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Kill-Town Death Fest 2019 (The Decompomorphosis) - 4ème Jour

Live report

Kill-Town Death Fest 2019 (The Decompomorphosis) - 4ème Jour Abysmal Dimensions + Anatomia + Assumption + Coffins + Dead Void + Druid Lord + Funeral Moth + Profetus + Tchornobog + The Dead Creed
Le 08 Septembre 2019 à Copenhague, Danemark (Pumpehuset)
En général, le dimanche au Kill-Town est une journée plus à la cool. Les "false" sont déjà partis parce que le lundi on se doit d’être au bureau (mollo sur la vie de Hard Rocker) mais aussi parce que beaucoup, même s’ils ne l’avoueront qu’à demi-mot, ont encore du mal lorsque le tempo ralenti. Du coup, forcément, avec une journée baptisée « Gloomy Sunday », les défections se font naturellement plus nombreuses. Et puis bon, on a déjà trois jours dans les pattes et ça commence évidemment un peu à se voir (et pour certains à se sentir)...
(AxGxB)


THE DEAD CREED - 14h30-15h30 (Byhaven Stage) :

Malgré tout, je suis là à l’heure. Et même en avance. Le temps de choper une place assise à une table de pique-nique en sirotant un Pepsi Max pour, non pas assister (je ne vois que le mur gauche de la Byhaven Stage) mais plutôt entendre, de quoi il est question ici. THE DEAD CREED est un projet solo mené par le Grec Thomas Aslanidis aka Thomas Eremite évoluant notamment chez Doombringer et The Psalm. L’idée derrière ce projet est de produire un "Death Metal" acoustique ayant pour thème l’ascétisme et la vie monacale. Du coup, il est évident que l’on va bien se marrer. En vrai, depuis mon banc en bois, la musique du Grec se laisse apprécier avec plaisir, en tout cas pour un dimanche après-midi de festival après trois jours passés essentiellement debout. Seul sur scène, assis sur son tabouret avec sa guitare acoustique à la main, ses bâtonnets d’encens et ses bougies, le bonhomme propose un set assez intéressant même si ça tire quand même pas mal du côté des méditations sauriennes d’un certains Karl Sanders. L’accusé a beau s’en défendre, sa musique pue quand même pas mal le Moyen-Orient même si, effectivement, aucun samples et autres artifices numériques ne vient corrompre ces compositions solennelles poussant au repli sur soi et justement à la méditation. Pas désagréable, surtout dans un tel contexte, mais pas sûr d’avoir envie d’y revenir outre mesure.
(A)

C’est le dernier jour, le plus facile ou plutôt, le moins difficile physiquement, ça y est, je suis rodée, le rythme est enfin pris, je suis fin prête pour le Gloomy Sunday qui ne pouvait mieux commencer avec THE DEAD CREED, découvert lors du A THOUSAND LOST CIVILIZATIONS en mars dernier à Bruxelles. Très étonnée de le voir sur une affiche telle que celle du KTDF, mais vraiment ravie de retrouver le mystérieux et solitaire guitariste grec (enfin, mystérieux, plus tellement, j’ai découvert depuis qu’il s’agissait de Thomas Eremite de DOOMBRINGER). Un homme au chant de gorge langoureux, une guitare, quelques bougies et beaucoup d’encens, la recette est simple, mais savoureuse et captivante. Forcément avec un set acoustique en extérieur et en pleine lumière, les conditions ne sont pas optimales, je suis même un peu gênée par le brouhaha des discussions alentour, mais la prestation me séduit une nouvelle fois, autant qu’elle semble satisfaire le public présent, au regard de l’accueil qu’il lui réserve. Une parenthèse délicieusement (dés)enchantée.
(ERZEWYN)


TCHORNOBOG - 16h00-17h00 (Main Stage) :

