondialiste. Une bonne initiative qui, on l’espère, sera reconduite l’année prochaine.
(AxGxB)
C'est désormais le rendez-vous incontournable de tous les fans de death metal et affiliés, le pèlerinage annuel en terre néerlandaise. Remplaçant du légendaire Neurotic Deathfest enterré en 2015, le Netherlands Deathfest des organisateurs du Maryland Deathfest (ça en fait des deathfests!) s'est vite imposé comme une valeur sûre. Le festival proposait en ce premier week-end de mars sa troisième édition, avec une affiche à tomber, comme d'habitude. La route de vendredi ne fut toutefois pas de tout repos entre accidents, neige et verglas passée la frontière belge qui viendront nous ralentir. Mais il en fallait plus pour nous empêcher d'arriver au 013 de Tilburg, un des meilleurs complexes et un des meilleurs sons en Europe. Cette première journée ne commence en plus qu'à 17h. Arrivés sur place, on nous refile un bracelet de piscine minimaliste (problème d'approvisionnement sur les modèles habituels en tissu, snif!) et nous apprenons déjà les premières annulations (d'autres suivront malheureusement). Ça commence mal! Auroch et Rites Of Thy Degringolade ne pourront être de la partie en raison d'une panne de leur van de tournée. PROFANATICA, la tête d'affiche de la tournée, pourra lui se produire en fin de journée. Ce sera HACAVITZ, déjà prévu le lendemain, qui remplacera Auroch et ANTROPOMORPHIA qui prendra la place de Rites Of Thy Degringolade. Plus tard, c'est Leng Tch'e qui annoncera sa non-venue suite aux intempéries en Belgique. IBEX ANGEL ORDER récupère le slot. Un petit tour des lieux pour repérer les affaires intéressantes au merch et s'apercevoir que le stand de nourriture au sous-sol a disparu au profit d'une "food court" à l'extérieur (drôle d'idée à -3°C!) et voilà que c'est déjà l'heure de se faire péter les tympans.
Keyser
HELLBOMB - 17h00-17h35 (013 Second Stage) :
Pour le tout premier concert du NDF III, on commence sur la petite scène avec les Russes de HELLBOMB qui m'étaient totalement inconnus. Leur mélange de black, de thrash et de hardcore, mené par un frontman torse nu pour nous faire admirer ses muscles, ne m'a pas vraiment transcendé malgré une conviction indéniable dans l'exécution et une certaine efficacité dans leur musique très frontale. Pas assez marquant pour que j'en retienne grande chose, le show des Slaves ne me poussera pas à la découverte de leur discographie.
(K)
AURA NOIR - 17h30-18h10 (013 Main Stage) :
En ce qui me concerne, on attaque cette première journée par une séance de Black/Thrash diablement efficace. Et qui d’autre que les Norvégiens d’AURA NOIR pour ce genre d’exercice ? Le trio originaire d’Oslo qui se qualifie lui-même de groupe le plus moche de la planète investit les planches de la Main Stage dans un silence de mort, sans un regard ou un salut pour l’assistance. Cela dit, il est encore relativement tôt en ce vendredi et comme la bière ne coule pas encore à flot et que la salle est loin d’être remplie, il est facile de comprendre le manque d’enthousiasme flagrant dont les gens font preuve face à l’arrivée des Norvégiens. Quoi qu’il en soit, cela ne va empêcher le trio mené par Aggressor et Apollyon de rapidement mettre les choses au clair grâce à l’efficacité redoutable de leurs compositions. Alors effectivement, à trois sur scène avec un Aggressor quelque peu diminué depuis son fameux accident, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’AURA NOIR occupe tout l’espace et brille par ses cabrioles (surtout que lorsqu’Aggressor ne chante pas, celui-ci va s’asseoir sur une chaise afin de ne pas trop fatiguer). Mais finalement, le groupe n’a pas besoin de tout ça pour convaincre. Grâce à des compositions simples mais toutes plus redoutables les unes que les autres ("Schitzoid Paranoid", "Destructor", "The One Who Smite", "Black Metal Jaw" ou bien encore deux titres inédits à paraître sur le prochain album du groupe ("Dark Lung Of The Storm" et "Shades Ablaze")), AURA NOIR va très vite donner au public des raisons de s’exciter et de se mettre sur la gueule en tout bien tout honneur. Finalement, le seul petit truc qui me chiffonne est qu’Apollyon ne chante pas suffisamment à mon goût. Alors c’est vrai qu’il a déjà pas mal de choses à faire rien qu’avec la batterie mais je trouve sa voix plus agressive et arrachée que celle d’Aggressor et donc plus adaptée à ce style de Black/Thrash furibard et sans compromis. Rien de rédhibitoire mais s’il fallait trouver un défaut à cette prestation, ce serait celui-ci. Pour le reste c’est un sans-faute et surtout une parfaite mise en jambe à cette troisième édition du Netherlands Deathfest.
