25th Anniversary Tour
Live report
25th Anniversary Tour Machine Head
Le 23 Octobre 2019 à Caluire, France (Le Radiant)
La nostalgie, c’est un business, et notre style musical de prédilection n’est pas épargné. Alors, quand MACHINE HEAD annonce une tournée Européenne avec l’intégrale de « Burn My Eyes », leur premier album de 1994, qui plus est avec le line up original (rien à foutre de Logan Mader, mais Chris fuckin’ KONTOS ouiii), et bien je tombe dans le panneau et je prends illico ma place ! Qui plus est, c’était l’occasion de découvrir une nouvelle salle de la région, le Radiant de Caluire, qui d’ordinaire n’accueille pas de musique saturée mais plutôt du Zazie ou Stéphane Eicher… La date démarrait tôt (19h30), car la soirée allait être dense. Manque de bol, il pleut de façon intense ce soir là, résultat Lyon est totalement paralysé et je mets 45 min à faire 10km… j’arrive donc un petit quart d’heure en retard dans cette charmante salle, organisée de façon très pratico-pratique avec un immense bar dans l’enceinte du bâtiment ; et une salle d’une jauge d’environ 2400 personnes accessible par différentes portes le long du bar. Définitivement très classe, et pas la même ambiance que mon CCO/Ninkasi où je traîne mes baskets depuis des années, mais c’est bien ça change !
Mettant enfin les pieds dans la salle, je tombe sur un Robb Flynn très en voie annonçant tout juste « Now We Die » devant un parterre très bien rempli. Cette première partie du set est composée d’un florilège de titres balayant l’ensemble des albums du groupe excepté « BME » évidemment, j’espérais donc voir/entendre quelques titres de « The More Things Change.. » qui reste mon album favori. A la lecture de la setlist à postériori je constate que j’ai loupé à 10mn près le tout début du set, soit 2 titres dont « Take My Scars », je m’en mords un peu les doigts ! Mais revenons à notre Tête de la Machine, qui pour ce premier set est composé de Sir Robb Flynn, de Jared MacEachern à la basse, Matt Alston aux drums et le talentueux Vogg (ex Decapitated) à la lead guitare – ces deux derniers ayant la lourde tâche de remplacer respectivement Dave McClain & Phil Demmel, j’ai accordé une écoute toute particulière à leur prestation. Matt Alston ne m’a fait semblé faire d’étincelles, dans le sens où son style est plutôt de simplifier les parties de Dave McClain – disons que ça fait le job, sans flamboyance ; à l’inverse Vogg a reproduit à la perfection l’ensemble des parties mélodiques & solis de Demmel, et sa nonchalance sur scène, dans le sens « je me balade sur ce morceau », est impressionnante. Avant d’aller plus loin, je vous partage la set list du 1er set :
Imperium
Take My Scars
Now We Die
Beautiful Mourning
Do or Die
Locust
This Is the End
I Am Hell (Sonata in C#)
Aesthetics of Hate
Guitar Solo
Darkness Within
Catharsis
From This Day
Ten Ton Hammer
Is There Anybody Out There?
Hallowed Be Thy Name
(Iron Maiden cover)
Halo
Pas mal hein ? En substance, le nouveau morceau « Do or Die » fait le job, dans le genre rapide/efficace, mais je n’irai pas en faire un futur classique non plus. On peut séparer le reste de la setlist en 3 parties: les titres heavy/mélodiques (« This is the End », « Locust », « Beautiful Morning », « Halo »), qui se taillent la part du lion et feront le job mais n’animent pas plus que cela la fosse (le public est un peu frileux sur cette première heure et demie) – disons que ces titres très denses et roboratifs sont ceux dans lesquels MACHINE HEAD a retrouvé une seconde jeunesse ces dernières années, mais parfois trop de mélodie tue l’efficacité – heureusement « I Am Hell » & « Aesthetics of Hate » remettront un coup de boost en milieu de set ; le ventre mou du concert à mi-chemin, avec un solo de guitare de Vogg extrêmement sympa mais qui cassera la dynamique du soir, surtout enchaîne avec 2 ballades : « Darkness Within » (où Flynn fera chanter le public, j’en ai profité pour me réhydrater au bar..) et « Catharsis » qui reste une purge pas possible… ; et une fin de set accompagné par des « anciens » titres parmi lesquels « Ten Ton Hammer » qui mettra une grosse baffe à tout le monde, et un étonnant « From This Day » (l’époque « blonde platine » de Robb Flynn..) qui retrouvera grâce à mes yeux malgré son insupportable style néo métal daté d’une autre décennie.. Le tout emballé par une cover d’IRON MAIDEN joué à fond la caisse et qui ralliera toutes les générations présentes dans la salle ce soir là.