Initialement, les organisateurs du Kill-Town avaient prévu de faire jouer le groupe RA AL DEE EXPERIENCE dans lequel on retrouve notamment monsieur Mors Dalos Ra de Necros Christos et Sijjin. Mais malheureusement contraint d’annuler, celui-ci sera remplacé par TCHORNOBOG, projet américain mené par Markov Soroka (Aureole). Pour l’accompagner sur les planches du Kill-Town, ce dernier a fait appel aux services de Gina Eygenhuysen (basse) et Jordi Farré (batterie - Cruciamentum, Ruinous, Death Fortress...). C’est les yeux bandés par un bandeau noir que les trois membres de TCHORNOBOG arrivent sur la Main Stage. Avant d’empoigner sa guitare, Markov Soroka va s’emparer d’un grand bol rempli d’un liquide sombre et épais. Après y avoir trempé ses lèvres et recraché l’essentiel de ce qu’il avait gardé en bouche, le bonhomme va se redresser et s’embarquer dans une gestuelle rappelant quelque peu le signe de croix que font les catholiques à la messe. Un côté solennel inquiétant marqué durant toute la prestation par une gestuelle désordonnée et désarticulée faisant notamment penser à certains films d’horreur japonais comme The Ring. Bref, TCHORNOBOG possède un univers bien à lui et c’est plutôt cool même si musicalement il n’y a là rien de bien nouveau puisque le groupe navigue dans un mélange de Black/Death dissonant s’étirant bien souvent en longueur. Si la bassiste donne le sentiment de s’ennuyer en grattant machinalement la même corde pendant plusieurs secondes voire minutes, TCHORNOBOG réussit néanmoins à captiver grâce à son chanteur/guitariste contorsionniste et à des compositions suffisamment efficaces pour me faire rester jusqu’à la fin de leur prestation. On n’ira sûrement pas crier au génie, d'autant que le son n'était pas ouf, mais encore une fois, pour débuter la journée, on aurait pu trouver bien pire.
(A)

TCHORNOBOG, l’une de mes plus grosses attentes du festival. L’annulation de RA AL DEE EXPERIENCE, avec mon chouchou Mors Dalos Ra, m’avait contrariée, mais le remplacement par TCHORNOBOG m’avait vite consolée. Placée pile devant Markov Soroka, tête pensante ukrainienne exilée aux States de ce one-man-band, je le vois arriver tel un pantin désarticulé, puis vomir un liquide noir et visqueux comme du pétrole dans un récipient. Ma seule crainte fut que je me prenne tout sur la tête, mais il n’en fut heureusement rien. La bassiste et le batteur portent un bandeau noir sur les yeux... Faut croire que l’ingé son aussi, je n’ai rien compris du tout ! Pourtant, Markov Soroka ne ménage pas ses efforts, sourire de dément aux lèvres, mordant ou léchant le manche de sa guitare, qu’il malmène ou caresse avec passion (une nuit d’amour avec lui, ça doit être quelque chose !). Je déambule dans la salle à la recherche d’un meilleur spot, pour finir derrière la régie son, me console d’une barre chocolatée passée en contrebande. Même si les choses finiront pas s’améliorer, je reste sur cette désagréable impression de bouillie sonore. J’ai peut-être vu TCHORNOBOG, mais je ne l’ai pas entendu, ni retrouvé toutes les saveurs, les subtilités, les mélodies et le piquant de son album éponyme que j’adore. LA déception du festival pour moi, je ne décolère pas.
(E)


DEAD VOID - 17h00-18h00 (Black Stage) :

Si vous avez bonne mémoire, je vous avais déjà parlé de DEAD VOID l’année dernière suite à leur prestation sur la Byhaven Stage. Cette année, le groupe danois a passé la sécurité, monté l’escalier et pénétré dans la Black Stage pour un set, somme toute, assez identique. En effet, n’ayant rien de sorti de plus depuis l’année dernière, le groupe continue de tourner sur les titres de ses deux démos auxquels sont quand même venus s’ajouter quelques nouveaux morceaux. C’est cool mais à vrai dire je ne vois pas trop quoi vous dire de plus si ce n’est que le groupe a quand même pu bénéficier d’un gros gros son et que cela lui a évidemment été bénéfique. Il faut dire que son Death/Doom crasseux et possédé (me rappelant toujours un peu par moment les excellents mais malheureusement défunts finlandais de Swallowed) a de quoi séduire. Et même si j’ai dû passer aux toilettes pendant le set de DEAD VOID, il n’empêche que je suis curieux de voir ce que l’avenir réserve à ces Danois. Allez, next...
(A)