(A)
Les Norvégiens se présentent dans la même configuration en trio qu'à Paris l'année dernière. Toujours pas de nouveau batteur recruté! Dommage car le black/thrash vicieux du groupe y perd en intensité. Cela n'empêchera toutefois pas les Scandinaves d'assurer un show mordant et très efficace. Apollyon, derrière les fûts, s'occupe en plus du chant sur certains morceaux, lui que je préfère en frontman bassiste avec son chant plus agressif que celui plus crooner d'Aggressor qui a toutefois livré une prestation solide et à la cool. Évidemment plus discret, Blasphemer envoie lui avec classe les riffs blackened thrash tranchants qui ont fait la renommée de la formation. Le son est excellent et comme AURA NOIR va sortir le mois prochain un nouvel album éponyme (sans la faute d'orthographe!), on a le droit à deux extraits qui m'ont paru être dans la même veine que Out To Die, c'est à dire du thrash old-school très direct. Moi, ça me va!
Setlist:
Sons of Hades
Schitzoid Paranoid
Destructor
Dark Lung of the Storm
Hell's Fire
Sordid
The One Who Smite
Shades Ablaze
Deep Tracts of Hell
Black Metal Jaw
Gaping Grave Awaits
Sulphur Void
(K)
HACAVITZ - 18h20-19h00 (Patronaat) :
HACAVITZ, HACAVITZ... Mais on m’avait dit AUROCH moi. D’ailleurs c’est bien ce qu’il y a de marqué sur le petit livret fournit à l’entrée… Et c’est effectivement ce qui était prévu avant que les Canadiens ne rencontrent des problèmes mécaniques sur la route avec leurs compagnons d’infortunes RITES OF THY DEGRINGOLADE. Du coup, les organisateurs du Netherlands Deathfest se sont tout de même arrangés pour nous trouver une solution de remplacement.
Initialement prévu sur la journée du samedi, HACAVITZ va être réquisitionné pour remplacer AUROCH tout en conservant sa position du lendemain. Premier (et unique en ce qui me concerne) round donc à la Patronaat en ce tout début de soirée avec un groupe que j’ai longtemps choisi d’ignorer. A tort, car très vite, le Black/Death des Mexicains va faire son effet sur ma petite personne. Rien de bien sorcier dans la formule développée par Antimo Buonnano et sa bande mais encore une fois, les riffs ultra efficaces et la dynamique générale suffisent à rendre l’ensemble particulièrement convaincant. Et je ne suis pas le seul à le penser à en juger par la réaction musclée des premiers rangs. Bon, je ne vous parlerais pas de la setlist car j’en suis bien incapable mais une chose est sûre, HACAVITZ a livré un set sauvage et intense comme souvent les Sud-Américains savent le faire. Décidément, cette troisième édition commence sur les chapeaux de roues...
