Kill-Town Death Fest 2018 (The Resurrection) - 4ème Jour
Live report
Kill-Town Death Fest 2018 (The Resurrection) - 4ème Jour Dead Void + Derkéta + Hooded Menace + Mortiferum + Rippikoulu + Runemagick + Sempiternal Dusk + Spectral Voice + Wormridden
Le 09 Septembre 2018 à Copenhague, Danemark (Pumpehuset)
Et voilà, c’est presque déjà l’heure de se quitter. Mais avant de se dire au revoir et à l’année prochaine (du moins on l’espère bien fort), place au Gloomy Sunday. Une dernière journée placée sous le signe des mid-tempo lourds et lancinants histoire de calmer un peu le jeu avant de prendre ses clics et ses clacs et de rentrer chez soi et ainsi reprendre son petit train-train quotidien.
(AxGxB)
DEAD VOID - 16h00-17h00 (Byhaven Stage) :
Pour débuter cette journée, honneur aux locaux de l’étape. DEAD VOID est un groupe originaire de Copenhague qui compte dans ses rangs des ex-membres de Conan (live) et Grave Miasma. Un line-up plutôt intriguant pour un groupe sur lequel je n’avais jamais posé mes oreilles. Arrivé en temps et en heure, j’assiste à l’intégralité de leur set et je dois dire que j’ai été très agréablement surpris par ce que j’ai pu entendre, principalement parce que j’y ai trouvé des similitudes avec un groupe qui se faire rare et dont on n’entend plus beaucoup parler ces dernières années, les Finlandais de Swallowed. On y retrouve ainsi cette espèce de folie dans ces voix growlées et criées assurées ici par le groupe au complet ainsi que dans ces enchevêtrements de séquences Doom écrasantes et d’accélérations un brin foutraques. Bon, le groupe n’est pas tout à fait au niveau des Finlandais mais l’idée générale est belle est bien là. En tout cas, les quelques titres dispensés par DEAD VOID m’ont suffisamment interpellé pour que je décide cette fois-ci de m’y intéresser de plus près. Dark Descent a d’ailleurs réédité leur deuxième démo au début de l’été. Un signe qui en dit long.
(A)
Quatrième et dernier jour d’un festival s’apparentant plus à un semi-marathon qu’à une promenade de santé, le public est convié aujourd’hui à la célébration du Gloomy Sunday. On se dit naïvement que le Death/Doom sera le cadre auditif propice à une lente et salutaire décompression, que l’on aura le temps de lécher nos plaies et de reposer nos corps endoloris. Que nenni ! DEAD VOID sera le dernier groupe à fouler les planches du Byhaven sous un soleil assez peu raccord avec la thématique de la journée. Qu’importe ! Un indice, s’il vous plaît ? Une tête d’ampli Orange trône fièrement sur la droite de la scène. Le ton est donné. Une seule démo The Looming Spectre sortie cette année pour le trio danois, composé d’ex-membres live de GRAVE MIASMA, CONAN et VIRUS. L’implication des musiciens est totale, les quatre longs morceaux savamment construits proposent une judicieuse alternance de passages pachydermiques aux riffs lancinants et d’accélérations savoureuses, tandis que le chant caverneux est assuré par l’ensemble des membres du groupe. Il me semble même avoir entendu l’esquisse d’un solo, dis donc ! Une fort sympathique performance servie par des musiciens aux cheveux aussi gras que leur musique.