Ah oui, quand même ! Il y a nettement moins de monde en ce dimanche, c’est vraiment flagrant lorsque l’on pénètre dans la petite salle. Quelques festivaliers ont certainement dû partir, rappelés par leurs obligations familiales et/ou professionnelles. Avec TAPHOS, DEAD VOID est le seul autre groupe à rempiler cette année après un set fort honorable sur ByHaven en 2018. En salle, la prestation prend une toute autre dimension. Dans l’obscurité et l’intimité de cette salle, le rendu est encore plus lourd, encore plus gras, dégageant une bonne dose de virilité assez émoustillante, je dois bien l’avouer. Un set très réussi, qui m’a bien requinquée après l’énorme déception de TCHORNOBOG.
(E)


PROFETUS - 18h00-19h00 (Main Stage) :

Il parait que les Finlandais de PROFETUS étaient très attendus. Pour ma part, je ne suis même pas sûr que j’en avais déjà entendu parler auparavant malgré trois albums, une réputation qui n’est plus à faire et la présence de Matti Mäkelä de CORPSESSED. Comme quoi, il est impossible de tout connaître... Quoi qu’il en soit, le groupe venait présenter sa nouvelle cassette. Enfin son nouvel album (qu'il jouera d'ailleurs ce soir dans son intégralité) proposé dans une édition cassette limitée disponible exclusivement au Kill-Town Death Fest. Pas de quoi me faire ouvrir mon portefeuille même si la curiosité ne m’a pas empêché de suivre les copains pour constater ce qu’il en était de tout ça. Et bien je n’ai pas été déçu du voyage tant PROFETUS a donné tout son sens à l’appellation "Gloomy Sunday". Le groupe a livré un set relativement court (j’déconne) de seulement cinq titres pour près d’une heure d’un Funeral Doom automnal typiquement finlandais (coucou Skepticism). Des riffs plombés dispensés avec la plus grande parcimonie, une batterie tout en retenue marquée par quelques passages plus feutrés, un synthétiseur relativement discret pour apporter tout de même un peu plus de mélancolie aux atmosphères distillées durant le set et puis ce chant ultra guttural et désespéré parfois encore plus profond lors justement des interventions du guitariste Matti Mäkelä. Comme souvent lorsque l'on se décide à pénétrer ce genre d'univers, on se retrouve embarqué dans un étrange voyage qui laisse rarement indifférent. Une musique évoquant tour à tour la tristesse ainsi que la beauté d’une certaine nature, celle de tous les jours sous les feux de cette saison pleine de couleurs qu’est l’automne. En tout cas, il y a là matière à creuser en ce qui me concerne car la découverte fût bonne.
(A)

Les Finlandais de PROFETUS, parmi lesquels on retrouve Matti Mäkelä de CORPSESSED (en mode grand écart facial musical), ont délivré un magistral set de Funeral Doom, en interprétant en intégralité leur prochain opus, The Sadness of Time Passing dont la sortie est prévue en octobre. Les silhouettes immobiles se devinent à travers un brouillard certes artificiel, mais conférant à l’ensemble une sublime dimension onirique. Après avoir vu des groupes comme SHAPE OF DESPAIR ou SKEPTICISM, force est de constater que le Funeral Doom est un style qui s’adapte étonnamment bien au live, pour peu que l’on y soit réceptif. Et quand on a affaire à des cadors de la spécialité, on ne se pose pas de question, on se laisse transporter et puis c’est tout. La prestation sera subtile, aérienne et hypnotique servie avec un son parfait, que demander de plus ? J’ai entendu depuis Copenhague Keyser réclamer désespérément du blast…
(E)


ASSUMPTION - 19h00-20h00 (Black Stage) :

Le grand chelem ne sera pas pour cette année encore une fois puisque j’en ai profité pour aller m’acheter un Kill-Town Crisp avec une barquette de frites et de la chili sauce au food truck du coin. Et non, je ne regrette rien car je m’en suis mis plein la panse. So long les haters !
(A)

Voilà ! Voilà ! Elles sont terribles, ces tartes que l’on n’attendait pas forcément et que l’on se mange en pleine face. Merci aux Italiens d’ASSUMPTION pour cette prestation de haute volée : entre Doom des profondeurs et accélérations tonitruantes, le tout subtilement imbriqués, ce growl puissant, mais diaboliquement modulé, je ne sais ce que j’ai préféré. Ah si ! Tout ! Et puis, le son était assez incroyable : le live leur confère une épaisseur que l’on ne retrouve pas sur piste. Et enfin, quelle merveille que le titre Resurgence !