(A)
Les chevauchements commencent. Du coup je rate une partie du set de HACAVITZ que je voulais voir par curiosité. Curiosité uniquement car je sais que les Mexicains ont abandonné depuis un moment leur death metal radical (argh Venganza!) pour du black metal, genre que j'apprécie moins. La curiosité s'est cependant vite transformée en intérêt. L'ambiance noire prenante, la brutalité (blaaaaasts!) et un Antimo possédé m'ont en effet plutôt convaincu. J'ai été happé par le set du combo à fond dans son truc et je me mords les doigts de ne pas avoir poursuivi l'aventure sur album. Ne reste plus qu'à écouter Darkness Beyond et les autres albums post-death metal pour confirmer et réparer mon erreur.
(K)
BROKEN HOPE - 19h00-19h55 (013 Main Stage) :
Pas génial sur CD, le brutal death old-school de BROKEN HOPE prend davantage de sens en live. Un bout de concert ultra burné au dernier Neurotic en 2015 ainsi qu'un passage efficace au Fall Of Summer l'année dernière me l'avaient appris. Ce sera cette fois-ci moins convaincant. Le son est gras et puissant, Tom Leski (Gorgasm!) dégueule ses paroles avec force et conviction, ça bourre pas mal, ça groove, ça fait headbanger, le groupe bouge bien sur scène (notamment le guitariste au look metalcore) mais la sauce a du mal à prendre et je ressens la même chose que sur les albums des Américains : sympa quinze minutes mais limité et donc vite répétitif.
Setlist:
The Meek Shall Inherit Shit
Into the Necrosphere
Dilation and Extraction
Blast Frozen
Grind Box
The Carrion Eaters
Womb of Horrors
The Docking Dead
Mutilated and Assimilated
The Dead Half
Remember My Members
Swamped in Gore
Gorehog
Outback Incest Clan
Incinerated
(K)
THE OMINOUS CIRCLE - 19h55-20h40 (Patronaat) :
Je ferais l’impasse sur BROKEN HOPE et LENG T’CHE pour m’intéresser au cas des Portugais de THE OMINOUS CIRCLE dont le premier album était l’une des bonnes surprises de l’année dernière (bien que nous n’en ayons pas (encore ?) parlé). Je prends donc à nouveau le chemin de la Patronaat pour assister à cette première rencontre avec un groupe prometteur mais peu inspiré question look. Attention, je n’ai rien contre le combo jeans noir/perfecto mais alors la cagoule en 2018, c’est bon, on en a suffisamment soupé comme ça... Pour un peu, on dirait presque les mecs de MGLA sur scène. Enfin bon, ce ne sont pas les seuls et je pense que l’on en a encore pour quelques années avec ça... Quoi qu’il en soit, THE OMINOUS CIRCLE entend bien capitaliser sur le succès de son premier album grâce à une prestation pas spécialement impressionnante sur le plan visuel mais alors particulièrement massive d’un point de vue auditif. Aidé par un son extrêmement puissant (il le sera d’ailleurs durant tout le week-end à quelques exceptions près), les Portugais vont écraser le public grâce à leur Death Metal occulte qui préfère jouer sur les atmosphères plutôt que sur la débauche de riffs et de blasts (bien qu’il y ait largement de quoi faire). On pense alors beaucoup à des groupes comme Irkallian Oracle pour le côté massif ainsi que le format allongé des compositions ainsi qu’à Portal pour ce riffing hypnotique si particulier. Une comparaison d’autant plus légitime que le growl abyssal de S.L. va littéralement scotcher l’assistance au parquet de la Patronaat pendant trois quarts d’heure. Alors effectivement, le groupe n’a rien inventé avec ses cagoules et sa musique qui emprunte à d’autres formations déjà connues mais cela n’enlève rien à la qualité de leurs morceaux et surtout à la puissance avec laquelle THE OMINOUS CIRCLE nous les livre sur scène. Malheureusement, je vais devoir quitter la salle un peu avant la fin car sur la Main Stage se produit l’un des patrons de la scène Brutal Death Metal...