(ERZEWYN)
MORTIFERUM - 17h00-18h00 (Black Stage) :
Terminé la Byhaven, retour dans les salles obscures de Pumpehuset pour le reste de cette affiche avec pour commencer, le set des jeunes Américains de MORTIFERUM sur la Black Stage qui en ce qui me concerne m’avait fait particulièrement bonne impression grâce à leur unique démo intitulée Altar Of Decay. Après celui de TRIUMVIR FOUL la veille, on retrouve sur scène monsieur Max Bowman pour une prestation particulièrement convaincante. Il faut dire que le Death/Doom de la formation a de quoi convaincre, en grande partie grâce à ces riffs bien putrides et nauséabonds capables de nous plonger dans une ambiance de mort mais aussi grâce à de savoureuses accélérations idéales pour contraster comme il se doit avec ces riffs lourds et menaçants. Le groupe se montre d’une sobriété impeccable sur scène, mettant l’accent sur une exécution sans faille. Certes, le groupe n’a rien inventé mais la qualité de ses compositions ici servies par un son redoutable va faire de cette grosse demi-heure passée en leur compagnie une franche réussite. Nul doute en tout cas que le groupe aura su en convaincre plus d’un après un tel set.
(A)
C’est aussi cela la magie du live. Je n’étais pas tombée en extase à l’écoute de la démo Altar of Decay des Américains de MORTIFERUM. Je n’avais donc pas d’attente particulière et pour cette même raison, je n’étais pas préparée au placage en règle subi pendant ce premier set de la journée sur la Black Stage. Quand le roulis d’une lente mais pesante vague s’arrête, ça blaste à mort et pourtant cela n’empêche pas le batteur de venir au soutien d’un growler dont les qualités de profondeur et de puissance maîtrisée sont indéniables. Très bonne surprise avec en bonus de petits airs fugaces de DEMILICH dans l’exécution de certains riffs.
(ERZEWYN)
SPECTRAL VOICE - 18h00-19h00 (Main Stage) :
Avec RUNEMAGICK et DERKÉTA, SPECTRAL VOICE était assurément l’un des trois groupes que j’attendais le plus de ce Gloomy Sunday. N’ayant pas eu la possibilité de les voir l’année dernière à Rennes lors de leur tournée hivernale en compagnie de BLOOD INCANTATION, j’étais naturellement impatient de les rencontrer sur scène. Pour l’occasion, le groupe a fait déposer plusieurs chandeliers ici et là pour une ambiance des plus intimistes. D’ailleurs, il n’y aura qu’une seule lumière bleutée durant tout le set, comme pour mieux nous plonger dans l’obscurité de ces titres froids et impitoyables. Ici, pas de Paul Riedl au chant puisque c’est Eli Wendler qui tient ce rôle derrière sa batterie. Nos yeux vont alors naturellement se porter sur les trois membres de BLOOD INCANTATION ou plutôt sur ce que l’on peut en distinguer (trois têtes qui headbangent et des cheveux qui volent dans tous les sens). Le groupe entame sa prestation sur les quatorze minutes de "Visions Of Psychic Dismemberment", deuxième titre de l’album Eroded Corridors Of Unbeing qui d’emblée va déclencher une certaine frénésie dans le public à en juger par les têtes qui dodelinent un peu partout sous mes yeux. Il faut dire que le son est particulièrement massif et permet un rendu fidèle de ces compositions riches qui en dépit de leur format n’ennuient jamais. Si les riffs longs et pesants dispensé par SPECTRAL VOICE vont venir nous enfoncer six pieds sous terre avec une aisance insolente, les accélérations ultra rapides amenées toujours aussi judicieusement vont quant à elle apporter un sérieux de coup de fouet à l’ensemble. Un contraste saisissant qui en live va permettre au public de laisser libre court à ses instincts les plus primaires le temps de quelques poussées d’adrénaline salvatrices. Le set sera également marqué par l’arrivée sur scène de David Mikkelsen pour un featuring sur "Peeled Veins", morceau justement issu du split en compagnie de PHRENELITH. C’est Eli Wendler qui annoncera l’arrivée du Danois, précisant au passage qu’il s’agissait aujourd’hui de son anniversaire et sans oublier de mentionner que le Kill-Town Death Fest était également le meilleur festival Death Metal du monde (depuis le temps que je me tue à vous le dire). Le growl profond et incompréhensible de celui que l’on retrouvera plus tard pour son quatrième concert du week-end va clairement apporter un degré de profondeur supplémentaire à ce Death/Doom glacial ainsi qu’un peu de cette crasse purement danoise dont lui seul a le secret. Les Américains tirent leur révérence après quarante-cinq minutes d’un set absolument magistral. L’un des plus grands moments de ce week-end pourtant chargé en la matière.
