Initialement organisée par
Garmonbozia pour avoir lieu le 15 février 2022, la situation d’alors fit que cette date parisienne de
NAPALM DEATH fut finalement reportée d’un an, quasiment jour pour jour. L’affiche prévue a, comme il fallait s’y attendre, connu quelques modifications au passage : adieu (hélas)
DOOM et
SHOW ME THE BODY (du
punk avec un banjo et une dimension
noisecore assez intéressante) et bienvenue à respectivement
DROPDEAD et
ESCUELA GRIND. Quant à
SIBERIAN MEAT GRINDER, il passe entre les gouttes et conserve donc sa position de chauffe-salle intermédiaire. Dans la foule, il me semble que nombreux sont ceux qui les auraient bien vu un peu plus haut sur l’affiche mais la programmation est ce qu’elle est…
Encore une fois, et je fais de plus en plus ce constat de vieux con (sauf si je ne suis pas le seul à penser ainsi), je trouve l’affiche bien trop chargée ou, ce qui serait plus exact, pas assez qualitative à mon goût. La défection de
DOOM est un sacré coup dur, c’est une évidence, mais la seule paire
DROPDEAD /
NAPALM DEATH aurait été, je trouve, un package bien plus percutant avec, pourquoi pas, un petit local de l’étape genre
WARSAWWASRAW (s’il existe encore ?). Mais est-ce que cela aura été suffisant pour remplir
La Machine du Moulin Rouge ? J’en doute fort. La salle justement, reste fidèle à elle-même : le concert n’était à ma connaissance pas sold out, du moins il ne l’était pas quand j’ai pris ma place le samedi matin, mais c’était quand même plein à craquer, la configuration des lieux me faisant systématiquement soupçonner du surbooking, avec des déplacements très vite limités. Entre le goulet d’étranglement de l’escalier qui mène à la fosse et le bar immense dont seul un pauvre tiers est utilisé pour servir les convives, j’avoue honnêtement largement lui préférer son voisin immédiat, le
O’Sullivans By the Mill, plus intimiste et offrant une bonne visibilité d’à peu près partout.
Vous me direz que tout cela n’a pas bien dû beaucoup me déranger étant donné que je n’ai pas assisté aux concerts des deux premiers groupes, préférant prendre une petite douceur au
BBP, 1 rue de Bruxelles pour ceux qui ne connaitraient pas déjà. Je ne ferai pas un procès d’intention à
ESCUELA GRIND dont je ne connais que peu la discographie mais venir de New-York et avoir deux membres féminins (guitare et chant) dans ses rangs n’est peut-être pas totalement étranger au succès actuel de la formation car, musicalement, ce que j’ai écouté est certes une furieuse épilepsie musicale, quoi qu’au modernisme trop convenu pour mes tympans. Sans regrets donc. Sans regrets non plus de n’avoir pas vu le show des Russes de
SIBERIAN MEAT GRINDER. Là encore, ce gros
thrash hardcore metal n’éveille en moi aucun sentiment. A la limite pourra-t-on se féliciter qu’au regard des tensions actuelles un groupe de cette nationalité puisse tourner tranquillement, même si j’imagine aisément que si prise de position politique il y a, elle ne va certainement pas à l’encontre de l’axe du Bien.