(A)
Le premier full-length des Portugais, Appalling Ascension, sorti l'année dernière via Osmose Productions m'avait plu. J'étais donc plutôt content de les retrouver au Netherlands Deathfest histoire de voir ce que pouvait donner leur blackened death occulte sur scène. Pas grand chose à retenir du set malheureusement. Je ne sais pas si c'est le son du Patronaat jamais aussi bon qu'au 013, les cagoules noires à la mode qui m'horripilent de plus en plus ou juste la fatigue qui commence à faire fondre dangereusement mon énergie mais je n'ai pas été emballé par ce concert de THE OMINOUS CIRCLE dans lequel je ne suis jamais vraiment rentré. Le niveau de brutalité et d'ambiance bien noire était pourtant bien présent et la salle pas trop bondée contrairement à d'habitude. Rendez-vous manqué en ce qui me concerne donc. Tant pis, je pars avant la fin retrouver une valeur sûre.
(K)
SUFFOCATION - 20h40-21h40 (013 Main Stage) :
Et oui, les New-Yorkais de SUFFOCATION sont de la partie cette année et il était hors de question que je loupe ne serait-ce qu’une seconde de leur prestation. Si j’avais eu la chance de voir Mullen la dernière fois, ce ne sera pas le cas aujourd’hui puisque c’est Ricky Myers (Disgorge) qui tient la baraque pour cette tournée européenne. Habitué à cette position de chanteur live par intermittence, l’Américain est ici un peu comme à la maison. Il est même tellement à l’aise qu’il en perdrait presque son pantalon, porté sous les fesses comme si on était encore en 1996... Mais le bonhomme à du coffre et surtout une certaine prestance qui font vite oublier ce petit détail. Car vous l’aurez aisément compris, les gars de SUFFOCATION ont montré une fois de plus qu’ils étaient les Patrons, avec un grand P. Alors pour qui a déjà vu le groupe en concert, cela peut sembler une évidence, mais c’est toujours aussi bluffant de voir un groupe maîtriser son sujet avec autant de facilité et de charisme. Outre la prestation impeccable de Ricky Myers, personnage expressif qui n’hésite pas à donner de sa personne ni à haranguer le public histoire de le motiver encore davantage, je reste pour ma part éblouie par le taf de Derek Boyer et Terrence Hobbs. Entre le premier qui joue de sa basse dans des positions improbables et le second qui tricote des riffs ultra nerveux dotés de ce groove typiquement new-yorkais, il y a de quoi se régaler. Et croyez-moi, toute la salle en a eu pour son "argent". Grâce à une setlist piochant dans l’ensemble de la discographie de SUFFOCATION, les Américains ont joué la carte du best-of certes facile mais ô combien efficace entamant ainsi leur set par un "Thrones Of Blood" que nous n’attendions certainement pas là. Au rayon vieilleries, on trouvera donc des titres tels que "Effigy Of The Forgotten", "Infecting The Crypts", "Liege Of Inveracity", "Pierced From Within", "Catatonia" ou "Funeral Inception" disséminés au milieu de titres plus récents ("Entrails Of You" ou "As Grace Descends") dont certains issus évidemment du petit dernier ...Of The Dark Light ("Clarity Through Deprivation" et "Return To The Abyss"). Quant aux petits nouveaux arrivés en 2016, je ne les avais encore jamais vu en action. Et bien tous les deux n’ont pas à rougir et font le taf comme il se doit, sans faillir. Bref, une fois de plus, SUFFOCATION s’impose comme l’un des meilleurs groupes de Brutal Death sur scène et vu la punition que les Américains nous ont infligés, on dirait bien que ce n’est pas près de changer.