(A)
Le line-up de SPECTRAL VOICE est composé de la quasi-totalité des membres de BLOOD INCANTATION, à l’exception de son batteur-chanteur Eli Wendler. Si Eroded Corridors of Unbeing a été vécue comme l’une des sensations fortes de l’année 2017 au même titre que Starspawn de BLOOD INCANTATION l’année précédente, c’est sans doute parce ces deux formations ont réalisé le tour de force de redonner ses lettres de noblesse au Death Metal, en y apportant une bonne dose de sang neuf, d’originalité et d’intelligence, servie par des musiciens virtuoses. Si BLOOD INCANTATION puise son inspiration dans l’espace intergalactique, celle de SPECTRAL VOICE demeure plus classique, mais le groupe impose naturellement mais fermement une atmosphère cryptique, ténébreuse et mortifère. Paul Riedl, débarrassé de sa fonction de vocaliste, reste plié en deux sur sa guitare et headbangue au rythme de ses riffs dévastateurs, attitude rapidement contagieuse parmi ses comparses et l’ensemble du public dans un déchaînement de tignasses, si tant est que l’on soit pourvu de cheveux. David Torturdød viendra lui aussi agiter sa crinière et prêter son concours d’ours des cavernes (avec un rendu assez dégueulasse, il faut bien l’avouer) sur un morceau après qu’Eli ait annoncé que son ami fêtait ce jour-là son anniversaire. La prestation, hypnotique, est à la hauteur de mes espérances et me procure un plaisir intense, bien qu’il faille regretter un rendu parfois moyen des borborygmes d’outre-tombe d’Eli, qui d’un ton péremptoire, exigera une complète obscurité (pas de lights, pas de photos) sur le dernier titre (un nouveau morceau si je ne me trompe pas) qui clôture un set que je n’ai pas vu passer. Sans conteste, l’un des meilleurs moments du fest.
(ERZEWYN)
SEMPITERNAL DUSK - 19h00-20h00 (Black Stage) :
J’étais bien parti pour réaliser le grand chelem et ainsi assister aux trente-quatre concerts de ce long week-end mais ma motivation m’a fait quelque peu défaut ici. J’en profiterais pour aller m’acheter un burger végé et des frites au food-truck stationné juste devant la salle.
(A)
Ce Gloomy Sunday est décidément la journée des batteurs-chanteurs, puisque SEMPITERNAL DUSK use de la même configuration. Je suis malheureusement assez peu attentive, (pré)occupée à régler des problèmes domestiques à distance... L’ensemble me paraît toutefois assez linéaire, les compositions semblent pâtir d’un certain manque d’originalité. La prestation est honorable mais souffre logiquement de la comparaison avec leurs prédécesseurs.