Setlist :

01. Liberation
. The Non-Existing

02. Beholder Of The Asteroid Oceans

03. Moribund Statue Shifts

04. Resurgence

(E)


ANATOMIA - 20h00-21h00 (Main Stage) :

Du coup, je suis ultra chaud pour ANATOMIA qui en 2014 ne m’avait pas hyper convaincu. Depuis j’ai revu mes goûts et laissé passer quelques albums dans mes oreilles pour ne pas arriver tel un touriste ne connaissant rien à rien. Premier constat, il semble y avoir eu quelques changements de line-up puisque la demoiselle au clavier n’est plus de la partie. Personnellement, elle ne va pas spécialement me manquer tant son utilité dans le groupe ne m’avait pas semblé particulièrement justifiée à l’époque de notre précédente rencontre. Deuxième constat, je me rends compte que je n’ai pas retenu grand-chose de cette deuxième prestation et que je ne sais pas trop quoi écrire... Désolé.
(A)

Comme souvent après un set à couper le souffle, il m’est difficile de me remettre de mes émotions après ASSUMPTION. ANATOMIA en fera malheureusement les frais. Je me remobilise avec beaucoup d’efforts et finis par glaner ici ou là de savoureux instants d’ode à la pachydermie, tellement gras qu’on frôle le cholestérol, mais dont je me lasse assez rapidement. Je vis ce set (exclusif en Europe, rappelons-le) en mode yoyo émotionnel : "Putain, mais il bute ce passage !" "Rolala, mais c’est quand que ça se termine...". Mon impression n’est finalement pas si éloignée de ce que je ressens en écoutant la version studio de leurs compositions, dans lesquelles je me perds un peu.
(E)


ABYSMAL DIMENSIONS - 21h00-22h00 (Black Stage) :

Pour ceux d’entre vous qui ne le savent pas encore, ABYSMAL DIMENSIONS est l’un des premiers groupes de Paul Riedl (Blood Incantation, Spectral Voice...). Formé en 2011, l’histoire de cette obscure entité remonte pourtant à quelques années en arrière puisque le seul titre que le groupe ait sorti à ce jour a été composé en 2007 avec un ami de Paul décédé depuis maintenant 10 ans. Probablement désireux de faire vivre encore un petit peu son ami à travers cette musique, Paul s’est entouré en 2011 d’autres connaissances proches afin de coucher sur bande ce seul et unique morceau de près d’une demi-heure intitulé "Of The Welkin § The Dismal Abyss". Si le line-up a quelque peu évolué depuis 2011, on retrouve aujourd’hui dans ABYSMAL DIMENSIONS Isaac Faulk de Blood Incantation, Erika Osterhout de Scolex et Chtonic Deity et Eli Wendler de Black Curse et Spectral Voice. Un line-up particulièrement alléchant qui va en attirer évidemment plus d’un devant la Black Stage. En bon fanboy, je prends place pour la première fois du week-end au premier rang afin de ne rien louper de cette célébration funeste. Tirant son nom d’une démo des Finlandais de Therghoton enregistrée en 1991 mais n’ayant pourtant jamais vu le jour, les Américains vont naturellement rendre hommage à ces pionniers du Funeral Doom aujourd’hui disparus. On aurait alors pu croire que le groupe allait chercher à installer d’emblée une atmosphère pesante mais c’est mal connaitre monsieur Riedl qui va en dérider plus d’un lors des présentations en lâchant le plus sérieusement du monde : "I just want to give you a heads-up, it’s ok to leave". Présenté comme le groupe le plus lent de tout le festival, ABYSMAL DIMENSIONS va alors s’embarquer dans une interprétation magistrale, l’essence même du Funeral Doom avec ces riffs processionnaires, cette lourdeur fataliste, ce growl offert par bribes et sorti des entrailles de la Terre, cette basse saturée aux rondeurs menaçantes. On sent que les Américains ont bossé leur set tant tout coule de source malgré la difficulté qu’il peut y avoir à faire adhérer un public à une musique aussi hermétique. Mais c’est justement cette faculté à poser ce genre d’atmosphères et à faire évoluer cette longue composition (mon dieu cette conclusion explosive) qui a rendu ce soir le set d’ABYSMAL DIMENSIONS particulièrement envoûtant et excitant à la fois. On pourra dire ce que l’on veut au sujet de Blood Incantation et Spectral Voice (oui, vous là, qui voyez la "hype" partout dès qu’un groupe vend plus de 1000 disques pour, je le rappelle plus de 7 milliards d’habitants), on ne m’enlèvera pas de l’idée que Paul Riedl et ses acolytes ont de l’or dans les mains en plus d’avoir quelque peu bousculé les genres dans lesquels ils évoluent ces dernières années. Il ne reste maintenant plus qu’à attendre une réédition officielle qui ne devrait plus tarder. Vivement.
(A)