(A)
Je veux bien sûr parler de SUFFOCATION. J'ai dû voir les Américains une bonne dizaine de fois et jamais ils ne m'ont déçu. Malgré les changements de line-up, l'absence du frontman Frank Mullen ou les nouveaux albums pas toujours extraordinaires, c'est toujours la branlée, notamment grâce à un son souvent dantesque. Pour pinailler un peu, j'ai trouvé cette fois le son un peu moins précis que d'habitude au niveau des guitares. Un constat sans doute dû à mon placement proche de la scène pour profiter de l'ambiance alors que je me pose en principe près de la régie pour bénéficier du meilleur son possible, les pogos et autres n'étant pas ma priorité. Ce ne fut donc pas le meilleur concert de SUFFOCATION auquel j'ai assisté, rien que pour cette raison, à laquelle on rajoutera deux extraits du dernier disque ... Of The Dark Light dispensables plus la non-présence de mon morceau préféré "Breeding The Spawn". Cela ne m'a cependant pas empêché de prendre un gros panard. La musique se suffit à elle-même. Des titres comme "Thrones Of Blood" joué comme souvent d'entrée, "Effigy Of The Forgotten", "Funeral Inception", "Pierced From Within" ou le trio final "Liege Of Inveracity" / "Catatonia" / "Infecting The Crypts", c'est tout simplement ce qui se fait de mieux en matière de brutal death. Même joués par un seul membre d'origine (et encore, pas tout à fait!), le génial Terrance Hobbs. Car avouons que le nouveau guitariste et le nouveau batteur se démerdent plutôt bien, tandis que Ricky Myers (Disgorge, Sarcolytic), qu'on avait déjà pu voir au Fall Of Summer, possède une belle gorge. Il manquera toujours les entractes du showman Mullen mais lui, on n'est malheureusement pas prêt de le revoir puisqu'il devrait quitter définitivement le combo new-yorkais. Quoiqu'il en soit, ce fut le meilleur concert de cette première journée en ce qui me concerne, même si le groupe a déjà fait bien mieux.
Setlist:
Thrones of Blood
Return to the Abyss
Effigy of the Forgotten
Funeral Inception
Clarity Through Deprivation
Pierced from Within
Entrails of You
As Grace Descends
Liege of Inveracity
Catatonia
Infecting the Crypts
(K)
CARCASS - 22h20-23h20 (013 Main Stage) :
RITES OF THY DEGRINGOLADE faisant malheureusement parti de ces groupes tombés au combat sur le chemin de Tilburg, je décide de faire l’impasse sur VICTIMS que j’ai déjà vu il y a plusieurs années pour ne rien faire ou en tout cas pas grand-chose si ce n’est discuter avec les copains ou farfouiller dans quelques bacs à CDs dispersés ici et là. Une pause de quarante minutes qui va me permettre d’arriver frais et dispo pour le set de CARCASS (dernier concert de la journée sur la Main Stage). Comme en 2015 à La Cigale, c’est au son de l’instrumental « 1985 » que les Anglais prennent possession de la scène. Bien entendu, tous les regards se portent sur Jeff Walker et Bill Steer accompagnés ici de leurs deux acolytes dont un nouveau guitariste (Tom Draper) fraîchement débarqué puisqu’il s’agit de son troisième concert avec le groupe.
Un peu à la manière de SUFFOCATION une heure avant, les Anglais vont nous livrer un set en forme de best-of en allant ainsi piocher dans l’intégralité de leur discographie, de Reek Of Putrefaction ("Genital Grinder") en passant par Symphonies Of Sickness ("Exhume To Consume", "Ruptured In Purulence"), Necroticism - Descanting The Insalubrious ("Corporal Jigsore Quandary", "Incarnated Solvent Abuse"), Heartwork ("Burial Dreams", "No Love Lost", "Heartwrok"), Swansong ("Keep On Rotting In The Free World") et bien évidemment le petit dernier Surgical Steel avec "Cadaver Pouch Conveyor System", "Unfit For Human Consumption" ou encore "316L Grade Surgical Steel". Une setlist aux petits oignons servis par un son incroyable, à la fois puissant et d’une précision sans faille. Sur scène, Jeff Walker et sa voix de hyène toujours aussi efficace fait gentiment le show, haranguant la foule de temps à autre à coup de « hey, hey, hey » et autres moyens de chauffer la foule. Le gars est bavard et aime bavarder et plaisanter entre les morceaux ce qui donne un côté très détendu, presque festif à la prestation de CARCASS. Côté guitaristes, on se partage les solos. D’abord monsieur Steer avec son pantalon à pattes d’eph et son air de Steve Buscemi avec des cheveux longs. De l’autre, la jeune recrue. Quel régal pour ceux qui apprécient ce genre d’exercice (en même temps difficile d’apprécier CARCASS quand on n’aime pas les solos). C’est propre et surtout exécuté avec un talent indiscutable. J’en aurai des frissons en ce qui me concerne. Après presque d’une heure de concert, le groupe termine son set par un "Heartwork" que beaucoup attendait, moi le premier. Une fois de plus, rien à dire, c’était parfait d’un bout à l’autre.