(ERZEWYN)
RUNEMAGICK - 20h00-21h00 (Main Stage) :
Les jambes et le dos reposés, le ventre bien rempli, je suis fin prêt pour me rendre sous la Main Stage afin d’assister à l’un des plus gros évènements du week-end : le retour des Suédois de RUNEMAGICK, groupe de Death/Doom particulièrement sous-estimé et mené depuis ses débuts en 1990 par Nicklas Rudolfsson (Sacramentum, Heavydeath, Necrocurse…). Etrangement, il n’y a vraiment pas foule dans la salle. Certes, le Gloomy Sunday est bien souvent un jour un peu moins chargé (certains entamant leurs retours dans leurs contrées dès le dimanche) mais quand même, cela m’étonne. Tant pis pour les absents car ceux qui savent, savent et moi je sais ! Et si RUNEMAGICK a récemment sorti un nouvel album, le premier depuis onze ans, le groupe va pourtant entamer son set sur un vieux morceau avec "Hymn Of Death" en guise d’introduction suivi naturellement par un "Enter The Realm Of Death" absolument fantastique dont je reprendrais le refrain avec les autres connaisseurs. Quel régal d’entendre ces riffs mid-tempo dérouler jusque dans mes oreilles, ces atmosphères grandioses et impériales, ce petit côté Bolt Thrower dispensés en filigrane, ces mélodies absolument sinistres et ce growl profond et envoûtant... Oui, je suis bel et bien séduit par ce Death/Doom qui ne ressemble à aucune autre. Passé cette entrée en matière, le groupe poursuit avec "After The End They Rise Again", introduction particulièrement hypnotique de son nouvel album auquel va venir se succéder sans grande surprise "Evoked From Abysmal Sleep", morceau-titre de ce nouvel album. Les Suédois n’ont pas besoin d’en faire des tonnes et s’imposent sans lutter grâce à leur recette si particulière. Madame Rudolfsson fait résonner sa basse avec puissance alors que Nicklas et Jonas Blom dispensent ces fameux riffs devant un public attentifs et appliqué qui, de temps à autre, exulte d’enfin pouvoir assister à cet événement. Un événement que beaucoup n’espéraient pas, n’espéraient plus. Outre les quelques morceaux déjà évoqués, le groupe nous gratifiera également des excellents "On Funeral Wings", "Rise Of The 2nd Moon", "Longing For Hades", "Runes Of The Undead", "Ancient Incantations" ainsi que quelques autres. Encore une fois, tant pis pour les absents et les ignorants, un jour ils s’en mordront les doigts.
(A)
Quinze ans que RUNEMAGICK n’avait pas mis un pied sur scène, l’orga du KTDF a frappé un grand coup avec cette prise de choix, doublement enthousiasmante depuis la sortie récente de leur dernier opus Evoked from Abysmal Sleep. L’affluence est certes moins dense depuis le début de la journée, mais je ne m’attendais pas à ce que la Mainstage Stage soit à moitié vide pour cette occasion unique. Formé originairement autour des époux Rudolfsson, Nicklas à la guitare et au chant, et Emma à la basse, RUNEMAGICK est l’une des rares formations présentes à longue carrière, même si elle a connu deux longues pauses, la dernière s’étant éternisée pendant dix ans. J’ai assisté à un set d’une rare puissance, empreinte de majesté, une démonstration de force tranquille, les yeux rivés sur Nicklas, leader charismatique à l’autorité naturelle, avare de regards qu’il réserve à son instrument, tandis que son épouse distribue de timides sourires aux premiers rangs d’un public subjugué. Je connais mal la prolifique discographie des Suédois, mais j’ai pris autant de plaisir à me délecter des extraits de Evoked from Abysmal Sleep, dont la déconcertante simplicité des riffs n’a d’égale que leur efficacité, qu’à découvrir leurs plus anciens titres. Magick !