Le riche vivier de Denver semble indéboulonnable ici à Copenhague depuis l’an dernier. Cette fois, c’est avec la formation de Funeral Doom ABYSMAL DIMENSIONS que l’on retrouve les hyperactifs et consanguins membres de BLOOD INCANTATION, SPECTRAL VOICE et SCOLEX. Une seule démo à leur actif, qui commence à dater un peu (2011) avec un seul titre de 27 minutes, interprétée sur scène pour la toute première fois, et dont on distingue deux parties distinctes : la première aussi monolithique que les montagnes du Colorado dont elle est originaire, aussi angoissante et pétrifiante que le pire film d’épouvante, la seconde, plus mélodique, plus épurée mais terriblement prenante. Paul Riedl (dont le growl tout droit sorti d’un puits sans fond est impressionnant) et Consorts, nous ont prouvé, si nécessaire, qu’ils avaient plus d’une corde à leur arc musical. Je me rappellerai longtemps de ce final époustouflant au rythme de leur headbanging contagieux !
(E)


DRUID LORD - 22h00-23h00 (Main Stage) :

Comme je vous l’ai déjà dit un peu plus haut, le dimanche est souvent une journée plus cool. J’arrive donc à l’étage un peu à la bourre alors que les Américains de DRUID LORD sont déjà sur scène depuis quelques minutes. En ce qui me concerne, je ne me suis penché sur ce groupe que récemment avec la sortie l’année dernière de leur deuxième album intitulé Grotesque Offerings. S’il n’y a rien d’original dans la musique que propose DRUID LORD, il n’empêche que le set des Américains est parfaitement rôdé et plutôt efficace pour ce genre de Death/Doom de darons empruntant pas mal, notamment toutes ces mélodies automnales, à un certain Hooded Menace. Une ressemblance flagrante mais pas gênante d’autant que DRUID LORD offre tout de même dans l’ensemble des morceaux aux tempos plus enlevés. De quoi motiver les troupes des premiers rangs dont les têtes s’agitent alors sous les assauts modérés d’un groupe appliqué et content d’être là à en juger par les remerciements adressés à l’égard du public du Kill-Town Death Fest. En ce qui me concerne, j’assiste à tout cela du fond de la salle, à la cool donc et c’est très bien comme ça...
(A)

Les Américains de DRUID LORD venaient eux aussi pour la première fois en Europe. Pour avoir échangé quelques mots avec l’un des guitaristes, je peux dire qu’ils étaient vraiment contents d’être là. L’imposant et charismatique Tony Blakk se présente sur scène, un magnifique engin entre les mains. Je parle, bien entendu, de cette somptueuse basse en bois ouvragé, qu’il caresse avec habilité (et sans médiator). Les guitaristes ne sont pas en reste : moi qui suis assez réfractaire au gratouillage dans le bas du manche, je n’ai pas boudé mon plaisir lorsque la rythmique lente s’effaçait pour laisser place aux soli jamais ennuyeux, qui ne sont pas sans rappeler les plus riches heures de HOODED MENACE avec une pointe d’ACID WITCH. Un grand merci aux ingés pour le son énorme, ayant sublimé une performance marquée par le sceau de la virilité et de la maturité. Quel pied avec House of Dripping Gore ! Encore une excellente prestation, décidément, quelle journée ! Je ne m’y attendais pas (autant). Deux petites fautes de goût pour Tony Blakk, la force tranquille du Doom/Death : les New Rock flambant neuves aux pieds et l’invitation un peu insistante à se rendre à leur stand de merch, mais ce n’est pas bien grave.