Côté foule, j’en ai peu parlé, c’était intéressant de croiser aussi bien des trentenaires/quarantenaires, certains venus avec leurs enfants (qui se feront remarquer par Robb Flynn entre deux morceaux, félicitant les parents d’amener leur progéniture dans ce genre de concert, ce que ses propres parents n’auraient jamais fait), que des curieux ayant vu de la lumière ce soir là (certains faisaient visiblement leur baptême du feu d’un concert de métal ce soir là, à l’écoute des commentaires), et le reste de traditionnels metalheads d’une génération plus récente. Un public vraiment éclectique, et du coup un peu froid sur la première partie du set, excepté les quelques moments d’éclats que j’ai précédemment cité. J’ai vraiment eu l’impression que tout le monde attendait la seconde partie du set…laquelle est assez rapidement annoncé par Flynn après 1h30 de concert, et un rapide entracte de 15mn.
Le temps d’attraper une nouvelle pinte et voilà que les lumière s’éteignent à nouveau pour faire place à « Real Eyes, Realize, Real Lies », intermède de « BME », accompagné de la découverte du backdrop original de « BME ». Je me suis approché de la scène, directement dans la fosse, qui se densifie fortement au fil des minutes ; Chris Kontos est le premier à apparaitre, fidèle à sa casquette et derrière un kit de batterie qui me semble plus énorme encore que le précédent ; Logan Mader, dont l’apparence scénique n’a pas changé d’un iota (torse nu, tatouages & dreadlock), apparaît également, suivi de Flynn et de M. le Bassiste, qui a lui aussi fait tomber la chemise. Pas de fioritures, c’est parti pour une nouvelle heure et demie de baston cette fois ci, qui démarre par le roulement emblématique de « Davidian » :
(Intro) Real Eyes, Realize, Real Lies
Davidian
Old
A Thousand Lies
None but My Own
Drum Solo
The Rage to Overcome
Death Church
A Nation on Fire
Blood for Blood
I'm Your God Now
Block
Pas de surprise ici sur la setlist (excepté ce drum solo permettant une bonne transition avec « The Rage to Overcome »), c’est bien la totalité de « BME » qui est enchaînée ce soir. Flynn est très en voix, plus besoin de chantonner il peut hurler la rage de ses jeunes années et le gaillard n’a pas perdu son coffre malgré le passage du temps ! Mader a pris un coup de vieux sur le visage, et ne saute plus comme un cabri comme par le passé – et à son jeu de guitare on sent qu’il est aussi bien rouillé et limité techniquement, cela est flagrant après un Vogg qui occupait sa place peu de temps avant – mais bon il fera le job ce soir là. Kontos est par contre magistral, avec un jeu identique à celui de « BME », tout en percussions, et son jeu sur les toms reste caractéristique et lui donne une vraie personnalité. Dans le pit, cela s’anime sérieusement, et les circle pits, timide sur la première partie, deviennent partie intégrante du set au fil des accélérations de « None but My Own », « A Nation on Fire » et « Blood for Blood ». Très clairement, à mon sens, la soirée a véritablement décollé avec « Davidian » ; quitte à faire le malin je dirai que MACHINE HEAD a fait sa propre première partie en chauffant la salle avec le set des titres récents.. c’est donc une ambiance de feu qui se dégage de ce second set, et votre serviteur ira faire quelques circles pits sur la fin, qui arrive malheureusement trop vite avec « Block » (rebaptisé « Fuck it All » à la volée), où Flynn demande à tout un chacun d’enlever son tee shirt pour le faire tournoyer (Patrick Sébastien, sors de ce corps..). La sauce ne prend pas sur le coup du TS, par contre le pit prend littéralement feu (je n’ai pas parlé jusque là des effets pyrotechniques, constitués de jets de flamme sortant du sol sur les passages épiques) et la soirée laisse un gout de « putain c’était bon » dans la bouche. MACHINE HEAD a bien défendu son héritage ce soir là, et malgré les 25 ans qui séparent le Robb Flynn d’antan et celui que j’ai vu ce soir là, pas de débats la rage est toujours présente. Seule ombre au tableau, sur d’autres dates, le groupe a fait un after en reprenant du SLAYER & METALLICA, nous pauvres Lyonnais n’y auront pas droit ce soir, le groupe faisant ses adieux sur « Block ».. Qu’importe, c’était du bonus, le set de « BME » m’a fait du bien au muscle de la nostalgie, et chaque euro dépensé dans cette soirée était un euro bien dépensé.
| Chri$ 6 Novembre 2019 - 912 lectures |
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Pour Logan Mader je me suis fait la même réflexion en voyant les vidéos studio où ils reprennent « Burn My Eyes », je l’ai trouvé vraiment pataud par moment et franchement limite à certains passages, et physiquement c’est clair qu’il a prit un gros coup de vieux.
Pour revenir au concert j’ai eu à peu près les mêmes échos pour la date parisienne, une première moitié de set mitigée où l’ambiance ne cessait de monter et descendre selon les morceaux et une seconde bien plus furieuse et énergique.
Live-report très sympa en tout cas ! |
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1 COMMENTAIRE(S)
06/11/2019 14:06
Pour revenir au concert j’ai eu à peu près les mêmes échos pour la date parisienne, une première moitié de set mitigée où l’ambiance ne cessait de monter et descendre selon les morceaux et une seconde bien plus furieuse et énergique.
Live-report très sympa en tout cas !