Gojira + Zuul Fx + Furia

2005 aura été une excellente année pour moi niveau concerts, ayant pu assister à un grand nombre de prestations mémorables. Le mois de décembre étant déjà bien avancé, c’est le show de Gojira qui vint conclure cette année pour moi, et autant le dire tout de suite il n’entache en rien la fin de saison !

Arrivé suite à de multiples galères un peu tard au CCO, j’ai complètement loupé la prestation de Furia sur laquelle je n’ai même pas pu avoir d’échos… C’est donc Zuul Fx qui entame la soirée pour moi, devant un CCO rempli jusqu’à la moelle… je n’avais pas encore réalisé la notoriété grandissante des Landais de Gojira depuis leur passage devant un Transbo à moitié vide en 2001 (pour la première partie de Machine Head), le décalage est impressionnant… et tant mieux car ils le méritent. Sortant du concert d’Opeth de la semaine dernière, j’avais également un peu oublié aussi que le « public métal » est aussi composé de jeunes de 15-16 ans aux coiffures stylisés et dont les groupes de chevet sont Korn et Slipknot…

Slipknot est d’ailleurs une bonne référence pour parler de Zuul Fx, tant les Français partagent avec le groupe de l’Iowa la même direction musicale, à savoir une musique ultra efficace, simpliste et énergique. Mené par Steeve (ex-chanteur de No Return) le groupe est très vivace sur scène, tout le monde headbangue en rythme et le public se prend très vite au jeu. Zuul Fx est clairement un groupe qui prend toute sa saveur en live, et même si les paroles frôlent le zéro absolu (« I Hate You », « Hypocrites »…) et que les quelques inclusions de chant clair semblent forcées et peu inspirés… j’ai passé un très bon moment.

Place maintenant aux maîtres de la soirée : Gojira. La fosse déjà bien remplie se densifie au maximum, la tension monte petit à petit.. et les chants de baleines démarrent. Le groupe arrive sur scène dans la foulée, avec une attitude humble qui surprend pour un groupe de cette stature. Attaquant directement par « Ocean Planet » enchaîné avec « Backbone », Gojira met à feu et à sang la fosse Lyonnaise qui gesticule en rythme sur les rythmiques particulières du groupe. Sensation étrange mais plaisante de voir un jeune de 16 ans aux couleurs de Slipknot sauter comme une pile électrique pendant les blasts de « Backbone », la musique brutale a encore de beaux jours devant elle… Joe Duplantier, le leader du groupe, a le regard fixé sur un point au-delà du public, comme s’il ne souhaitait pas s’impliquer trop dans le concert : à la lumière de certains commentaires que j’avais lu au sujet du groupe, je comprend un peu mieux l’attitude des Landais, des gens simples et passionnés qui sont loin de jouer les rockstars.. pourtant leur statut pourrait le leur permettre. Le guitariste et le bassiste sont tout sourire, et se donnent sans compter en remerciant le public dès que l’occasion se présente. Quand à Mario le batteur, nouvelle référence du genre, il est à l’image du groupe : très professionnel, très technique, tout en gardant cette réserve par rapport à son statut et une joie d’être sur scène ce soir visible. On n’échappera d’ailleurs pas au rituel du solo de batterie, enchaîné avec la planante « Unicorn » du dernier album, avant que d’autres titres plus énergiques de la disco des Landais ne soient exécutés. (N’étant pas un fanatique du groupe, je n’ai pas de setlist précise à communiquer, les fans se reporteront à d’autres reviews plus exhaustives à ce niveau là…)

Le concert défile, l’intensité ne faiblit pas, ni du coté du groupe qui assure un show parfaitement carré (quelle aisance sur des passages pourtant délicats techniquement.. !) ni de celui du public qui en réclame encore. Dernier titre ?... Le groupe quitte la scène, mais revient bien vite pour un dernier rappel, un titre du premier album. Les lumières se rallument, le groupe remercie une dernière fois le public…Gojira est venu et a vaincu, concluant cette année 2005 de fort belle manière.