Setlist :

01. Chamber Of Ghastly Horror

02. House Of Dripping Gore

03. Last Drop Of Blood

04. Black Candle Seance

05. Druid Death Cult

06. Murderous Mr. Hyde

07. Baron Blood

08. Gorgon Witch

(E)


FUNERAL MOTH - 23h00-00h00 (Black Stage) :

En vrai, je n’avais pas trop envie d’y aller mais je me suis quand même laissé embarquer par les copains qui, eux, attendaient avec pas mal d’intérêt de voir enfin en Europe les Japonais de FUNERAL MOTH. Bon, je ne vais pas vous mentir, j’ai quand même eux un peu de mal à rentrer dedans parce que le groupe, à mi-chemin entre le Funeral Doom et le Post-Rock très éthéré (guitare en son clair, longues plages instrumentales, batterie sur la retenue…) prend vraiment tout son temps. On est dimanche soir, ça fait quatre jours que je suis en festival à tenir debout des heures durant, il est 23h et le temps n’avance pas... C’est terrible mais je m’ennuie quand même pas mal devant ces Japonais qui pourtant font l’unanimité auprès des gens présents (grosse salve d’applaudissements en fin de set et remerciements chaleureux du groupe à l’égard des organisateurs et du public). Certes, la Black Stage est plus clairsemée qu’il y a encore quelques heures mais le public semble en tout cas apprécier. En soit, la musique de FUNERAL MOTH n’a rien de déplaisante et on sent que le groupe, en plus d’être content d’être là, maîtrise son sujet mais chez moi tout cela a bien du mal à prendre. Les parties Death/Doom permettent de réveiller quelque peu mon intérêt mais à la fin, je reste plutôt circonspect sans avoir l’envie de m’y intéresser sur disque un tant soit peu...
(A)

Le troisième groupe japonais du week-end, FUNERAL MOTH (show exclusif en Europe, je l’aurais assez répété cette phrase !), est aussi la troisième formation à proposer un alléchant Funeral Doom, avec un remarquable travail sur les ambiances épurées et raffinées, savamment agrémentées d’assauts archi plombés et saturés. J’ai méchamment bloqué sur l’étonnante gestuelle du batteur, en perpétuel sautillement sur son tabouret, les bras pris de soubresauts dans l’attente du prochain coup sur ses cymbales. Faut se méfier des Japonais post-pubères à grosses lunettes et à mèche sur le visage, ils sont capables de vous sortir un growl des cavernes auquel on ne s’attend absolument pas ! Un chouette moment, vraiment !
(E)


COFFINS - 00h00-01h00 (Main Stage) :

