Corrosion Of Conformity + Desert Storm + Witchfinder
Live report
Corrosion Of Conformity + Desert Storm + Witchfinder Le 01 Juillet 2019 à Paris, France (Glazart)
Choix cornélien en ce lundi 1er juillet puisque d’un côté nous avons le retour de Gorgasm en Europe avec une date au Gibus qui s’annonçait fort sympathique et de l’autre le retour de Pepper Keenan derrière le micro de CORROSION OF CONFORMITY. Certes, celui-ci ne date pas d’hier (2014 en fait) mais comme la dernière venue de Pepper à Paris avec le groupe doit remonter aux années 90, autant vous dire que je n’ai pas hésité bien longtemps. Organisée conjointement par Below The Sun et Garmonbozia, la soirée réunissait également les Français de WITCHFINDER et les Anglais de DESERT STORM. Et c’est au Glazart que tout ce petit monde avait rendez-vous pour une soirée qui s’annonçait d’ores et déjà particulièrement bouillante.
Toutefois, la vie de parents fait que l’on ne fait pas toujours ce que l’on veut. Je dois donc malheureusement faire l’impasse sur WITCHFINDER alors que leur deuxième album découvert il y a peu m’avait semblé particulièrement prometteur en dépit d’une ressemblance un peu trop flagrante avec un certain Electric Wizard. J’arrive donc au Glazart à la bourre alors que DESERT STORM est déjà sur scène depuis quelques minutes. Et moi qui pensais que le groupe ne commençait pas avant 20h50...
Peu emballé par les quelques minutes passées sur YouTube quelques heures auparavant histoire de savoir de quoi il retournerait exactement, j’ai un peu de mal à me passionner pour la formule des Anglais dont la discographie déjà bien chargée compte notamment pas moins de quatre albums. D’autant que le chant est à ce moment-là complètement effacé, inaudible même. Heureusement, passé cette entrée en matière peu convaincante sur laquelle j’ai débarqué à l’intérieur d’un Glazart déjà bien rempli, la donne va finalement changer petit à petit. Sans être particulièrement renversant et outre ces problèmes de micro rapidement corrigés, le groupe produit néanmoins une musique assez dynamique avec surtout des riffs bien lourds, quelques fulgurances bien senties avec même par moment l’utilisation d’un growl inattendu. Tous ces éléments réunis me feront finalement rester jusqu’à la fin de leur set ou presque… Car à l’inverse, certaines séquences ne sont pas forcément toujours très heureuses avec notamment sur l’un des derniers titres des riffs saccadés à la sauce Neo Metal qui sont loin de m’enchanter. Mais encore une fois, DESERT STORM s’est dans l’ensemble plutôt bien défendu avec pour commencer un chanteur vraisemblablement content d’être là à en juger par son sourire, ses nombreux remerciements et autres gestes à l’adresse d’un public resté en nombre pour assister à leur prestation. Pas de quoi m’avoir donné envie de poursuivre la découverte une fois rentré à la maison mais une mise en bouche suffisamment sympathique pour se mettre en jambe pour la suite tant attendue.
Il faudra bien une petite demi-heure aux hommes de mains du Glazart et de CORROSION OF CONFORMITY pour que tout soit en place pour la venue du groupe de Caroline du Nord. Après moult réglages et autres petits détails, le gaillard préposé aux guitares fera signe de sa Mag-lite à celui derrière sa console qu’il est temps d’éteindre les lumière et de lancer "Mano De Mono", interlude que l’on trouve quelque part à mi-parcours sur l’album Deliverance sorti il y a vingt-cinq ans et que cette tournée vise à célébrer comme il se doit. Même si je les ai déjà vu une tripoté de fois en photos, quelle étrange sensation que de voir débarquer sur scène Pepper Keenan, Mike Dean et Woody Weatherman, chemises ouvertes, manches retroussées et larges sourires sur le visage. Le groupe est accompagné pour l’occasion par Jon Green, batteur de Manchester passablement plus jeune que ces vieux briscards ridés par le soleil de Louisiane et de Caroline du Nord. Une fois cette fameuse introduction passée, CORROSION OF CONFORMITY attaque les festivités par un "Seven Days" qui va rapidement donner le ton. Aidé par un son bien costaud, le groupe distille son Stoner Rock aux racines bluesy avec classe, panache et sourire devant une assistance qui ne se fera pas prier pour se mettre en branle. S’en suit un "Señor Limpo" qui fera monter encore un peu plus la température alors que le public continue de s’agiter. Une chaleur assez vite suffocante que Pepper ne manquera pas de signaler avec un joli "It’s fucking Louisiana hot in here". A ma surprise, CORROSION OF CONFORMITY déborde en allant piocher sur d’autres albums là où je pensais le set entièrement dédié à cet album découvert grâce à Best Of Trash courant 1994. Du coup, la setlist sera également composée de morceaux tirés d’In The Arms Of God ("It Is That Way"), America’s Volume Dealer ("13 Angels", "Diablo Blvd.", "Who's Got The Fire"...), Blind ("Vote With A Bullet") et Wiseblood ("Wiseblood"). Hormis ce deux derniers, je découvre les autres avec plaisir même si, comme tout le monde, j’attends par exemple avec impatience la triplette "Heaven's Not Overflowing"/"Albatross"/"My Grain" qui va mettre les premiers rangs en transe (avec même quelques slammeurs dont Pepper semble se méfier quitte à louper quelques mots derrière son micro). Si Mike Dean reste discret mais souriant et Pepper concentré sur ce qu’il a à faire, Woody Weatherman s’en donne quant à lui à cœur joie, souriant à pleines dents, faisant des clins d’œil au public ou des doigts tendus du genre "hey, mon pote, comment ça va ?". Et nous ? Et bien on savoure ses retrouvailles avec grand plaisir dans une salle presque comble mais surtout particulièrement étouffante où le simple fait de me tenir debout me fait transpirer à grosses goûtes. Un enfer heureusement compensé par l’énergie de CORROSION OF CONFORMITY, ses riffs implacables et la voix encore bien en place de monsieur poivre comme il le dira lui-même en plaisantant. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Après être partis se planquer en backstage quelques secondes, le groupe revient sur scène le temps d’un "Clean My Wounds" allongé (un jam à l’esprit bien bluesy sera entrepris à mi-parcours) concluant ainsi cette date parisienne dans la joie, la sueur et la bonne humeur.
Si choisir c’est effectivement renoncer, et bien je ne regrette pas d’avoir renoncé à Gorgasm en ce lundi soir. N’ayant encore jamais vu CORROSION OF CONFORMITY de ma vie, voilà un rêve de gosse enfin réalisé, qui plus est pour rendre hommage à un album pour lequel j’ai dû braqué mes parents à l’époque de sa sortie pour pouvoir le faire tourner sur ma platine (elle-même offerte par mes parents, merci papa, merci maman). Un set sans grand temps mort marqué par une setlist particulièrement cool (même si j’aurai bien vu plus de titres de Wiseblood) et surtout une envie d’être là et de partager qui n’aura pas manquer de séduire un public survolté. A refaire quand vous voulez.
| AxGxB 4 Juillet 2019 - 537 lectures |
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