(A)
YACØPSÆ - 23h20-00h00 (013 Second Stage) :
Après CARCASS, j’avoue manquer de motivation pour la suite. Mais hey, je n’ai jamais vu YACØPSÆ sur scène alors il est hors de question de passer à côté (dans les deux sens du terme puisque les Allemands jouent dans la salle qui jouxte la Main Stage). Après m’être frayé un chemin jusque dans la salle, je découvre sur scène les trois gars de YACØPSÆ dans le circuit depuis déjà belle lurette (1990). Des garçons propres sur eux qui ne paient pas de mine (la rapidité et l’explosivité de leurs compositions va effectivement très vite contraster avec leur attitude très posée entre chaque morceau) mais qui vont pourtant atomiser la Second Stage grâce à leur mélange de Hardcore, Grindcore et de Power Violence. Sans entrer dans les détails de la setlist que je ne connais pas, YACØPSÆ va livrer un set hyper intense et surtout particulièrement bienvenue à cette heure tardive de la journée. Une musique expéditive, jouée avec les trips par un trio de musiciens toujours aussi passionnés même après vingt-huit ans de carrière derrière eux. Parmi cette débauche de titres expédiés à toute berzingue, je retiendrais l’incroyable "Frost". Un titre tout en contraste où YACØPSÆ s’amuse à jouer avec nos nerfs, balançant tout ce qu’il a balancé puis coupant net sans aucune forme de politesse que celle de courir un simple riff avant de repartir de plus belle pour à nouveau couper court dans un silence qui en fera sourire plus d’un tant cette différence est saisissante. Bref, du grand art. Les Allemands plieront bagage après trente minutes de show sous les lumières qui viennent tout juste de se rallumer. Croyant la messe terminée, je m’en vais rejoindre doucement mais sûrement la Patronaat content d’avoir assister à ce show explosif. J’apprendrais cependant un peu plus tard que YACØPSÆ n’en avait pas complétement terminé puisque les Allemands sont en effet remontés sur scène le temps de quelques morceaux supplémentaires. Dommage pour ma pomme...
(A)
PROFANATICA - 00h00-00h50 (Patronaat) :
J’entre dans la Patronaat alors que les Américains sont déjà sur scène. Paul Ledney (ex-Incantation) et ses acolytes arborent des tenues que je qualifierai au mieux de discutables. La salle et la scène étant plongées dans une obscurité quasi-complète, on a l’impression de voir sur les planches des nageurs en peignoirs avec leurs bonnets de bain en plastique noir (ou alors comme on me l’a également signifié, les baigneurs de la pub Kodak des années 80 ou 90). Il ne manque plus que les lunettes de piscine... Ça nous a bien fait rigoler... Sauf qu’en vrai, ce n’est pas trop la déconnade chez PROFANATICA dont le Black Metal hyper rudimentaire et primitif ne prête pas à sourire. Une formule si bas du front qu’elle finira par en lasser un certain nombre qui préféreront prendre le chemin de la sortie plutôt que de subir ces assauts continue et sans relief (ou si peu). Il faut dire que le riffing très simple et surtout extrêmement répétitif allié à un son volontairement cradingue rendent compliqué l’appréciation d’un telle musique pour les non-initiés/amateurs/déglingués. En tout cas, l’atmosphère blasphématoire recherchée par PROFANATICA va très vite s’emparer de la salle, hypnotisant les fidèles jusqu’à la dernière note. Ainsi pendant près d’une heure, les Américains vont se charger de délivrer la sainte parole autour de compositions aux titres et aux textes particulièrement évocateurs ("Jehovah Fading", "Mocked Scourged And Spit Upon", "Holy Trinity Done", "Conceived With Sin", "Final Hour Of Christ" ou le plus subtil "Fuck The Messiah". Paul Ledney étant occupé à brailler et à battre la mesure en même temps, le spectacle est assuré par le guitariste et le bassiste qui, tous les deux, se montrent particulièrement remuant. Mais l’essentiel n’est pas là mais plutôt dans cette atmosphère malsaine et inquiétante qui se dégage de l’ensemble. Évidemment, on aime ou on n’aime pas mais voilà en tout cas une prestation qui ne laissera en tout cas pas indifférent.