(ERZEWYN)
RIPPIKOULU - 21h00-22h00 (Black Stage) :
Comme si la venue de RUNEMAGICK ne suffisait pas, les organisateurs du KTDF ont trouvé le moyen de faire venir une autre légende du genre, les Finlandais de RIPPIKOULU qui depuis 2014 ont repris leurs activités après dix-neuf ans de silence… Un retour qui ne s’est pas vraiment soldé par un succès puisque leur dernier EP a été pas mal décrié mais qui sur scène a le mérite de remettre en avant des titres que peu de gens ont déjà eu l’occasion d’entendre sur scène. Alors forcément, lorsque l’occasion nous est donnée de voir le groupe sur les planches, en chair et en os, il paraît difficilement concevable de faire l’impasse (à moins de manquer sérieusement de jugeotte). D’autant plus qu’à la sortie de ce set, les avis semblent unanimes. Eh oui, si RIPPIKOULU n’a pas convaincu avec Ulvaja, ses prestations live semblent séduire bien davantage. Il faut dire que le son rappelle beaucoup celui des débuts avec notamment cette basse ultra saturée et ces guitares abrasives. Il n’y a bien que le chant d’Anssi Kartela, dont la motivation ne semble pas avoir faibli, qui semble avoir pris un peu de plomb dans l’aile. Celui qui ressemble davantage à un Punk qu’à un chanteur de Death/Doom, éructe désormais de manière moins grave qu’auparavant. Un chant plus arraché mais qui ne dénature pas pour autant le propos d’un RIPPIKOULU qui va notamment s’appliquer pendant près de trois quarts d’heure à exécuter l’intégralité de sa fameuse démo intitulée Musta Seremonia. Là encore, les accélérations délivrées par les Finlandais vont apporter ce regain d’oxygène nécessaire pour espérer survivre à ces riffs particulièrement lourdingues et suffocants. Un set redoutable qui effectivement semble convaincre bien du monde à en juger par l’hystérie qui règne dans les premiers rangs. D’ailleurs le groupe ne sera pas sans le remarquer en faisant preuve de beaucoup d’humilité et de sympathie, avant, pendant et après leur set. Encore une fois, les absents auront eu tort…
(A)
Je ne fais pas partie des chanceux qui ont déjà eu le privilège de participer au Finnish Death Metal Maniacs et donc de voir LA légende finlandaise RIPPIKOULU, car les coquins sortent rarement de leur pays. Alors, je me contentais d’écouter jusque-là Musta Seremonia, sorti il y a 25 ans, mais qui n’a pas pris une ride. J’avais cependant quelques craintes sur la possibilité d’une restitution conforme en live de leur son étouffé si caractéristique. Ok, je m’incline dès les premières secondes et reçois avec délectation parpaing après parpaing. Les Finlandais délivrent l’une des prestations les plus intenses du week-end qui, je pense, a mis tout le monde d’accord. Des compositions brutes, des sonorités rêches comme du papier de verre, un phrasé incisif et rapide (en finnois), un concentré de violence et d’âpreté, une célérité suffocante, une froideur digne de la rigueur d’un hiver scandinave contrastant néanmoins avec la gentillesse dont ont fait preuve les membres du groupe à la fin du set, se pliant avec bonne grâce au jeu des autographes, distribution de setlists et même d’un t-shirt offert avec le sourire à une jeune femme, certainement dépitée de ne pas avoir trouvé de merch.
(ERZEWYN)
DERKÉTA - 22h00-23h00 (Main Stage) :
J’ai tout juste le temps de m’aérer la tête qu’il faut déjà reprendre le chemin de la Main Stage. Je ne vous le cache pas, ces quatre jours commencent à me tirer sur la couenne et ma motivation semble me quitter heure après heure. Mais je tiens bon, d’autant que DERKÉTA n’a jamais mis les pieds en Europe avant ce concert. Le premier groupe de Death/Doom entièrement féminin prend donc place sur la scène de la Main Stage devant une assistance curieuse et attentive. Certes, le groupe n’est plus composé qu’à 75% de femmes mais l’intérêt n’en demeure pas moins réel. Mené par la sympathique Sharon Bascovsky qui mène sa barque contre vents et marées depuis trente ans déjà, DERKÉTA va débuter son set par un vieux morceau intitulé "Premature Burial" aux riffs sombres et entêtants. Ceux qui n’ont jamais posé leurs oreilles sur leur Death/Doom vont très vite comprendre que cet album sorti en 2012 puise l’essentiel de son inspiration dans la scène des années 90 et notamment du côté de groupes tels qu’INCANTATION et RUNEMAGICK. Quoi qu’il en soit, même si les riffs dispensés par la formation n’ont finalement rien de très original et peuvent sembler parfois un peu redondants, je trouve que les compositions de DERKÉTA tendent à se bonifier sur scène. D’autant que le groupe sait varier les plaisirs grâce à quelques titres menés le couteau entre les dents à l’image des excellents "Witchburned", "Time Of Awakening" ou bien encore "The Unholy Ground". Entre chaque morceau, Sharon se fend souvent d’un petit laïus, notamment pour remercier les gens du public de continuer à faire vivre le Death Metal encore aujourd’hui mais aussi pour le remercier de son soutien indéfectible. Quoi qu’il en soit, DERKÉTA a largement su convaincre ce soir. Son Death/Doom qui pue la scène américaine des années 90 à encore de beaux jours devant. D’ailleurs, il y a fort à parier que si le groupe réussi enfin à se maintenir à flot, on en entende à nouveau parler dans les mois à venir. A suivre donc...