Toutes les bonnes choses ayant une fin, il est temps d’en finir avec cette édition 2019 du Kill-Town Death Fest. Avant cela, il restait néanmoins à assister à la prestation des autres Japonais de l’affiche, ceux de COFFINS qui m’avaient collé une sacrée rouste lors de l’édition 2016 du Netherlands Deathfest. Malgré la fatigue accumulée durant tout le week-end, autant vous dire que je comptais bel et bien terminer en beauté ces quatre jours d’orgie auditive. Et a priori je ne devais pas être le seul à vouloir marquer le coup puisque au-delà d’une Main Stage bien chargée, le public va surtout partir au quart de tour dès les hostilités lancées au son d’un « Evil Infection » diablement efficace. Droit comme un "i", caché le plus souvent derrière ses longs cheveux, Jun Tokita growle à en faire trembler les murs. Celui-ci se laisse aller à quelques mouvements de tête/cheveux, pied sur le retour et autre signe du Metal mais il reste somme toute assez discret, faisant son taf à la perfection sans en faire des caisses. Rien à redire sur ses copains appliqués eux-aussi à faire de ce moment quelque chose de fort et puissant. Par contre, il faudrait un jour dire à Bungo Uchino que ce n’est pas la peine de perdre son temps (et le nôtre) à faire des solos si c’est pour qu’ils soient aussi merdiques. Quelle gêne, au secours... On dirait un ado apprenant à faire de la guitare. Aucune harmonie, aucune fluidité, aucun doigté. Tout semble forcé et terriblement peu mélodieux… Heureusement, ces solos sont loin de constituer l’essentiel du Death Metal de COFFINS qui en l’espace d’une heure va nous régaler d’une bonne dizaine de titres dont trois nouveaux morceaux issus de son nouvel album qui vient tout juste de paraître sur Relapse Records ("Terminate By Own Prophecy", "Hour Of Execution" et "Gateways To Dystopia"). Dans le feu de l’action, nous allons également assister au retour sur scène de notre camionneuse finlandaise qui, à la grande surprise des Japonais quelque peu embarrassés, investira une fois de plus les planches de la Main Stage seins nus. Celle-ci s’excite encore une fois toute seule, headbangant et faisant tourner son t-shirt comme Patrick Sébastien ses serviettes avant de tendre la main à une autre demoiselle dans le public pour le moment le plus gênant de tout le week-end. Car oui, comme si cela ne suffisait pas, les voilà en train de se bécoter mollement devant un public pas spécialement très réceptif. La gêne est à son maximum à tel point qu’un pauvre gars de la sécurité qui n’avait rien demandé sera obligé de débarquer du côté de la scène pour les pousser à retourner d’où elles viennent... Heureusement COFFINS a encore quelques morceaux dans sa poche pour nous faire oublier ce pénible moment, terminant ainsi son set sur un enchaînement bien costaud voyant se succéder "Eat Your Shit", "Decapitated Crawl", "Gateways To Dystopia" et "Altars In Gore". Musclé mais idéal pour terminer cette prestation et ce festival comme il se doit. Gras, sans aucune finesse si ce n’est c’est quelques passages lourdingues plus en retenus et d’une efficacité à toute épreuve. Encore une fois COFFINS montre que sur scène il est l’un des groupes les plus efficaces et fédérateurs dans le genre.
(A)

Alors que le festival s’apprête à refermer ses portes, je me rends à l’évidence, cette journée placée sous le signe du lent, du lourd et du gras, que je pensais ne pas être la plus intéressante, est en train de me faire basculer du côté obscur et COFFINS se chargera d’enfoncer les clous sur le cercueil. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple, en étant de toute façon poutrement efficace ? Voilà un groupe vers lequel je ne vais pas naturellement, mais en live, faut reconnaître qu’il a du retour ! Pas de fioritures, pas de détails, c’est basique, mais propre, percutant, malgré ces passages Doom poisseux. Belle attitude de Jun Tokita, front-man au growl imposant, qui se place de côté, s’immobilise bras croisés quand il n’éructe pas dans le micro. L’air de rien, le bassiste prend la parole timidement pour balancer une info comme quoi il serait bien possible de les retrouver l’année prochaine pour un évènement spécial. Tiens, tiens, hâte d’en savoir plus ! Malgré la fatigue accumulée aux termes de ces quatre jours intenses, le public en redemande, COFFINS reviendra sur scène pour un rappel de deux morceaux. La même jeune femme que les jours précédents trouvera le moyen de monter une dernière fois sur scène, accompagnée d’une autre femme qui se mettra à la caresser et à l’embrasser partout. Quand on connaît le rapport à la pudeur des Japonais, fallait oser...
(E)