En définitive, que suis-je aller faire à cette soirée ? Evidemment, manquer
NAPALM DEATH m’aurait fait un peu mal au bide et comme un pote m’avait bien vendu
DROPDEAD, que je ne connaissais que de nom (comme beaucoup), je pénétrais enfin dans la salle au moment où les Américains lâchaient leurs premiers accords. J’entends parfaitement que la formation soit culte : elle officie depuis 1991 dans un registre
powerviolence « à l’ancienne » et une telle longévité ne peut qu’imposer le respect. Il reste que je n’avais vraiment pas envie de me farcir les longs discours anti « Nazi Scum » ou encore sur les droits des animaux du chanteur
Bob Otis. Bref… Je sais parfaitement que le
grind est souvent un genre hautement politisé, de gauche, et que ma façon de voir les choses m’a toujours fait davantage m’intéresser à la musique qu’à l’idéologie sous-jacente, c’est juste que ce dimanche, l’abondance de messages m’a lassé. Au fond, j’avais juste envie de blasts pour bien finir la semaine et prendre un coup de boost afin d’attaquer la suivante. Ce que l’on a tout de même eu puisqu’entre deux prises de paroles, il faut reconnaître que
DROPDEAD envoie une sacré purée, c’est vraiment très énervé, exécuté dans une maîtrise totale. En plus le chanteur voit dans son audience une chance pour l’avenir, c’est dire l’optimisme du type ! (Je plaisante, rangez les fourches.)
Enfin,
NAPALM DEATH débarque. Ou tout du moins ce qu’il en reste car c’est l’hécatombe.
Barney s’étant récemment blessé à la cheville, il chante assis. Cela n’enlève rien à sa rage vocale, toujours aussi ahurissante dans les tonalités qu’il parvient à aller chercher, mais ça perd évidemment en dynamisme et en présence scénique. Il a beau se tortiller comme un asticot sur son hameçon, nous aurions tous préféré le voir faire son jogging quotidien sur cette espace qui semblait par conséquent bien dépeuplée (« un seul être vous manque et tout est dépeuplé » écrivait ce bon Alphonse Lamartine). Et pour cause :
Shane Embury était absent, putain de série noire… L’air de rien, même si le trio a mis les bouchés doubles pour avoiner, il faut reconnaître qu’il laisse un grand vide le père
Shane et si, d’un côté, l’on pourra toujours se consoler en se disant que l’on a finalement peut-être assisté à un concert complètement mythique, de l’autre, libre à ceux qui le souhaitent de penser que la date aurait mieux fait d’être annulée.
Quoi qu’il en soit, les Anglais ont déroulé les classiques, ainsi que quelques choix plus rares (me semble-t-il) à l’image de « Breed to Breathe », extrait de l’EP du même nom ou encore « The Infiltraitor » de l’album
« Words from the Exit Wound », pas forcément la période favorite des fans mais l’une des miennes assurément. Et puis c’est évidemment toujours génial d’entendre « You Suffer », « Dead » ou des bombes telles que « Deceiver », « Mass Appeal Madness » et « Siege of Power »…. Allez, la prochaine fois que vous venez ça ira mieux !
Set list :
1. Narcissus
2. Backlash Just Because
3. Fuck the Factoid
4. Contagion
5. Lucid Fairytale
6. Everyday Pox
7. Invigorating Clutch
8. Unchallenged Hate
9. Scum
10. Throes of Joy in the Jaws of Defeatism
11. Amoral
12. The Kill
13. Suffer the Children
14. Mass Appeal Madness
15. Don't Need It (Bad Brains cover)
16. Breed to Breathe
17. The Infiltraitor
18. You Suffer
19. Smash a Single Digit
20. Deceiver
21. Dead
22. Nazi Punks Fuck Off (Dead Kennedys cover)
23. Siege of Power
1 COMMENTAIRE(S)
08/03/2023 19:22
Ça a été une des soirées de concert les plus pénibles de ma vie.
Je viens voir des concerts et écouter de la musique, j’assiste à un meeting d’extrême gauche avec des discours creux d’étudiants de fac de sociologie.
Alors merci je savais bien que j’allais pas à un concert de droite. Mais trop c’est trop, ils peuvent pas juste se taire et jouer ? C’est trop leur demander ?
Ajoutons à ça la salle trop petite, du monde de partout, des chiottes dégueulasses, et certains abrutis dans le public qui meuglent comme des animaux, ne font que de gueuler comme des ânes et te marchent sur les pompes.
Pourtant j’en ai fait des tonnes des concerts.
Ça m’a servi de leçon. J’irai désormais voir des groupes qui se concentreront un peu plus sur la musique.