(A)
Après deux sets aussi intenses, j’avoue avoir eu du mal à remobiliser mon esprit pour DERKÉTA (groupe exclusivement féminin à son origine, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui), dont je ne suis pas particulièrement friande. Bien sûr, l’opiniâtreté de Sharon Bascovsky pour continuer envers et contre tout à maintenir en vie son groupe, est admirable. Sa persévérance est aujourd’hui récompensée puis qu’il s’agit d’une première performance européenne, très attendue. A l’exception des titres Obscurities Of Darkness et Witchburned, que je trouve particulièrement réussis, l’ensemble me paraît un brin faiblard, un peu trop scolaire et basique avec des fins de morceaux un peu bateau. Je veux bien lui reconnaître également un growl qui n’a rien à envier à certains de ces collègues masculins, mais je commence à piétiner, signe évident d’une certaine forme d’ennui. Les bavardages de Sharon entre les morceaux ne m’ont pas aidée à rester concentrée.
(ERZEWYN)
WORMRIDDEN - 23h00-00h00 (Black Stage) :
Malgré la présence de David Mikkelsen et Takashi Tanaka dans les rangs de WORMRIDDEN et malgré des artworks fort sympathiques, je n’avais jamais prêté d’oreilles attentives au Death Metal de ce projet dano-japonais. Bon, sans grande surprise, on est quand même très proche de ce que l’on peut trouver chez les groupes de ces deux bougres, ANATOMIA et UNDERGANG en tête. C’est gras, c’est sale, ça dégouline de partout à commencer par la voix de Takashi Tanaka qui derrière ses fûts donne tout ce qu’il a quitte à en crever la bouche ouverte mais aussi du côté des riffs putrides de monsieur Mikkelsen qui en la matière st quand même passé maître depuis déjà pas mal de temps. Bref, un set sans aucune finesse qui verra passer l’intégralité de leur court répertoire devant une assistance vraisemblablement ravi.
(A)
Après la Turquie, c’est au Japon que David Torturdød est allé chercher un camarade en la personne de Takashi Tanaka (ANATOMIA) pour former le groupe WORMRIDDEN, dont c’est la première performance européenne aujourd’hui. Takashi Tanaka (encore un batteur-chanteur !) vomit ses gargouillis s’accordant parfaitement avec une musique poisseuse et lourde au possible. Un tourbillon nauséabond de relents d’égout souffle pour la dernière fois sur la Black Stage avec un set brise-nuques bien bourrin mais encore une fois bien trop court, puisqu’il durera moins de trente minutes. A ce stade, mes pieds ne donnent plus signe de vie, j’entends mes lombaires craquer et mes cervicales grincer, j’arrive au bout du bout de ma vie. Mes camarades et moi décidons de ne pas attendre plus longtemps pour prendre un repos bien mérité et donc de faire l’impasse sur HOODED MENACE, que j’ai déjà vu trois fois, dont la dernière au NORTH OF THE WALL en avril. De toute façon, je suis lassée d’avoir vu Harri Kuokkanen (l’agaçant chanteur colosse-beau-gosse) arpenter crâneusement le site à la recherche de regards portés sur lui.