(A)
En dépit de quelques annulations, cette première journée aura satisfait à toutes mes attentes. Une mise en bouche de qualité, dans une salle de qualité, en compagnie de gens de qualité dans le cadre d’un festival de qualité. Que demander de plus ? Aussi, en attendant demain pour fouler à nouveau les sols de la Main Stage, Second Stage et Patronaat, il est l’heure d’aller se chercher une barquette de frites pleine de mayo à l’ail dans le kebab du coin et de se poser au Tribunaal pour écouter et danser sur de la musique inavouable en ces pages...
(A)
La fin de soirée qui ne m'intéressait pas des masses fut composée de bouts de concerts peu passionnants. CARCASS qui joue bien propre avec un son nickel, porte de beaux pantalons en patte d'eph et a amené ses plus belles vidéos gore projetées sur écran géant mais qui m'emmerde vite. Trop mignon et le chant arraché de Jeff Walker que je n'ai jamais supporté. Il n'y avait que YACØPSÆ pour attiser ma curiosité mais leur powerviolence ne m'a laissé aucun souvenir. Quant à PROFANATICA qui avait lui réussi à faire le trajet Copenhague-Tilburg, ça ne m'a pas non plus époustouflé. J'étais juste content de voir le chanteur/batteur Paul Ledney, fondateur d'Incantation avec John McEntee. J'ai aussi bien ressenti le côté evil proche du death des blackeux américains mais mis à mal par les tenues de plongée ridicules du trio. Cette première journée du Netherlands Deathfest III n'aura donc pas été incroyable mais vu l'affiche, c'était prévu que ce soit le jour le plus light.AURA NOIR, HACAVITZ et SUFFOCATION auront toutefois su marquer de leur empreinte ce vendredi bien bordélique avec ce temps sibérien et ces annulations dommageables. Demain sera une autre histoire!
(K)
2 COMMENTAIRE(S)
citer | Orel Lion a écrit : Chaque année je vous lis. Chaque année je me dis qu'il faut que je fasse ce fest! Miam!
Merci beau boulot les gars. Encore quelques groupes à découvrir. Keyzer je pensais que tu apprécierais plus The Omnious Circle tiens...
Au fait pourrais je vous poser quelques questions concernant le fest? En mp?
Bah oui, bien sur |
citer | Chaque année je vous lis. Chaque année je me dis qu'il faut que je fasse ce fest! Miam!
Merci beau boulot les gars. Encore quelques groupes à découvrir. Keyzer je pensais que tu apprécierais plus The Omnious Circle tiens...
Au fait pourrais je vous poser quelques questions concernant le fest? En mp? |
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2 COMMENTAIRE(S)
29/03/2018 08:37
Merci beau boulot les gars. Encore quelques groupes à découvrir. Keyzer je pensais que tu apprécierais plus The Omnious Circle tiens...
Au fait pourrais je vous poser quelques questions concernant le fest? En mp?
Bah oui, bien sur
29/03/2018 08:27
Merci beau boulot les gars. Encore quelques groupes à découvrir. Keyzer je pensais que tu apprécierais plus The Omnious Circle tiens...
Au fait pourrais je vous poser quelques questions concernant le fest? En mp?