Cette édition 2019 du KILL-TOWN DEATH FEST a tenu toutes ses promesses et même bien au-delà : telle une enfant gâtée pourrie, je répétais souvent que l'affiche 2019 était un peu en deçà de celle de 2018. J'aurais dû tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant d'affirmer une telle absurdité. J'ai vu, au moins partiellement, chacune des prestations des quarante groupes, mais ne déplore que peu de déceptions, ou alors largement compensées par quelques sets monstrueux. Je mesure la chance incroyable d'avoir fait partie de ce public, choyé par une orga soucieuse de proposer un line-up d'une rare qualité, riche en exclusivités, raretés et autres joyeusetés (je n’avais vu que dix de ces groupes auparavant !). Bien qu'encore perfectible, le son est globalement satisfaisant voire excellent, le travail sur les lumières très soigné, plus particulièrement en Mainstage, les bénévoles et le service de sécurité accueillants. L'offre restauration mériterait d'être étoffée (un unique food truck sur le trottoir à la sortie), si tant est que l'on trouve le temps de se nourrir ! Pour les lève-tôt, il était également possible d’assister à deux projections de film les vendredi et samedi en début d'après-midi (Tenebre, Hellraiser) et pour les acheteurs compulsifs, un Metal Market se tenait le dimanche midi.

Enfin un festival proposant un running-order simple à suivre : chaque heure marque le début d’un nouveau concert, il revient aux groupes de disposer de ces soixante minutes comme ils le souhaitent, mais s’ils sont généreux, ça peut ne laisser aucun répit avant d’enchaîner avec le suivant. La seule chose que je regrette est d’ailleurs directement lié à ce rythme effréné des enchaînements, qui laisse peu de temps pour souffler, mais surtout pour « digérer » les performances des artistes, d’où ce (parfois) pénible sentiment de passer de l’une à l’autre, sans prendre le temps de s’imprégner pleinement de la précédente, et au risque de ne pas apprécier la suivante comme il se doit.

Avec une telle affiche, le public est composé exclusivement de maniacs, les artistes se mêlent aux festivaliers, les discussions s'engagent facilement, l'ambiance est détendue et respectueuse, pas de gros bourrins, pas de viande saoule, c’est franchement agréable. Le complexe du Pumpehuset n’est pas le plus ergonomique qui soit (escaliers, obscurité, étroitesse des issues), ce qui m’avait un peu gênée en 2018, mais on s’y habitue à la longue et la quasi-totalité des festivaliers est parfaitement civilisée.

L’année dernière, j’avais souligné la présence de nombreuses femmes sur scène, elles étaient moins nombreuses cette année, mais peu importe, je suis contre la discrimination positive ! Par contre, j’ai croisé plusieurs festivalières d’un âge plus que respectable, dont l’une portait des t-shirts de PRIMITIVE MAN et de ROTTEN SOUND, me rassurant sur le fait qu’il y aura toujours une petite place pour moi ici dans quelques années !

Mon coupe de gueule habituel : même si ce n’est pas ici que le dégainage m’a le plus indisposée, les smartphones sont devenus une vraie plaie pendant les concerts. Je me répète à chaque événement, mais c'est vraiment casse-pieds et irrespectueux aussi bien pour les artistes que pour l'entourage immédiat. Je rêve souvent d’arracher des mains d’un incommodant voisin son appareil, que je jetterai à terre avant de sauter dessus à pieds joints (on a les fantasmes qu’on peut).

Allez ! Vivement la fin d’année ! Cette période n'est plus synonyme de la corvée des cadeaux de Noël et des bons vœux hypocrites et forcés, mais la promesse d'un calendrier de l'Avent à l'envers et de préparatifs pour revenir en terre danoise, à Copenhague, capitale du Death Metal !
(E)

DOSSIERS LIES

Kill-Town Death Fest 2019 / The Decompomorphosis
Kill-Town Death Fest 2019 / The Decompomorphosis
Septembre 2019
  

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Kill-Town Death Fest 2019 (The Decompomorphosis) - 4ème Jour
plus d'infos sur
Abysmal Dimensions
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2011 - Etats-Unis
  
Anatomia
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Death Metal - 2002 - Japon
  
Assumption
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2011 - Italie
  
Coffins
Coffins
1996 - Japon
  
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2017 - Danemark
  
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2010 - Etats-Unis
  
Funeral Moth
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2005 - Japon
  
Profetus
Profetus
2006 - Finlande
  
Tchornobog
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2014 - Etats-Unis
  
The Dead Creed
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