(ERZEWYN)
HOODED MENACE - 00h00-01h00 (Main Stage) :
Si j’apprécie finalement la musique d’HOODED MENACE depuis l’édition 2012 du Kill-Town Death Fest, on ne peut pas dire que j’ai été particulièrement séduit par la prestation de leur nouveau chanteur, Harri Kuokkanen. Il faut dire qu’en plus d’être terriblement agaçant avec sa tenue en cuir complètement décomplexé (pantalon ultra moule-burne, petit gilet de motard, gants de sadiste), sa voix un brin plus théâtrale correspond moins à l’atmosphère des titres du pourtant excellent Fulfill The Curse que les Finlandais interprètent ici en intégralité. Du coup, malgré ma bonne volonté, je finis rapidement par perdre intérêt jusqu’à sortir de la salle après une bonne vingtaine de minutes. Et le pire dans tout ça c’est que j’ai loupé le plus drôle puisqu’a priori monsieur Harri Kuokkanen se serait casser la gueule sur l’un des retours. Moi et ma chance…
(A)
Si ce concert d’HOODED MENACE n’a donc pas su m’apporter satisfaction, ce n’est clairement pas ça que je retiendrai de cette nouvelle et providentielle sixième édition. Non, ce qu’il faut bien retenir c’est la qualité globale de l’affiche. Trente-cinq groupes annoncés, trente-quatre finalement présents sur scène et presque autant d’excellents moments (franchement, je ne jetterai rien ou presque). C’est l’atmosphère générale qui règne dans les salles de Pumpehuset ainsi que dans la cour extérieure (à la cool, pas de stress, pas besoin de courir entre les scènes pour espérer apercevoir quelque chose, pas de concerts qui se chevauchent, pas de décision compliquée à prendre). C’est le caractère humain de ce festival (les bénévoles sont tous particulièrement adorables et serviables) qui place avant tout le bien-être de ses festivaliers avant le reste. Si rien n’a encore été annoncé pour la suite des événements, j’avoue que je ne me fais pas trop de souci pour les prochaines éditions qui devraient naturellement voir le jour (pour rappel, celle-ci s'est retrouvée sold-out en quelques semaines). En tout les cas une chose est sûre, j’y retournerai avec grand plaisir avec, dans un coin de ma tête, la certitude que je mettrai les pieds dans ce qui est et restera pour moi l’un des meilleurs festivals de Death Metal dans son genre. Une expérience que je ne peux que vous inviter à vivre si vous n’y avez encore jamais mis les pieds.
(A)
En 2014, l’équipe du KTDF avait décidé de mettre un terme à l’organisation du festival en raison d’un sentiment d’essoufflement de la scène Death Metal. J’avoue honteusement avoir eu la même opinion il y a quelques années, la délaissant progressivement au profit d’autres styles, répétant à l’envi que rien ne pouvait égaler son avènement aux débuts des années 1990, que j’ai eu l’extrême privilège de connaître. Avec cette sixième édition, la bien-nommée « The Resurrection », l’orga s’est rassurée et a ravivé ma foi en prouvant la bonne santé d’une scène riche, foisonnante et originale, en proposant sur un plateau d’argent des mets de choix : une affiche pointue, des exclus à la pelle, des découvertes, des confirmations, des consécrations, dans une ambiance décontractée, avec un public de passionnés, encore une fois très sage voire atone, mais attentif. L’orga a placé la barre très haut au point que je m’inquiète de trouver insipides les affiches d’autres festivals à venir. Week-end de folie placé sous le signe de mandale, reçues les unes après les autres avec délectation, éreintant mais terriblement enivrant. Un big-up pour toutes les femmes présentes sur scène (DERKÉTA, RUNEMAGICK, SCOLEX, FETID et SEMPITERNAL DUSK), minorité enfin visible, mais dont l’engagement n’a rien à envier à celui de leurs camarades masculins. Une prochaine édition ? Je crois sans trop m’avancer que chaque personne présente l’appelle de ses vœux. Si elle a lieu, je ferais tout pour en être à nouveau, car je suis repartie de Copenhague avec le sentiment d’avoir participé à un événement d’exception. ONLY DEATH IS REAL !!!
(ERZEWYN)
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